Bieres LA PSYCHOLOGIE DE MEMLING EN FONCTION DE BRUGES, DE SON ORIGINE, ET DE SA VIE BILLET DE BRUXELLES 'SUITE» LA VERITABLE INDEPENDANCE «PHILATELIE par L. BEYAERT-CARLIER LES PACIFICATEURS A L'ŒUVRE NE CROYONS PAS A L'INEVITABLE TIMBRES-POST MAISON B R U G E Boufeillerie Automatique Bières frQjdjjg HYGIENE - PROPRE] Téléphone 330.38 et 327.06 2. LA PATRIE DU 2-9-39. III N'apparait-il pas, dès lors, comme le pro totype de l'homme de métier que formèrent nos corporations. La formule d'atelier basée sur des règles modératrices et sagement sco laires, lui est comme sacrée du moment que sa raison l'a admise et que sa vie s'est pliée et soumise son exercice. Une connais sance approfondie et une véritable science des procédés et des moindres détails techni ques qui doivent concourir la perfection formelle de l'oeuvre, la sauvent toujours de la médiocrité. Encore que, très souvent, de haut étiage et de noble lignée spirituelle, elle n'atteindra, pourtant pas, comme celle de Van Eyck et de Vander Weyden les sommets où règne le génie. La place qu'il occupe, Memling la doit, comme tant de ses con temporains, une claire conscience de ses limites et une soumission raisonnée au sty le que l'oeuvre impose ou que requiert le milieu où elle trouvera sa place. N'analysons pas plus avant la psycholo gie de l'homme, encore que ce soit seulement travers elle qu'on puisse classer son oeuvre sur le plan qui convient qu'elle occupe. En tout état de cause il doit plus son temps et l'organisation des bases de son métier que son temps ne lui doit. Il va sans dire que l'état d'esprit de Mem ling et son statisme furent renforcés par l'influence foncière du Catholicisme sur une époque où la religion soumettait ses lois et conditionnait toute la vie publique, in time, matérielle et spirituelle. Mais ici se pose naturellement la ques tion de savoir pourquoi l'encontre de l'in fluence apaisante que l'attitude religieuse de Memling exerça sur son oeuvre, nous la voyons chez Vander Wey den et chez Van Eyck, croyants comme lui et vivant sous les lois de la même époque, éclater en somptuosités linéaires, s'élargir en fanfares de couleurs, en compositions plus expressives et en sentiments extériorisés et soutenus par les gestes élargis Il nous suffira de répondre que chez Memling l'esprit se complut dans l'expres sion calme et mesurée de l'iconographie tra ditionnelle plus que dans la recherche de formules nouvelles, propres frapper les yeux avec vigueur et pénétrer de force dans l'âme et le cœur sollicités par elles. Dès lors il nous apparaît comme une de ces âmes et de ces consciences imbues de ca tholicisme, telles que le Moyen-Age en con nut par légions. Elles se reposaient sur l'en seignement de l'Eglise, y trouvaient un re pos du sentiment et de l'esprit extériorisés dans leurs travaux, par une sérénité confian te égale celle qu'ils plaçaient la base de leur existence et de toutes leurs actions. Dès lors nous nous penchons sur cette œuvre dans la même attitude, de ferveur reli gieuse qui la fit édore et prenons souci en l'analysant, d'éviter les jugements stéréoty pés et souvent subjectifs recueillis par l'his toire de l'art. C'est la Flandre, toute imbue de tradi tions et pénétrée jusqu'à la moelle des croyances religieuses qui firent sa noblesse, qui nous valut cette œuvre éclose au sole.il de la splendeur bourguignonne. Memling s'acclimata dans ce pays d'adop tion il l'aima pour le repos matériel et spirituel dispensés. Que si dans des domaines étrangers au sien, d'autres le servirent avec plus d'éclat éxtériorisé l'appel turbulent de sa vie, de sa richesse, et de ses victoires, il s'en trouve peu qui la servirent avec autant de grâce et de noblesse. Son mysticisme, ne s'apparente pas celui d'un Ruusbrouck. Il s'insinue et règne en lui, souriant, fait de la grâce et des certitu des naïves que révèlent les Mystères Seule une vision apaisée lui permit de tra cer amoureusement le galbe de ses têtes de Vierges, la sérénité de ses figures de Christ, la bonhommie de ses saint Joseph, et dans le cerne de leurs paupières ouvrées et ciselées, d'enluminer de reflets d'en haut, l'eau cal me des yeux de Jean le Baptiste et de l'Evan- géliste son patron. Dans l'expression de ses ilos les fonctions de sainteté sont toutes in térieures, cependant que l'aristocratique équi libre et la timide cambrure de leur pose ré vèle la distinction du modèle et celle de l'ar tiste. Il n'est pas jusqu'à ses bourreaux qui ne semblent regretter leurs gestes. Une au réole ni'mbant le front de Salomé, la cour tisane, la ferait, sans peine, admettre dans la théorie du sanctoral cependant que ses portraits trouveraient une place plus ap propriée sous la voûte d'un oratoire que sous les poutre de chêne du salon et de la salle d'arme familiale. L'âme des imagiers des grandes cathédra les médiévales éclaire son âme, et sa main s'est assouplie aux lois sûres et logiques qui gardafient leurs ciseaux et spiritualisaient leur maillet. On l'a qualifié de Giotto ou d'Angelico flamand, encore qu'il se raproche plus de Gozzoli et de Philippo Lippi. Toutefois l'expression des poses chez le grand primitif et chez le moine en prière rendent, encore que naïves et gauches, des accents plus dynamiques que chez le Maître autour duquel déferlaient cependant les larges échos de l'épopée bourguignone, dans une ville surchauffée de raffinement, de politique et de commerce. Quoiqu'il en soit l'ensemble de cette œu vre réveille ce Moyen-Age énorme et dé licat où la beauté, souvent toute intérieure se manifestait parmi le luxe, la richesse et le choc des armes avec une discrétion où ne sonnaillait pas l'adjectif, ne sanglottait pas la douleur et où la joie même n'éclatait pas en tempête. Ce que l'Eglise, le Couvent, le Mécène demandaient aux artistes, conscients peut- être de leurs limites et de leurs possibi1- 's, n'était que la traduction d'une piété sereine au front de la Madone, dans le déroulement des légendes ou des scènes bibliques et évan- géliques et dans la' ferveur précise des por traits de leurs ex-voto. Tout l'art du quinzième siècle flamand est enfermé entre deux pôles Jean Van Eyck et Hans Memling la force créatrice et la grâce émue. Pas plus que lui, Gérard David et d'au tres peintres, qui furent ses élèves, n'eurent le grand coup d'aile. Ils l'ont continué en core que touchés par les premières influences de la Renaissance. Aucun d'eux toutefois ne l'a dépassé. Que si Vander Weyden et Van Eyck s'imposent comme créateurs' et visionnaires, Memling dans sa grâce aimable mais raison- née nous apparaît, dans le sens supérieur du mot, comme le grand et noble artisan du Moyen-Age. Ces quelques réflexions, a côté d'autres points de vues, peuvent utilement aujour d'hui, s'offrir nos méditations. Cepen dant qu'au sortir de la bienfaisante euphorie distillée par le chant des formes, le rythme du graphique, l'orchestration des couleurs, et la sourdine d'une grâce pieusement atten drie, nous nous tiendrons l'abri des dis cussions que l'ignorance soulèvera, sans nul doute, autour de Hans Memling pour évo quer, dans l'attitude d'esprit qui fut sienne et présida l'élaboration de son œuvre, la sérénité de son image lointaine et travers elle le témoignage d'une noble et féconde carrière. L. BEYAERT-CARLIER. Il faut dire aussi qu'il y eut des alertes en 19 1 5 du côté de la frontière belge et ul térieurement du côté de la frontière alle mande. Plus d'une fois des Hollandais ont dit aux réfugiés belges Nous n'aurions pu supporter ce que vous avez souffert, car nous serions morts Authentique. Il pa raît que les Belges ont des nerfs plus solides que leurs voisins du Nord. C'est pour' cela qu'ils ont tenu jusqu'au bout. Le roi des Belges ne s'est pas contenté de simples paroles en faveur d'un arrangement pour le maintien de la paix. D'accord avec la reine Wilhelmine, Léopold III a concré tisé sa politique en offrant sa méditation pour trouver une solution honorable la crise. On sait que la France, l'Angleterre et la Pologne ont accepté la proposition du roi des Belges et de la reine des Pays-Bas. Espé rons que- les autres puissances, l'Italie- et l'Allemagne ne se déroberont pas car il faut négocier et on négocie, ce qui est déjà bon signe. S'il est acquis que l'Allemagne est fa vorable un accès la mer pour la Pologne, on peut espérer que la guerre pourra être écartée pour le moment. Il s'agit cependant de sauver la face et c'est quoi on s'emploie de différents côtés. On apprend aussi que M. Mussolini ne perd pas une minute pour calmer les Arioste furieux des bords de l'Elbe et de l'Oder. Le peuple italien s'oppose la guerre et il craint de payer les pots cassés ou de subir le sort de l'Autriche après 1918, quitte être abandonné par l'Allemagne. Sans doute la voix du Pape 3 été spécialement entendue dans le péninsule. Tout se paie. Si M. Eden n'avait poussé l'Italie dans les bras de l'Allemagne il est probable que l'Europe ne serait en ce mo ment un camp retranché. L'Allemagne n'au rait pu s'emparer de l'Autriche, de la Tché coslovaquie et de Memel, menacer la Polo gne et conclure une alliance avec la Russie soviétique qui a répété le geste de Brest-Li- towsk. L'Angleterre n'eut dû instaurer le service général, ni s'armer jusqu'aux dents ce qui exige des dépenses incalculables. Ces dépenses risquent de faire un tort énorme l'économie nationale. On eut pu éviter aussi la guerre civile espagnole. L'Europe ne se serait trouvé au seuil de la guerre universel le. A-t-on su gré Londres et Paris M. Mussolini d'être intervenu au dernier mo ment pour éviter en septembre la guerre qu'on croyait inévitable Pourtant on a gagné une année que l'Angleterre a mise profit pour se mettre la page pendant que la France réorganisait son aviation mal en point. Quoiqu'il en soit, l'Europe doit une an née de paix au duce. Aujourd'hui il s'entre met de nouveau et nous souhaitons qu'il puisse réussir. Un accord honorable et sa tisfaisant. acceptable des deux côtés, mais qui ne serait pas un second Munich, sera toujours préférable une Europe en feu, dévastée, ruinée et décimée, proie facile du bolchévisme entrant finalement dans la danse pour cueillir le laurier. Ce ne serait pas seulement l'Allemagne qui serait com muniste, mais toute l'Europe agonisante. L'article paru sous ce titre dans le SUD du 27 août nous avait été remis par l'auteur M. Louis Habran avant la nouvelle de la réunion Bruxelles des représentants des Etats d'Oslo comme avant la divulga tion des négociations germano-russes. Ainsi située, il défend logiquement la politique d'indépendance. Comme de juste, les cercles diptom lat,que. de Bruxelles sont d'avis que Dantzig et corridor sont déjà largement dépare r-4- 1, D.....: l'appoint de l'a Russie non encore c°mplète ment assuré, peut livrer aux Allemands ressources naturelles dont elle a un" besoin, cette alliance lui a fait perdre contraire le Japon et le peuple italien ne comprend pas non plus que l'Italie faj; te marcherait avec la Russie commun^ quand elle doit sa raison d'être la défa, du communisme consommée par le duce ses fascios. Quant aux neutres, il n'en est plUs UJ seul qui puisse sympathiser avec l'alliée Moscou. Les Belges ne peuvent oublier qUe Mussolini leur a évité en 1934 une nouvel le occupation en s'opposant aux projets de maîtres de l'Allemagne. N'oublions jamaj ce service rendu notre pays et la civilia tion. Nous vivons une guerre de nerfs. En j. néral la population belge se tient bien tt lè autorités donnent l'exemple du calme et di sang-froid. Grâce la fermeture des café les jours de la rentrée des soldats il n'y pas eu d'incidents comme en septembre. Tout le monde fait de son mieux pou aider l'autorité qui n'est plus prise au dé pourvu. Les rouspéteurs ne sont qu'une in fime minorité de mauvaises têtes. Le publi lit partout les journaux, écoute la radio t discute les nouvelles et les chances du main tien de la paix. Il serait excessif de dire qu l'inquiétude ne règne pas dans les coeurs. Oi rencontre même des gens qui se laissent aile au désespoir et qui croient que la guerre i inévitable ou bien qui disent qu'il faut découdre immédiatement parce que l'Aile magne élèvera la voix chaque fois qu'ell aura obtenu ce qu'elle demanda. MÏMfl C'est une erreur. Il n'y a que les impuis sants et les idiots qui soient des résignés d ce calibre. Le peuple belge, qui a résist magnifiquement en 1914 avec sa petite ar mée désorganisée mais héroïque, la plu grande puissance militaire du monde, devat laquelle tremblent encore aujourd'hui li plus grandes puissances de la terre, ne s compose pas de pleutres, ni de lâches. 0 ne peut que saluer ici la grande figure d roi-chevalier incarnation de la résistan ce nationale. Nous ne somrfies pas des Slovaques. D'ailleurs la fatalité n'existe pas. Il fau la volonté de vivre pour les individus cou me pour les Etats. On dit que tout est entr les mains d'Hitler. Pardon. Tout est entt les mains de Dieu. Nous répétons que c'a un langage insensé que de dire, que la réaJ tance des nerfs étant bout, il faut courij sus aux Allemands et aux Russes, aloi qu'on l'espère de ce côté, et qu'on organis la propagande dans ce but. Nous ne sommes pas Gribouille, voyooj et foin des balivernes En disant cela nous ne songeons pas j bourrer les crânes de nos lecteurs. Nous par Ions seulement le langage du bon sens i du courage que nos compatriotes aima bien. S'il y a des défaitistes avant la1 1 qu'ils se taisent ou qu'on les coffre. pour COLLECTION Toutes les nouveautés de Ft 17, RUE PHILIPSTOCK,'] CARTES-VUES W BRUGES ET ENVIRON AIGLE - BELGICA

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Le Sud (1934-1939) | 1939 | | pagina 2