Supplément illustré du 11 septembre I938 Interview de Monsieur le Gouverneur Baels. No 7. Le houblon belge. A tout seigneur tout honneur il re venait au houblon d'ouvrir la série des suppléments illustrés du SUD consa crés la vie économique de notre ré gion. C'est avec raison que M. le Gou verneur Baels a insisté plusieurs fois, dans ses discours d'ouverture de ses sion du conseil provincial sur le carac tère agricole de notre province. La Westflandre est généreusement dotée par la nature. A côté de l'agriculture elle a un littoral réputé, un passé histo rique qui en fait un centre de touris me elle possède des régions industriel les. Mais malgré ces richesses diverses, l'agriculture demeure la base la plus sta ble de la vie westflamande. Les difficultés de l'économie mondia le atteignent cependant l'agriculture, tout aussi bien que les autres branches de la production. Et de même que le fini du produit, la qualité sont les élé ments essentiels qui doivent permettre aux produits belges de conserver une place sur les marçhés mondiaux, de mê me l'agriculture doit tendre vers les spécialités agricoles Spécialités agricoles pour le sud de la Flandre Vous songez aussitôt la betterave sucrière, au tabac, au lin, et au houblon. Au moment où il n'est question que de surproduction, et quand il est établi qu'un petit pays comme la Belgique, qui ne peut s'offrir le luxe d'une politique industrielle autarcique, doit fatalement subir le contrecoup des nationalismes économiques, il est par ticulièrement intéressant de souligner que pour le tabac, le lin et le houblon, notre région possède des possibilités énormes. La place que nous occupons dans la production du tabac utilisé en Belgique est susceptible d'extension. Environ 2.500 hectares sont consacrés au tabac, et ces 2.500 hectares donnent, hélas un rendement excessif en quan tité trois mille kilos par hectare, au détriment de la qualité. L'industrie du tabac importe près de 20.000 tonnes de tabac, la production nationale ne pouvant convenir. Nous consacrerons au cours de l'hiver un numéro de sup plément du SUD cette question. Le lin D'après une récente enquête faite par la Nation Belge la Bel gique pourrait et devrait produire une quantité bien plus considérable de lin. La fleur bleue est très demandée en Angleterre, et, d'autre part, notre indus trie, éprouve des difficultés se four nir en lin russe, les Soviets exportant de la toile et non de la matière première. Et enfin le houblon. Tabac, lin, hou blon trois productions agricoles qui figent une main-d'œuvre abondante, et gui peuvent sérieusement aider la ré sorption du chômage dans le sud de 'a Flandre. N'est-ce pas de ce côté que doivent s'orienter une partie des efforts de ceux qui se consacrent l'étude de f utilisation de notre main-d œuvre lo cale victime du problème frontalier. Le houblon intéresse directement la région d'Ypres. Il suffit d'interroger les commerçants de la région pour que ceux-ci reconnaissent que quand le hou blon. va, tout va. D'autre part il est de fait que la culture du houblon a une tendance se cantonner dans la ré gion. de Poperinghe. En 1866 une superficie de 3.915 hectares était consacrée la culture du houblon en Belgique. Moins de la moi tié revenait Poperinghe soit 1.498 ha. j_a région d'Alost-Assche représentait 1.841 hectares, et il restait pour le Hai- naut 448 ha. et Liège 128 ha. La part du Hainaut qui paraît minime dans cette statistique représente peu près la su perficie actuelle de la culture du hou blon dans le pays de Poperinghe. Le principal débouché du houblon belge était l'époque, l'Angleterre. Mais la Paysage de notre région mauvaise qualité du houblon belge, le manque de soin apporté sa manipu lation et les droits d'entrée provoquè rent la grande crise de la fin du siècle dernier. En 1900 la culture était tombée de 4.000 2.200 ha. Pendant les années qui précédèrent la guerre la situation resta stationnaire avec une légère tendance l'augmenta tion de la surface exploitée, mais sur tout avec cette caractéristique la région de Poperinghe l'emporte sur celle d'Alost-Assche, celle-ci s'orientant plus volontiers vers la culture maraîchère et fruitière. D'importants dommages de guerre étant accordés aux fermiers pour restaurer les houblonnières après la guerre, la région de Poperinghe don ne une extension importante la cul ture du houblon, et réalise des années brillantes: 1914-192S-'"-" Mais bien tôt la concurrence avilit les prix la qualité est demandée. Malgré les con seils des techniciens le cultivateur ne parvient pas changer temps son fusil d'épaule. Il reste hypnotisé par la quantité, le poids. C'est la querelle des plants mâles, et l'intervention de la po litique dans une question purement tech nique. Résutat: 1928, 1.110 ha: 1929, 970 ha. 1931, 420 ha. Poperinghe et'230 ha. Alost-Assche. Est-ce la fin de la culture houblonnière en Belgique Il faudrait mal connaître l'obstination et l'énergie du cultivateur de chez nous. Et il faudrait également nier la compé tence et le dévouement des techniciens des questions agricoles. Le houblon belge s'était vendu en 1927 de 1.000 1.300 le quintal. En 1930-31 le prix est tombé de 150 250 francs et il reste chez les planteurs et les marchands une partie notable de la récolte de 1929, 100.000 livres de celle de 1930 et 400.000 livres de la récolte de 1931. Il s'agit de remonter le cou rant de convaincre l'agriculteur de l'ef fort accomplir pour satisfaire au goût du jour, et ensuite de faire admettre par la brasserie belge que, cet effort ayant été accompli, le moment est venu d' ACHETER BELGE aussi bien quand il s'agit de houblon, que quand il s'agit de bière. Nous sommes arrivés au moment où le succès couronne l'effort du produc teur. La superficie cultivée est minime 500 hectares pour la région de Pope ringhe, 250 hectares pour la région d'Alost. La quallité du houblon étant obtenue les brasseurs doivent acquérir le houblon belge, collaborer de cette ma nière au redressement économique du pays, et réaliser dans la bonne volonté ce qui devrait, sinon, être obtenu par la coercition. Ch. van RENYNGHE. y Nos lecteurs savent combien M. 1* Gouverneur Baels s'intéresse tout ce qtu touche l'agriculture. Nous avons donné il y a trois ans le discours pro noncé par M. Baels l'occasion de l'osa- verture de la session de 1934 du con seil provincial, dans lequel M. le Gou verneur passait en revue toutes les bran ches de l'activité agricole et soulignait la situation particulièrement favorisée de notre province. D'ailleurs il ne faut pas oublier que M. Baels est passé par le Ministère de l'Agriadture. A l'épo que il s'était taut spécialement intéressé la culture du houblon et son amé lioration et nous avons cra utile de de mander au gouverneur ce qu'il pensait de l'état actuel de notre cullture hou blonnière. Il nous accueillit avec cette amabilité et cette courtoisie charmante que tous ceux qui l'ont approché connussent, et comme nous lui exposions le but pour suivi par les suppléments illustrés du SUD, de nous interrompre aussitôt Vous avez infiniment raison d'in sister sur l'activité économique et agri cole de notre province, comme d'ail leurs vous insistez également sur l'im portance du tourisme en Westflandre. Vous commencez, pour l'agriculture, par le houblon. Cela m'est d'autant plus sympathique que, lors de mon pas. sage au Ministère de l'Agricullture, j'ai pris la première mesure indispensable peur l'amélioration de cette culture la limitation du nombre des plants mâles. Mesure bien timide, mais il y avait un tel courant d'opinion vaincre, surtout parmi ceux qui se croyaient, de bonne foi, les défenseurs de la culture hou blonnière, qu'il me paraissait aussi dif ficile d'arracher les préjugés que les plants mâles. Les événements m'ont donné com plètement raison et les expériences en cours permettent d'affirmer que les nouvelles espèces s'acclimatent fort bien et donnent des produits de qua lité. Vous estimez, M. le Gouverneur, que le progrès est sensible J'ai les éléments qui me permet tent d'établir que la région de Pope ringhe produit des lots de houblon qui peuvent rivaliser avec le meilleur hou blon étranger. Cependant il ne suffît pas que le cultivateur produise cette qualité, il doit encore veiller ce que les opérations de séchage et la con servation du houblon correspondent aux exigences des acheteurs. Dans ce* deux domaines il y a encore beaucoup, si pas tout tenter. J'ai fait mettre ces questions l'étude, et sous peu js pourrai vous en communiquer les con clusions. Ceoendant. M. le Gouvc cette année les planteurs ont

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 5