ver» le bom lem indépendance
et garantie.
Le discours
du Roi
5e ANNEE No 31.
»«- rrain i~—
HeD(ioniaa<iir« ou cent, le numéro.
DIMANCHE 30 JUILLET 1930
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
I
ABONNEMENT. 1 AN 20 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
10, rue Samt-Georges, BRUGES. Compte-chèque postaux 1003.43.
I
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons avenir.
11 était absolument interdit, il y a un
an, d'affirmer qu'en automne 1938 nous
n'aurions pas la guerre. Nous avons
connu une mobilisation hâtive... et in
structive nous avons connu Munich, et
les défaitistes sont parvenus enrayer
les achats de la saison d'hiver, et ont
entravé sérieusement la reprise écono
mique des grandes démocraties
En février, quand nous affirmions que
le printemps 1939 ne connaîtrait pas la
guerre, que le Reich ne provoquerait pas
de conflit international, et que ce con
flit n'éclaterait que quand la finance in
ternationale l'exigerait, on faillit nous
traiter des pires noms Les événements
nous ont donné raison.
Mais le défaitisme de la presse quo
tidienne est parvenu enrayer une se
conde fois la reprise économique, et
arrêter les achats pour la saison d'été.
La campagne pour l'hiver 1939-1940
va être entamée dans un mois. Heureu
sement la presse quotidienne commence
comprendre raison, et d'excellents ar
ticles viennent de paraître, notamment
dans La Libre Belgique Il y est
prouvé que la psychose de guerre, cette
maladie des grandes démocraties
n'existe pas dans les pays de l'axe, et
que la volonté de guerre ne se trouve
ni Berlin, ni Rome.
Ce qui ne signifie pas que nous ne
connaîtrons plus de discours ronflants
et des gestes théâtraux Berlin et Ro
me. Le dernier acte de la guerre des
nerfs, pièce grand spectacle n'est pas
Joué, et les dictatures ont tout inté
rêt désaxer la vie économique de leurs
compétiteurs en continuant une métho
de qui a si bien réussi jusqu'ici. Tout
en restant vigilants, ce qui est la mis
sion du gouvernement, sans pour cela
qu'il faille l'orchestration de la presse.
nos pays peuvent et doivent regarder
l'avenir en face, avec calme, et songer
que le travail et l'activité commerciale
nous assureront mieux que des écrits de
semeurs de panique, la victoire réelle.
Et, nous le répétons, ce bon sens qui
n'était un moment que l'apanage de
quelques rares journaux, dont LE SUD,
paraît l'emporter et devenir la mode.
Tant mieux.
Comme l'écrivait André Tardieu, tout
récemment
Je crois qu'il n'y aura oas de guerre,
cette fois-ci, pas plus d'ailleurs qu'il
n'.y en a eu en septembre et en mars
derniers
Il n'y en aura pas, malgré les im
menses gains militaires qu'a valus M.
Hitler, par faiblesse franco-anglaise,
la conquête de la Tchécoslovaquie. Car
l'axe Londres-Paris a, depuis lors, ba
lancé ces gain^.
Dans une guerre, s'il y en avait une,
il n'y aurait, en effet, du côté de 1 axe
que 14 millions d'hommes de plus que
de notre côté c'est-à-dire très peu
de chose.
Et il y aurait, en moins, d'immenses
encaisses-or, d'infinies possibilités de
ravitaillement, d'inépuisables moyens de
transport, d'innombrables effectifs colo
niaux, dont l'absence signifie, pour l'axe
Rome-Berlin, la défaite en six mois.
(Suite)
Par Louis HABRAN.
La question du mandat britannique
de Palestine et celle du mandat fran
çais de Syrie sont connexes. Fruits tous
deux de la victoire franco-britannique
de 1918 sur l'empire ottoman, et créa
tions politiques de la créature franco-
britannique qu'est la Société des Na
tions, les mandats arabes se retrouvent
aujourd'hui associés, comme nous Je ver
rons, dans la manœuvre impériale de
l'Angleterre et de la France autour du
détroit des Dardanelles et du canal de
Suez. L'intérêt des populations des man
dats, qui avait été solennellement invo
qué pour légitimer l'installation de l'An
gleterre et de la France dans ces con
trées, s'est effacé comme un mirage dans
le désert. C'est uniquement l'intérêt
stratégique des puissances qui se disent
encore mandataires, qui -règle mainte
nant la manœuvre.
LA SYRIE.
Nous ne ferons pas ici l'historique
des relations de la France avec son man
dat de Syrie. Elles furent aussi compli
quées que fut agitée la politique fran
çaise.
Le point de départ de notre exposé
sera le traité franco-syrien de septem
bre 1936 qui ouvrait la Syrie la porte
de l'indépendance politique, comme l'a
vait déjà fait l'Angleterre l'Irak en
octobre 1932. Ayant admis en 1920, aux
termes du mandat, que la communauté
syrienne avait atteint un degré de dé
veloppement tel que son existence com
me nation indépendante pouvait déjà
être reconnue provisoirement, la con
dition que les conseils et l'aide du man
dataire guidassent l'administration de la
Syrie jusqu'au moment où elle serait ca-
oable de se conduire elle-même la
France estima en 1936 que son devoir
de tutelle en Syrie pouvait prendre fin
et elle accorda la Syrie l'indépendance
avec le corollaire de l'alliance française.
Ce traité franco-syrien de 1936 ne
devait être ratifié ni appliqué. Revenant
sur sa parole en 1939, la France con
cluait avec la Turquie un pacte d'assis
tance mutuelle que la Syrie payait de
sa liberté et d'une partie de son territoi
re.
L'ASSISTANCE MUTUELLE
FRANCO-TURQUE.
Les principaux éléments connus des
documents qui ont été signés simulta
nément Paris et Ankara le 23 juin
1939 peuvent être analysés comme suit
1. La France cède la Turquie
une partie du mandat de Syrie, le sand-
On remarque en effet que ce n'est
pas la France, mais le mandat qui fait
les frais d'une opération dont le profit
échoit la France et la Turquie.
Dès le 15 mai, le Cabinet syrien re
mettait au président de la République la
démission du gouvernement par une let
tre dont voici le passage essentiel
(Voir suite page 8)
jak d'Alexandrette-Antioche (le Hatay,
en langage turc).
2. La Turquie a refusé qu'une pro
tection externe fût assurée aux groupes
ethniques du sandjak qui ne sont pas
de sang turc. La population non turque
pourra opter pour la Syrie l'option de
vra être faite, et le transfert des per
sonnes et des biens exécuté, dans les
dix-huit mois.
3. La Turquie déclare immuable sa
nouvelle frontière avec la Syrie. Elle
s'engage ne rien entreprendre qui com
promette l'intégrité territoriale ou la
tranquillité intérieure de cette dernière.
Elle s'interdit de s'ingérer, de quelque
manière que ce soit, dans les affaires
de la Syrie
4» La France s'engage ne pas
aliéner des tiers sa mission en Syrie
et au Liban.
5 Le pacte d'assistance mutuelle,
qui sera complété par une alliance plus
vaste, s'applique toute agression non
provoquée, qui serait dirigée contre la
France ou la Turquie.
6. Il ouvre les détroits des Darda
nelles et du Bosphore la France et
ses alliés en temps de guerre et as
sure la défense du canal de Suez.
7. Il prévoit des consultations tou
chant la sécurité dans les Balkans.
La déclaration d'assistance mutuelle
franco-turque signée Paris, a déclaré
M Georges Bonnet après la signature,
reprend exactement les termes de la dé
claration anglo-turque du 12 mai 1939.
Elle est destinée rendre strictement
parallèles les obligations qui lient la
France et la Grande-Bretagne et celles
qui lient déjà la Grande-Bretagne et la
Turquie.
Les premier, deuxième, quatrième et
septième points détaillés ci-dessus disent
les conditions auxquelles la France
achète l'alliance ttirque le troisième,
la garantie que la Turquie donne la
Syrie le cinquième, un avantage com
mun la France et la Turquie et le
sixième, les avantages militaires que la
Turquie concède la France.
QUELLE FUT LA REACTION
DE LA SYRIE
Une place importante dans ce nu
méro est réservée au remarquable ar
ticle de notre collaborateur Louis Ha-
bran. La documentation de L. Habran,
son objectivité, sa connaissance de la
politique internationale mériteraient une
tribune dont l'influence serait plus éten
due que celle du SUD. Nous ne pou
vons que nous réjouir, pour nos lec
teurs, du privilège que leur apporte cet
te collaboration de choix. Dantzig est
un abcès de fixation, mais le problème
européen est posé en Chine et dans le
monde arabe avec une acuité telle que
la petite explication entre les Anglais
et les Allemands, qui se disputent l'hé
gémonie du continent européen, passe
du comique au tragique.
La race blanche se divise contre elle-
même, pendant que les autres peuples
profitent de son épuisement pour lis
arracher sa domination politique et éco
nomique. Le monde arabe et le monde
jaune ne s'inquiètent que fort peu de
la question de Dantzig et souhaitent
que les blancs s'épuisent en querelles
vaines.
Remarquons avec Louis Habran,
combien les traités sont, pour tous ceux
qui se croient les plus forts... des chif
fons de papier r
Une fois par an nous avons l'occasion
de reproduire le texte d'un discours
royal. Il y a plus dans un discours du
Roi. que dans tous les discours des po
liticiens. Dans celui prononcé Ougrée
l'occasion du centenaire des usines, le
chef de la Nation, celui que plus per
sonne ne discute, en qui tous les Belges
ont confiance et qui verrait le pays en
tier derrière lui, si la nécessité lui im
posait de prendre en mains la direction
du pays, le Roi a parfaitement déter
miné en quelques phrases les éléments
de la collaboration des classes. Cette
collaboration est la base de la vie éco
nomique et de la vie sociale, et grâce i
elle le paysjaloux de sa politique d'in
dépendance, et résolu la maintenir
parviendra triompher des difficultés
économiques.
Voici le texte du discours du Roi
J'éprouve une satisfaction toute par
ticulière me trouver de nouveau parmi
vous et voir réunis dans une même
salle, confondus dans un même senti
ment, tous ceux qui ont contribué la
prospérité des usines d'Ougrée-Marf-
haye et leur ont permis de fêter ce glo
rieux centenaire.
Je tiens tout d'abord rendre hom
mage tous les membres de la grande
famille que vous constituez, votre pré
sident, dont nous admirons les initiati
ves intelligentes et généreuses, la hau
teur de vues et le sens élevé des res
ponsabilités aux autres dirigeants, in
génieurs et techniciens dont le travail
persévérant et ardu est la base du
succès de la Société enfin vous tous
qui, dans l'exercice quotidien d'un dur
labeur, constituez l'élément actif et agis
sant de cette magnifique entreprise.
(Voir suite page 2)