Floris DE CUYPER Jacquet MADYOL LA PROFESSION, mercredi 19-10-'38*^ g Un statuaire très productif et aussi saintes, sobres et simplifiées, aux atti- divers qu'intéressant. A la conversation tudes sereines et caractéristiques. Ses avec lui on ressent aussitôt qu'on a monuments synthétisent généralement faire un intellectuel, qui vous écoute la vie humble et populaire des gens et avec amabilité, attentivement, pose des choses. Ils sont empreints d'une quelques questions, pour répondre vénération profonde exprimée par l'at- après par un conseil ou une directive ha- titude impressionnante des sujets et par bile, qui, la réflexion, vous obligent quelque détail très étudié, considérer ses avis. Ses œuvres té- Ses portraits et ses bustes, vigoureux inoignent d'une étude approfondie de- d'expression, captivent le regard et sem- vant chaque sujet. blent prêts vous parler. Ses médailles d'un style parfait, témoignent d'un ta- Ses grandes compositions sont carac- lent éprouvé. Elles sont d'une réalisa- térisées par un charme décoratif, une tion fine, prônctuelle et précise, obtenue élégance simple sans ihaniérismes, une par des moyens simples, dénonçant une noblesse absolue de formes et l'exacti- grande certitude dans le dessin, tude des proportions. La conception de ses œuvres est souvent basée sur une Lorsqu'on se trouve dans l'atelier de grande pensée philosophique, tantôt sur Floris De Cuyper on est étonné d'une le sens d'un beau senitiment ou sur l'as- part de ses explications simples et lapi- pect tragique d'une figure humaine. daires, d'autre part devant l'originalité et la diversité de son art, un art qui On connaît ses statues de saints et trouve sa puissance déconcertante dans Fions DE CUYPER. Glaneur dans le foin. A gauche Tête de St fean-Baptiste. du Christ, et cette fontaine magnifique, L'Homme la Pierre que l'on vou drait voir, coulée en bronze, émergeant d'une pièce d'eau sur une place publi que. Je ne pourrais oublier non plus ce beau groupe: Course aux illusions» ornant le hall de sa maison rustique, ca chée dans les arbres d'un petit coin per du Mortsel, près d'Anvers. R. A. de Buysemont. un grand talent, presque classique, une formation culturelle exubérante, une ex périence approfondie de la matière, ivoire, marbre, pierre. Ce sont là autant de moyens qui confèrent ses œuvres une vigueur extraordinaire et une tradi tion professionnelle qu'il faut qualilfier de maîtrise. Je ne veux en citer comme exemples que deux œuvres, se trouvant en ce moment au Salon Quadriennal d'Anvers cette tête ascétique et trou blante de St Jean-Baptiste, le précurseur On vient de clôturer une exposition de ce peintre au Studio Louise, avenue Louise, Bruxelles. Une belle exposi tion sur laquelle les récents événements de mobilisation et d'allure guerrières ont jeté trop d'ombre. Car il y avait là une belle partie de la dernière produc tion de Madyol dont on aime toujours de revoir les tableaux ensoleillés, rap portés du Midi, et les beaux portraits d'homme, d'une facture très sobre, mais si expressifs et si bien placés La mise en page est souvent d'une origi nalité surprenante chez Madyol et c'est dans le Portrait de l'abbé A. un réel chef-d'œuvre, qu'on le constate le mieux cette fois. On retrouve la même carac téristique dans différents portraits de Gitanes et de Filles de Murcie puis dans les bouquets de roses et de dahlias. Jacques Madyol, un de nos aînés, est parmi ces beaux peintrès qui me font penser que, chaque étape, ils aiment prouver qu'ils sont restés toujours fi dèles eux-mêmes, qui ne font aucun effort artificiel pour moderniser la facture de leurs tableaux, malgré le sno bisme capricieux et instable de certai nes modes. Chacun de ses paysages vues d'avant-ports, de quais, de vieux coins de villages ou de villes du Midi traités dans une lumière abondante, est d'un effet pictural parfait. Le Voile Rouge Le Marché d'Annecy Matinée d'Automne en Provence sont de réels bijoux. Floris DE CUYPER. Sluimerende aarde (terre someillante).

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Le Sud (1934-1939) | 1938 | | pagina 9