Le pouvoir Exportation et Colonie
Instantanés.
Santé publique. îuiverie et Loge.
6e ANNEE No 4.
Ktbdo .-.indasiv 50 cent. le aisraéro.
DIMANCHE 22 JANVIER 1939.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une I
solidarité nationale existe et qu'elle sel
cristallise dans la volonté du pouvoir. I
ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS.
Direction-Administrât!on Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thouront, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Il parait que la question linguistique
a été une des punitions envoyées l'hu
manité par Dieu. Témoin l'histoire de
la Tour de Babel et la confusion qui
s'en suivit. Mais quelle confusion doit-
on fatalement arriver quand les mots
n'ont plus de valeur dans leur langue
propre. Que signifie le mot POUVOIR
actuellement M. Paul-Henri Spaak se
le demande.
Il est arrivé au pouvoir, et constate
que depuis ce moment fatal il est ré
duit la plus complète impuissance.
Certes le Premier Ministre peut, sans
difficultés aucunes, inaugurer des expo
sitions. assister l'ouverture d'une foi
re commerciale, paraître une séance
académique, honorer de sa présence un
gala et, dans ce cas. condition que ce
gala soit neutre». Mais dès qu'il s'a
git de gouverner le moindre concierge
a plus dire dans sa loge, que le Pre
mier Ministre de Belgique dans un dé
partement ministériel.
Au temps jadis un chef de gou
vernement composait son équipe mi
nistérielle et soumettait celle-ci l'agré
ment du Roi. Où sont les neiges d'an-
tan M. Paul-Henri Spaak avait la
-douce illusion de croire qu'un remanie
ment ministériel était une simple forma
lité.
A tout prendre les difficultés rencon
trées par M. Spaak proviennent d'une
erreur de calcul. Le Premier Ministre
voyant grouiller autour de lui les am
bitions des politiciens, a voulu calmer
la meute en lui jetant en pâture quelques
portefeuilles. Tactique fâcheuse, car
cela aiguisa l'appétit des candidats. Les
chances de décrocher un portefeuille
deviennent infiniment plus grandes, et
les candidats-ministres beaucoup plus
nombreux, quand il s'agit de distribuer
trois ou quatre nouveaux portefeuilles
au lieu d'un.
Où en sommes-nous ce jeudi M.
Merlot restera-t-il l'Intérieur, quand
le feu menace de brûler son fief Se-
raing, où la lutte est ardente entre com
munistes et socialistes Que faire de
M. Achille Delattre, naïvement compro
mis dans l'affaire Imianitoff M. Hey-
mans résistera-t-il, aux Affaires Econo
miques. aux cabales menées contre lui
Pholien ayant été liquidé sans douleur,
son successeur rencontre toute notre ap
probation le Sénateur Gillon est un
homme droit, intègre et qui donne
du prestige une équipe ministé
rielle. Il serait question d'enrôler
également Robert De Man, ce que nous
laissions prévoir lors du remaniement
■précédent. Cela donnerait deux minis
tres l'arrondissement sénatorial Ypres-
Courtrai. Gloire et bonheur
Mais cette combinaison est loin de
plaire, et la jeune gauche sectaire,
et la droite traditionnelle. Celle-ci
paraît d'ailleurs difficile contenter. Le
Comte de la Barre refuse un porte
feuille. sous le plus cocasse des pré
textes il se déclare incompétent, com
me si un parlementaire pouvait être in
compétent dans un quelconque do
maine Et le Comte d'Aspremont-Lyn-
den refuse son tour le même porte-
La Belgique économique est moins
paralysée par les mesures prises par les
pays autarciques, que par le manque
d'organisation de l'exportation et par
l'effarante médiocrité des hommes qui
sont supposés détenir des leviers de
commande.
Posons la question sans détours que
font les Chambres de Commerce de no
tre province non seulement pour facili
ter l'exportation, mais pour la promou
voir Comment tiennent-elles jour
leur bureau de documentation Que
font-elles pour attirer dans la région les
gros acheteurs des magasins des Etats-
Unis qui sont arrivés Bruxelles, il y
a deux mois, et qui peuvent disposer de
considérables ordres d'achats? Et quand
les Chambres de Commerce d'une ré
gion provoquent une grande assemblée
annuelle... un seul problème intéressant
l'exportation est-il envisagé
Si la Belgique n'exporte pas elle dé
périt. Si elle dépérit le chômage s'ac
croît, l'équilibre budgétaire est compro
mis. et nous allons la faillite fatale.
Que font les dirigeants des Chambres
de Commerce de notre région devant
cette échéance effrayante Il serait
cruel d'insister, mais il est lamentable de
devoir constater que ce problème essen
tiel est le cadet de leur souci, tout com
me le problème si actuel, et qui trouve
dans certaines régions une solution pra
tique, de la réadaptation des chômeurs.
La Belgique ne sè sauvera que par la
petite industrie artisanale. 11 est faux
de croire que notre prolétariat arrivé
un standing enviable, et prémuni contre
les risques par toute une législation so
ciale. pourra faire machine arrière, et
combattre sur le terrain de la grosse
industrie les pays main-d'oeuvre bon
marché, l'Extrême-Orient. Dans cette
lutte l'Europe est vaincue, et la Belgi
que est un des pays d'Europe les plus
menacés. Il faut donc réadapter l'éco
nomie belge sa forme nouvelle, arti
sanale et agricole.
Ce problème vital et angoissant n'ef
fleure même pas les esprits de Mes
sieurs les dirigeants des Chambres de
Commerce, dont l'imagination nous pa
raît vraiment par trop canalisée.
Les Chambres de Commerce de nos
régions devraient n'avoir que deux sou
cis exporter et utiliser la Colonie. El
les devraient toutes avoir deux sec
tions la section d'exportation et la sec
tion coloniale qui étudient dans les
moindres détials les caractéristiques et
les possibilités de la région, et utilisent
celles-ci afin d'obtenir le maximum de
rendement. Elles devraient laisser
d'autres le souci des horaires de che
mins de fer et des moyens de commu
nication. ou bien charger un membre
de s'occuper de ces questions, mais ne
pas paralyser toute l'activité des Cham
bres de Commerce autour d'une seule
et toujours identique revendication. La
population laborieuse de la région a
vingt fois l'occasion d'être ruinée avant
que le dada de ces Messieurs soit réa
lisé. Qu'ils aient leur dada. soit. Qu'ils
mènent campagne pour l'obtenir, c'est
leur affaire. Mais qu'ils ne fassent pas
d'une question toute relative le nombril
du monde.
Dans le supplément du SUD de cette
semaine nous donnons, pour marquer le
contraste, deux pages sur le tourisme au
Congo, et une page sur l'Association
Belgique-Canada, et nous espérons que
nos lecteurs comprendront.
C. v. R.
Nous n'avons pas donner nos lec
teurs des détails sur l'affaire Imia
nitoff D'abord parce que la presse
quotidienne en remplit des colonnes,
et ensuite parce que nos lecteurs et ceux
de La Profession ont été abondam
ment documentés depuis deux ans par
nos hebdomadaires.
Nous devons féliciter cordialement le
Docteur Ouwerx pour sa clairvoyance
feuille, après l'avoir presqu'accepté.
M. Spaak n'en revient pas.
Le pouvoir.quelle impuissance Un
gouvernement peut tout faire sauf gou
verner au pouvoir il est interdit d'agir
et un chef d'équipe n'a pas le droit de
choisir son équipe, voilà où en est ré
duit le régime politique parlementaire.
Nous gageons que M. Paul-Henri
Spaak quitterait avec joie son bureau
de la rue de la Loi, pour les courts-
couverts de l'Avenue des Cerisiers, et
troquerait volontiers son portefeuille
contre une belle raquette de tennis.
Avec quelle rage joyeuse il enverrait
ses parteners des drives bien appli
qués et des smashs triomphants. Sur un
court on fait du sport. Rue de la Loi,
ce ne sont que des complots.
et sa ténacité. C'est, pour une grande
part, grâce son obstination que le
docteur Imianitoff est actuellement
sous les verrous. Mais il est bon de
noter que la campagne du Docteur
Ouwercx n'a été possible que parce qu'il
a trouvé dans nos journaux une tribune
indépendante qui lui a permis de pour
suivre sa campagne, et qui l'a aidé
la maintenir dans la voie de l'effi
cience Car sur le terrain de la po
lémique, plus que partout ailleurs, la
violence est une arme dont il faut user
avec modération.
LE S'JD a dénoncé la manœuvre du
citoyen Vandervelde, qui a laissé aux
yprois un bien triste souvenir, le jour
où assistant une manifestation l'hô
pital d'Ypres, il laissa sous-entendre
la Commission de l'Assistance Publi-
oue de notre ville, qu'elle était trop
riche, et que le Ministère de la Santé
Publique étudiait les moyens de la dé
pouiller de ses richesses. Depuis lors
nous n'avons cessé de démasquer les
manœuvres de cette invention de Ma
dame Vandervelde le Ministère de la
Santé Publique, qui a comme objectif
premier d'introduire dans tous les
foyers, sous prétexte de médecine pré-
SUFPLEMENT ILLUSTRÉ
Dans le supplément illustré de ce
jour, un article de M. le Vice-Gouver
neur Général Honoraire du Congo, A.
Moeller, sur les routes transafricaines,
avec des clichés du Congo et une carte
fort suggestive.
Egalement un article documentaire
que nous lecteurs sont priés de lire très
attentivement et qui a comme objet
l'Association Belgique-Canada. Ils trou
veront dans cet article d'utiles rensei
gnements, et pourront apprécier l'am
pleur de l'œuvre entreprise par le Ba
ron Louis Empain.
Nous demandons aux dirigeants des
Chambres de Commerce de bien vou
loir nous faire toute suggestion utile
ce sujet.
L'AVANCE DE FRANCO
Les journaux de gauche nous appren
nent que les troupes gouvernementale»
résistent victorieusement aux assauts
des rebelles, et que si. parfois, elles se
retirent sur des lignes préparées l'a
vance, c'est tout simplement pour sui
vre les étapes d'un plan stratégique éla
boré depuis des mois. Ce qui nous fait
croire que le Général Franco entrera
un de ces jours Barcelone, et s'em
parera de toute la Catalogne, unique
ment pour ne pas faire de peine
l'Etat-Majer rouge, et ne pas démentir
ses prévisions. Nous apprendrons ce
moment que le gouvernement de M. Ne-
grin avait retenu depuis des mois des
appartements Valence, et que le gé
néral Franco a simplement donné l'o-
casion M. Negrin de réaliser ses pro
jets de déménagement.
(Voir suite page 8)
ventive, les fonctionnaires mercenaires
d'un Ministère qui est aux mains de la
gauche juive et maçonnique.
Espérons que la fin un peu brusque
de la carrière de l'aventurier Imiani
toff, prophète de la nouvelle religion
de la Santé Publique en Belgique, fer-
fera le bec, ou du moins mettra la
raison les étatiseurs de la médecine.
Mais constatons la déficience de la
presse hebdomadaire de Westflandre,
qui non seulement n'a pas fait campa
gne avec LE SUD, mais ne l'a en rien
soutenu, quand il avait le courage et
la clairvoyance de dénoncer les manœu
vres du tout-puissant Imianitoff. Et
vous verrez, sans doute, ces hebdoma
daires crier victoire dimanche prochain,
et se vanter de ce beau succès. Les fi
dèles lecteurs du SUD ne pourront mê
me pas trouver, nous en sommes cer
tains, le moindre écho ou la moindre
allusion qui puisse rendre hommage
notre campagne. Triste décadence de
la presse, tant régionale que nationale.
Car les grands quotidiens font tous —1^"
rus, pour le moment, et chacun prend
des airs de vainqueurs, lorsque ce fut
bien en vain que nous avons demandé
a plus d'un de ces quotid.ens de nous
soutenir dans notre polémique contre
Imianitoff, quand il y avait q elque ris
que courir v r