Bruges.
A utomobilistes,
M. COMYN REGOM PNEUS
4.
LE SUD, dimanche 26 mars 1939.
I LA SOLIDITE DE LA NATION.
Suite de la Ire page)
Les élections générales du 2 avril
1939 resteront une des hontes de l'his
toire de Belgique. Elles auront plus fait
pour ébranler la solidité interne et le
crédit externe de la nation qu'une défai
te militaire. Les batailles livrées contre
l'ennemi du dehors rapprochent étroite
ment les citoyens. Même perdues, elles
sauvent l'honneur et fécondent l'avenir.
II est par contre des batailles qui, in
spirées de l'esprit de discorde et livrées
entre les citoyens mués en ennemis du
dedans, ébranlent tout au dedans et au
dehors, avec l'honneur et les lointains
politiques. Et cette bataille hideuse où,
aujourd'hui, les électeurs belges se pré
cipitent avec des cris de haine est com
me un suicide collectif, comme une dé
mission publique de la nation.
Un journal bruxellois de dimanche
dernier publiait cette manchette Les
répercussions du coup de force alle
mand. A Birmingham... A Paris... Dans
les petits payson serre les rangs. Que
l'on serre les rangs en Belgique, c'est
littéralement vrai en effet, cela se voit
sans jumelles...
Les factions qui, en rendant impos
sible le fonctionnement du législatif, ont
acculé l'exécutif cette mesure extrême
de la dissolution des Chambres dans
les conditions internes et externes où
elle s'est effectuée, se sont révélées
jamais indignes du pouvoir qu'elles dé
tiennent et qu'elles exploitent. Une ré
forme profonde, rigoureuse, implacable
de l'Etat est nécessaire.
Le premier ministre du gouvernement
qui a admis le docteur Martens l'Aca
démie a dit devant la Chambre je
cite de mémoire qui'l est autrement
regrettable d'exploiter avec outrance
une erreur que de la commettre, et que
le devoir civique est de se réjouir et
non de se hérisser quand un citoyen
égaré rentre au bercail national. Ces
paroles, nous a dit un étranger, hono
rent celui qui les a prononcées. Elles
auraient dû sortir de la bouche d'un
catholique, car elles expriment la cha
rité.
Il est pénible de voir, dans la pré
sente campagne électorale, les chefs et
les polémistes des partis user le meilleur
de leurs moyens endosser leurs ad
versaires politiques la responsabilité de
la nomination du docteur Martens.
Quand une pareille question devient
le nœud de la vie politique d'une na
tion, c'est que cette nation est prise dans
un nœud de vipères. Elles est atteinte,
même parmi ses éléments qui s'en dé
fendent, du venin idéologique et racique
de décomposition. Car si le racisme et
l'idéologie font la puissance des na
tions qui peuvent présenter ces idées-
forces un front uni, ils font la perte et
l'écartèlement des nations faibles et di
visées. Suivant le cas, ces idées-forces
opèrent, ici comme forces centripètes, là
comme forces centrifuges.
La Tchéco-Slovaquie est une illustra
tion encore palpitante de cette faiblesse
et de ce péril.
Je suis déçu de l'attitude de la Bel
gique, me disait un Anglais. Le diman
che de la mi-carême, tandis que la Tché
co-Slovaquie achevait de mourir, un car
naval de mauvais goût sévissait sur les
boulevards du centre de Bruxelles. Les
gens remplissent les cafés et cinémas.
Ils roulent dans des autos d'un luxe et
d'une multiplicité qui frappent même un
Londonien. Ils se complaisent dans la
facilité et l'abondance. Moi je paie au
trésor anglais six shillings par livre ster
ling de salaire. C'est le tarif d impôts
de ma catégorie sociale. Que fait le Bel
ge pour parer au danger extérieur Au
lieu de réclamer le doublement immédiat
des armements, il se prépare aller vo
ter dans la dispute et la désunion.
Qui voudra venir défendre un pays
qui ne sait pas se défendre lui-même,
un pays qui se dissocie quand un péril
mortel pèse sur l'Europe et particulière
ment sur les petites nations
Comment la Belgique défendra-t-elle
sa colonie si elles s'affaiblit chez elle,
si elle est désarmée sur mer
Le lendemain de cette conversation,
je demandai un Belge qui a longtemps
résidé Londres L'Angleterre inter-
viendra-t-elle immédiatement par les ar
mes pour défendre la Belgique si elle
est attaquée
En principe, oui, me répondit-on,
parce que la côte belge est le boulevard
militaire de la côte anglaise. Mais en
fait, non peut-être, si la Belgique
s'écroulait d'elle-même, si la Belgique
s'abattait elle-même par ses disputes in
testines. Dans ce cas, elle n'aurait plus,
aux yeux des Anglais, la dignité mo
rale méritant le sacrifice de la nation
britannique et alors l'intervention de
Londres serait plus diplomatique que
militaire et tendrait plus sauvegarder
la situation générale, limiter les dé
gâts en Europe et dans le monde qu'à
ressouder les morceaux volontairement
disjoints de la structure politique belge.
La paix, objectif suprême de la di
plomatie britannique, pourrait être re
construite avec les débris de la natio
nalité belge, en Afrique notamment.
Cette liquidation de la question bel
ge envenimée et perdue par les Belges
permettrait certains peuples de satis
faire leurs appétits, d'autres de servir
leurs préoccupations pacifistes.
Le désarroi du Belge dans l'Europe
en marche saute aux yeux.
L'Italie a fait sa révolution. Elle a ga
gné la guerre d'Ethiopie, la guerre des
sanctions, la guerre d'Espagne. Elle pré
pare sa campagne d'Afrique du Nord.
L'Allemagne a fait sa révolution. Elle
a gagné sans combat la campagne de
Rhénanie, la campagne d'Autriche, les
deux campagnes de Tchéco-Slovaquie,
fait capituler la France, les Soviets et
l'Angleterre. Elle poursuit sa campagne
d'Europe orientale et prépare sa réin
stallation aux colonies.
L'Espagne achève une révolution qui
achèvera de révolutionner le monde
blanc.
Autant et plus que les rivalités euro
péennes, le nationalisme pan-arabe, avi
vé et surexcité par l'instrusion juive en
Palestine, menace d'ensanglanter et de
bouleverser les rivages méditerranéens
et le Proche-Orient.
Le Japon culbute en Chine la position
séculaire de l'Europe.
Le Belge, lui, en est encore 1914,
l'invasion que son impréparation mili
taire appelait, aux atrocités alleman
des, aux quatre années d'occupation
étrangère qu'il a subies, la haine du
Boche comme il dit. Et il ne par
donne pas plus un Belge qui a failli
qu'à l'envahisseur. Il hait en regardant
en arrière.
Il ferait mieux de regarder en avant,
de pousser ses armements et de s'unir.
Les avertissements ne manquent pas. Le
dernier a été donné par le lieutenant gé
néral Denis, ministre de la Défense Na
tionale. devant l'American Club de Bru
xelles. le 17 mars dernier
En attendant qu'un jour qui, mal-
heureusement, paraît encore bien éloi-
gné, apporte l'humanité une pacifi-
cation que l'on souhaiterait définiti-
ve, les nations qui veulent sauvegar-
der leur patrimoine d'honneur et de
liberté doivent faire, pour assurer leur
défense, tous les sacrifices que les cir-
constances commandent et que leur
situation permet. Pour cela, elles doi-
vent, bien plus que sur des amis, comp-
ter sur elles-mêmes
Sous le masque de l'intérêt général,
chaque peuple court en effet ses in
térêts personnels.
La victoire de 1918 avait ses gar
diens naturels la France sur le Rhin
l'Italie sur le Danube l'Angleterre sur
les océans.
L'Angleterre a écarté du Rhin la gar
de de la France et du Danube la garde
de l'Italie. Elle a désuni la France et
l'Italie en Méditerranée bien plus qu'el
le ne voulait sauver l'Ethiopie en Afri
que.
Croyant mieux asseoir son empire,
elle a disloqué la coalition qui avait fait
la victoire et qui tenait la paix.
Et que ne pourrait-on dire des con
ditions dans lesquelles on vient de lais
ser effacer de la carte la Tchéco-Slova-
LA NOUVELLE GARE DE BRUGES
quie
Pour un observateur indépendant et
patriote, écrivions-nous ici le 18 décem
bre dernier, la Belgique est comme une
Tchéco-Slovaquie n° 2. Depuis, le des
tin de la Tchéco-Slovaquie a été con
sommé. La désunion belge porterait-elle
aussi avec elle sa fatalité La réponse
appartient aux Belges.
Comparaison n'est pas raison. Si ce
pendant nous faisons le parallèle entre
la Tchéco-Slovaquie et la Belgique, il
ne laisse pas d'être impressionnant.
Le royaume des Pays-Bas avait été
constitué en 1815 en guise de barrière
contre la France vaincue, mais toujours
redoutée. En 1830, la France aide les
Belges a disloquer le système. En 1839,
la Hollande nous prend le Limbourg et
fait détacher du corps politique belge
la moitié du Luxembourg. Le royaume
de 1815, résurrection de l'Etat de Bour
gogne, est brisé en trois tronçons. Il
l'est resté jusqu'à ce jour.
En 1919, la Tchécoslovaquie est dres
sée comme barrière contre l'Allemagne
en Europe centrale. En 1938, avec l'ap
pui de l'Allemagne, les Sudètes, les Rou
mains, les Slovaques brisent l'Etat uni
taire et lui infligent un premier dépè
cement. Ce qui reste de la Tchécoslova
quie se mue en Tchéco-Slovaquie, mais
cette fédération des trois Etats de Bo
hème, de Slovaquie et d'Ukraine Car-
pathique ne dure qu'un hiver et en 1939
l'Allemagne consomme la destruction de
la barrière.
En 1939, la Belgique dont les 8 mil
lions d'habitants se décomposent en
Flamands, en Bruxellois, en Wallons et
en Allemands, se divise sur une ques
tion qui, au fond, est racique. La mé
sentente est tellement âpre que le fonc
tionnement des institutions en est em
pêché. Certains vont jusqu'à mettre en
question la constitution unitaire de l'E
tat. Si on les suit, où s'arrêtera-t-on Et
si un jour on veut s'arrêter, le pourra-t
on encore L'étranger le permettra-t-il
Dès maintenant, les agents de l'étranger
pulullent chez nous, dans tous les camps
indistinctement.
Le peuple belge s'est révélé incapable,
au cours de l'histoire de tiret de sa
substance l'homme, la famille qui con
crétisât la nationalité en surmontant les
faiblesses et opposition internes et les
oppositions externes.
Deux familles étrangères, la maison
française de Bourgogne au XVème siè-
A partir du 1 er avril prochain, le -
service des voyageurs sera transféré au
nouveau bâtiment des recettes.
Pour atteindre la nouvelle gare, on
suivra les voies ci-ajrès
a) en venant de l'ancienne place de
stationnement emprunter le passage
niveau de la Smedestraat, traverser
le Vrijdagsmarkt, par la Bouveriestraat,
passer les deux petits canaux et en de
du nouveau pont du chemin de fer
prendre gauche par une nouvelle rou
te pavée
b) en venant de la chaussée de Ghis-
telles immédiatement au delà de la
Smederspoort, prendre droite, suivre-
la Consciencelaan jusqu'à la Boeverie-
straat, ensuite prendre droite en pas
sant les deux petits canaux et en deçà
du nouveau pont du chemin de fer
gauche par la nouvelle route pavée
c) en venant de la Begijnenvest
traverser le passage niveau de la Be-
gijnenvest et de la Boeverievest jus
qu'à la Bouveriestraat puis prendre
gauche, passer les deux petits canaux
et en deçà du nouveau pont du chemin
de fer gauche par la nouvelle route
pavée
d) en venant de la chaussée de Lille:
un peu au delà du pont du chemin de
fer près de la Bouveriepoort prendre
droite par la nouvelle route pavée.
(Voir suite page 3)
cle. et la maison allemande de Saxe-
Cobourg-et-Gotha au XIXème, se sont
employées dégager les données la
tentes de l'Etat Belge, et le rendre
viable. La première a échoué. La secon
de lutte contre vents et marées pour y
réussir. Les grands obstacles viennent
autant du dedans inconscient, hargneux,
indécrottable, que du dehors.
Une Belgique sans pilote indépendant
et désintéressé serait, l'expérience le
prouve, un esquif en détrese. Il faut
suivre la royauté, il faut se détourner
des mauvais bergers. La Belgique, heu
reusement, n'est pas une république cou
ronnée, comme le prétendait M. Van-
dervelde. Elle est une royauté et on peut
fort bien être en même temps socialiste
et royaliste, comme l'a si bien dit M.
Spaak.
L'institution de la royauté est provi
dentielle. Avec un président de la ré
publique, prisonnier et otage des partis,
la barque belge irait droit sur des récifs
peuplés de sirènes étrangères. Avec le
Roi, elle arrivera au port belge. Mais
une condition il faut suivre l'institu
tion monarchique et non exiger d'elle
qu'elle serve les passions et les erreurs
partisanes.
Louis Habran.
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