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La restauration
des monuments
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LE SUD. dimanche 8 janvier 1939.'
S
(Suite de la page 2)
mépris pour les œuvres des siècles pas
sés. considérés comme barbares et in
dignes d'une société civilisée. Il suffit
écrit le Chanoine Lemaire, de parcourir
les grands écrivains du XVIIe siècle
français pour rencontrer les opinions les
plus déconcertantes sur l'art gothique.
En dire.le plus de mal possible était
faire preuve d'éducation et de bon
goût... On peut affirmer qu'il n'a tenue
qu'au manque de ressources qu'on n'ait
démoli alors tous les édifices religieux
et civils du moyen âge, pour les rempla
cer par d'autres, dans le goût du jour.
La Révolution française aggrava en
core ces dangereuses dispositions. Au
mépris esthétique s'ajouta la haine idéo
logique. Aux yeux des révolutionnaires,
églises, monastères, châteaux et palais
étaient autant de témoins d'une détes
table tyrannie. L'idéal eût été. de pou
voir les abattre complètement. Faute de
temps et de moyens suffisants, on dut
se contenter de demi-mesures en faisant
subir ces divers monuments des dom
mages irréparables. M. Paul Léon a cité,
dans son livre sur les Monuments his
toriques, quelques exemples typiques de
la mentalité des révolutionnaires. Ceux--
ci en voulaient surtout aux clochers, les
quels offusquaient leur sentiment de
l'égalité Beaucoup de tours ne furent
sauvées qu'à cause de l'impossibilité de
les détruire. Le conseil communal de
Bazas (Gironde) proclamait qu'il était
nécessaire dans l'intérêt de la répu
blique, de ramener, dans un délai de
15 jours, au niveau de la bâtisse, les
pavillons terminés en pointe propres
rappeler l'idée de la Féodalité»...
Nombre d'édifices furent démolis,
d'autres désaffectés, vendus et partiel
lement détruits. En France, la plu
part des églises ainsi conservées servi
rent de casernes ou de dépôts de four
rages. A Braisne, on installa les man
geoires des chevaux dans les stalles des
chanoines l'abbaye de Bernay devint
simultanément une halle aux blés, un
gymnase, une salle de concerts, un dé
pôt de pompes funèbres, un temple pro
testant, un commissariat de police et
un logement pour le tambour de la
ville.
Le désastre ne fut pas moins grand
en Belgique. La collégiale, Sainte-Gu-
dule et bien d'autres églises furent
transformées en temples de la Raison,
tandis que quantité de monastères fu
rent affectés aux destinations les plus
diverses.
De l'excès du mal devait naître le re
mède. A l'époque même où les Jacobins
se livraient leurs déprédations, s'éle
vaient les premières voix en faveur de
la conservation des monuments. C'est
alors que se crée l'archéologie ou scien
ce de l'art ancien, laquelle l'époque
romantique va donner une vigoureuse
impulsion. Le mouvement fut pourtant
impuissant empêcher les innombrables
démolitions qui accompagnèrent l'essor
économique du siècle dernier les né
cessités de l'hygiène et le.besoin de
communications rapides entraînèrent
dans plusieurs villes la disparition totale
des vieux quartiers.
Il faut bien reconnaître, par ailleurs,
que les premiers résultats de l'activité
des archéologues furent loin d'être sa
tisfaisants. Il s'agissait moins pour eux
de conserver les monuments dans l'état
où ils leur avaient été légués, que de les
reconstituer tels qu'ils étaient l'ori
gine. Partout on se mit restaurer avec
ardeur. Ce fut le triomphe du vieux
neuf dont les ravages ont été peine
moins funestes que ceux des iconoclas-,
tes.
De nouveau il fallut réagir contre ces
excès. Aujourd'hui plusieurs théories,
plusieurs doctrines sont en présence. Il
y a d'abord les maximalistes enne
mis du vieux neuf et de l'imitation ar
chéologique. Ceux-là, tout en professant
un respect sincère, pour l'œuvre ancien
ne, prétendent avoir le droit de l'adap
ter aux nécessités de la vie actuelle.
Diverses époques ont contribué faire
l'édifice comme il est pourquoi n'ajou
terions-nous pas notre page ce livre
Ils se comportent en somme comme les
maîtres du moyen âge, qui achevaient
ou remaniaient une construction anté
rieure.
En face d'eux se dressent les mini-
malistes qui sont adversaires de toute
adaptation comme de toute restauration.
D'après eux, il devrait être défendu de
rien changer ce qui existe. Restaurer,
c'est renouveler, c'est modifier, c'est
faire œuvre de faussaire Le terme res
tauration doit être banni au profit de
celui de conservation. L'idéal des mini-
malistes n'est donc pas la résurrection
mais simplement la survie prolonger le
plus longtemps possible l'existence du
monument tel qu'il est.
Le Chanoine Lemaire ne se fait pas
faute de dénoncer le caractère systéma
tique de ces thèses. Son bon sens et une
longue expérience l'autorisent décla
rer que chaque monument ancien pose
un cas d'espèce qui réclame une solu
tion particulière. Dans certaines circon
stances la restauration pourra être en
visagée sans inconvénient, mais en rè
gle générale, il vaut mieux s'en abstenir.
La restauration, conclut l'auteur, est
un mal souvent inévitable, mais elle
reste toujours un mal
La seconde partie du livre du Cha
noine Lemaire est consacrée l'exa
men des travaux pratiques nécessités
par la conservation ou la remise en état
des monuments. Ces chapitres-là sont
lire et méditer de tous ceux qui,
un titre quelconque, sont amenés col
laborer la tâche délicate de la sauve
garde de notre patrimoine artistique.
Georges Marlier.
L'ASSEMBLEE ANNUELLE DE
L'INSTITUT BETTERAVIER
INTERNATIONAL.
La IXe Assemblée de l'Institut In
ternational de Recherches Betteravières
se tiendra Bruxelles les 9, 10 et 11
janvier prochain au Palais des Acadé
mies sous la présidence de Mr. P. Kro-
nacher, assisté de Mr L. Decôux comme
secrétaire général.
Les délégués des Instituts sucriers et
betteraviers des divers pays européens,
un certain nombre de génétistes d'im
portantes maisons de sélection de grai
nes de betteraves, quelques savants spé
cialisés dans l'étude des sols, des en
grais, de la chimie et de la physiologie
de la betterave suçrière. groupant une
cinquantaine de participants de douze
pays ont annoncé leur participation.
Aussi est-il permis de prévoir pour
cette Assemblée une activité aussi fruc-
teuse que celle manifestée par ses de-
avancières, ce dont la culture de la bet
terave. plante industrielle la plus im
portante du pays, tirera d'heureux pro
fits.
Mercuriale du samedi 31-12-1938.
Froment 121-123 les 100 kgr.
Seigle 76-78. Avoine, 90-92. Orge
de brasseur, 92-100. Orge fourra
gère, 90-92. Po's. 133-135. Féve-
roles, 124-126. Pommes de terre. 25-
30. Beurre, 25-26 le kgr. Œufs.
0.68-0,72 la pièce. PorceIets( 210-
250 la tête et 9 V-> le kar. Paille de
^roment. 17-19 le 100 kgr. Id. de
Seigle, 16-18. Paille d'avoine. 20-
7° Pajllo d'orge 22-24. Foin de
prairie, 30-33. Id. de trèfle. 36-37.
Id. de Lucerne 33-35. Lin brut
84-86. Graine de trèfle ord. 24-26.
Id. noir, 28-30. Id. bâtard, 32-34.
Id. rouge, 35-36. Id. blanc 37.
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