I Trois discours. la démocratie espagnole. l'aide des Etats-Unis l'Europe "démocratique" <9 6e ANNEE No 6. Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 5 FEVRIER 193» Pour qu'une nation soit, fl faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT, I AN 20 FRANCS. Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. ES La situation européenne s'est fort ■éclaircie. Les discours de MM. Bonnet. Chamberlain et Hitler ont, tous les trois, été inspirés par la raison et le bon sens. Ils sont objectifs ils ne nient pas l'exis tence de difficultés, de causes de dis cussion. Et nous préférons cela infini ment aux discours idéologiques et aux bêlements de feu la Société des Na tions. Ils laissent la porte ouverte toute négociation, et nous serions fort embarrassés de classer les trois orateurs, car tous trois ont bien mérité de la Paix. Le problème ukrainien, qui assombris sait l'horizon au début de l'année, pa raît postposé sine die Nous le de vons l'habileté et la compréhension de M. Beck, qui mène avec une fermeté et une habileté admirables la politique extérieure de la Pologne. On nous dira que les événements servent M. Beck. Mais l'art de l'homme d'Etat est préci sément de se servir habilement des évé nements. L'affaire tchécoslovaque a été une profitable leçon pour la Pologne, qui au lieu de s'endormir, en se conten tant de la sécurité d'une alliance, a l'in telligence de pratiquer la politique de l'équilibre et de la neutralité, exactement dans l'esprit de la neutralité indépen dante de la Belgique. Et le Reich a rencontré un second ob stacle la Roumanie. Le Roi Carol a proudé que la Roumanie ne se laisse rait pas faire.et ne laisserait pas faire. Que l'on veuille noter aussitôt la sou plesse de la politique allemande, et que l'on en tire la conclusion logique le dé sir du Reich d'éviter tout conflit. Ce qui est d'ailleurs une nécessité vitale pour le maintien du régime hitlérien. Par conséquent nous demandons nos lecteurs d'apprécier leur juste va leur tes semeurs de nouvelles alarman tes, et les qUotiïîîtns qui ont inutilement affolé l'opinion, au seul profit des écu- meurs de la finance. Le mois de février qui s'annonçait comme particulièrement angoissant, débute au contraire sur une note optimiste. Il ne reste que deux points noirs l'horizon, le conflit espagnol se liqui dant sans complication les inconti nences verbales de Roosevelt, qui parle de l'Europe comme un aveugle des cou leurs. et les grotesques fantaisies de la presse mussolinienne. Mais qui prend encore au sérieux les agitations impé riales des manifestations spontanées de la foule fasciste Le ridicule tue C. v. R. ces pays par des Européens qui ne sont ni allemands ni italiens. Si la Belgique veut échapper au con flit, elle doit se tenir égale distance des forces et des propagandes qui s'af frontent. Louis HABRAN. NOTRE SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ Dans le supplément du SUD nos lec teurs trouveront une étude économique sur une industrie de l'alimentation la chicorée torréfiée, avec un interview de M. Verburgh de Roulera. La partie touristique comporte un ar ticle sur Nieuport, par Honoré Levec- que, les clichés étant gracieusement prê tés par le Totsrmg-Chib. Une page est consacrée la Katte- rccst» Et des articles traitent de la Foire Commerciale de Bruxelles, de l'Expo sition de Lille, et de l'Assemblée de la Westflandre en 1789. II importe de mettre nos compatriotes en garde contre les imaginations de cer taine propagande. Financièrement et économiquement, la position des Etats-Unis vis-à-vis de l'Europe est totalement différente de celle de 1914. Leurs anciens alliés sont des débi teurs défaillants .Ils doivent toujours les emprunts et créances de 1914-1918. Leur consentir maintenant des ventes de matières premières, de machines, d'équi pements, d'armements, de vivres, con tre paiements comptants, en monnaies sûres, soit, mais une fois leur capacité de procéder ce mode de paiement épuisée, une fois les limites de leur sol vabilité atteintes, les fournitures seront arrêtées. Quant prêter, quant fournir, crédit, jamais plus. L'Amérique l'a fait en 1914 quand elle croyait la victoire de l'Angleterre. Mais quand l'inverse parut s'annoncer, il fallut dépêcher la force militaire au secours des créances. Celles-ci furent dégagées sans doute, mais au prix d'un sacrifiée vain puisque l'Europe les laissa protester. Le paiement comptant seul sera donc maintenant tolérable l'égard des na tions démocratiques. Quant aux Etats totalitaires, ils n'at tendent rien de personne. Ne comptant que sur eux-mêmes, ils s'organisent en économies fermées, capables de se suf fire personnellement. Militairement, l'aide américaine, avec les périls que les escadres sous-marines et aériennes feraient maintenant courir aux convois de troupes et de matériel pendant 10 journées de traversée océa nique, devient problématique. Or. en 1914-1918, tant que les Etats-Unis ne furent pas présents sur les champs de bataille, la balance pencha pour l'Alle magne. Moralement, M. Roosevelt prend une position fausse. Il se montre partial. M. Merrv del Val pour l'Espagne, et un notable du Congrès pan-arabe pour la Palestine, lui ont signifié la surprise que leur causait sa méconnaissance des in justices et des barbaries commises en Depuis le début du conflit espagnol LE SUD a formé des vœux ardents pour la victoire des Espagnols, afin que l'armée de Franco arrive bouter hors d'Espagne la peste rouge. Voilà près de trois ans que les patriotes d'Espa gne sont obligés de reconquérir, pas pas, au prix de quels sacrifices, le sol de la Patrie. Que les ruines amoncelées et le sang versé soient jamais un sujet d'opprobre poilr les politiciens qui espé raient faire de leur pays une base de départ pour la révolution rouge qui de vait submerger l'Europe. Après l'Es pagne, la France après la France, la Belgique Vous en souvenez-vous de ce slogan qui faisait fortune il y a trois ans peine. Grâce Franco l'Espagne sera bientôt libérée. Grâce Franco la France a eu le temps de se resaisir. Grâce Franco le péril est écarté pour la Belgique. Il est de ces choses qu'il est bon de dire et de répéter, pour parer au poison distillé chaque jour par une presse politicienne. Franco a été soutenu par Mussolini. Certains lui en font un grief. Nous re grettons simplement de devoir constater que Franco n'ait pas été reconnu et sou tenu par tous les pays qui prétendent se prévaloir de la civilisation chrétien ne. D'aucuns protesteront par la suite de la reconnaissance que Franco ma nifestera l'Italie et l'Allemagne. Tant pis pour les pays qui n'ont pas eu la clairvoyance et le courage de se met tre du côté du libérateur de notre civi lisation occidentale. Les rouges ont-ils succombé au man que de vivres et de munitions Que nos lecteurs ne se laissent pas impression ner par une presse inféodée aux agen ces d'information de gauche. Les journalistes ayant visité Barce lone après la fuite des^ rouges ont con staté que des tonnes de produits ali mentaires étaient accumulées dans le sous-sol des locaux de la Confédération nationale du travail. Et ce journaliste écrit J'ai vu plus de dix mille kilos de farine, lentilles, haricots, complète ment pourris Gestion rouge Et il ajoute Dans les caves d'un ancien hôtel des tonnes de pommes de terre, haricots, riz, boites de conserve étaient enfouis sous des stocks d'affiches de propagande, le tout complètement ava rié par l'humidité. Ailleurs on trouvait quinze millions de kilos de tabac, alors que depuis des mois ici seuls fumaient les dirigeants marxistes. Lin autre correspondant assure avoir trouvé les preuves de ce que tous les dons en argent recueillis aux quatre coins du monde par les comités de se cours l'Espagne républicaine, tous les envois de vivres, de lait, de vêtements destinés aux enfants et aux combattants étaient depuis plus d'un an entre les mains des chefs et des comités qui ré- partissaient une partie seulement des dons en nature. Le reste moisissait dans les caves. Et les rouges conservaient les esoèces oour payer leur administration Vive l'aide l'Esoagne républicaine. Comment travaillaient les tribunaux rouges En voici une narration Notre confrère Jean Marot, du Jour nal de Paris, a pu visiter les tchékas anarchistes de Barcelone. Nous déta chons ce récit qu'il donne sur l'un de ces bagnes Nous atteignons bientôt une salle obscure, sans air ni fenêtre, dont le plafond est environ un mètre du sol. Les prinsonniers devaient rester accroupis ou genoux. Les murs sont littéralement déchiquetés par la mitraille et des balles sont encore incrustées dans les parois. Dans une autre salle, le sqt, est pavé de briques verticales et de tes sons de bouteilles afin d'empêcher les prisonniers de se coucher jusqu'à ce qu'ils meurent d'épuisement. Mais voici la pièce réservée auA aveux spontanés Sur la table, oa posait un très puissant réflecteur, A moins de 20 centimètres des yeux des victimes. Et, pour aider les aveux voici toute une collection de gourdins, de martinets, de fils d'acier, de chemi ses cloutés et autres instruments' de sup- - plices. Dans les profonds souterrains, l'air est irrespirable, empoisonné par une odeur de cadavres en décomposition. C'est là, en effet, qu'on ensevelissait les victimes peine recouvertes de chaux. Dans cet infernal antre de torture, vi vaient des milliers d'hommes et de fem mes. depuis des mois. Il y a cinq joura les autorités marxistes ont emmené ce malheureux troupeau vers Gerone oa Figueras. Au cours de ce chemin de croix, ajoute notre confrère, je rencontre on ancien officier d'artillerie, détenu depuis le début de la guerre et relâché depuis trois jours par les nationaux. Condamné mort par deux tribunaux, il n'a pas été exécuté car, par la torture, on vou lait lui faire livrer les noms de ses amis cachés Barcelone. Il a dû assister, dans le château de Montjuich, plus de 300 exécutions il a eu la mâchoire fracassée deux fois coups de poing par le boxeur Girones, ancien cham pion d'Europe, transformé en bourreau; il a eu les yeux brûlés et la poitrine la bourée par la planche clous. C'est en pleurant que. dans ce lieu de supplices où il venait chercher les restes de sa sœur murée dans une cloison, cet hom me m'a donné sa parole d'honneur que des milliers de, victimes ont souffert beaucoup plus que lui. Que sont deve nus les auteurs de tant d'atrocités Ils ont fui vers le nord... Nous avons pi tié des populations qui se croient obli gées de fuir l'Espagne de Franco. Mais nous avons aussi pitié des malheureuses personnes que les rouges ont délibéré ment torturées et massacrées. D'autre part il paraîtrait que les ré publicains ne possédaient pas assez de matériel pour continuer la lutte. Jugez- en. râfe" Voir suite page 8)

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Le Sud (1934-1939) | 1939 | | pagina 1