I I Vive le Roi! PIE XII. Instantanés. DIMANCHE 12 MARS 1939 6m e ANNEE No 11 Hebdomadaire 50 cent, le Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT. I AN 20 FRANCS. Direction-Administration Ch. van renynghe, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînée liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. La Couronne, seule, peut sauver la Belgique. Les événements ont donné l'article du SUD de la semaine dernière une particulière actualité. Mais il est une chose que tout Belge doit compren dre si la Couronne est notre dernier espoir, elle ne peut intervenir qu'avec toutes les chances de succès. Elle ne peut rien risquer, et comme elle a le temps pour elle, il faut que les loyaux sujets du Roi placent leur confiance en tière dans l'action de Sa Majesté. Nous avons été particulièrement in dignés la semaine dernière, lorsque nous entendions Bruxelles critiquer l'atti tude du Roi, au cours des dernières se maines. comme on critiquerait l'attitude d'un vulgaire député. Que représente cette supposée élite, qui ne connaît que le pessimisme et le dénigrement qui se croit monarchiste et discute chaque instant les moindres actes de la famille royale, comme le feraient des domesti ques en parlant de leurs maîtres La même élite déplore l'esprit de dénigre ment qui sévit dans les villages 1 égard des châtelains, ou dans les petites villes quand il s'agit des c personnes en vue Mais le moindre ragôt. au sujet d'un membre quelconque de la famille royale, est rapporté avec une voloptueuse com plaisance. C'est profondément répu gnant. Cette médisance n'a d'égale que l'ignorance crasse de ceux qui la prati quent. Depuis un mois, au sujec de la nomination invraisemblable du sieur Martens, nous avons entendu raconter des bourdes phénoménales. Le Roi au rait dû faire ceci, ou le Roi n aurait pas dû faire cela A tous ces critiqueurs de métier, nous répondons qu ils feraient preuve de plus d intelligence en étu diant notre droit constitutionnel. Ce qui leur éviterait d'étaler publiquement leur manque de formation intellectuelle. Hélas la leçon qui s'en dégage est bien amère pour le Roi Faut-il que Sa Majesté ait profondément le souci de la grandeur nationale et de sa mission constitutionnelle, pour qu Elle ait eu le courage de s'expliquer. Rougissez de honte, aristocratie et élite bruxelloise, d'avoir imposé au Roi Te devoir humi liant de cette explication C'est vous surtout, et ceux qui pratiquent le pa triotisme d<> carrefour et de coups de gueules, que s'adresse la missive royale, et non pas au peuple belge, au peuple des ouvriers et des agriculteurs, car ce peuple confiance dans le Roi. C est aux classes moyennes, toujours prêtes tout .critiquer, et c'est surtout aux élites due s'adresse Sa Majesté. Espérons que cette fois ces élites comprendront la le çon. Et voici ce texte pathétique dans sa simplicité et dans la droiture de sa pensee. Bruxelles, le 6 mars 1939 Mon cher Premier Ministre, Je viens de signer 1 arrêté de disso lution des Chambres que mon Gouver nement m'a soumis. Au moment où tous nos efforts de vraient tendre la cbnsolidation de l'Union Nationale, la décision de dis soudre le Parlement constitue un acte dont je mesure toute la gravité. Mais devant l'impossibilité où je me trouve aujourd'hui de constituer un Gouvernement durable qui puisse gérer les affaires publiques en accord avec une majorité parlementaire stable impérieusement requise dans les circon stances actuelles il ne reste plus qu'une ressource l'appel la Nation. Ainsi le veulent les règles constitution nelles et les traditions constantes de notre droit public. Le Pays a été con duit cette situation par les errements politiques suivis en ces dernières années et qui se sont aggravés jusqu'à provo quer les échecs successifs des derniers formateurs de gouvernements. Comme j'ai dû le constater regret au cours d'un récent Conseil des Mi nistres, les principes constitutionnels, qui jusqu'ici avaient garanti la solidité de nos institutions, sont de plus en plus fréquemment méconnus les responsabi lités sont déplacées la séparation des pouvoirs n'est plus respectée des orga nes sans mandat légal interviennent dans la formation et la dislocation des Gouvernements l'exercice du pouvoir exécutif ne se fait plus conformément aux règles constitutionnelles le Chef de l'Etatpeine de se découvrir se trouve parfois dans la nécessité de sanctionner des décisions prises en de hors de lui. Si les principes de notre Charte na tionale sont ainsi oubliés, le Chef de l'Etat ne peut plus remplir le rôle qui lui incombe et, fort indûment, la Cou ronne est mise en cause, alors que seuls les Ministres doivent porter devant les Chambres la responsabilité des actes portant la signature du Roi. Quant vouloir superposer cette responsabilité politique et juridique des Ministres une sorte de responsabilité morale du Roi lui-même, ce serait là une conception fausse, propre égarer l'opinion. Ceux qui, dans certains cas, se font les échos de bruits malveillants ou simplement tendancieux risquent de commettre, sans s'en douter peut-être, une injustice l'égard du seul citoyen du Royaume au quel soient interdits les moyens donnés tout homme pour défendre ses opi nions et ses actes. Ce n'est pas pour des raisons d'ordre personnel que je m'exprime ainsi. Je ne fais, en l'occurence, que m'in- spirer de la tradition établie, par mes orédécesseurs, dans l'intérêt même du Pays. Comme eux, j'aip juré, mon avènement, d'observer la Constitution et les lois du peuple belge, de maintenir l'indépendance nationale et l'intégrité du territoire. Comme eux, j'entends res ter fidèle mon serment. (Voir suite page 8) L Eglise a offert au monde un témoi gnage irrécusable de son unité, de sa vitalité. Elle a opposé l'agitation d'un monde matérialiste la calme sérénité de la spiritualité. Le Pape défunt a été un homme d'ac tion. On aurait pu croire que l'Eglise éprouverait le besoin de faire une pau se pour employer une curieuse expres sion du vocabulaire politique contempo rain. Au contraire, rompant avec la tra dition, et marquant ainsi une volonté formelle de continuer l'action politique de Pie XI, son secrétaire, le Cardinal Pacelli, est élu. Et il prend le nom de Pie XII. Ce qui plus est en septembre dernier le Pape défunt a offert sa vie pour la Paix du monde. Cette idée de la Paix obsédait l'esprit de Pie XI. Elle insoire la devise du Pape Pie XII Opus justiciae Pax. Ce n'est pas la Paix, pour la Paix. Ce n'est pas la Paix tout prix. C'est la Paix, œuvre de Justice. Vous sentez combien le nouveau Pape s'affirme dans cette devise. Car si la Paix n'est bonne qu'en temps qu'elle est une œuvre de justice, qui reconnaîtra la Paix ce ca ractère, si ce n'est le Pape. Il se pose en arbitre souverain quand II prendra position, c'est que la Justice se trou vera du côté qu'il soutiendra. Que les politiciens des démocraties ne se fassent pas trop d'illusions. Qu'ils ne mettent pas une hâte aussi fébrile tenter de compromettre le Pape par leurs marques de sympathie. On ne s'annexe pas de la sorte le Siège de Pierre. Ler éloges adressés la mémoire du Pape défunt, par des hommes qui ont enlevé le Crucifix des écoles et chassé les couvents, n'ont pas terni la mémoire du Pape défunt. Les flatteries de la nresse de gauche n'entraveront pas l'indépendance de Sa Sainteté Pie XII. La tâche qui s'impose au nouveau Pape est ardue. Elle doit être autant d'un habile diplomate que d'un homme énergique. La barque de Saint-Pierre sera fort cahotée dans la tempête idéo logique qui souffle sur l'Europe. Que tous les chrétiens y songent ce diman che du Couronnement de Sa Sainteté Pie XII. et que par l'union de leurs prières, ils apportent l'appui spirituel de la chrétienté au Souverain Pontife. nominations socialistes... Il faut construire une digue solide pour assurer la sécurité définitive des finances de l'Etat. Cette digue, c'est la réforme administrative, entendue dans son sens le plus large Notre machine administrative doit cesser d'être une ma chine dépenser pour devenir une ma chine économiser l'argent du contri buable. J'affirme solennellement que je suis décidé ne plus faire un centime d'impôt qui puisse servir directement ou indirectement perpétuer des abus. Dans ces abus, nous porterons la hache avec l'assentiment de tous ceux qui ont au cœur la volonté de sauver ce pays et le respect de la fonction publique. LA MEILLEURE BLAGUE Nos lecteurs trouveront en chronique de Courtrai les résultats du concours de la meilleure blague. LE SUD félicite cordialement les heureux vainqueurs qui sont 1) Modeste VAN NESTE, rue de Me- nin, YPRES. 2) Valère DENYS, 22, Av. des Dunes, OSTENDE. 3) André DE POORTERE, 35, rue du Faubourg de Tournai, COURTRAI. 4) Victor BOTTELGIER, 17, Av. des Châteaux, COMINES. ATTENTION AUX SUDETES Le danger des élections actuelles ré side avant tout dans la question des Sudètes belges, qu'ils soient Sudètes de Wallonie de l'espèce de l'Abbé Mahieu, ou Sudètes de Flandre. Nous insistons pour que nos lecteurs soient avant tout les propagandistes de cette idée voter pour le parti nationa liste-flamand c'est trahir son pays, et le régime hitlérien le prouve, c'est trahir sa religion. On a donné aux nationalis tes-flamands l'occasion de suivre des voies nouvelles, qui, tout en permettant un total épanouissement de la Flandre, restent dans le cadre de l'unité nationa le. Les faits ont prouvé que ces gens ne nourrissent dans leur esprit que l'hy pocrisie et l'arrivisme. Ils ont l'âme des traîtres. La question linguistique n'a plus rien voir avec le nationalisme-flamand. Le développement culturel flamand est. jusqu'à l'extrémisme, au programme des anciens partis, comme du Verdinaso. La Flandre n'a plus renvendïquer. Elle a réaliser. Des équipes de servi teurs de l'idéal flamand existent dans tous les partis, qui prétendent arriver des réalisations. Un seul parti est néga tif et destructeur un seul parti travail le non pas pour l'idéal flamand, mais pour l'idéal germanique un seul parti s'est comparé, Dixmude, aux Sudètes. c'est le parti nationaliste-flamand. Si nous voulons que la botte alleman de n'écrase pas la Flandre, détournons- nous des Sudètes de Flandre. L'ADMINISTRATION QUI DEPENSE... Le gouvernement français a réussi, jusqu'à maintenant, faire admettre son programme de redressement financier. Les résultats sont tangibles et heureux. Mais M. Paul Reynaud vient de s'at taquer la question la plus délicate la réforme administrative. C'est contre cet écueil que ce sont brisés les gou vernements précédents. Le Ministre des Finances de M. Daladier sera-t-ij plus 'heureux nue ses prédécesseurs. La po sition qu il a prise est énergique, et nous voudrions qu'en Belgique on porte Fa hache avec la même énerqie dans les Ministères qui ont subi l'inflation des

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