Dictature ou faillite.
BARBARIE.
Les Dunes de le Panne.
Sécurité Belge et Colonies.
Pour qu'une nation soit, fl faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
I
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
J.;
Les belges suivent avec le plus vif
intérêt, et même avec une pointe d'émo
tion, le drame qui se joue en France.
Paul Reynaud arrivera-t-il imposer,
i bonne volonté des politiciens français,
son plan de salut public. Le régime ac-
eptera-t-il de se sauver en avalant la
édicamentation prescrite par le gou-
rnement Daladier Ou bien, défor
més par la politique électorale, les po-
ticiens la petite semaine obligeront-
ils le gouvernement français choisir
ntre la failllite ou la dictature
En France, comme en Belgique, ce
nt les politiciens qui acculent le ré-
ime la faillite. Que d'occasions les
kigeants des différentes boutiques par
lementaires. n'ont-ils pas eues de colla
borer loyalement au redressement éco
nomique et politique du pays. Il y a eu
de nombreux démarrages heureux, et
depuis l'existence du SUD, nous avons,
dans ces colonnes, salué tour tour les
efforts de de Broqueville, de Theunis,
de, van Zeeland, de Spaak. Mais cha-
e fois, après quelques semaines, les
oliticiens relevaient la tête et plaçaient
nouveau les partis au-dessus de la Pa
ne.
Combien de fois n'avons-nous pas pu
ire que les adversaires du régime, les
ossoyeurs du parlementarisme, sont les
rlementaires eux-mêmes. Après le
iscours dépouillé, loyal, terrible de M.
aul Reynaud. les Français ont compris
mombien l'heure était grave, et les poli
ticiens du Front Populaire, qui ont pro
voqué la ruine de la France, devraient
être fort satisfaits de ne pas subir le
sort de l'argentier du Roi, Nicolas Fouc-
quet qui fut condamné pour dilapida
tion du trésor public.
Les belges souhaitent ardemment un
redressement do l'économie française.
Ce voeu est dicté d'abord par des sen
timents affectifs, des relations culturel
les et souvent familiales entre les habi
tants des deux pays. Le prestige de la
civilisation et de la culture française res
te considérable, et, d'autant plus, que
les comparaisons avec d'autres cultures
lui sont, actuellement, très favorables.
Economiquement la vie de notre pays
dépend en grande partie de la prospé
rité de la France. Socialement les mou
vements et les courants d'opinion de
la France ont une influence déterminan
te sur l'évolution de notre pays. Politi
quement, enfin, l'indépendance de la
Belgique dépend d'abord de la force de
l'Angleterre mais aussi de l'équilibre po
litique et de la puissance de la France.
Au chevet de la France épuisée par
la gabegie du Front populaire, les Bel
ges inquiets se penchent, affectueux et
intéressés, et ils forment les voeux les
plus ardents, pour que, malgré l'incor
rigible sottise des politiciens, le peuple
de France ait le courage de ne pas se
laisser glisser la faillite et trouve une
forme élégante et bien française de dic
tature. C. v. R.
i-
T,
I.
e-
ià
ar
e.
vu
ér
O-
Il n'est pas un homme civilisé qui
ttisse approuver l'attitude odieuse du
ouveroement allemand l'égard des
pifs. L'acte du jeune juif qui a assas-
taé l'attaché l'ambassade d'Allema-
fle Paris ne peut trouver de justifi-
ition, mais est compréhensif, quand
1 songe la haine que doivent éprou-
les Juifs vis-à-vis d'un régime qui
Jtraite aussi odieusement des fem-
et des vieillards, tout un peuple
défense, et dont le crime principal
-L. la naissance
I Les Juifs n'ont point notre sympa-
|ie. Les étrangers juifs réfugiés en
dgique pratiquent des mœurs com
merciales contre lesquelles les mesures
i plus sévères doivent être prises. Ce
l'est donc pas une question de sen-
nentalité si nous ajoutons, tant de
Gestations indignées, la nôtre D'au-
t plus que nous reconnaissons les
'ces énormes rendus par le régime
onal-socialiste l'Allemagne, tout
étant, d'autre part, obligés com
pter la faiblesse congénitale des ré-
•es démocratiques parlementaires.
Mais c'est une question d'humanité,
- dignité humaine qui nous fait pro-
-ter avec indignation contre les agis-
nts du Reich. Cette protestation
avons le drost de l'émettre, et
ip plus le droit que ne l'ont lès
ds de l'Internationale. Ont-Us
'testé contre les massacres des Armé-
-La ont-ils protesté contre l'athtu-
de la Russie en Géorgie ont-Us pro
contre les persécutions organisées
C est avec une joie bien compréhen
sible que les habitants de La Panne ont
par le gouvernement mexicain ont-ils
protesté contre les tueries de Russie,
aussi longtemps qu'ils espéraient tirer
quelque profit du régime communiste,
russe
Et pour en revenir ce que nous
écrivions la semaine dernière, protes
tent-ils contre l'attitude du gouverne
ment anglais en Palestine C'est au
nom de l'humanité qu'U faut élever la
voix, et insistons, au nom de la dignité
humaine. Car le gouvernement hitlérien
n'est pas le premier gouvernement qui
persécute les Juifs. Au quatorzième siè
cle, dans nos provinces, les Juifs ont
été massacrés par les chrétiens, et ce
qui se passa chez nous, a trouvé d'autres
exemples dans la chrétienté.
Cependant au vingtième siècle nous
espérions que les progrès de la civili
sation faisaient obstacle de pareils
abus de la force. Hélas l'homme reste
l'homme, et un petit dessin particuliè
rement suggestif par son humour et son
cynisme nous a frappé tout récem
ment un Juif prosterné invoque le
Seigneur et s'écrie Seigneur, voOà
cinq mille ans que nous sommes votre
peuple élu. Nous vous en rendons grâ
ce Mais ne pourriez-vous choisir un
autre peuple
A NOS LECTEURS.
Nous offrons dans ce numéro un
supplément qui fera plaisir nos fidè
les lecteurs. Nous leur demandons de
bien vouloir mettre en bonne place ce
calendrier pour 1939. Ils prouveront
«in» qu'ils comprennent l'effort tenté
par LE SUD et qu'ils s'y associent.
appris que S. M. le Roi se propose de
faire l'acquisition de 35 40 Ha. de
dunes, entre La Panne et la frontière
française, pour y édifier une résidence
estivale.
Rappelons ce propos que les dunes
de La Panne furent données au géné
ral français Dubois, par l'Empereur
Napoléon 1er en récompense d'émi-
nents services rendus. Ces terrains in
cultes constituaient jadis un merveil
leux territoire de chasse.
A cette époque il n'y avait Josef-
Dorp, qui devint plus tard sous le nom
de La Panne un hameau de la com
mune d'Adinkerke, qu'un seul groupe
d habitations, formé d'une quarantaine
de chaumières construites en argile et
couvertes de paille, occupées par des
pêcheurs qui s'engageaient Dunker-
que pour pratiquer pendant plusieurs
mois de l'année la pêche la morue
dans les mers d'Islande.
Le général Dubois vendit le domai
ne de La Panne, pour quelques mil
liers de francs, Monsieur Paul Bor-
tier qui construisit en bordure de la pla
ge et gauche d'une route pavée abou
tissant l'estran, le pavillon Bortier.
En 1 845, Paul Bortier conçut le pro
jet de doter La Panne d'un port de na
vigation vapeur, d'une gare de che
min de fer, d'un établissement thermal
et d'un hippodrome, mais ce beau pro
jet ne fut jamais mis exécution et
nous ne connaissons les détails que par
une aquateinte de l'époque que nous
avons découverte il y a quelques an
nées dans une bouquinerie de Paris.
En 1936, les héritiers de feu Mon
sieur Paul Bortier au nombre d'une cen
taine, décidèrent de sortir d'indivision
et de vendre ce qui restait du domaine
de La Panne 647 Ha. de dunes vier
ges où il n'y a ni un chemin, ni une
habitation.
La vente publique, obligatoire at
tendu qu'il y a un grand nombre de
mineurs parmi les héritiers, n'a pas en
core eu lieu, mais 80 environ de»
parts successorales ont été vendues
une firme spécialisée dans le lotisse
ment de grandes propriétés. Ces parts
ont été rétrocédées une haute per-
sonnalié du imonde bancaire et indus
triel qui, d'accord avec les bénéficiaires
des 20 restants va constituer une
société immobilière.
Nous savons que le domaine est en
bonnes mains, aussi gardons-nous l'es
poir que l'Etat pourra encore se rendre
acquéreur des 400 Ha. de dunes afin
d'y créer une réserve nationale tout en
permettant de consacrer l'aménage
ment d'une plage de luxe l'instar de
celle de Zoute, une superficie de 250
Ha. environ dans la patrie la plus pro
che de l'agglomération de La Panne qui
serait séparée de la station balnéaire
nouvelle par la route pavée qui existe
depuis plus d'une siècle.
La Société Immobilière en formation
pourrait ainsi réaliser un projet suffi
samment vaste et donner la résidence
royale un cadre merveilleux de dunes
vierges dans la zone centrale du plan
annexé un Arrêté Royal de classe
ment notoirement insuffisant si l'on
veut réellement sauver les dunes les
plus intéressantes de la côte belge.
Ed. PIRSCH.
par Louis Habran.
En 1914, la Belgique fut jetée dans
la guerre par l'agression allemande.
Une des causes de cette agression, ce
furent les visées que l'empire allemand
avait sur l'Afrique équatoriale, dont le
centre est dans le bassin du Congo et
dont les angles, si on la circonscrit dans
un triangle ayant sa base sur l'Atlanti
que et son sommet sur l'Océan Indien,
se trouvaient dans les trois colonies al
lemandes du Kamerun, du Sud-Ouest
Africain et de l'Est-Africain. L Angle
terre et la France avaient eu la faiblesse
d'encourager cette orientation de l'im
périalisme allemand, tant pour détour
ner ses appétits de leurs domaines co
loniaux que dans l'espoir d'apaiser la
menace de guerre.
La guerre qui a éclaté en 1914 et a
fini en 191 8, a permis la Belgique de
garder sa colonie et a fait perdre les
siennes l'Allemagne. En 1919, la Bel
gique a reçu de l'organisme internatio
nal institué Genève en corrélation
avec Torganisation de la paix, le man
dat de gérer une petite part; de l'an
cien Est Africain Allemand. Depuis tout
un temps déjà, TAHemagne réclame la
restitution de son empire colonial et en
I 938 sa revendication se fait pressante
et même menaçante.
L'Angleterre, l'Union Sud-Africaine
et la France, qui détiennent la plupart
des anciennes colonies africaines de
l'Allemagne, sont les arbitres de la dé
cision. Jusqu'où sont-elles disposées
entrer dans les vues de l'Allemagne et
jusqu'où les arrangements qu'elles of
friront pourront-ils contenter l'AlIem*-
gne et sauvegarder la paix européen
ne
Que signifient d'autre part ces bal
lons d'essai qui, venant d'Angleterre»
tendent propager l'idée que l'Alle
magne pourrait, sans réclamer toutes
ses anciennes colonies, obtenir un em
pire colonial substantiel dans d'autres
parages de l'Afrique Quels sont les
inspirateurs de cette manoeuvre Quelle
est sa portée pour le Congo Belge
Que doit en penser la Belgique Qu'es
pense l'Allemagne
En 1914, la Belgique attaquée se dé
fend en invoquant sa faiblesse, sa bon
ne foi et sa neutralité et en dénonçant
l'impérialisme colonial de l'assaillant,
(Voir suite page 8)