Sous le signe
de l'amitié
belge.
LE SUD, dimanche 11 juin 1939 2
logue de la collection du Musée. Ajou
tons simplement que M. Murphy a
trouvé une excellente formule pour ex
primer combien son Musée est complet.
Il a coutume de dire que celui qui a
fait la guerre n'en a vu qu'un aspect:
mais que celui qui visite le Musée en
voit tous les aspects, et est documenté
sur toutes les phases de ce terrible mas
sacre d'hommes.
Certes le Musée du Saillant d'Ypres
est une œuvre de paix. C'est ce qu'ex
primait, en 1932, lors de la commémo
ration de l'Armistice St Martin's-in-
the-Fields Londres. l'Evêque de Wil-
lesden Quiconque visitera le Musée
de Guerre du Saillant d'Ypres, ira de
l'avant et prêchera toujours la paix en
tre Nation Ainsi ce musée remplit la
double mission d'être instructif et édu
catif. Terminons comme nous avons
(Suite de la Ire page)
Mais tout ce qu'il y a aux murs, et
aux poutres du plafond ,et partout sur
le sol, n'est que peu de chose côté des
pièces rares et si diverses que nous
voyons dans les vitrines. Que ce soient
des monnaies de guerre, des souvenirs
des soldats dans les tranchées, des as
siettes qui évoquent les grands person
nages de la guerre, tout y est, et foi
son. Voilà la vitrine des badges il
y en a 1.800 différents. Vous imaginez-
vous cette collection Et là ce sont les
plaques des casques des soldats des dif
férents régiments allemands. Ailleurs,
œuvres d'orfèvrerie, de superbes cas
ques de parade de généraux allemands.
A côté de toutes ces pièces documen
taires nous trouvons de véritables pièces
historiques. C'est une lanterne du glo
rieux Vindictive ce sont les obus
incendiaires qui provoquèrent la des
truction des Halles d'Ypres c'est un
morceau de poutre des fondations du
château d'Ypres et qui date de plus de
mille ans c'est une tasse allemande qui
a passé 18 ans sous les flots dans la
baie de Scapa Flow où la flotte alle
mande fut coulée c'est un portefeuille
contenant les attestations officielles au
sujet de l'incendie en 1917 d'une partie
des remparts d'Ypres, etc. etc.
Nous allions oublier de citer parmi les
pièces remarquables du Musée les dé-
bouchoirs des fameux 75 français, qui
étonnaient! par leur précision et ces
tambours des troupes chinoises qui sé
journèrent dans la région: et ces photos
de guerre qui illustrent tragiquement la
destruction d'Ypres.
Cessons cette énumération. II nous
faudrait un volume pour donner le cata-
(Suite de la page 4)
Quelques exemplaires de la collection d'assiettes, tradui
sant les sentiments des différents pays amis, alliés et
neutres pendant la guerre (Photo Nels).
Quelques personnalités en porcelaine de Wedge Wood. (Photo Nels).
C'est l'après-midi que se déroula la
cérémonie la plus significative et la plus
émouvante de cette journée de fraterni
sation et de patriotisme. Elle a eut pour
cadre le théâtre de la nature de la
citadelle dont les gradins sont bientôt
envahis par les participants et par les
familles venues au nombre de plusieurs
centaines aussi Namur.
Là se tient une séance dont tout le
programme est exaltant et concourt
aviver l'amitié entre les assistants.
commencé, en regrettant que l'on n'of
fre pas cette collection extraordinaire
un local autre qu'un sous-sol, et qui
permettrait d'en mettre tous les éléments
en valeur. Ce n'est pas un sous-sol qu'il
faudrait la collection Murphy, mais
des salles énormes, car côté de tout
ce qui est exposé l'organisateur du Mu
sée possède encore d'innombrables do
cuments entassés et qu'il ne peut mon
trer au public, faute d'espace.
Quoiqu'il en soit félicitons M. Mur
phy pour l'œuvre considérable qu'il a
accomplie, et aussi soyons heureux de
ce qu'il ait songé inviter Ypres la
Chambre de Commerce Britannique de
Belgique pour visiter le Saillant et le
Musée. Nous souhaitons la Chambre
de Commerce une cordiale bienvenue
Ypres et nous espérons qu'elle sera en
chantée de son séjour et de la sym
pathie que les Yprois conservent ceux
quiont aidé la Belgique reconquérir
une fière et complète indépendance.
C. u. R.
LE SUD
et ses suppléments
illustrés.
Abonnement
20 francs par an.
19, rue Longue de Thourout,
YPRES.
marades de faire respecter l'unité belge
et dénonce ceux qui la mettent en péril
alors qu'ils devraient en être les gar
diens. Ainsi les introducteurs d'un bi
linguisme contraire nos traditions,
nos aspirations, au simple bon sens. Les
Croix de Feu rappelleront fidèles
leur devise Salus Patriae, suprema
lex Ceci aussi est très applaudi.
Les accents de Vers l'Avenir re
tentissent faisant lever encore une fois
dans un même élan Flamands et Wal
lons. Et ceux-ci reconduisent alors leurs
camarades qui vont terminer ce long
voyage d'amitié.
La musique du 13e de Ligne, sous la
direction du lieutenant Bellery, joue tout
d'abord l'hymne national, puis le pré
sident Cox prend la parole. Il évoque
l'unité qui a toujours lié les gens de
toutes nos provinces, qui liait déjà Fla
mands et Namurois Groeninghe. Ces
liens sont indestructibles et c'est avec
ioie qu'il faut envisager les destinées de
la Patrie quand on voit avec quelle foi
aussi les Croix de Feu poursuivent
leur tâche de salut national. Ces paro
les sont saluées d'une longue ovation.
On admire ensuite la délicatesse qui
inspira le protocole d'une remise de bi
joux Croix de Feu aux titulaires qui
ne l'ont pas encore reçu. En effet, face
au public, un ancien de Flandre et un
ancien de Namur se détachent des rangs
et vont s'épingler mutuellement ce bi
jou. En dehors du protocole alors ils
s'étreignent et se donnent une bourrade
amicale et ce geste répété plus de vingt
fois provoque chaque fois l'enthousias
me de l'assistance.
Puis c'est un spectacle de folklore
quî est offert au public. Les cadets
Croix de Feu de Heyst auxquels
se sont joints des jeunes femmes et mê
me une aïeule au teint étonnamment hâ-
Ié dansent sur des airs populaires. Et
c'est tout fait remarquable car ni dans
les costumes, ni dans la qualités des pas
on ne retrouve les vulgarités du groupe
carnavalesque. La réalisation d'art po
pulaire est parfaite et mérite d'être si
gnalée. Ici elle est vivement goûtée par
le public qui rédouble ses acclamations
quand la bonne aïeule de la côte vient
remettre un petit bateau au docteur Fal-
magne, président des Croix de Feu
de la province de Namur.
Une véritable émotion s'empare même
du public quand les exécutants enton
nent le Vlaamsche Leeuw dont tous
dans le grand théâtre reprennent les
paroles en fredonnant l'air. Tout l'heu
re de même l'assistance entonnera Li
bia bouquet cher aux Wallons et spé
cialement aux Namurois.
Cet instant-là où les participants après
avoir témoigné leur attachement la
Patrie commune expriment l'estime qu'ils
portent leur provinces respectives est
un des plus beaux de la journée.
Le bourgmestre Huart ensuite remet
la médaille de la ville de Namur cha
que sectoin de Flandre après avoir dé
fini dans les deux langues nationales la
signification de ce geste.
Enfin le docteur De Winter, prési
dent des Croix de Feu de Flandre
Occidentale prend aussi la parole. Il d'1
la ferme volonté animant tous ses ca-