to TOUR DES VII CROIX LA PATRIE DU 23-9-1939 7 Un temps qui menaçaitmais qui ne put 'esister la ferveur de l'ambiance, et qui Sl Ht beau, très beau, comme seulement il Peut I être en les journées douces d'automne, a'tes pour faire regretter d'avantage le beau temps qui s'en va. Une foule énorme cinq mille person- nes disent les journaux, et ils n'exagèrent P"s- hommes, femmes, enfants, venus pour Prier toutes les classes de la société, con- 1ondues en un même et long murmure de Pnères et de chants, du bourgmestre au plus Pet'f et plus humble citoyen en herbe L n bon trois heures, et s'ébranle le long ruban de prières et de ferveur. Première croix, celle du moulin face au parc, face l'immense panorama unique et dantesque de la forêt de cheminées du Nord de la France, silencieuses et sans vie, en ce Dimanche, mais sans vie hélas, la plu part, depuis que sévit la guerre vides de cette vie qui faisait vivre tant de nos gens face au Nord, d'où les hommes sont partis déjà, pour se battre. Deuxième croix, celle du Christ celle que l'on vient de déplacer la plus vieille... celle la plus proche de France, celle qui rap pelle la cancéreuse qui par ce Christ fut guérie autrefois, celle encore de la grande ar tère, où passaient tous nos gens qui vers le Nord allaient gagner leur vie dans les usines de France. Troisième croix, celle du Blanc pi gnon qui termine le grand paysage usinier et d'effort de travail, celle qu'abrite le jar din de la maison que longtemps habita feu mon père, qui sur le chariot de son patron de ce temps conduisit en 1874 les croix re nouvelées en leur lieu et place. Quatrième croix celle du chemin croi sé adossée l'usine Catteau, sur la grand- route de Menin, qui parle, elle, du règne du Christ la fabrique, dont Pie XI se plaignait que la matière sort ennoblie, et l'homme diminué de ce champ dbataille jour nalier de tant de Jocistes et d'adultes l'âme d'apôtres l'usine où lentement le Bien reprenait sa place, la première et où le mal se voyait relégué la sienne, la der nière Cinquième croix, celle du Bois Fi- chaux celle de la plaine immense, au coin d'une prairie, encadrée de saules mai- gr.s et étiques, celle qui bénit la route lon gue et blanche qui sillonne les champs. Sixième croix, la plus fameuse, la plut poétique, au nom tellement éloquent et Mouscronnois, celle du Bon Di qui chif- felle du Bon Dieu qui siffle, qui pleu re si vous voulez, celle d'où, comme d'un haut lieu sacré le Christ domine tout Mous- cron, pieusement rangée ses pieds, et qu a l'air de lui faire un piédestal gigantesque... celle d'où II veille et voit-tout ce qui se pas se en sa ville celle d'où le Christ faisait l'effet de pleurer en le vent qui passait en tre les branches des sapins qui autrefois l'en touraient d? leur garde immobile et sévère et semblaient vouloir le protéger et l'abriter (Suite page 8)

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Le Sud (1934-1939) | 1939 | | pagina 7