Où commence
la
propagande 1
Instantanés.
Indépendance
et garantie.
5e ANNEE No 30.
Hebdomadaire su cent, le numéro. DIMANCHE 23 JUILLET 1939.
c La Flandre libérale jubile des me
sures prises en France la Dernière
Heure ne se sent pas d'aise et toute
la presse inféodée la gauche, ou l'ex-
trême-gauche, pousse des cris de Peaux-
Rouges qui partent sur le sentier de la
guerre. Erreur, déplorable erreur, com
mise par des libéraux qui ne remar
quent pas combien la vraie liberté est
lun'si brimée.
LES PRINCES A EECLOO.
L'ACTION FRANÇAISE.
HECTOR FRANCHOMME.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une g ABONNEMENT, 1 AN 20 FRANCS. g Nos aînég ,iquident ,e passé pendallt
solidarité nationale existe et qu'elle se g Directkm-AdmmMtration s Ch. van RENYNGHE, g que noug construison8 I avenir.
cristallise dans la volonté du pouvoir. 10, me Saint-Georges, BRUGES. Compte-chèque postaux 1003.43.
Le curieux coup de filet qui vient
d'être opéré en France, témoigne, no
tre avis, de la triste décadence intellec
tuelle des sphères gouvernementales. A
moins que l'on nous prouve que l'es
pionnage faisait partie des activités des
amis de M. Abetz, il n'y a dans ce
procès que des précédents bien dange
reux.
Il est pénible de devoir constater com
bien la presse, dont le niveau intellectuel
est tombé fort bas, emboîte facilement le
pas de pareilles manœuvres politiques.
C'est aVec plaisir que nous constatons
une réserve intelligente dans la majo
rité de la presse catholique belge. D'au
tre part, nous sommes obligés de dé
plorer du côté de la presse libérale un
aveuglement complet.
0
Car, et le Vingtième Siècle le fai
sait fort justement remarquer, où com
mence la propagande Faut-il que les
pays ignorent totalement ce qui se passe
chez le voisin, et que la presse orches
trée et asservie se"contente de nier toute
réalisation utile chez l'adversaire du mo
ment, et de se pâmer d'admiration de
vant tout ce que font les amis? Cette no
tion de la presse est celle des pays tota
litaires. Nous l'estimons déplorable,
mais nous sommes logiques avec nous-
mêmes, et nous croyons qu'il serait as
sez fâcheux de devoir subir toutes les
faiblesses des régimes étiquette dé
mocratique, si on prétend enlever le seul
agrément qui subsiste la liberté d'opi
nion.
Et voilà LE SUD défenseur du libé
ralisme intégral Lisez les hebdomadai
res libéraux, socialistes et démocrates
de cette semaine, et vous constaterez
combien cette liberté n'existe plus pour
-ces Messieurs. En voulez-vous la preu
ve Reposons la question où commen
ce la propagande
Ainsi dans tous les cinémas de Bel
gique, dans ce pays où la politique 'in
dépendance prend' figure de nécessité
vitale, on déroule des actualités ab
solument tendancieuses et mensongères.
Quelles sont les mesures demandées par
la presse de gauche pour enrayer cette
propagande fausse
Un ancien ministre belge, Achille De-
lattre, a prononcé, il y a un bon mois
un discours Lille, au cours duquel il a
déclaré que la situation européenne était
tendue, mais que, en cas de conflit,
dès maintenant la Belgique avait fait
son choix, et savait de quel côté elle
se placerait. Pas un ami de M. Abetz
n'a eu l'audace de dire la même cho
se. Et nous n'avons pas appris que des
poursuites aient été exercées contre le
ministre Delattre, protecteur du faussai
re Imianitoff.
La France doit souvent, en songeant
la Belgique, se souvenir de cette pen
sée qui s'applique si parfaitement: Sei
gneur, délivrez-moi de mes amis, je me
charge de mes ennemis La meilleure
propagande en faveur de la France,
dans notre pays, c'est de dire son su
jet, sans flatterie, la vérité, de voir ses
faiblesses et de reconnaître son génie.
L'attitude francolâtre de certains Belges
est l'obstacle le plus redoutable une
solide et nécessaire amitié entre nos
deux pays.
En Belgique nous devons conserver le
droit de discuter objectivement des réa
lisations utiles, même remarquables des
pays totalitaires. Leur régime est in
compatible avec notre tempérament, et
il faut être aussi bête qu'un politicien
pour prétendre que nous en souhaite
rions l'instauration chez nous. Le len
demain LE SUD serait interdit et son
directeur coffré Alors
Mais nous avons de grandes leçons
tirer de ce qui se fait dans les pays au
toritaires d'Europe, qui sont La grosse
majorité, les pays démocratiques étant
devenus l'exception. D'ailleurs l'aveu
glement n'est pas exigé, et la belle pré
sentation allemande l'Exposition de
Lille, n'a pas, que nous sachions, pro
voqué jusqu'ici l'arrestation du Vice-
Président du Sénat français, organisa
teur de l'Exposition, M. Mahieù. C'est
le danger de ce procès Abetz qu'il
ne soit plus permis d'avoir un jugement
loyal sur ce qui se passe dans les pays
autoritaires, et que nous soyons livrés,
sans défense, la propagande d'un seul
pays autoritaire les Soviets.
Nous attendons les poursuites qui de
vraient être intentées par le gouverne
ment français contre tous les publicis-
tes, qui ont fait compagne en faveur
des rouges d'Espagne. Nous attendons
le moment où on mettra en prison tous
ceux qui ont touché de l'or des Soviets.
Nous attendons les décrets qui interdi
ront la parution de l'Humanité et
qui soustrairont leur activité néfaste
tous les Jouhaux de France, et leurs sa
tellites.
Cela ce serait de l'autorité en régime
démocratique. Mais ne poursuivre que
les amis d'Abetz, c'est de la dicta
ture larvée de mauvaise qualité.
Nous voudrions espérer que la pres
se de gauche de Belgique reviendra
une meilleure compréhension de la ques
tion, et, qu'avec nous, elle protestera
contre ce proçès de tendance, dont la
seule justification serait l'espionnage.
C. v. R.
(Suite)
Par Louis HABRAN.
LE MANDAT PALESTINIEN.
Après avoir résumé les rétroactes de
la question du mandat palestinien, nous
avons dit qu'une Commission Royale
britannique avait remis, le 8 juillet 1937,
un rapport proposant une solution amia
ble du problème.
Concluant, la lumière de l'expé
rience, que Juifs et Arabes ne pouvaient
vivre en paix que séparés, elle crut pou
voir conseiller la division de la Pales
tine en trois fractions territoriales et
politiques distinctes
Un Etat juif indépendant, compre
nant la région côtière et la plaine jus
qu'au Liban, zone fertile, mais ne re
présentant que le cinquième du terri
toire palestinien
Un Etat arabe indépendant, limitro
phe de la Transjordanie, laquelle il
serait d'ailleurs rattaché, et couvrant
la majeure partie de la Palestine, mais
généralement de sables et de rochers dé
sertiques, et n'ayant accès la mer que
par le port de Jaffa enclavé dans la
zone juive, au bout d'un étroit couloir
britannique. Trois cent mille Arabes,
comdamnés subir la domination du
Sionisme ou émigrer dans l'Etat ara
be, restaient parmi les Juifs. Privé de
la côte et des terres les plus riches,
l'Etat arabe recevrait un subside de l'E
tat juif et l'assistance financière de la
Grande-Bretagne.
Enfin, un mandat anglais était main
tenu, permanent Jérusalem, Bethléem
et Nazareth, Lieux-Saints, avec un cor
ridor menant la mer, et provisoire
Tibériade, Saint-Jean d'Acre et Haïfa,
avec le droit de protéger la pipe line
qui apporte Haïfa le pétrole de l'Irak,
et d'établir des relais de la route aé
rienne de l'Inde.
L'Etat juif et l'Etat arabe devaient
être, comme l'Irak, émancipé, liés la
Grande-Bretagne par un traité d'al
liance et introduits sous ce patronage
la Société des Nations.
Le Sionisme déclara le projet insuf
fisant. Plus nette encore fut l'opposi
tion du monde musulman, palestinien et
extérieur pas de partage de la Pales
tine
Après de nouvelles vicissitudes et de
nouveaux éclats funestes, s'ouvrit, au
début de 1939, la conférence palesti
nienne de Londres où Arabes et Juifs
se montrèrent plus incapables encore
de se comprendre et de s'entendre. Ce
fut une impasse et une fois de plus la
Grande-Bretagne dut prendre sur elle
de trancehr le nœud.
Les Juifs, cette fois, obtinrent moins
encore qu'en 1937. Plus de partage de
la Palestine, plus d'Etat juif. L oppo
sition de l'Islam, de plus en plus for
melle et menaçante, a fait reculer l'An
gleterre qui, inquiète du sort de ses
Nous avions annoncé l'émouvante cé
rémonie d'Eecloo. La Princesse José
phine-Charlotte et le Prince Baudouin
devaient y remettre aux enfants de tou
tes les écoles du canton des drapeaux.
La cérémonie a eu lieu dimanche der
nier au milieu de l'enthousiasme le plus
grand. L'idée est tellement belle et cor
respond si parfaitement aux méthodes
pratiques de former des jeunes généra
tions patriotes et loyalistes, que nous
insistons pour demander aux dirigeants
de tous les cantons du pays de prendre
exemple sur Eecloo. Il est vain de se
lamenter au sujet de certaines déficien
ces dans la formation de la jeunesse.
Il vaut mieux agir, et l'exemple propo
sé devrait être suivi avec enthousiasme
et spontanéité. A l'œuvre, patriotes et
dirigeants, et fixez immédiatement la
date de la remise des drapeaux dans
votre canton
Il est inutile de commenter l'heureux
événement de la réconciliation de l'E
glise et de l'Action française. La joie
de ceux qui ont suivi, il y a quinze ans.
ce mouvement qui voulait, avec audace,
la grandeur de la France et son redres
sement, de ce mouvement qui a prédit
toutes les erreurs qui sont payées bien
chèrement actuellement, la joie de ceux
qui se sont résignés la condamnation
est d'autant plus grande qu'elle prouve
une heureuse évolution des courants
d'idées en Europe. On peut marquer
d'une pierre blanche la journée de la
réconciliation, car elle établit un point
de départ vers des horizons nouveaux.
C'est avec émotion que nous avons
appris la mort accidentelle d'un grand
gentilhomme du Nord, ardent ami de la
Belgique Hector Franchomme. Esprit
délicieux, raffiné, plein de tact, d'une
activité prodigieuse, Hector Franchom
me était la fois un intellectuel, un ar
tiste, un industriel et un sportif. Pion
nier de l'automobilisme, homme de che
val représentant aux Olympiades l'équi-
tation française l'âge de 75 ans, ani
mateur de toutes les grandes sociétés
du Nord, engagé volontaire 54 ans,
M. Hector Franchomme ne laissera que
des regrets, et tous ceux qui l'ont ren
contré se souviendront de cet homme
dont l'affabilité et la générosité faisaient
l'admiration de ses innombrables amis.
voies impériales, soumet les Juifs un
régime de minorité dans un Etat pa
lestinien unitaire.
(Voir suite page 8)