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LE SUD, dimanche 12 février 1939
L'ALLEMAGNE, L'ITALIE,
LA BELGIQUE ET L'AFRIQUE
(Suite de la Ire page)
Ce devoir rempli, nos compatriotes
restaient encore libres, évidemment,
d'apprécier le restant du discours, mais
sans se départir toutefois d'une modé
ration soucieuse de ne pas compromettre
la situation favorable de leur pays.
C'était malheureusement trop attendre
des adversaires outrance du fascis
me pour lesquels la question interna
tionale se résume passionnément dans
la querelle idéologique des démocraties
et des dictatures.
Nous avouerons que nous compre
nons autrement notre devoir de citoyen
et que nous faisons passer l'intérêt du
pays avant les passions mortelles des
clans. Uniquement soucieux de prati
quer une réelle politique d'indépendance
et de veiller la sécurité de la Belgique
et du Congo Belge, nous allons rem
plir ici notre tâche d'analyste et de com
mentateur avec le calme et la sérénité
que requiert le salut de la Patrie.
M. Hitler affirme d'abord que l'u-
nion et la cohésion du corps national
de l'Allemagne lui donnent la certi-
tude que, quelles que soient les tâches
qui seront imparties au peuple alle-
mand, l'Etat national-socialiste saura
les résoudre tôt ou tard.
Nous avons vu que l'Allemagne n'a
aucun grief contre la Belgique en Eu
rope Voyons maintenant quel est son
plan touchant les colonies. Cela inté
resse notre Congo.
Le chancelier situe la question co
loniale dans le problème économique et
démographique allemand. Il pose cette
Etude du Notaire NAUDTS Comme»
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émanant du Notaire vendeur,
rié.
Visites Les lundis et Jeudis de 1 4
Pour tous renseignements s'adresser
en l'étude du Notaire NAUDTS Co
mines.
question Quelles sont les causes de
toutes nos difficultés économiques
Au premier rang, il cite le surpeuple
ment de l'Allemagne et l'inégale répar
tition entre les peuples des territoires
et des richesses naturelles du globe. Et
alors il demande Comment peut-on
assurer une répartition équitable et rai
sonnable des richesses du monde entre
toutes les grandes nations
Remarquons en passant que M. Hit
ler ne dit pas, ici, l'IAllemagne mais
toutes les grandes nations et même
tous les peuples qui sont dans la mê
me situation de surpeuplement et de be
soin que l'Allemagne. Ici l'Allemagne
prend comme le commandement d'une
croisade des maigres contre les gras,
des pauvres contre les riches. Il n'y a
pas de peuple né indigent, ni de peuple
né possesseur déclare-t-il.
Voici, d'après les agences qui ont dif
fusé le discours en Belgique et en Fran
ce, les principaux termes de la réponse
de M. Hitler la question posée
Ou bien les richesses du monde sont
réparties par la violence et alors cette
répartition devra subir de temps en
temps des corrections au moyen de la
violence, ou bien on distribue ces ri-
chesses du point de vue de la raison
et alors la raison doit servir véritable-
ment la justice. Il se peut que, pour
le propriétaire, il soit bon et facile de
croire que le Tout-Puissant ait permis
quelques peuples d'accaparer le
monde entier par la violence et de dé-
fendre ensuite ces pillages l'aide de
théories morales mais pour celui qui
ne possède rien, ces théories n'ont au-
cun intérêt et n'obligent rien. Le pro-
blême n'est pas réglé quand un grand
homme d'Etat déclare simplement,
avec une grimace sarcastique, qu'il y
a des nations qui possèdent et que par
conséquent les autres doivent rester
tout jamais des indigents.
Les Etats vraiment gouvernés par
le peuple rejettent ces théories. Aucun
peuple n'est destiné tout posséder ou
ne rien posséder. Les possessions en
ce monde sont le résultat de déve-
loppements historiques.
Pour l'Allemagne, sa situation est
fort simple. Le Reich compte 80 mil-
lions d'habitants, c'est-à-dire plus de
135 kilomètres carrés. Le grand empire
colonial que le Reich avait acquis pen-
dant la paix par des traités et des
achats, lui a été ravi, et cela contrai-
rement aux assurances solennelles du
président Wilson, assurances qui con-
stituaient la condition de l'arrêt des
hostilités. L'argutie que ces colonies
n'ont aucune valeur devrait inciter les
spoliateurs nous les rendre sans am-
bages. L'argument que cela n'est pas
possible parce que l'Allemagne ne
saurait en tirer parti vu qu'elle n'a
rien su en faire avant la guerre, est
simplement ridicule. L'Allemagne n'a
pas disposé d'un temps suffisant pour
développer ses colonies et, avant la
guerre, elle n'était pas réduite la
même nécessité qu'aujourd'hui. Et pré-
tendre qu'on ne peut nous rendre nos
colonies parce que l'Alllmagne obtien-
drait ainsi une position stratégique,
constitue une tentative inouïe de con-
tester a priori une nation un droit
élémentaire. L'Allemagne n'a pas be-
soin de ses colonies pour y installer
des armées. Elle dispose suffisamment
dé soldats de race allemande.
Elle a besoin de ses colonies pour
assurer sa vie économique. Si on ne
nous croit pas, cela ne change rien
notre droit. Il est certain qu'à la lon-
gue une nation de 80 millions d'ha-
bitants ne peut être traitée d'une fa-
çon discriminatoire. Toutes ces argu-
ties hypocrites et médiocres prouvent
seulement qu'il ne s'agit au fond que
d une question de force, et la raison
et la justice n'ont rien faire là-de-
dans.
Le ton de M. Hitler n'est pas mena
çant, mais la pensée est claire et caté
gorique l'Allemagne a la volonté de
recouvrer son empire colonial. Si ce
n'est pas la négociation qui résoud le
problème, il ne restera que l'explication
par la force. Quelles sont les intentions
des nations auxquelles ce dilemne s'a
dresse C'est elles qui dicteront l'Al
lemagne sa conduite.
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