Nos Etrennes.
Notre Programme18 Si1??,lon-
Instantanés.
4e ANNEE No 50.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
DIMANCHE 11 DECEMBRE 1938
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT, I AN 20 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Les lecteurs du SUD ont compris le
but poursuivi par notre journal. Depuis
sa création il n'a eu qu'un idéal ren
dre service. Et non peu se mettre au
service d'un groupe ou d'un parti. Il
est logique que les politiciens de métier,
chez qui la passion obscurcit l'intelli
gence, aient mis un certain temps
comprendre une attitude qui correspon
de aussi peu leurs appétits électoraux.
C'est ce qui explique probablement les
injures et les polémiques médiocres
dont nous fûmes l'objet. Au lieu de
nous aider, de prouver que l'intérêt de
la région leur tenait cœur, les politi
ciens de tous poils et de toutes obé
diences nous considérèrent comme un
dangereux adversaire, lorsque nous
n'étions que l'ennemi de leurs médio
crités.
LE SUD a cinq arts d'existence. En
toute indépendance il a continué son
peti*; bout de chemin, sans se soucier
des hurlements de la meute politicienne,
et il entre dans l'année nouvelle ayant
les éléments nécessaires qui lui permet
tent de vivre. Grâce aux suppléments il
lustrés, consacrés l'art, la littérature,
l'histoire le tourisme et l'économie, no
tre journal s'est acquis de nombreuses
sympathies et de précieuses collabora
tions.
La question que nous posons au seuil
«le 1939 est de savoir si les politiciens
comprendront, enfin, qu'ils ont tout in
térêt soutenir les initiatives prises par
LE SUD, car ils affirmeront leur volon
té de collaborer toutes les initiatives
utiles la région.
Nous sommes et restons spectateurs,
tour tour joyeux ou indignés, de la
comédie politique. Nous défendons
l'opinion contre l'emprise et le bourrage
de crânes de certains politiciens de vil
lage. Nous voulons que, par LE SUD,
nos lecteurs s'intéressent tous les as
pects de la vie économique, littéraire,
artistique de la Wesflandre. Notre jour
nal n'est pas fait pour la masse il ne
peut et ne doit atteindre qu'une élite.
C'est un témoignage fidèle de la vie
en Westflandre, et nous sommes fiers
de pouvoir citer cette appréciation toute
récente d'une personnalité belge de pre
mier plan, qui nous disait que, plus
tard, ceux qui consulteront dans les bi
bliothèques les collections du SUD y
trouveront les éléments les plus utiles
qui leur permettront de reconstituer
l'activité intellectuelle d'une époque.
LE SUD prétend devenir la revue
hebdomadaire de la vie économique et
artistique de la Westflandre. Nous de
mandons nos lecteurs de nous aider,
et de rendre service leur région, en
devenant les propagandistes du SUD. Il
faut Que chaque semaine nous puissions
enregistrer de nouveaux abonnés, dans
toute la province, et dans tout le pays.
Car notre hebdomadaire doit intéresser
tous ceux qui ont vécu dans notre ré
gion, mais qui, actuellement établis ail
leurs, prennent encore intérêt la vie
de la Westflandre.
Dans un esprit de tolérance dont nous
ne nous sommes jamais départis, au ser
vice de l'intérêt général, nous préten
dons défendre la liberté des citoyens
contre la tyrannie des politiciens sectai
res, de gauche comme de droite. Res
pect des convictions de tous, condi
tion qu'ils soient sincères mais sur
tout respect de toutes les valeurs cul
turelles.
Que le renouveau culturel flamand
s'épanouisse, c'est notre vœu le plus
ardent. Mais nous devons constater que
les politiciens étouffent ce renouveau
culturel en l'asservissant aux vulgaires
campagnes démagogiques dictées par
leur arrivisme. En toute liberté, en toute
indépendance d'esprit, les Westfla-
mands ont le droit d'ajouter une con
naissance réelle et littéraire, mais non
folklorique, du flamand, une connais
sance indispensable du français. Ce ne
sont pas quelques primaires embour
geoisés qui remonteront le courant de
plusieurs siècles de culture. Pour les gé
nérations montantes la formation fla
mande complète est indispensable, mais
ce serait un recul de civilisation que de
gaspiller en Westflandre le patrimoine
culturel français, que les intellectuels
hollandais nous envient. Le bilinguisme
de l'élite flamande est conforme l'his
toire de notre région, et surtout con
forme l'intérêt des jeunes générations.
C'est dans ,1a compréhension et par la
tolérance, que ce bilinguisme de l'élite
doit s'épanouir. Et c'est la mission es
sentielle du SUD de le faciliter, de l'en
courager et d'être ainsi au service des
intérêts vitaux de la Westflandre.
C. v. R.
Nous demandons aux fidèles abonnés
du SUD de ne pas oublier leur jour
nal l'occasion de l'an nouveau. Cha
que semaine nous devons accomplir un
travail régulier et considérable pour
leur offrir l'hebdomadaire qu'ils atten
dent. Ne pourraient-ils de leur côté,
titre de remerciement, faire deux ou
trois démarches, afin de nous apporter
de nouveaux abonnés Est-ce trop leur
demander, que de recueillir le montant
de ces nouveaux abonnements, et de
le verser notre compte-chèque-postal,
en inscrivant au talon les noms et
adresses des nouveaux abonnés Nous
attendons la réponse de nos lecteurs
cet appel.
tous les bons citoyens attendent et dont
les politiciens déformés ne veulent pas.
Mais il ne s'agit plus de réagir d'a
près les circonstances. Il s'agit de pren
dre des initiatives et de s'imposer. Paul-
Henri Spaak qui en a l'envie, en aura-
t-il le courage Nous verrons
Les bibliothèques de l'an 2.000 re
gorgeront de livres et de mémoires his
toriques, qui s'effoceront d'analyser, de
disséquer, d'expliquer les événements
au milieu desquels nous vivons. Ce n'est
certes pas la presse quotidienne, nar
rant ces événements au jour le jour,
qui offrira aux savants historiens le fil
d'Ariane.
D ailleurs les événements de la vie
politique quotidienne sont, pour la plu
part, le résultat de circonstances for
tuites, d'enchaînements accidentels.
Rien n'est plus plaisant que de lire deâ
articles dictés par la politique de parti,
et dans lesquels les actes des politiciens
sont expliqués au nom de la sage rai
son, dans leur causalité et leur finalité,
comme si ces pauvres ministres, caho
tés par les circonstances, ne se livraient
pas au jeu fort simple du pile ou fa
ce C'est cela le réalisme de la poli
tique au jour le jour, telle que le régi
me politique parlementaire l'exige de la
part des hommes de gouvernement
Les ministres heureux, qui ont eu la
chance de tomber sur quelques solutions
favorables, se constituent une petite
épargne de prestige, et peuvent ainsi,
l'occasion, ajouter au facteur chance
un petit élément d'influence person
nelle.
Paul-Henry Spaak est en politique un
de ces veinards, qui a réussi se consti
tuer une petite pelote Paul van
Zeeland parassait au début de sa vie
politique également un favorisé du sort,
mais, après quelques mauvaises mises,
il a été discrédité. La veine de Paul-
Henri Spaak semble persistante. Il a
mis son gouvernement sous le signe de
la bonne humeur, et la formule est heu
reuse. Normalement, sur l'affaire de
Burgos, et après le vote des clubs socia
listes, un ministère quelconque aurait
démissionné. Nous avons souligné,
plusieurs reprises, le grotesque de ces
démissions, avant le vote du Parlement,
surtout depuis le départ ou la fuite du
gouvernement Theunis. M. Spaak a eu
la curieuse idée de revenir la vérité
constitutionnelle, comme il le fit d'ail-
leurs lors de la constitution de son mi
nistère. Il avait gagné la partie lors du
congrès socialiste du mois de novem
bre. Mais les pontifes de l'Internationale
ne s'avouèrent pas vaincus. Ils rempor
tèrent une victoire importante lundi der
nier.
Normalement Spaak devait donner
sa démission. Il a préféré risquer un
coup de dés, et, une nouvelle fois, la
chance a favorisé le joueur. Les con
séquences de cette victoire gouverne
mentale peuvent être considérables.
Elle accroît fortement le prestige per
sonnel de M. Spaak, et elle ébranle
d'autant la puissance des marxistes or
thodoxes au sein du P.O.B. Elle groupe
autour de M. Spaak de nombreux élé
ments d'ordre, hier encore hésitants.
Elle donne au Premier Ministre l'occa
sion de s'affirmer au pays et d'ébau
cher, enfin, la réforme de l'Etat, que
Dans le supplément du SUD vous li
rez une belle étude sur Jan PALFYN,
chirurgien en Flandre, par Guillaume
van de Velde un appel nos lecteurs
propos de l'Assemblée de la West
flandre en 1789, qui se tint dans la ca
pitale de ce département Y près une
étude sur l'Angleterre moderne par Hi-
laire Belloc.
Le supplément de Noël donnera l'étu
de annoncée sur le peintre Constant
Vandevelde par l'avocat Cari. Beyaert.
POUR ON CONTRE SPAAK.
Certains chiffres des votes des Fé
dérations socialistes sont significatifs et
apportent, enfin, indirectement, une ré
ponse la question que nous posons
depuis deux" ans aux mandataires so
cialistes êtes-vous du parti marxiste de
M. Vandevelde, ou du parti socialiste-
national de M. Spaak.
Nous constatons avec le plus grand
plaisir que l'arrondissement de Bruges,
avec ses 13.120 voix et l'arrondisse
ment d'Ypres avec ses 5.000 voix ont
soutenu complètement M. Spaak. Le
candidat-ministre Van Acker n'est pas
un ingrat, et son exemple a fait un dis
ciple chez le candidat-candidat-minstre
Missiaen.
A Courtrai on est divisé 3.000 voix
pour Spaak et 15.200 contre. Quant
Ostende, la mauvaise humeur règne
Spaak n'obtient que 59 voix et la flotte
rouge soutient les marxistes par 3.960
voix. Nous aurons encore l'occasion de
consulter ces chiffes.
CANDIDATURE TENACE.
C'est la candidature du secrétaire
communal de Roulers, faisant fonction
de député de l'arrondissement d'Ypres.
Il est de fait que Robert De Man est,
au sein de la démocratie-chrétienne, un
homme de grande valeur. D'abord par
ce que dans le royaume des aveugles...
et ensuite parce que Robert De Man est
un esprit jeune, clairvoyant, qui n'a pas
le fétichisme d'une formule ou d'un ré
gime. Et enfin, sa carrière le prouve,
c'est un esprit pratique.
En Belgique avant d'être ministre,
il faut normalement avoir été candidat
pour rire, lors de deux ou trois rema
niements ministériels. C'est un peu
comme pour les candidatures la Cour
d'Appel il faut avoir enregistré quel
ques échecs. Robert De Man en est sa
seconde candidature. Nous croyons bien
qu'il pourrait goûter du pouvoir
avant les prochaines élections législa
tives, Ypres vivra encore des jours glo
rieux, avec l'autorisation des Roula-
riens.
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