Versailles LÀ JOURNEE MISSIONNAIRE UNIVERSELLE INSTANTANES BRUXELLOIS Administration Rédaction 163, Chaussée de Ghisteiles, St ANDRE-lez-BRUGES Publicité 10, Rue St Georges, Bruges. Abonnement 30,Fr. l'an. C. C. P. 367.22 Le numéro 60 centimes. Téléph. 3 1 5.24 J- T. jAMEDI 21 OCTOBRE 1939 HEBDOMADAIRE 92me ANNEE No 41 Quelques chrétiens superficiels ont mau- aréé en vo>ant réapparaître aux porches des églises l'affiche forte en couleurs qui. chaque année, appelle l'attention des fidè les sur la Journée Missionnaire Universel le Passe pour les temps d'abondance, soupirent-ils, mais présent nos propres misères nous suffisent. Franchement, pour leurs Chinois, leurs Indiens, leurs nègres les missions sont insatiables... Et ces singuliers chrétiens tendent non sans hu meur le bout des doigts vers le bénitier, dans la perspective de s'entendre rappeler du haut de la chaire, le dimanche 22 octo bre. leurs graves dev oirs l'égard des mis sions catholiques. Dieu merci quelles que soient les é- preuves actuelles, la plupart des fidèles ne partagent point les égoïstes sentiments de quelques uns. Tout au contraire, ils considèrent la Journée Missionnaire Uni verselle comme une journée de véritable réconfort. Parce que les temps sont durs, leur sera doux de faire l'aumône pour des frères ou de futurs frères en Jésus- Christ. eux inconnus, habitant des con trées lointaines, mais évangélisés au prix de mille sacrifices par d'admirables mis sionnaires. Et aux prières qu'ils adressent rau ciel afin de conjurer les périls qui les menacent* ils seront heureux de joindre une prière particulièrement fervente pour la diffusion de la vraie Foi parmi les in- fidè les. Il faut que le Christ règne Si par la perversité de quelques hommes et l aveu- glement de millions d'autres, le christianis me se trouve éliminé (effroyable et san glante élimination) d'une partie de l'Eu rope, ne revient-il pas aux peuples demeu res justes d'assurer l'Eglise, en d'autres régions, de magnifiques dédommagements? Le langage réaliste du siècle ne parle que •je débouchés hé bien nous oserions aire que la Journée Missionnaire Univer selle doit fournir dans les missions la ierité Catholique de "sublimes débouchés, «nmée, bafouée, persécutée en maints en droits. la Croix la vraie Croix du Christ doit être triomphalement fixée ailleurs. Les missionnaires ont reçu du Successeur de Pierre la charge de porter jusqu'aux ^trémités de la terre la Croix du salut 1 nous la charge de les aider par nos priè- re* et nos aumônes. v-e noble devoir de soutenir les missions IOq s'avère, au tragique automne tellement impérieuse que si la Jour- Missionnaire l niverselle n'avait été 'ie en Belgique il y a plus de dix ans pr "otre vénéré épiscopat, il faudrait inaugurer cette année même. Chez nous, J"reusement, il n'est plus question d'in- ati°n fjgiggg ont grand cœUr 7ree ce Dimanche de prières et de charité llssionnaires dont ils ont saisi le sens et 05 prépare la Fête de plus en plus do-"nnan»e du Christ-Roi. Chacun fera an' - SO" devoir autant et mieux qu'aux cr ,eeS î°yeuses- et nous nous plaisons av"'6 'Ue ceux"là même qui tout d'abord seu'M mau8r<*c franchiront résolument le tiér' églises et s'affirmeront très gé- n11"|UX a égard du milliard de païens 'este convertir. En 1870-1871, la Belgique a scrupuleu sement observé son statut de neutralité èt son armée jouissait d'une bonne réputation. Aussi, malgré la dramatique bataille de Sedan livrée la frontière de la province du Luxembourg, deux pas de Bouillon, avons-nous échappé au conflit. Ce fut tra vers le territoire de la Belgique neutre que Napoléon III, pour se soustraire 1 humiliation de se montrer vaincu aux français de 1 Est, gagna l'Allemagne de 1 exil et de la prison dorée. En 1914, nous avons non moins tenu parole. Nous avons observé, dans toutes ses conséquences, la neutralité qui nous était imposée depuis 1830 et que nous avions ac ceptée. En 1939 e: core, nous tiendrons parole. Nous observerons dans toutes ses consé quences notre nouvelle neutralité. C'est nous-mêmes qui l'avons choisie et nos trois grands voisins ont accepté nos proposi tions. Ainsi notre parole est-elle plus en gagée qu'en 1914. C'est dans cet esprit que j'expose ici, librement, les questions de politique étran gère. Tenir parole au moment où le respect de la parole donnée se perd, là est la garantie suprême, le rempart du faible exposé en tre les forts. Là est la contribution du faible la limitation du champ de la guer re. Avec l'Autriche, reste mélancolique du majesteux empire des Habsbourgs, et la Tchécoslovaquie, configuration géographi que anormale et mosaïque de peuples, le spacieux Etat polonais et les quatre Etats de Finlande, d'Etonie, de Lettonie et de Lituanie, anciennes fenêtres de l'empire des Tsars sur la Baltique, comptaient parmi les conséquences et signes les plus carac téristiques, en Europe orientale, des défai tes que la guerre de 1914-1918 avait ap portées la Russie, l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. Aujourd'hui, la dispa rition de l'Etat polonais, le glissement des Etats baltes sous l'obédience de Moscou et la menace la Finlande confirment l'ef facement du traité de Versailles et l'écrou lement de l'influence anglo-française l'in térieur du continent européen. De la- carte de Versailles il ne restera bientôt plus que la Roumanie et la Yougoslavie. L'Angleter re et la France sauront-elles refaire ce qui LE DISCOURS DU ROI A LA RADIO AMERICAINE Les bruxellois pondérés qui raisonn nt froidementet ils sont plus nombreux que ne le laisserait supposer certaine presse quotidienne grand tirage ont appris avec grande satisfaction que le Roi Léopold adresserait .sous peu un message au p?uple américain par la voie de la radio. Le pres tige considérable que s'est acquis notre sou verain dans tous les pays neutres, et que ses sujets lui concéderont plus tard, comme ils le firent pour les autres monarques admira bles de notre dynastie, donnera aux paroles royales une portée considérable. Il ne fait pas de doute que ces paroles paraphraseront les déclarations que feront les Etats nordiques cette s maine la con fiance, l'amitié profondes qui unissent le Roi des Belges et le Roi de Suéde, nous per mettent de n'en pas douter. Et la confian ce toute aussi grande qui unissent le Roi des Belges la Reine de Hollande accentuent encore la valeur de la déclaration que fera notre souverain. Les belges qui aiment se dénigrer dis.nt trop souvent petits pays petites gens. Qu'il nous soit permis de conseiller une for mule plus exacte p- tits pays, grands Rois. Un prêtre wallon nous disait que le grand miracle diplomatique de l'époque était que le fils du Roi-Chevalier était par venu s'imposer au respect du successeur de Guillaume II. Cette réflexion mérite d'être méditée. DANS LES BROUILLARDS DES DOWNS Le danger du blocus. faui-il rappeler le blocus continental de Napoléon -est de mécontenter tous les pays neutres, et de les rant au détriment de l'autre. Cela ne va pas forcer quasi malgré eux aider l'un belligé- sans graves inconvénients et sans protesta tions. C'est le thème favori des neutres pour le moment. Nous croyons cependant que des protes tations adroites par la voie diplomatique portent les puissances qui pratiquent le blo cus agir avec circonspection. Dans le cas présent il est dangereux d'innover, et il pa raît que les grands retards apportés par VAngleterre lâcher certains paquebots bel ges proviennent de la légèreté avec laquelle la mission spéciale plus financière que diplomatique a garanti l'Angleterre que les paquebots belges ne renfermaient aucune marchandise pour l'Allemagne. Or les con naissements des premiers paquebots portaient des destinations qui ne pouvaient laisser aucun doute. Il s'agissait de commandes ef fectuées au mois d'Août et en voie de li vraison. Les services anglais ont marqué une mau vaise humeur assez vive 'égard de notre mission économique, et ont traduit cette humeur par une grève perlée D'où nombreux retards. La voie économique ou bancaire ayant été délaissée, et la voie diplo matique reprise, il paraît que nos bateaux ne seront plus inutilement retenus. Atten dons. LE FRET Les industriels belges ont été heweuse- ment surpris de la confiance avec laquelle les principaux exportateurs envisagent la ques tion du frêt. Il leur semble évident que nous avons notre disposition tout le frêt étranger qui peut nous être nécessaire pour importer et pour exporter, et que si le bé néfice d'une marine marchande belge nous échappe, du moins aucun péril n'en résulte. Ne serait-ce pas le moment d'établir des relations franches et cordiales avec la marine marchande hollandaise et de franchir cette première étape d'une collaboration économi que complémentaire avec notre voisine du nord est défait et rentrer en Europe Ou bien l'Allemagne et la Russie, poursuivant leur avantage, étendront-elles encore leur in fluence Tel est l'enjeu de la nouvelle guerre d'Europe qui a éclaté le 1er septem bre 1939. Pour écarter l'échéance, l'Angleterre s'est efforcée d'isoler l'Allemagne et par- I ticulièrement de faire de la Russie, en Orient, le nœud de la coalition qui aurait encerclé l'adversaire comme en 1914-1918 et l'aurait finalement paralysé. Le Fuehrer du Reich, qui n'avait pas oublié le testa ment politique de Bismarck Guillaume 11 M'affrontez jamais la Russie et l'An gleterre coalisées et qui a vécu la leçon de la dernière guerre, a tout tenté, même un renversement de politique, pour échap per l'étau. Représentons-nous, en un dialogue sché matique et libre, les principaux arguments qui, par l'organe des chancelleries anglo- françaises et celui de la chancellerie du Reich, furent soumis la délibération des dirigeants soviétiques au cours de la pathé tique compétition diplomatique. Nous ver rons pourquoi ce furent la Russie et l'Al lemagne qui se rapprochèrent, comment les constantes de la géographie et de l'histoire l'emportèrent sur les idéologies régnantes. L'Angleterre dit en résumé la Russie L'Allemagne vise l'Ukraine et la Crimée. La. Pologne n'est que l'étape préparatoire. Quand cette étape sera franchie, la descen te allemande vers la Mer Noir commen cera. Aujourd'hui la Pologne résiste aux sollicitations allemandes. Considérez que c'est là pour vous une circonstance favora ble. L'agression allemande pourrait pren dre une forme plus virulente et plus dan- geureuse redoutez que la Pologne, si vous ne la soutenez, n'accepte de devenir l'associée de l'Allemagne dans une poli tique d'expansion commune qui réserve rait la Pologne les rivages de la Balti que et l'Allemagne l'Ukraine et la Mer Noire. Vous sentez-vous capable de résis ter aux forces combinées de l'Allemagne et de la Pologne Soutenez donc la Po logne et acceptez mon alliance. La Russie Je tiens évidemment récupérer mes ri vages baltes et conserver l'Ukraine. Mais voulez-vous m'aider ou tout au moins m'autoriser revenir sur la Baltique L'Angleterre Le problème est délicat. Les Etats bal tes ne sont pas les seuls petits Etats euro péens, et de ceux-ci, certains dont la po sition géographique et les sentiments ne peuvent laisser la Grande-Bretagne indif férente observent de très près nos tracta tions. N'entendez-vous pas déjà comme ils récriminent L'Allemagne la Russie Je ne vise ni l'Ukraine ni la Mer Noire. Je repousse le romantisme géographique de l'empire des Hohenzollerns. Mes objec tifs géographiques sont raisonnés et limi tés. Je veux simplement refaire 1 unité ter ritoriale de la Prusse, même de l'Allema gne depuis Sadowa et Sedan, et libérer du joug étranger les populations allemandes que le traité de Versailles a placées sous le régime polonais. Ce mot de Versailles ne vous dit-il rien? La Russie et l'Allemagne ne sont-elles pas deux vaincues de 1914-1918, deux victimes de Versailles Versailles n'a-t-il pas été le fruit de la lutte que l'Allemagne et la Russie se sont livrée L'Angleterre et la France n'ont-elles pas été les bénéficiaire» de cette lutte inintelligente Elles ont cueilli la victoire. Sans doute les Hohen zollerns. en 1917, ont-ils vaincu les Ro-

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