le peintre José STORIE LE SUD, dimanche 14 mai 1939. 3 A plusieurs reprises nous avons eu l'occasion de signaler nos lecteurs le talent du peintre brugeois José Storie, soit lors d'une exposition au Merghe- lynck, ou du salon annuel des œuvres de ce peintre Bruges, soit lors des ma nifestations artistiques du Cercle d'Art Contemporain dont il est l'actif prési dent. Cette fois nous consacrons une étude spéciale José Storie, pour saluer la parution d'une étude très fouillée et abondamment illustrée, due la plu me du critique d'art Fernand de Carme. Ce volume vient de paraître aux Edi tions Gauloises, et doit retenir l'atten tion de tous les admirateurs du peintre Storie. Avant du Carme, Madame Oda Van de Castyne avait consacré une étude ce peintre de talent, et avait décrit en quelques mots les éléments qui concourraient soutenir l'œuvre de l'ar tiste tempérament fougueux mais discipliné âme enthousiaste mais bon sens robuste nature bohème mais es prit cultivé. C'est bien là le' secret de l'art de Storie cette lutte continuelle entre la fougue créatrice de l'artiste, et l'équili bre traditionnel, qui résulte du milieu cultivé et bourgeois dont il est issu. Grâce la belle étude de Fernand du Carme, nous avons l'occasion de suivre José Storie, pas pas, depuis sa nais sance en 1899, jusqu'aux productions les plus récentes de sa palette, en passant par les différentes étapes formation première l'Académie des Beaux-Arts Bruges, sous la conduite du dessina teur Flori Aerts, et du vénérable direc teur de l'Académie, le peintre Van Acker. Une parenthèse la guerre.Et aus sitôt après le jeune Storie entre dans l'atelier du peintre Herman Richir. Le voilà premier Lauréat du Grand Prix de Peinture. Il a vingt-deux ans. Il désire voyager et part, sous l'égide du Cha noine R. Hoornaert, pour l'Espagne. Après ce séjour qui lui donne l'occa sion d'affirmer son talent, il s'arrête Paris, puis rentre dans sa ville natale, où il se consacre avec ferveur, avec ar deur, avec un enthousiasme toujours en éveil, la vocation. Nous voilà arrivés une étape de la vie du peintre la fameuse Sympho nie en blanc qui attira de nombreuses louanges au Salon de Paris en 1929. Nous rejoignons l'avis du critique du Carme, quand il déclare que huit ans plus tard, José Storie affirma une nou velle fois sa personnalité, en même temps que sa volonté de travail et de perfection, dans une toile remarquable «la Traîne d'Emeraude Le volume de du Carme donne de belles repro ductions en couleurs de ces deux œu vres. Depuis José Storie est arrivé une complète maturité. A chaque salon on admire les deux aspects du talent de cet artiste les portraits, les natures mortes. Le succès de la carrière de Sto rie est dû son talent de portraitiste. Les nombreuses reproductions données par du Carme offrent une idée de la diversité de ces portraits, et nous re- Les quelques portraits qui figurent sur cette page donnent une idée parfaite du talent du peintre. En haut Un joli portrait de Madame Storie. et le portrait du Colonel Bon- nevie qui lui a été offert lors de sa re traite. En bas José Storie dans son atelier. A droite M. Georges Verstraete, Chef-Homme de la Gilde de St-Sébas- tien Bruges. merçions l'auteur d'avoir bien voulu prê ter au SUD les clichés qui illustrent cet article. Faut-il vous énumérer les noms des portraits les plus connus de Storie l'architecte de Meester, le por traitiste Herman Richir, le Comte Lip- pens, le Comte et la Comtesse Max de Renesse-Breidbach, Mme Sebrechts, M. G. Verstraete, le Colonel Bonne- vie, le Comte Maurice de Patoul, Ma réchal de la Cour M. Aug. Thorn, Bâtonnier Luxembourg M. Alfred Ronse, M. le Gouverneur Baels. la Princesse Frédéric de Mérode, Mon seigneur Origer, le Procureur-Général Delwaide, le Comte Albert Vissart de Bocarmé, le Docteur De Winter, la Comtesse Visart de Bocarmé, la Ba ronne C. van Caloen, la Baronne Pierre Kervyn de Marcke ten Driessche, la Comtesse de Cirât, la Marquise de la Cerda, Madame de Limon-Triest et encore parmi d'innombrables toiles le poète Marcel Wyseur, le juge Keste- loot, le Chanoine Hoornaert, le pianiste Walter Rummel, et le pianiste Marcel Gazelle, le Chevalier C. van de Walle de Ghelcke, le Procureur du Roi De Lescluse, etc. etc. Le plus grand mérite que nous recon naissons José Storie n'est pas d'avoir conquis une clientèle d'élite, mais de reconnaître que malgré ses dons, son talent, son expérience, il se doit de chercher toujours, d'étudier sans trêves, de perfectionner son art. Ce grand ar tiste est un grand modeste. C'est dans cette modestie qu'il puise la force de travail, qui fait, qu'à chaque salon de José Storie nous avons le plaisir de découvrir quelque chose de neuf, de mieux réussi, surtout dans les natures mortes. Nous ne pouvons donner nos lec teurs des clichés des natures mortes du peintre Storie, car il est impossible de rendre en blanc et noir, la richesse du coloris de ces tableaux et la perfection du rendu de la matière. Les clichés des natures mortes de ce peintre la pa lette luxueuse, illustrent parfaitement cette vérité, que connaissent les criti ques d'art et les journalistes ce ne sont pas les meilleurs tableaux qui donnent les meilleurs clichés. Souvent, bien au contraire Mais pour apprécier l'œuvre de José Storie et comprendre parfaitement cet artiste, après avoir lu le livre de du Carme, nous conseillons nos lecteurs de rendre visite au peintre, de le voir M (Voir suite page 4)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1939 | | pagina 7