BILLET DE BRUXELLES
:0MME NAPOLEON
LA PATRIE ET LE SUD
BILLET INTER-
PARLEMENTAIRE
dininistration Rédaction 163, Chaussée de Ghistelles, St ANDRE-lez-BRUGES
ublicité 10, Rue St Georges, Bruges.
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Le numéro
30,Fr. l'an.
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NOTRE DEFENSE NATIONALE
EN HOLLANDE
REGARDS A L'EXTERIEUR
012 SEPTEMBRE 1939
HEBDOMADAIRE
92me ANNEE No 34
|le grand historien français Jacques
linville. avec une clairvoyance qui carac-
nse toute son œuvre, a écrit en 1919 un
ftit livre Les Conséquences politiques
la Paix, qui est utilisé trop volontiers
services de propagande du Reich.
inville y démontrait les erreurs gros-
I i du Traité de Versailles, et Pimpossi-
|ité de construire une paix durable sur
bases aussi fantaisistes.
iMais Bainville a écrit également une
}toire de Napoléon, qui est un chef d'œu-
le. et qui pourrait faire l'objet des médi
tons de M. Hitler. L'opinion publique
tndiale que l'on qualifie par un déli
ra euphénisme de conscience univer-
|le n'est guère plus hostile, actuelle-
art Ml Hitler, qu'elle ne le fut il y a
L trente ans Napoléon. Journaux et
ticatures de l'époque en portent témoi-
lage.
■Ce qui est frappant, c'est l'analogie qui
liste entre ces deux meneurs de peuples.
deux sont des étrangers au pays
■ils dominent, le Corse comme l'Autri-
len. Tous deux ont pu s'imposer du fait
■ils n'appartenaient pas aux coteries,
Ix groupes, aux partis du pays. Ils ne
jit ni de gauche, ni de droite, et ne font
Ipel qu'à la Nation. Bonaparte est deve-
i Napoléon, parceque successivement, il
maté une émeute de gauche, et un com-
|ot de droite. Comme le maître du
fflèiw Reich, il a trouvé des complicités
i deux côtés, chacun croyant trouver en
l'homlhe qui dominerait l'adversaire.
|Et nous pourrions énumèrer une série
traits frappants qui accentuent cette
Jalogie, s'il ne nous suffisait d'insister
F l'attitude de l'Angleterre. Napoléon
bignait l'Angleterre. Il savait, comme
Buteur de Mein Kampf que jamais
ïngleterre ne permettrait la domination
11 Europe au profit d'une puissance con-
lentale. L'étude approfondie de Thistoi-
Ide Napoléon permet de dégager de tou-
|sa politique, ce trait essentiel elle était
ftee d'une manière uniforme par le dé-
I d'échapper l'Angleterre. Quand Na-
Ireon déclarait qu'il désirait ardemment
jre en paix, il était sincère. Mais de cet-
paix napoléonienne, l'Angleterre ne
plaît pas. Cest en vain que l'Empereur
Naît aux peuples un semblant «Tindé-
Mance, en se contentant de mettre des
pj>res de sa famille ou des protégés
I les trônes. Sa domination sur le con-
lent devait être brisée.
IT carrière d'Hitler est, d'une manière
Tcale, identique celle de Napoléon.
I volonté anglaise est la même que celle
J1, "talgré lui, malgré son désir de s'en-
f~e avec la Russie, de s'appuyer sur la
"®p> a conduit Napoléon Waterloo et
jainte-Hélène.
I 'uer pourra-t-il échapper ce destin
C. v. R.
prtistiques qui attirent la foule vers nos
fndcs villes.
I ®Sl la collection du journal créera
ccumentatipn précieuse, tant pour
t ecteurs, que pour ceux qui retrace-
P'us tard la vie laborieuse et obstinée
J. ,re époque. Et nous espérons avec
m n n°S ^ecteurs' qui deviendront
p 'urs propagandistes, faire de ra-
fogrès et offrir d'ici quelques an-
P<KK Ie cente?aire de LA PATRIE,
deleg abonnés, le plus vivant et le
n Cessant hebdomadaire du pays.
LA PATRIE.
Nous pouvons dire que les officiers de
tous grades que nous avons interrogés sur
l'état de notre armée nous ont exprimé leur
satisfaction. L'esprit de la troupe est excel
lent et la rentrée n'a laissé rien désirer.
Même le débraillé belge, hélas était réduit
un minimum. Ce n'était plus la cohue
comme en septembre quand on criait dans
la rue ou dans les casernes Nous ne nous
battons pas pour la France La propa
gande étrangère et celle d'une certaine pres
se avait porté disons-le franchement. Au
jourd'hui pas un cri contre la France, an
contraire son redressement moral, matériel
et militaire ont vivement impressionné ses
adversaires de jadis. On peut deviner contre
qui on entend vitupérer. C'est aussi le cas
de l'homme de la rue. Ce sentiment est gé
néral. Quant aux communistes la nation les
vomit.
Les rappelés ont trouvé la table mise et
le lit fait c'est-à-dire une hospitalité écos
saise. Les officiers ont repris leurs hommes
en main et ils les instruisent de façon en
faire des troupes aguerries. Le moral ne lais-
se donc rien désirer l'armée est prête
faire son devoir. L'outil est magnifique et
ceux qui l'ont forgé ont bien mérité de la
patrie.
S'il y a une ombre au tableau elle ne dé
teint nullement sur la Belgique. Cette om
bre est la trouée du Grand-Duché de Luxem
bourg qui certes ne pourra être défendu par
des proclamations. Sa population lui per
met cependant d'organiser, au moins, une
brigade mixte avec une section d'artillerie,
une de génie et de réserves. Son sol accidenté
permettrait de défendre avec relativement
peu de forces ce petit pays en attendant que
les secours viennent. Il ne lui manque pas
de ressources en hommes et en argent. Au
jourd'hui le Grand-Duché béant menace une
partie de la ligne Maginot d'une part, et le
flanc droite du Luxembourg belge d'autre
part.
La période critique que nous traversons
ne peut nous empêcher de saluer avec joie
la fusion du SUD et de LA PATRIE.
Nous souhaitons cordialement la bienve
nue aux lecteurs du SUD dans notre vieil
le et hospitalière demeure. Ensemble nous
poursuivrons plus aisément la tâche que
nos deux hebdomadaires s'étaient imposée
rendre service en renseignant sur toute la
vie de la province.
Il est de fait que les quotidiens belges
ignorent pari trop l'activité multiple des
différentes régions du pays. N'est-ce-pas le
but essentiel d'un hebdomadaire de pro
vince, d'apprendre ses lecteurs connaî
tre la région où ils vivent. Activité indus
trielle et commerciale, activité artistique
et littéraire, histoire et folklore, quel
champ énorme d'investigations. Comme le
philosophe qui partait la découverte en
entreprenant un voyage autour de sa
chambre, nous allons grâce aux supplé
ments de LA PATRIE, dont le premier
numéro paraîtra le 10 septembre, si les
événements internationaux le permettent,
commencer un voyage pittoresque et varié
autour de la Westflandre relever les ini
tiatives et l'activité de nos concitoyens
rappeler les faits essentiels de l'histoire
de nos cités nous associer aux fêtes folk
loriques et aux manifestations religieuses
On souhaite beaucoup de calme nos
voisins hollandais qui n'ont pas comme
nous l'expérience de la guerre, voire de l'oc
cupation par l'ennemi. Il faut des nerfs so
lides l'armée et la population civile. Il
faut pouvoir apprendre tenir. Chez nous
on est tranquille, car on sait que toutes me
sures possibles sont prises pour faire respec
ter notre indépendance et l'intégrité du ter
ritoire.
Un de nos amis, qui a visité le littoral
hollandais, a pu remarquer que les abris et
les ouvrages fortifiés sont nombreux entre
Le Helder et Flessingue. Les indigènes décla
rent que la côte est fortifiée par crainte
d'un débarquement de troupes anglaises dé
cidées s'emparer des champs d'aviation
hollandais Cela rappelle plus d'une
alerte pendant la guerre de 1914 notam
ment celle de 1916 provoquée par un jour
nal germanophile de La Haye propos
d'une soi-disant menace de débarquement
des Anglais en Zélande. C'est alors qu'on
expédia sans cesse des troupes et des batteries
aux îles de Walcheren et de Zuid-Beveland
et qu'on assista la fuite de familles de la
Flandre Zélandaise vers le Nord.
(Siute en 2me page
Vendredi, après-midi.
Au moment où j'écris ces lignes, les événe
ments qui se sont produits ou cours des der
nières heures ne permettent pas d'affirmer
avec assurance si nous sommes au bout de
nos désagréables surprises.
Dantzig vient de proclamer son rattache
ment au Reich, mes lecteurs se rappelleront
que j'ai onnoncé la chose depuis quelque temps
déjà, et l'Allemagne, logique avec la théorie
de l'espace vital qu'elle n'a cessé de proclamer,
accusant la Pologne de rejeter des propositions
qui équivalent un suicide pour elle, a franchi
les frontières polonaises et bombardé, déjà!
des villes ouvertes.
La France vient de décréter la mobilisation
générale et commencera, sans doute, bientôt
les hostilités contre l'Allemagne. L'Angleterre
tiendra intégralement les promesses faites
la Pologne et enverra ses troupes sur le front
français.
Pour nous, les phases de la mobilisation se
succèdent rapidement et cependant tout danger
d'être mêlé au conflit est momentanément
écarté et pour un certain temps.
La guerre était inévitable. Quelle voie
la victoire de la justice, car la justice avait
disparu du monde. Ce n'est que le jour où elle
sera revenue parmi nous, après l'écrasement
de ceux qui ont causé sa disparition, que
pourra régner la paix.
Encore une fois, il est probable, il est pres
que certain que les horreurs du conflit nous
seront épargnées.
Spectator.
nous avait offert une réception somptueuse
part demain en avion pour Bruxelles.
Deux jours plus tard, voguant de Trond-
heim vers Bergen, nous avons entendu par
radio la déclaration émouvante de notre
Roi lançant au monde son appel pour la
paix. Vive le Roi ce cri a-jailli dé
nos poitrines et nous avons communié
avec notre peuple qui dans un sursaut de
patriotisme ardent se serre dans ces heures
d'angoisse autour de Celui qui tient en
mains les destinées du pays.
Une conférence interparlementaire pour
suit comme but principal la défense des
institutions démocratiques et le maintien
de la paix entre les peuples.
Dans une période troublée comme celle
que nous vivons, elle a tout au plus pu
manifester dans une résolution adoptée
l'unanimité sa volonté de voir trancher les
conflits internationaux par des méthodes
de conciliation et d'arbitrage dans le res
pect de la justice et du droit.
Les maitres du monde n'étaient pas
Oslo et si de nombreux anciens ministres
ont défilé la tribune, l'importance de
leurs déclarations ne doit pas être surfaite.
Quelques uns ressemblaient de vieilles
coquettes caressant E illusion, pendant
quelques jours, d'avoir retrouvé leur jeu
nesse.
IV exagérons pas E importance des dis
cours, des rapports, des résolutions. La vé
ritable utilité d'une conférence interparle-
mentaire gît dans la prise de contact entre
délégués appartenant aux milieux les plus
divers. Si beaucoup de choses les séparent,
ils se rendent compte qu'il y a malgré tout
un vieux fond de civilisation qui les rap
proche. De plus, ne sont-ils pas en droit
de rappeler tous les détracteurs de l'in
stitution parlementaire, que la pire des
Chambres vaut encore mieux que la meil
leure des antichambres. Cette boutade de
l'historien anglais Macaulay est de saison
l'heure où nous assistons au drame qui
menace de provoquer la dictature.
Chaque pays met profit les assises qui
se tiennent chez lui pour initier l'étranger
qui y participe la beauté de ses paysages
et la splendeur de ses œuvres d'art. L'ex
cursion au Hardanger nous a transportés
dans une des régions les plus sauvages, les
plus grandioses de la Norvège.
Pendant des heures nous avons parcou
ru le plateau désertique, au-dessus de la
région des sapins et des bouleaux. Un
amoncellement de rocs couverts d'un mai
gre lichen au loin des vîmes abruptes en
tre lesquelles se détache la clarté éblouis
sante d'un glacier de temps en temps, un
lac la couleur efacier qui s'étale au fond
d'une cuvette. Pour peupler cette solitude,
un troupeau de rennes qui s'effarouchent
notre approche.
Le Voringsfoss est une des plus belles
chutes qu'on puisse contempler. L'eau se
précipite d'un bond de 165 mètres dans
l'abîme. Un arc-en-ciel se reflète dans le
voile de la vierge qui se déroule le long
de la roche. Suivant une route vertigineu
se, nous entrons dans l'abîme entre des
murailles pic qui donnent au paysage
l'épouvante dantesque. Puis c'est EEidfjord
sur lequel nous glissons en bateau, et où
nous retrouvons le charme et la poésie des
eaux bleues, et des rochers couverts de sa
pins, avec deçi delà un chalet en bois sur
gissant sur un bout de prairie.
Le soir nous jouissons cEune hospitalité
exquise dans un hôtel de montagne, et des
gens du pays ayant revêtu leur costume
national aux couleurs vives nous initient
aux danses du Hardanger.
Mais pourquoi faut-il que la menace
d'une conflagration européenne vienne in
terrompre les délices d'un séjour où le so
leil, la beauté du paysage et E accueil cor
dial donnent aux heures que nous vivons
un charme intense
Sur le quai de la gare d'Oslo où le
train nous débarque, Mme Ullens de ter
Schooten, la femme du chargé (EAffaires
de Belgique, nous apprend que la tension
internationale augmente et que le ministre^
des Affaires Etrangères de Norvège qui