Nos conclusions.
ZEEBRUGGE,
port d'intérêt national.
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'LE SUD, supplément du 11-9-1938.
Quelles sont nos conclusions Tout
d'abord nos lecteurs auront compris
la lecture de ces articles que la pro
pagande en faveur du houblon, d'Alost-
Assche est infiniment mieux faite, que
celle en faveur du houblon de Pope-
ringhe. Or la production de Poperinghe
est double de celle d'Alost-Assche, ce
qui a comme curieuse conséquence que
l'Alost-Assche côte un prix plus élevé
que le Poperinghe, et qu'Alost achète
dans notre région du houblon pour le
revendre sous son nom. D'où néces-
sité absolue de faire une active propa
gande en faveur du houblon de notre
région.
D'où également nécessité, que nous
avons soulignée déjà plusieurs re
prises, pour la Chambre de Commerce
d'Ypres de donner une place sa foire
commerciale annuelle aux produits agri
coles spécialisés de la région. Le com
merce yprois doit vivre de la richesse
de l'agriculteur des environs. Que les
Yprois qui désirent avoir la sympathie
de ce client témoignent de l'intérêt
qu'ils portent la bonne vente des pro
duits agricoles.
D'où nécessité de donner le plus de
retentissement possible l'exposition
culture. La culture a /ait l'effort néces
saire la brasserie doit tenir ses en
gagements.
On avait promis aux cultivateurs une
protection suffisante, des droits d'en
trée ou certains contingentements, au
cas où il produirait de la qualité. Le
cultivateur n'a vu se réaliser aucune
promesse.
On avait promis des primes pour les
produits améliorés. Et la seule prime
est une dépréciation de sa marchandise.
11 faut réagir vite et énergiquement.
Le problème technique a été résolu. II
faut qu'intervienne immédiatement la
solution du problème économique.
C'est net et catégorique.
Nous avons donné sans passion, ob
jectivement les différents aspects du
problème houblonnier. Au moment où
tant d'hommes savants prétendent
trouver des systèmes plus ou moins
compliqués pour résoudre les angois
sants problèmes économiques de l'heu
re, nous demandons très simplement
l'étude pratique et rapide d'un problè
me déterminé. De nombreux ministres
de l'agriculture ont tenté d'intervenir,
mais peine étaient-ils la hauteur de
la question, qu'un nouveau ministre suc-
Une houblonnière.
annuelle de houblon Poperinghe. Cet
te exposition aura lieu le 19 septem
bre, et des groupements de brasseurs
ont déjà annoncé leur visite. Cette tra
dition de l'exposition de Poperinghe
doit être maintenue, et encouragée par
les pouvoirs publics.
Pour terminer nous faisons appel
tous ceux qui comprennent l'utilité de
défendre et de soutenir la culture du
houblon. Qu'ils sachent qu'un profond
découragement règne chez le cultiva
teur. Il a tenté des efforts considéra
bles, guidé par un technicien averti et
dévoué, l'ingénieur-agronome Simoens.
Le succès a couronné les efforts... Mais
le prix n'a pas couronné le succès
On avait promis beaucoup de belles
choses condition que la production
soit sensiblement améliorée. Un contrat
a été conclu entre la brasserie et la
cédait leur règne éphémère. Et ainsi
le problème est perpétuellement posé
et jamais résolu.
Pendant ce temps le planteur a l'im
pression justifiée que ses efforts sont
méconnus et vains. L'importance de la
culture houblonnière va en diminuant,
et nous devenons peu peu, dans ce
domaine, les vassaux de la production
étrangère.
Avant que le dernier planteur de
houblon soit complètement écœuré de
fournir un effort méritoire mais vain, il
faut que les dirigeants responsables in
terviennent.
Cet appel, nous l'espérons, trouvera
un écho, et nous serons heureux d'avoir
pu servir l'intérêt de la région, en dé
fendant la juste cause des planteurs de
houblon du pays de Poperinghe.
Impr. M. Dumez-Truwant, Wervicq.
Quand LE SUD a donné une longue
étude sur Zeebrugge, nous avions con
science de collaborer une œuvre na
tionale, et également de servir les in
térêts de la Westflandre. Depuis que
le laboratoire de Delft a déposé son rap
port, la polémique est nouveau ou
verte. Nous avons déploré précédem
ment que la polémique entrave ainsi
l'action. C'est pourquoi nous approu
vons les campagnes menées dans la
presse par M. P. van Damme, et que
nous reproduisons cet intéressant arti
cle
1
Les installations maritimes brugeoi-
ses, inaugurées en 1907, comprennent
un port d'escale, un port intérieur et
un port de pêche.
Le mouvement maritime et la valeur
des marchandises manipulées sur leurs
quais soulignent l'importance économi
que de ces installations.
En 1937, 1357 navires, jaugeant un
million 440 mille tonnes, accostèrent au
môle de Zeebrugge le trafic marchan
dises atteignit 475.000 tonnes et 30.700
passagers franchirent le seuil de la gare
maritime.
En 1937, l'ensemble des installations
reçut 2.066 navires de mer. jaugeant
2.266.000 tonnes et le trafic marchan
dises fut de 1.080.000 tonnes.
En 1900, l'époque où Bruges était
relié la mer par le canal d'Ostende.
le trafic fluvial et maritime du port in
térieur de Bruges était de 212.000 ton
nes dès l'ouverture du port de Zee
brugge ce trafic s'est développé et il
atteignit en 1937 1.570.000 tonnes.
La valeur des marchandises manipu
lées sur les quais des installations ma
ritimes brugeoises atteint en moyenne
750 millions de francs par an. Le port
de pêche a pris depuis sa construction,
en 1907, une extension considérable. Le
chiffre des ventes la minque a passé
de 570.000 francs en 1924 22.300.000
francs en 1936, chiffre maintenu en
1937 et qui sera dépassé en 1938. Zee
brugge est premier port crevettier et
deuxième port de pêche belge. Les in
stallations du port de pêche se sont
transformées en un centre commerH
et industriel qui se développe sans ar
rêt. Ce mouvement génial a été acquis
malgré l'insuffisance des voies d ac
cès maritimes, malgré la non-expro
priation des terrains situés le long du
canal maritime, enrayant l'industrialisa
tion, malgré le protectionnisme qui en
leva 60 °/c du trafic acquis avant 1930,
malgré la guerre qui transforma le port
en un vaste cimetière d'épaves.
On peut en conclure que les instal
lations maritimes brugeoises possèdent
de solides éléments de vitalité.
En 1929, une convention-loi votée par
le Parlement mit l'entretien des profon
deurs de la rade charge de 1 Etat.
Cette charge fut partir de 1931 de
6,5 millions 8 millions par an. En
1932, le Ministre des Travaux Publics
chargea une commission de l'étude des
travaux d'amélioration de la rade afin
de réduire cette charge annuelle.
Le Gouvernement, sur proposition de
la Commission, confia cette étude au
laboratoire de Delft en Hollande.
En avril 1936, les ingénieurs de Delft
déposèrent leurs conclusions. Ils préco
nisent la construction d'une digue
l'Est de la rade et prévoient une dimi
nution des envasements d'au moins
40
Une nouvelle commission reçut la
mission d'étudier ce rapport et, en avril,
elle se rallia l'avis de Delft. Le coût
des travaux est évalué 50 millions.
M. Balthazar, ministre des Travaux
publics, fit visite Zeebrugge le 22
juillet dernier et déclara qu'il prendrait
rapidement une décision.
D'aucuns se déclarent adversaires de
ces travaux pour des raisons dordre
technique ou économique.
Il faut faire confiance aux ingénieurs
de Delft et du Département des Tra
vaux publics Us ont mis l'étude du
problème toute leur science, basée sur
une longue expérience, et la plus par
faite objectivité. Les hommes de mer
qui connaissent la rade appellent ces
travaux de tous leurs vœux ils savent
que cette digue détournera les courants
qui envahissent la rade chaque marée.
L'opposition d'ordre économique ne
tient pas Zeebrugge est un port d'es
cale, Anvers est un port intérieur. Cha
que type de port a son trafic propre.
L'un ne peut rien enlever l'autre, mais
l'un complète l'autre. Le trafic actuel du
port d'escale n'aurait aucune raison
d'être et n'aurait aucune chance de se
maintenir Anvers, mais le port d'es
cale attire dans les eaux belges un trafic
qui sans Zeebrugge leur échapperait.
Ainsi Zeebrugge n'est pas port pa
rasitaire d'Anvers. En réalité, il est con
current de Flessingue.
Zeebrugge, l'oeuvre de Léopold II, n'a
pas été compris et reste inachevé. Des
campagnes de presse en ont fait dans
l'imagination de la masse des profanes
un gouffre millions, un port de boue.
Le trafic général enlève toute valeur
réelle ces qualifications, et puisque
nul n'est prophète dans son pays, rap
pelons cette déclaration que fit, en 1917,
M. Ballin, directeur de la Hamburg
Amerika Linie M. Hoover Entre
mes mains, Zeebrugge sera un des plus
beaux ports de l'Allemagne Et il ne
fut pas seul Allemand le déclarer.
Au-dessus de toutes ces considéra
tions, il y a l'intérêt incontesté de Zee
brugge au point de vue de la défense
nationale.
Une commission créée par arrêté
royal en 1921 conclut la nécessité
d aménager Zeebrugge de manière en
faire une base d'approvisionnement du
territoire national. Les conclusions de
cette commission sont restées sans len
demain.
(Voir suite page 2)