Vive la Reine! A LILLE. La papauté Instantanés. et l'Europe 5e ANNEE No 21. Hebdomadaire SU cent, le numéro. DIMANCHE 21 MAI 1939. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans la volonté du pouvoir. I ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS. Direction-Administrât ion Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43. I Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Bruxelles réserve une accueil chaleu reux la Reine de Hollande. Il est de fait que les sentiments de sympathie en tre nos deux pays vont en s'accentuant. O-s sentiments ne sont dictés ni par une question de langue, ni encore moins par une question de race. Les Français du Nord et de l'Artois sont infiniment plus proches des habitants de nos régions, que ne le sont les habitants du Nord de la Hollande. La longue séparation de nos provinces, très momentanément unies au quinzième et au seizième siè cles Téloignement spirituel qui résulte de formations philosophiques différen tes la situation très différente aussi des deux pays, la Belgique étant, beaucoup plus que la Hollande, un carrefour de civilisations, tout cela fait que nos deux pays ont une vie nationale bien dis tincte. De nombreux conflits d'ordre matériel ont fait s'opposer, depuis 1830, les né gociateurs belges et hollandais. Mais ces «conflits d'ordre matériel s'usent avec le temps, et, force de contacts, les diri geants découvrent avec satisfaction, que 'les raisons de s'entendre et de collabo rer sont infiniment plus nombreuses que celles qui entretiennent des querel les sentant un peu le boutiquier. Depuis quinze ans les rapports de viennent cordiaux, et les dynasties des deux pays y travaillent d'une manière continue. Un rapprochement plus étroit avec la Hollande a été, pendant un cer tain temps, paralysé par les politiciens flamingants, pour lesquels la Hollande a fort peu d'estime. Mais ce flamingan- tisme anti-belge passant actuellement au domaine des souvenirs folkloriques, rien ne fait plus obstacle une coopération cordiale et sincère entre nos pays, qui ont économiquement se défendre et se soutenir. La sagesse, la clairvoyance de la Rei ne Wilhelmine a rendu d'énormes ser vices son pays. Les liens d'affection cordiale qui unissent les deux maisons royales doivent permettre aux homm<-<- d'Etat et aux hommes d'affaires de Bel gique et de Hollande, d'établir un plan de collaboration progressive et continue. La dignité du Parlement hollandais devrait servir de leçon aux politiciens belges, et particulièrement aux politi ciens nationalistes-flamands, dont la plupart seraient rapidement exclus du Parlement hollandais pour leur grossiè reté et leur manque d'éducation. Et la fermeté du gouvernement hollandais, qui ne tolère pas encore que soit arboré le drapeau rouge, mérite un instant de méditation de la part de nos gouver nants. Nous saluons avec joie la présence Bruxelles de la Reine Wilhelmine, qui a si parfaitement mis en honneur la belle devise d'Orange Je maintiendrai (sans la traduire, car les devises héraldi ques ne sont traduites que par des igno rants), et nous souhaitons notre voi sine du Nord, de pouvoir posséder en core longtemps la tête du pays une Souveraine respectée par le monde en tier et adorée de son peuple. M. Gustave Sap, Ministre des Af faires Economiques et des Classes Moyennes de Belgique, a inauguré le Pavillon belge l'Exposition du Pro grès Social, mercredi dernier. Il l'a fait parfaitement, et a exprimé plusieurs reprises toute la sympathie qui unit la Belgique la France, et, surtout, il a souligné toutes les affinités qui font du Français du Nord et du Belge de Flan dre des peuples frères, qui doivent se comprendre, se soutenir mutuellement, et dont un grand passé historique com mun facilite les rapprochements cultu rels. r Après avoir évoqué l'accueil magnifi que qui avait été réservé Lille au Mi nistre de Belgique, accueil rehaussé par la présence du 43me régiment d'infan terie qui rendait les honneurs la Gare, et fut passé en revue par M. Sap, ce lui-ci ne manqua pas d'insister sur la nécessité d'une compréhension et d'une collaboration étroite entre la France et la Belgique, afin que les deux pays unis puissent, éventuellement, faire face un danger commun. L'Exposition du Progrès Social res semble en un point l'Exposition de Paris, en 1937 le Pavillon de Belgique est le seul qui soit prêt l'ouverture. Mais les travaux sont poussés active ment, et nous avons pu nous rendre compte de ce que l'exposition sera prête lors de la visite du Président de la Ré publique, le 4 juin. A cette occasion LE SUD donnera ses lecteurs un supplé ment illustré, qui aura l'avantage de leur fournir les renseignements essentiels, leur permettant de visiter cette belle ex position. Nous disons belle exposition, car nous avons pu constater le bon goût, l'architecture élégante, l'aspect avenant des différents pavillons. Le but, comme vous le savez, est de décrire par la sta tistique. l'objet, la photo, le document, quelles sont les principales réalisations des divers pays dans le domaine du Progrès Social. Exposition mise essentiellement sous le signe de la paix, de la plus précieuse des paix la paix sociale. Au cours de son discours de mercredi dernier, le Mi nistre français de l'Economie nationale, M. Patenôtre, insista sur le rôle essentiel des classes moyennes dans la vie d'une société et sur l'absolue nécessité de ne pas réaliser tout le progrès social au détriment de ces catégories indispensa bles de citoyens. Cette remarque fut vi vement applaudie, tout comme les der niers mots prononcés par le Ministre, qui déclara que cette exposition démon trerait que la voie du progrès est celle de l'espoir \ital par Louis HABRAN. En s'occupant passionnément de ques tions extérieures qui ne concernent pas la Belgique, maints de nos compa triotes ont gagné une mentalité de vain cus. Depuis les sanctions éthiopiennes, ils sont tombés, avec la Société des Na tions, de défaite en défaite, de décon venue en déconvenue. Frappés finale ment de panique et ulcérés de rancœur, ils s'affolent et s'exaspèrent et pour as souvir leur déraison et satisfaire un dé pit qui, chez certains, tourne la fureur, ils sont prêts, intérieurement, piétiner la politique d'indépendance, traiter de mauvais Belges ceux qui la comprennent et la pratiquent, et jeter la Belgique dans une guerre. L'attitude que la Papauté observe touchant les affaires de l'Europe de vrait cependant les amener résipis cence. Tandis que s'éteignent les vains échos des déclamations passionnées et partiales du président des Etats-Unis, et que la S. D. N.. exécutant les volon tés de son inspiratrice l'Angleterre, se prépare siéger, ce que se dit, sous la présidence d'un communiste qui vien drait en droite ligne de Moscou, la plus haute autorité spirituelle et morale de la chrétienté et de l'univers a pris une initiative dont l'inspiration et les mé thodes commandent autrement le res pect et méritent autrement le succès, dans la collaboration de toutes les bon nes volontés. M. Ch. van Renynghe a dit ici, dimanche dernier, sa juste ad- •miration pour cette tentative de conci liation et d'arbitrage. Le Souverain Pontife, gardien suprême des éléments supérieurs et fondamen taux de la civilisation, avec lesquels les intérêts d'un chercheur de pétrole ou d'un marchand de canons n'ont rien de commun, n'est pas, comme on se l'est imaginé lorsque Pie XII fut élu, un partisan. Le nouveau Pape commence son règne en se montrant le Père spi rituel de tous les hommes et ses démar ches, se gardant d'une orientation uni latérale, se sont adressées aux deux camps, simultanément la Pologne, l'Allemagne, l'Italie, la France et l'Angleterre. Si elles ne sont pas al lées jusque Moscou, c'est que l'Etat communiste a rompu toutes relations avec l'Eglise catholique. (Voir suite page 8) Danubiene le droit de dépérir légale ment Ce n'est que la peur de la poli tique commerciale du Reich qui fait agir actuellement l'Angleterre et la France. Le gouvernement anglais achètera 200.000 tonnes de blé roumain l'An gleterre consent un emprunt de 5 mil lions de livres titre commercial, etc. etc... Ce que les Roumains, qui ont si gné un superbe accord commercial avec l'Allemagne, doivent réjouir de la crainte anglaise... et en profiter LE VOTE DES BUDGETS. La semaine dernière plusieurs bud gets ont été votés par 72 voix contre 65 et 4 abstentions. Or ces budgets avaient été préparés par les gouverne ments précédents. Si le ministère actuel avait été tripartite au lieu d'être bipar tite, les socialistes eussent voté ces bud gets, exactement les mêmes avec les mêmes chiffres. Il paraît que telles sont les règles du régime parlementaire. Qu'il nous soit permis de nous ranger du côté des gens de bon sens qui comprennent difficilement que l'on vote un budget, et qu'on le trouve excellent lorsque trois ou quatre amis touchent des traitements de Ministre, mais que l'on vote contre lorsque ces amis n'ont pas obtenu de prébendes Où est le bien général, le bien du pays dans ces coutumes par lementaires LA CULTURE ALLEMANDE. Les journaux et surtout les périodi ques distribués aux masses ouvrières dé peignent l'Allemagne, comme le pays de la barbarie. Certains pays vont même jusqu'à identifier la civilisation avec la formule démocratique de gouvernement, et classent les pays dictatoriaux parmi ceux ayant perdu toute civilisation Mais cependant M. le bourgmestre socialiste d'Anvers, Camille Huysmans. organise Anvers une exposition alle mande des Arts appliqués. Et lors de l'inauguration M. Camille Huysmans, loin de considérer que le Reich se trou vait en pleine barbarie déclara c Je suis porté dire que cette exposition me semble être une initiative fertile qui éveillera dans cette ville et dans ce pays les forces somnolentes car la communauté belge se doit, mon sens, de travailler en ce moment des objectifs pratiques l'encouragement des métiers d'art, le renforcement des professeurs qualifiés dans l'enseigne- ment professionnel où les métiers d'art sont rénovés, et surtout lepurement du bon goût chez le public qui con- stitue la clientèle de nos futurs pro- duits. Le socialiste politicien déclare que rien de bon ne se fait en Allemagne l'intellectuel socialiste admire les réali sations d'une communauté de travail- leurs qui s'est exprimée librement dans le langage des belles formes. Comment voulez-vous que le primaire, qui l'on bourre le crâne, s'y retrouve encore LA ROUMANIE EN PROFITE. Depuis 1918 les alliés ont agi d'une façon aussi maladroite que néfaste l'égard des Etats danubiens. S'ils a\aient établi une balance commerciale favorable ces Etats, au lieu de leur prodiguer des emprunts d'Etats ils eus sent conquis leur sympathie. Mais le traité de Trianon a laissé l'Europe

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