entre le Continent et l'Angleterre Voyages confortables et économiques LE SUD, dimanche 18 juin 1939 8 LA BELGIQUE ET L'ECHIQUIER DE LA BALTIQUE (Suite de la Ire page) gager dans les liens d'alliances qui, en s'enchevêtrant de proche en proche, nous exposeraient devoir prendre les armes dans un conflit où nos intérêts essentiels ne seraient pas en jeu. 4. Concernant les obligations juri diques qui pourraient sortir du pacte de la Société des Nations, le chef du gouvernement déclare sans ambages Nous ne voulons pas que pour une difficulté survenue entre deux pays étrangers, en n'importe quel point de l'Europe, l'on puisse faire appel no- if tre concours, en invoquant des obli- gâtions juridiques qui se trouveraient en opposition avec notre volonté de paix. Il s'agit du trop fameux article 16 du pacte qui prévoit, en cas de violation du pacte, des mesures coercitives d'or dre militaire et l'exercice du droit dr passage que ces mesures impliquent. Repoussant cette thèse genèvoise, M. Pierlot rappelle que, des Etats mem bres de la S.D.N., six seulement ont soutenu le caractère obligatoire du sys tème coercitif et que neuf ne se sont pas prononcés, tandis que vingt-neuf se prononçaient expressément contre le ca ractère obligatoire et que quatre se prononçaient dans le même sens néga tif, en entourant seulement leurs décla rations d'observations particulières. Dans ces conditions, chaque Etat est évidemment maître de décider ou non, dans chaque cas déterminé, si le pas sage doit être accordé ou non. Cet avis était déjà celui de M. Spaak au dépar tement des affaires étrangères. Dans le rapport qu'il a fait au nom de la commission des affaires étranaè- res et du commerce extérieur, M. Van Cauwelaert, tout en ne niant pas le déclin de la S. D. N.. déclare non sans romantisme que l'idée de la S.D.N., ex pression d'un idéal de justice et de so lidarité internationales, sans lesquelles 'es possibilités d'existence des petits Etats se trouveraient gravement com promises, est de celles qui doivent nous rester chères. L'exemple de la Finlande qui, la dernière session du Conseil, malgré l'avis favorable des vingt-dc Etats signataires de la convention de 1921, n'est pas parvenue obtenir l'au torisation de réarmer le^ îles d'Aland pour pouvoir couvrir son indépendance et la neutralité des Etats nordiques, prouve cependant que l'institution de Genève peut fort bien sacrifier, elle aussi, l'intérêt national des petits la volonté d'un gros, en l'occurrence l'U.R. S.S. rendue subitement autoritaire par la sympathie aue lui témoignent 1 An gleterre et la France Par contre, nous approuverons M. Van Cauwelaert lorsque, parlant de la sécurité du Congo Belge, il fait cette remarquer Malgré les déclarations formelles i> du chancelier allemand, que le Reich n'envisage que la restitution de ses anciennes possessions, nous voyons i> surgir, intervalles réguliers, dans la presse étrangère, des rumeurs selon lesquelles on songerait dans certains milieux calmer les exigences colonia- les de VAllemagne par une redistribu- tion générale des territoires coloniaux de l'Afrique, et on donne entendre que le Congo Belge pourrait être mêlé cette revision territoriale Nous avons toujours protesté contre ces manoeuvres des milieux internatio naux et nous pensons que ceux de nos compatriotes qui mettent en doute les déclarations de M. Hitler commettent une faute politique grave contre notre colonie. Car si l'étranger veut offrir le Congo Belge l'Allemagne et si nous disons au chancelier allemand Nous doutons de votre parole on pousse le Congo Belge sa perte. 5. Après avoir donné leur sens et leur portée aux obligations juridiques de la Belgique dans l'ordre international, M. Pierlot a parlé gravement des obli gations morales. La Belgiaue, après avoir obtenu d'être affranchie de toute obligation contrac tuelle de prendre fait et cause pour au trui, après avoir acté les déclarations des puissances garantes et avoir affirmé publiquement sa volonté d'indépendance l'égard de toutes coalitions, la Bel gique a le devoir d'être sincère d'observer une attitude correcte un complète droiture une parfaite loyauté notamment de ne pas pra tiquer, sous le couvert d'une prétendue politique d'indépendance, une politique d'alliances secrètes Les contacts d'états-majors avec cer tains de nos voisins iraient droit l'en- contre de nos engagements solennels. C'est ce que nous écrivions ici même le 1er janvier 1939, dans notre article Sécurité et narole donnée Après M. Spaak, M. Pierlot déclare que l'ère des contacts d'états-majors est définitive ment close. Au reste, ponctue-t-il, seule l'expérience du passé permet, ceux qui l'ont vécue, de mesurer exactement les avantages de ces contacts, leurs incon vénients et de les apprécier leurs jus tes proportions. De quoi le profane peut conclure qu'ils servaient moins la Bel gique qu'à l'étranger... Le slogan de la construction d'un fort Souqné-Remouchamps relève de la même littérature qui énerve l'opinion et ébranle sa confiance et son unité. Je demande, dit M. Pierlot que cesse cette campagne qui a depuis longtemps quitté le terrain de la raison et celui des réa lités techniques pour obéir la passion. 6. La Belgique, a dit encore le porte-parole du gouvernement et du pays, saura faire face aux responsabi lités militaires qu'elle assume du fait de sa détermination réfléchie de se can tonner sur une position d'isolement vo lontaire. Sa préparation est-elle la me sure des périls qui s'accumulent sur l'Europe M. Pierlot répond courageu sement J'en suis me demander si, après tout ce que nous avons fait pour as- if surer notre défense, nous avons fait assez. Pesant les risques, mesurant nos moyens d'action, comparant notre efr fort celui d'autres pays, je sens le poids de nos responsabilités, car, en pareille matière, c'est au gouvernement prévenir, demander au pays tous les sacrifices qui s'imposent et les obtenir. Ces questions sont l'étude. L'une de nos préoccupations domi- nantes doit être de porter au plus haut point d'efficacité notre couverture... Tout ce qui sera reconnu nécessaire dans cet ordre de préoccupations, nous le ferons et, au besoin, nous vous en demanderons les moyens. Il faut d'autant plus se féliciter de l'inspiration profonde de notre politique extérieure et de la vigueur et de la droi ture avec lesquelles le gouvernement persévère la conduire, que certains mi lieux de presse et d'agences internatio nales s'appliquent, depuis que les Etats nordiques et notamment les baltes se trouvent coincés entre les stratégies di plomatiques de l'Allemagne et de la Russie, entraîner la Belgique, par une tentative d'assimilation contre laquelle elle ne saurait trop réagir, dans un sys tème de sécurité générale on n'ose plus dire collective où elle laisserait sa neutralité de fait et sa sécurité, et dont le but stratégique est d'obtenir le passage travers la Belgique. Le 5 mai dernier, l'agence Belga communi quait la note suivante Des journaux étrangers ont laissé entendre qu'au cours des négociations actuellement en cours entre l'Angle- if terre et l'U.R.S.S., le gouvernement de Moscou aurait manifesté l'intention de joindre sa garantie aux garanties fran- co-britanniques la Belgique et d'autres Etats de l'Europe occidenta- le. Informations prises bonne source. nous pouvons affirmer que le gouver- nement belge ignore si des négocia- if tions de ce genre sont effectivement en cours. C'est en méditant sur la situation em barrassante on pourrait dire angois sante des petits Etats de la Baltique, que les Belges comprennent le mieux le bienfait qu'est pour eux le statut d'in dépendance armée et vigilante. via Ostende Douvres Transports d'autos par paquebots passagers jerv:ce rapide Prix modérés. M. S. Prins Albert - fc.yv r. PRIX ALLER RETOUR Ostende - Londres Ostende - Douvres le bateau le bateau 2e bateau Emission de billets d'excursion de 1 7 jours, les samedis, 2e rail j 3e rail j 3e rail le classe i dimanches et lundis"355.60 277,J 241.—^ 167.J Billets Week-End (Dispense de passeport) émis toute l'année, et valables du vendredi au mardi350.60 272.238.162. Billets d'excursion de 2 jours (Dispense de passeport) Hm 1er m~i 31 octobre I 170 2e classe 131.— 128.— 134 Nous n'émettrons pas d'appréciation sur l'ensemble de la situation dans la Baltique tant que les négociations an glo-soviétiques ne seront pas arrivées une conclusion. Contentons-nous au jourd'hui de marquer quelques points. Désirant voir clair dans la mer Bal tique après son heurt avec la Pologne, l'Allemagne a offert aux petits Etats nordiques des pactes bilatéraux de non- agression ou tout autre arrangement pa cifique. Elle avait déjà la signature de la Lituanie. Elle a obtenu l'acquiesce ment du Danemark, de la Lettonie et de l'Estonie. Elle reste prête s'enten dre dans le même esprit avec les autres peuples de ces parages. La manoeuvre de Moscou, qui tenait faire échouer l'Allemagne et au fond la bloquer, a subi un échec qui ne pourrait qu'aller s'agrandissant si l'U.R. S.S. continuait opposer son veto la Finlande et la Suède dans la ques tion de la remilitarisation des îles d'A land. Vexés, les Soviets déclarent que l'influence allemande chez les Baltes est devenue redoutable et que seul l'appui diplomatique et éventuellement militaire de l'Angleterre et de la France peut leur permettre de faire front. Et ils émettent la prétention d'être seuls juges de savoir, le cas échéant, si leurs inté rêts vitaux sont mis en péril et si, de ce fait, l'intervention solidaire des puis sances occidentales doit se produire. La parole est l'Angleterre qui, étant allée au-devant des Soviets, a certaine ment accru leur assurance. Le jeu de ses intérêts et aussi de ses préjugés n'a pas été étranger la destruction de la paix en Méditerrannée, sur le Rhin et sur le Danube. Qu'elle ne prête pas au jourd'hui la main compromettre la sé curité dans la Baltique. La paix sur monterait difficilement cette nouvelle épreuve. Quand on se dit prêt repousser l'a gression, cela doit signifier, sans équi voque, ni exception, ni déguisement, que l'on veut s'opposer toutes indistincte ment, et n'en favoriser aucune, de quel que camp qu'elle parte. La Finlande ne compte pas quatre millions d'âmes, la Lettonie peine deux, et l'Estonie moins encore. Mais c'est justement la petitesse et la fai blesse de ces peuples étrangers la race, la religion et la civilisation slaves, qui les rendent particulièrement sympa thiques lorsque, redoutant d'être livrés l'arbitraire moscovite, ils se tournent vers l'Angleterre et la France pour sa voir si la loi internationale élémentaire leur sera refusée. Louis HABRAN. EXCURSIONS COMBINEES CHEMIN DE FER - AUTOCAR La S.N.C.B. organise, entre le 15 juin et le 15 septembre, des circuits en auto car dans les régions les plus caractéris tiques du pays quatre au départ de Liège vers L'AMBLEVE, le CANAL ALBERT, la GILEPPE et L'OUR- THE deux au départ de Jemelle vers le HEROU et la SEMOIS un au dé part d'Ostende vers les CHAMPS DE BATAILLE un au départ de Charle- roi (Sud) vers L'ENTRE-SAMBRE- et-MEUSE et un au départ de Tournai vers les CHATEAUX DU TOUR- NAISIS. Billets combinés, chemin de fer-auto car, valables 3 jours avec réduction de 35 sur le parcours en chemin de fer. Chacune de ces excursions, mise en correspondance avec les trains rapides de et vers tous les centres importants du pays, peut être faite en une journée. Renseignements et prospectus détail lés sur demande dans tous les bureaux de tourisme et de propagande. Ircpr. M. Dumez-Truv ui.t, Warvic^.

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