La Flandre loyale DfOit «le DaSSaSO L'impôt et lei tarifs de l'électricité 5e ANNEE No 27. Hebflornaaaire au cent, le numéro. DIMANCHE 2 JUILLET 1939. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cristallise dans là volonté du pouvoir. ABONNEMENT, 1 AN ZD FRANCS. Direction-Administration s Ch. van RENYNGHE, 10, rue Saint-Georges, BRUGES. Compte-chèque postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. !tttc W M L'accueil enthousiaste réservé par la ville de Bruges S. M. le Roi, l'oc casion de l'inauguration de l'Exposition des œuvres d'Hans Memling, prouve une fois de plus le caractère loyaliste de notre population flamande. Autour du trône, tout naturellement, avec ce besoin instinctif qu'a l'homme vivant en société de trouver un chef, In population entiè re éprouve le sentiment collectif du pa triotisme. C'est en vain, que pendant vingt ans, les politiciens ont tenté de gâcher l'es prit national qui avait jailli aux bords de l'Yser. C'est en vain, que les politi ciens ont voulu dresser les citoyens les uns contre les autres au nom d'une lutte des classes, qui ne peut conduire un pays qu'à la ruine. C'est en vain, surtout que des esprits faussés, rancuniers, haineux ont prétendu opposer la nation belge, le peuple de Flandre. Théories, slogans, programmes élec toraux qui nourrissent leurs hommes, mais tuent le pays. Et instinctivement le peuple éprouve le besoin du travail coordonné, de l'unité au sein de la na tion, de la direction sage désintéressée, modératrice et efficace du chef hérédi taire le Roi. Aussi les ovations qui saluèrent le Roi, il y a huit jours Bruges, lors de cette réception toute spontanée, qui n'avait aucun caractère officiel, furent- elles tout la fois l'expression d'un sentiment d'espoir et, surtout, de com plète confiance, d'absolue sécurité dans l'avenir de notre pays, qui est certain de trouver pour le guider dans les cir constances les plus délicates, la main experte du souverain. par Louis HABRAN. Sous l'influence des querelles politi ques la personnalité du grand roi Léo- pold II a été méconnue de son vivant. Contre l'action des politiciens, il a dû œuvrer, compris par quelques rares hommes d'état, pour nous doter d'un magnifique empire colonial. Et sachant ce qui se passait en Eu rope, Léopold II, a prévu le danger que courrait notre pays, et il a dû, jus que sur son lit de mort, poursuivre la lutte, afin d'arracher l'étroitesse d'es prit des politiciens, des mesures mili taires indispensables, qui prises dix ans plus tôt, nous eussent peut-être épar gné la guerre de 1914. Le Roi Albert, plus d'une fois, a ex primé sa tristesse, en constatant com bien la mentalité politicienne entravait l'essor du pays, paralysait son expan sion et surtout détruisait son moral. Les bons citoyens ne demandent pas grand chose aux politiciens. Ils deman dent simplement que ceux-ci nè para lysent pas la vie du pays. Qu'ils lais sent le> gouvernement du Roi gouverner. Mais qu'ils se taisent qu'ils n'entra vent pas l'action du gouvernement qu'ils prennent six, huit, dix mois de Côhgé par ah, tout en touchant leurs in'dèmnitês. Que même on double l'in demnité parlementaire, ou qu'on offre une croisière dans les mers océaniennes Le droit de passage avait été in stitué par le pacte de la Société des Nations. En vertu de l'article 16, le justicier de l'institution aux préten tions universelles avait le droit, lors qu'il était chargé d'appliquer les sanc tions militaires, de faire passer ses trou pes, armés, matériel, équipements et approvisionnements travers les terri toires et les eaux des Etats membres de la S. D. N., d'y installer des bases et d'y trouver et, si besoin, y requérir toutes facilités et tous concours pour pouvoir marcher sus au rebelle et le contraindre. L'expérience éthiopienne démontra, dès le premier essai, l'utopie du système les 52 Etats siégeant Genève, loin de pousser jusqu'aux sanc tions militaires, se révélèrent impuissants appliquer même les sanctions écono miques, notamment celle du pétrole, et la preuve fut administrée qu'il suffisait que cinq grands pays Etats-Unis, Brésil. Japon, Allemagne, Italie fus sent absents des assises de la Babel mo derne pour que l'universalité de l'action fût brisée et l'efficacité de la coercition muée en chimère. Lors de la dernière discussion du budget du ministère des Affaires Etrangères devant la Chambre M. Van Cauwelaert, rapporteur, et M. Pierlot, premier ministre et ministre dés affaires étrangères, ont acté une fois fois de plus, au nom du Parlement et de l'Exécutif, cette rigoureuse réalité. Dès septembre 1935, dans notre pla quette En regardant l'Italie nous avions mis nos sanctionnistes en garde contre l'échec où ils entraînaient la Bel gique avec leur trop fameux Jusqu'au bout» et contre la réaction victorieuse du sanctionné et de ses alliés. Cette réac tion se développe depuis quatre ans et nul ne peut dire où elle s'arrêtera. Les sanctions éthiopiennes n'ont servi qu'à créer en Europe et dans le monde un état de guerre larvée qui ne fait que s'étendre et s'aggraver. La leçon a-t-elle au moins porté en Belgique Sur l'esprit de l'exécutif, cer tainement. Mais aucunement sur l'es prit des partis et des clans. Et l'histo rien pourra dire que la Belgique d'au jourd'hui aura pour son bonheur du reste pratiqué une politique exté- tous nos mandataires. Rapidement cette somme sera récupérée, car, les mandataires en voyage, il serait loisible au gouvernement de rédiger un budget équilibré. Notre population est saine, vigou reuse, loyale. Notre pays a le bonheur de posséder un chef remarquable. Nous rie demandons qu'une seule chose c'est que cessent de s'interposer, entre le chef et la nation, des hommes irrespon sables, incomDétents et néfastes, «-t-i—- -i C. u. R. rieure que la passion partisane ne com prenait pas et condamnait secrètement. L'examen de la politique extérieure du pays par la commission sénatoriale vient encore de révéler cette étroitesse des vues et l'indiscipline de certains politiciens, prisonniers de préoccupa tions électorales, idéologiques et raci- ques locales. Le 22 juin, la Commission des af faires étrangères du Sénat, M. le baron de Dorlodot, sénateur catholique de Charleroi, déposait la motion suivante La commission estime que, tout en conservant son entière indépendance et sa pleine liberté, la Belgique doit s'assurer, par des contacts militaires, que certaines garanties unilatérales données par des pays voisins joueront effectivement et rapidement dès qu'il serait fait appel au concours de l'un ou l'autre voisin. La commission, estimant plutôt que, dans l'actuelle situation de nos relations extérieures et des mouvements euro péens, la Belgique n'a pas établir de contacts militaires et doit au contraire conserver son entière indépendance et sa pleine liberté, a repoussé la sugges tion insolite de M. de Dorlodot. Puis elle a adopté une résolution disant que la politique d'indépendance comporte le droit pour la Belgique d'organiser partout des contacts d'états-majors et a exprimé le vœu que les membres du gouvernement s'abstiennent de toute déclaration tendant faire croire que !e gouvernement renonce ce droit Tout était bien jusque-là, mais où nos pères conscrits se fourvoyèrent, c'est quand ils voulurent, ce que rapporte la presse, garder ces délibérations un caractère confidentiel. Pour être dé pouillées de toute ambiguïté, elles avaient au contraire être portées loya lement au grand jour. L'agence Belga, obéissant un mobile que nous igno rons, s'empressa heureusement de por ter la nouvelle la connaissance du monde entier, ce qui permit au gouver nement de faire le point et de publier le communiqué suivant, l'issue du Conseil de Cabinet tenu le 23 juin Le premier ministre a fait rapport sur la politique extérieure. Il a donné connaissance des voeux et projets de résolutions présentés la commission des affaires étrangères du Sénat. La première motion tendant en- joindre au gouvernement d'entamer des conversations d'états-majors avec certaines puissances a été rejetée par la commission. - La seconde motion a été adoptée ensuite elle affirme le droit de la Bel- gique d'avoir des conversations d'états-majors avec n'importe quelle puissance et prie le gouvernement de ne pas renoncer ce droit. (Voir suite page 8). On sait que parmi les expédients fis caux envisagés par le gouvernement en vue de remédier au déficit du budget de 1939 figure un prélèvement assez massif il est question de 50 millions sur les sociétés productrices d'élec tricité qui seraient frappées ainsi d'un impôt d exception, et sont qualifiées pour la circonstance de monopoles bien qu'elles ne jouissent i en réalité d'aucune exclusivité; mais seulement de concessions. Chose étrange alors qu'il n'y a mê me pas de socialistes au gouvernement, c'est encore une fois dans l'inspiration socialiste que l'on songe chercher la solution de ce problème. -no Les sociétés d'électricité apparaissent comme un secteur d'entreprises capita listes qui ne marchent pas mal, qui n'ont pas encore succombé, comme le char bonnage du Levant, ou tant d'autres, aux charges conjuguées de la fiscalité et des lois sociales. C'est pourquoi de puis longtemps elles sont guettées com me un but spécialement convoité par les politiciens socialistes elles sont au premier rang de celles auxquelles i! faut, selon la bienveillante expression de l'ex-ministre Merlot, faire rendre gor ge Il serait tout de même assez désolant de devoir constater que ces notions et intentions de caractère purement déma gogique, déteignent sur des gouvernants indépendants de la Maison du Peuple et de ce fait supposés mieux conscients des principes de saine égalité fiscale et de prévoyance économique. Lors de la constitution du premier mi nistère Pierlot où cependant sié geaient trois socialsites le ministre des Finances, M. Gutt, en annonçant, le 23 février, l'intention de demander une contribution exceptionnelle aux pro ducteurs d'électricité, en parla avec ce nuancement Il n'est pas encore dé cidé si cette somme rentrera dans les caisses de l'Etat ou si elle servira allé ger les charges des consommateurs d'électricité, ce qui me paraît plus lo gique Cette dernière appréciation montre que M. Gutt avait parfaitement com pris la question savoir que si un sa crifice est imposé aux producteurs d'électricité ce sont essentiellement les consommateurs qui en sont les bénéfi ciaires indiqués. L'Etat pourra du reste retrouver indirectement son compte du fait que, les consommateurs d'électricité étant tous les citoyens, la faculté con tributive de ceux-ci, allégés d'autant, s'en trouvera renforcée. Il serait regrettable qu'au moment d'agir, on s'écarte du point de vue jus tement exprimé par M. Gutt il y a trois mois et plusieurs journaux en ont dé jà, ces jours-ci, fait l'observation, avec arguments l'appui. Voir suite page 5) t

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