I1' Waterloo et l'enseigne ment de l'histoire Comptabilité Cours profitables Diplômes - Placement LE SUD, dimanche 25 juin 1939 8 (Suite de la Ire page) A PROPOS DE TIENTSIN LA LEÇON DU ROI ALBERT. Aujourd hui l'instabilité est son maximum dans l'ancien empire cèles- te les sanglantes fusillades de Shan- gai. les croiseurs qui canonnent les villes et les villages, exaspèrent une xénophobie dont le Times, récemment encore, dénonçait tous les dangers. Il est difficile de prévoir l'avenir. mais une chose est certaine c'est que /es- traités unilatéraux ont fait leur temps. Les Orientaux ne les acceptent plus depuis la guerre de 1914-1918, ils ne croient plus la supériorité de notre civilisation sur la leur. D'autre part, les Chinois sont en armes, et comme il n'y a aucune puis- sance hormis le Japon, mais celui-ci est absorbé par la tâche ingrate de se concilier 35 millions de Coréens qu'il a annexés en 1894) qui pourrait faire les frais d'une expédition capa- ble de les réduire merci, on Sera donc fatalement obligé de leur concé- der une bonne partie de leurs reven- dications. Ne serait-il pas utile et même avan- tageux pour nous, dès lors, d'être les premiers préconiser un principe d'égalité et de réciprocité dont la re- connaissance s'imposera par la force des choses Nous nous sommes d'ailleurs tou- jours recommandés auprès de nos clients d'outre-mer de notre abstention totale de visées impérialistes nous voulons inspirer confiance, nous en faire une force dans la concurrence avec les grandes puissances dont les ambitions territoriales doivent néces- sairement inspirer la crainte. Bien entendu, la question des juri- dictions consulaires devrait être l'ob- jet de toute notre attention, mais je ne pense pas qu'elle apparaisse essen- tielle aux Chinois. Ces directives que le Roi Albert don nait en novembre 1926 au chef de no tre politique étrangère touchant la Chi ne s'inspirait déjà du même esprit de paix, de circonspection et d'indépen dance que le discours que, dix années plus tard, le Roi Léopold III fit ses ministres réunis en conseil sous sa pré sidence, le 14 octobre 1936, pour ame ner la Belgique se placer en dehors des conflits de nos voisins en Europe. Les deux recommandations royales sont des rédactions salutaires de la dynastie contre l'engouemenit irréfléchi et témé raire des Belges pour les démonstrations de sécurité collective. La lettre du Roi Albert nous apprend encore que les Japonais, quand ils pous sent leur influence en Chine par la for ce, quand ils démembrent la Chine, ne font que se comporter en excellents élè ves de leurs initiateurs européens. Elle rappelle aussi ceux des Belges qui se sont emportés sentimentalement et ju ridiquement pour la cause des Chinois aux prises avec les Japonais, que c est le nationalisme chinois qui a commencé l'œuvre de l'émancipation de la Chine l'égard des Européens, et que si ce ne sont pas les Chinois qui maintenant poursuivent l'extirpation de 1 influence occidentale, c'est qu'ils ont trouvé dans le monde jaune un nouveau maître que l'on ne croyait pas voir se dresser si tôt avec une telle puissance. Enfin, avec des vues prophétiques dans la profondeur des temps, le so litaire et le méditatif, l'homme des som mets qu'était Albert 1er voit, dans les lueurs guerrières qui embrasent le ciel d'Extrême-Orient, l'aube d'une lutte entre deux mondes qui sera peut-être séculaire», et le Roi de lYser avertit ainsi son peuple qu il a s armer d en durance pour durer, suivant 1 exhorta tion héroïque du cardinal Mercier pen dant la dernière guerre, et qu au sur plus. si la violette vit et embaume ca chée sous l'épine du buisson, les petits peuples aussi pourront subsister et mê me prospérer peut-être dans le désordre universel s'ils savent rester modestes, discrets, conciliants et habiles devant les conflits qui révolutionnent les continents qui leur sont étrangers. La Belgique est encore liée aux af faires de Chine par le Traité des IX Puissances, qui a été signé Was hington le 6 février 1922 entre les Etats-Unis d'Amérique, la Belgique, l'Empire Britannique, la Chine, la Fran ce, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas et le Portugal relativement aux principes et la politique concernant la Chine dit le titre-préambule du dit traité. C'est la signature de la Belgique au bas de ce document signature anté rieure notre départ de Tientsin qui a valu notre pays, en novembre 1937, 1 honneur périlleux et certainement exa géré pour l'importance de nos intérêts en Chine, de convoquer et de présider Bruxelles la conférence du Pacifique. Cette conférence, imaginée soi-disant pour chercher une issue de conciliation et de paix au conflit sino-japonais, mais bien pour aviser, dans les coulisses, aux moyens de sauver la mise des Etats- Unis, de 1 Angleterre, de la France en Extrême-Orient, a fermé ses portes sur un fiasco. L'absence du Japon, la con clusion du pacte antikomintern germa- no-italo-nippon tandis qu'elle siégeait, le départ colérique de Litvinoff, l'ab stention inattendue des trois Etats Scan dinaves au vote principal, celui du 15 novembre, l'attitude de plus en plus indécise du délégué américain M. Nor man Davis, les succès militaires répétés des Japonais dont la force en imposait déjà, la tactique du délégué italien, tout a contribué donner le coup de grâce ce décalque de l'institution de Genève, qui porte vraiment malheur aux peujples auxquels elle s'intéresse. Aujourd'hui, on tremble l'idée que la conférence pourrait tenir de nouvelles assises et en confier encore le fardeau la Belgique. A propos des relations avec la S. D. N., M. Van Cauwelaert a émis judi cieusement le vœu, dans son rapport sur le budget des affaires étrangères et du commerce extérieur, que la Belgique ne se mette pas constamment en évi dence dans les délibérations et les ac tions de l'institution décadente. Notre pays, sans totalement s'effacer pour ce la, aurait grand intérêt, dans le trouble et l'animosité des relations internationa les, pratiquer cette règle de prudence chaque fois que ses intérêts vitaux ne sont pas exposés. Mais il ne fait mal heureusement que plastronner, soit qu'il ne sache pas résister avec suffisamment d'indépendance aux sollicitations inté ressées, soit que ses représentants cè dent l'entraînement de quelque vanité. C'est la Belgique qui, lorsque l'Espagne rouge l'Espagne légale de l'épo que se vit retirer son mandat au Con seil de la S.D.N., fut choisie, on saura bien un jour pourquoi, pour remplacer, en seotembre 1937, l'influence qui de vait s'effacer. Puis vint, la même année, la conférence du Pacifique qui ne fut au fond que le monde de Genève trans posé Bruxelles pour permettre au re- orésentant des Etats-Unis de s'y mêler. Et dernièrement encore, en mai 1939, quand il fallut trouver un rapporteur pour débrouiller l'écheveau des délibé rations confuses et orageuses du Con seil touchant la délicate question de la remilitarisation des îles d'Aland dans la Baltique, ce fut encore un Belge qui fut placé entre le marteau russe et l'en clume finlandaise. Il serait temps cependant que la Bel gique s'en tienne strictement au soin de ses propres affaires au lieu de se dépen ser, de disperser ses faibles forces, de s'exposer pour les autres. Il serait grand temps que la Belgique consacre tout son crédit et engage uniquement ses respon sabilités pour la .prospérité et la sécu rité des territoires et populations d'Eu rope et d'Afrique que couvre sa souve raineté. Louis Habran. Comme chaque année les mallingants se sont livrés la farce grotesque du pèlerinage de Waterloo. Mais nous avons constaté avec plaisir, que la cam pagne menée par LE SUD avait porté des fruits, et que nos sympathiques con frères de la presse française ne s'étaient plus laissé prendre au piège grossier tendu par le Comité du pèlerinage. Contentons-nous cette année d'ajou ter la documentation des années pré cédentes conservée, nous en sommes cer tains. par nos confrères du Nord, ces réflexions de la Libre Belgique. Le Xlle pèlerinage wallon au mo nument français de l'aigle blessé, Wa terloo, a* eu lieu dimanche. Quelques milliers de personnes y ont pris part. Il y avait les drapeaux jaunes avec le coq rouge et des calicots sur lesquels on pou vait lire des déclarations comme celles- ci La neutralité est un suicide Pas de canons contre la France Mais dans les discours on a dit des choses bien pires,et qu'il faut condamner aussi radicalement que certaines décla rations semblables faites habituellement du côté nationaliste flamand, car les unes et les autres sont l'expression du séparatisme. Et tout d'abord, il faut blâmer les Wallons de Waterloo de chanter la Marseillaise dans le même état d'es prit avec la môme intention que ceux des nationalistes flamands lorsqu'ils chantent le Wilhelmus Les uns et les autres, en chantant ces hymnes na tionaux étrangers dans des circonstan ces comme celle-ci, affirment leur soli darité et même leur dépendance spiri tuelle et nationale l'égard de pays étrangers. De la part de citoyens bel ges, c'est une manifestation de défaitis me l'égard de leur propre patrie. Ensuite, il faut blâmer les orateurs de Waterloo en raison des déclarations qu'ils ont faites. Par exemple, M. Mau rice Esser, président du comité du pè lerinage a dit Nous sommes toujours restés les fils de la France il n'y a plus de place pour nous dans un Etat centralisateur N'est-ce pas ce que déclarent aussi les nationalistes flamands aui se disent thiois et nui veulent le zelfregeering pour en finir avec l'Etat belqe Et ces déclarations sont condamnées avec if- juste indignation par la presse wallon ne. Cordamnera-t-elle aussi les décla rations de Waterloo Car M. Esser en a dit bien d'autres. Ceci encore La Wallonie s'assemble en ce jour en des assises solennelles, afin de proclamer qu'elle entend conserver l'in tégrité française de sa culture et récla mer des accords tant économiques que militaires, qui lui assurent un libre dé veloppement et la sécurité Des accords économiques et militai res pour la Wallonie M. Esser en par le comme si déià la Belgique n'existait plus... Et il continue Waterloo a changé nos desti nées, mais les frontières qu'établissent les diplomates ne se tracent pas dans les cœurs Dix-huit cent trente n'a pas réalisé nos espoirs Ou cela ne siqnifie rien ou cela veut dire queja Wallonie sinon la Belgique aurait dû rester un département fran çais. Comme si l'on n'avait eu chez nous qu'à s'en louer durant les vingt ans qu'il en fut ainsi. M. Esser ne sait pas l'His toire, même cellè de la Wallonie La preuve, c'est qu'il dit encore cette inep tie La bataille de Waterloo n'est pas finie, car la lutte contre le germanisme continue Waterloo fut donc la lutte contre le germanisme Où M. Esser a-t-il fait ses classes et qu'en a-t-il donc retenu Puis il y a eu un certain M. Simon qui a déclaré énergiquement qu'il se re fusait toute vassalisation mais enten dait rester attaché la grande commu nauté française. Attaché comment Comme le chien de la fable Comme un département de la République françai se Il devrait le dire. Quant M. Mahieu, qui l'évêque de Tournai vient d'interdire le port de la soutane et qui a paru Waterloo en habits civils ce qui vaut mieux il a renouvelé l'erreur dangereuse que cer tains font consciemment, mais que d'au tres, hélas déjà trop nombreux, répè tent inconsciemment et propagent ainsi de la manière la plus pernicieuse la co-existence de plusieurs nationalités dans l'Etat C'est sur ce postulat his toriquement, géographiquement, ethni- quement faux que l'on base, du côté wallon comme du côté flamand, des re vendications d'ordre prétendument cul turel mais qui sont, dans le fond, qu'pn le veuille ou non, l'expression du sen timent nationaliste et communautaire de la race. Ce qui conduit d'aucuns pré tendre que s'il v a des nationalités différentes en Belqique, c'est parce qu'il y a des races différentes. Comme si tous les caractères fondamentaux, essentiels et permanents d'une race humaine n'étaient pas exactement les mêmes chez les Wallons et chez les Flamands Mais voilà quelles inepties, quel les erreurs, empiles contrevérités, quels dangereux bobards conduit la pro pagande racique, nationaliste et cultu relle. Si l'on peut théoriquement se ré jouir de ce que tout cela n'est encore que le fait d'une minorité, tant du côté wallon oue du côté flamand, il ne faut pourtant pas méconnaître la réalité des choses. La vérité est que ces minorités sont fort remuantes et très actives qu'elles déploient un dynamisme incon testable qu'elles ont la constance et la persévérance dans la propagande, et que d'année en année elles qagnent du terrain au détriment de l'idée belge. Il ne faut pas exaqérer le danger. Mais puisqu'il est réel, il faut le combattre. Pour vos primeurs, fruits, fleurs, ger bes, bouquets et garnitures de table, une seule adresse JACQUES VEYS-DE WULF La Butte WARNETON Tél. 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