I 1 Le troisième jeudi JEUDI, 23 HEURES. L'espoir n'est pas déçu Les chefs des gouverne ments des quatre puissan ces ont travaillé vite et bien. C'EST LA PAIX I les puissances ont décidé de mettre l'étude les autres questions pen dantes entre les pays d'Europe. Que Mussolini ait eu rai son en déclarant Nous reconstruirons une Europe nouvelle», c'est notre vœu. 4me ANNEE No 40. Hebdomadaire 80 cent, le numéro. DIMANCHE 2 OCTOBRE 1938. Pour qu'une nation soit, 3 faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT. FIN 1938 DIX FRANCS. DirectionAdmcnistraiioa Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir, LE RETOUR A L'HEURE NORMALE Nos lecteurs reçoivent un SUD sque- lettique. Ce journal, jeune et ardent, dont la rédaction est composée de jeu nes. de ceux qui prétendent regarder l'avenir en [ace, et constuire une Belgi que forte et unie, ce journal réflète au jourd'hui la paralysie de la vie du pays la suite de la mise de l'armée sur pied de paix renforcé Mais il fal lait que le SUD paraisse, afin que dans la collection de notre journal ce numéro serve de témoignage pour les généra tions venir. Témoignage de l'angoisse continue et longue, terriblement longue, que les po pulations de tous les pays ont connue, angoisse d'autant plus cruelle que tour tour l'espoir et la crainte, la détente de l'esprit et l'anxiété des cœurs, pro voquaient dans les masses des senti ments collectifs. Témoignage de ce que notre pays, fi dèle sa parole, a pris fièrement ses responsabilités, et a fait sienne la parole de Lyautey Nous devons montrer no tre force pour ne pas devoir l'employer Témoignage de ce que toutes les que relles politiques disparaissent devant le danger, et que le bien du pays exige rait qu'en période normale la même trê ve subsiste. T émoignage de la clairvoyance de nos Rois, qui ont fait triompher une politi que extérieure, dont nous venons de sentir toute l'utilité et l'efficacité incon testable. Témoignage en faveur du gouverne ment actuel qui s'est entièrement montré la hauteur de la situation. Les trois jeudis de septembre, celui de Berchtesgaden, celui de Godesberg, et celui de Munich, sont tous les trois l'honneur de M. Chamberlain et de l'Angleterre. Mais quel revirement dans l'opinion publique anglaise en trois se maines, et quel triomphe personnel du Premier anglais dans son propre pays. M. Adolphe Hitler ne peut se van ter du même avantage. Si au lendemain de Berchtesgaden Hitler avait fait fi gure d'homme d'Etat, exigeant certes et audacieux, mais raisonnable, et si, dans l'opinion publique, on reconnaissait le bon droit des revendications sudètes, il n'en fut plus de même au lendemain de Godesberg. Nous partagions jeudi dernier l'opti misme des chancelleries et de la presse, et nous comprenons la terrible décep tion, l'indignation de M. Chamberlain devant l'attitude, disons-le, déloy d'Hitler. Rien ne pouvait faire une plus forte impression sur l'esprit anglais, que cette complète absence de fair-play En quelques heures Godesberg, Adolphe Hitler a perdu tout prestige vis-à-vis des peuples du monde entier, et Mussolini lui-même n'a pas dû être fort fier de son allié. C'est le parallèle qui s'impose entre l'esprit latin et l'esprit germain. Le vo cabulaire et les discours de Mussolini sont aussi violents que ceux d'Hitler. Mais Mussolini ne confond pas la for ce avec la brutalité, l'énergie avec l'en- têtemént, le sentiment national avec le romantisme racique. Le prestige de l'Al lemagne sort fortement diminué de l'é preuve. Au lendemain de Berchtesga den Hitler pouvait avoir entière satis faction, et prendre figure de grand pa cificateur de l'Europe. Aujourd'hui il apparaît comme un bonhomme dange reux, et il ne remontera que fort diffi cilement ce courant dans l'opinion pu blique mondiale. Le troisième jeudi nous rédigeons cet article dans notre cantonnement L'es poir d'une solution pacifique paraît de venir une certitude. D'heure en heure la radio nous annonce que la situation s'améliore. Pour prendre le style des quotidiens disons que les événements vont vite, si vite, qu'au moment où nous écrivons, il nous est impossible de dire ce que sera la situation samedi, quand Le Sud paraîtra. Humainement il n'y a pas deux hy pothèses possibles. Ce serait de la part de l'Europe une inouïe abdication de l'intelligence et de la raison, que de provoquer pour des modalités d'ap plication dans la question des Sudètes, un conflit mondial. Tous les peuples le comprennent. Tous les hommes d'Etat l'admettent, sauf deux celui qui étouffe la Russie et celui qui domine l'Allemagne. Nous re venons ainsi ce que nous écrivions il y a huit jours la déclaration de Négrin Genève a été le début des difficultés actuelles. Notre espoir, nous dirions presque notre certitude est que le conflit n'écla tera pas. Et nous nous trouvons ce troisième jeudi devant un fait samedi quand no tre journal paraîtra, ce sera la Paix ou la guerre... Ce sera la Paix, car nous ne pouvons admettre l'abdication tragique de l'hom me devant les événements nous ne pou vons admettre que Mussolini, Chamber lain et Daladier, ne parviennent pas faire entendre raison Hitler. Rappelons que le retour l'heure nor male aura lieu dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 octobre. Le diman che 2 octobre, une minute après 2 h. 59, les aiguilles des horloges, pendules et montres seront retardées d'une heure de •façon être ramenés 2 heures. Comme conséquence, la journée du dimanche aura une durée exceptionnelle de 25 heures. L, heure supplémentaire recevra l'ap pellation 2 b, elle succédera l'heure d'été qui sera appelée 2 A les trains en circulation dans la nuit de transition s'arrêteront soit l'expiration de l'heu re 2 A, soit un peu avant ou un peu après selon le cas, dans la première gare ouverte au service et ils y stationneront le temps voulu vue de reprendre l'ho raire du nouveau régime. Les trains dont l'heure de départ est fixée entre 2 h. et 2 h. 59 recevront l'heure de départ pendant l'heure 2 B. LES ELECTIONS COMMUNALES SONT AJOURNEES. A l'issue du Conseil du Cabinet de mercredi après-midi, on communiquait Le ministre des Affaires étrangères a mis ses collègues au courant de révo lution de la situation internationale. Le Conseil a examiné et réglé en suite plusieurs problèmes d'ordre écono mique et administratif résultant de la mise sur pied de paix renforcé de l'ar mée. Nous avons appris également que le gouvernement s'est trouvé unanime pour estimer qu'il sera matériellement impossible en raison des circonstances de procéder aux élections communales la date du 9 octobre. Il décidera ultérieurement de la date laquelle les Chambres seront convo quées afin de se prononcer ce sujet. Firme installée Y près demande bons ELEMENTS. Conditions 1) Etre libre. 2) Conn. fr. et fl. Ecrire Bureau du Journal sous let tres R. A. JEUNES FILLES désirant apprendre la COIFFURE sont demandées. Nourries et logées. Ecrire bureau du journal. Et C, v. R, UN TOURISfE YPRES, EN 1714. (Suite) Cet officier me fit honneur et me dit d'un ton doux et pacifique oh Mon sieur, vous pouvez aller voir où il vous plaira. Je le saluai en me retirant. Pen dant ce temps on conduisit mes trois capitaines au commandant de la Place. La voiture étant arrivée son lieu j'en fis tirer ma valise et comme le valet des trois capitaines me fit entendre qu'ils comptoient que j'aurois l'honneur de souper avec eux, je lui dis que je les priois de m'en dispenser, aïant quelque affaire particulière régler. Je n'en avois point d'autre, après avoir rendu une lettre deux pas de là, que de m'aller reposer en paix dans une excel lente auberge, c'est la Tête d'Or où l'hôtesse me donna une très belle cham bre au rez de chaussée, bien fermée, et de ma vie je n'ai été si bien couché. Je soupai seul lè soir de mon arrivée dans Ypres. Ce que je trouvais un peu incommode, c'est que le domestique qui me servoit, ne scavoit pas un seul mot de françois mais l'hote et l'hôtesse en scavoient assez pour ne me laisser man quer de rien. J'allai ce soir-là même avant souper, chercher du thé pour nos bons amis. Mes premiers pas furent le lendemain du coté de la cathédralle me défiant de l'humeur et du génie soup çonneux des Hollondois. Le Panorama du faut de la Cathédrale. Je commençai après une courte prière que je fis dans la nef, par monter au haut de la tour de Saint Martin qui est le clocher de la Cathédrale pour décou vrir de cet endroit toutes les fortifica tions de la ville, et les environs les plus éloignez avec ma lunette d'approche. Je vous dirai cependant. Monsieur, cette occasion que j'allai ce jour-là même tout seul monter sur le rempart que j'en traversai une partie. Je marchai le long des cazernes des Hollondois, sans que qui que ce soit me dit mot. Je marquai que parmi les troupes de la garnison, le long des cazernes, quelques uns m'o- toient leur chapeau, ce qui me faisoit conjecturer que c'étoient des catholi ques au service des Hollondois. On compte 374 degrez depuis le bas de la Tour de la Cathédralle jusqués en haut, et j'y montai. Un homme gagé de la ville qui fait là sa demeure, au moins une partie du temps me montra tous les environs et m'expliqua avec empressement toutes choses, il sentoit que sa main alloit être garnie de mon- noye. Il m'apprit que la foudre avait traversé deux petites fenêtres par où j'avois déjà regardé et qui sont tout en haut de la flèche qui termine la tour de Saint Martin. ÇA suivre).

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 1