['HEROÏQUE
FINLANDE
BILLET
PARLEMENTAIRE
LA GUERRE
AERIENNE
Administration Rédaction 163, Chaussée de Ghistelles, St ANDRE-lez-BRUGES
Publicité 10, Rue St Georges, Bruges.
Abonnement
Le numéro
30,— Fr. l'an. C. C. P. 367.225
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L Europe ne peut se sauver que si tous les
PJys neutres, ou non-belligérants, main-
nnent leur neutralité. Tout pays qui par-
cipe la guerre fait le jeu de la puissance
oscovite. La non-belligérance est un devoir
e pour la majeure partie des Etats enrô
lé qui n'exclut pas d'apporter la
•n ande, chez elle, tous les appuis et tous les
■cours nécessaires.
LES TRAVAUX DE RESTAURATION DU BEGUINAGE
jaMED'
16 DECEMBRE 1939
HEBDOMADAIRE
92me ANNEE No 49
L'héroïsme de la Finlande, comme celui
de la Belgique en 1914, réveille la conscience
do monde. Déjà, de partout, des paroles, des
discours, des promesses volent au secours de
h Finlande. Espérons que des actes suivront,
et que, dans le pays des lacs, la civilisation
blanche infligera une sévère leçon aux Asia
tes de Moscou.
Après avoir vu s'effondrer des pays qui
s'imaginaient vivre l'abri de fallacieuses ga
ranties, la résistance finlandaise apparaît
comme l'aurore d'un monde nouveau. Par-
ceque ce petit pays a estimé plus sage de ne
compter que sur soi pour parer aux premiers
coups de l'envahisseur, la longue série des
pays écrasés par les impérialismes prend fin.
L'héroïsme d'un petit peuple rend courage
aux grandes nations, et donne raison l'atti
tude de la Belgique, qui a estimé, comme la
Finlande, que la meilleure garantie d'indé
pendance était une complète organisation de
la défense du territoire.
Nous souhaitons ardemment, qu'après les
belles paroles, les grands pays passent aux
actes et fournissent la Finlande les moyens
de résister l'invasion moscovite. Notre ci-
eilisation occidentale est, enfin, aux prises
avec son véritable adversaire le communis
me, qui elle a tout permis depuis plus de
'ingt ans. La condition primordiale de la
paix européenne est l'écrasement du bolche-
tisme.
Le danger bolcheviste est d'autant plus
grand, qu'il combat les pays aussi bien sur
«champs de bataille, qu'à l'intérieur, par la
Propagande révolutionnaire. La guerre, géné
ratrice de tant de misères, est l'alliée norma-
de la révolution moscoutaire. Pour que
Europe résiste Moscou, il faut que le
Plus grand nombre possible de pays restent
01 "fchors de la guerre, épargnent leurs for-
ies'. ^meurent les refuges de la civilisation
occidentale.
ailleurs ne citons que l'exemple, qui,
or nous est essentiel, de la neutralité belge.
de f C1 .re.n? un service incontesté la cause
clvi'isation occidentale. L'Angleterre
«ut16 ^ous souBaitons de tout notre
lo'a 7 '3 ®e^'9ue puisse échapper jus-
iu dernier jour des hostillités aux hor-
•ni e '3 ®uerre- Ce désir, dicté par des
Par lmj,nts amitié et d'humanité trouve,
l'amk eUrs' aPPui dans nos intérêts Et
tient ai7eur Etats-Unis Bruxelles
•on s ,une déclaration, de proclamer
^-ion pour la politique du Roi
b Fu1l^e'(j7e c'e 1914 comprend, admire
Oasine
de de 1939, et c'est avec enthou-
appe: 1Ue tous les belges répondront aux
les diff iCe.ux 9ui nous demandent, malgré
Porter 'C? économiques de l'heure, d'ap-
et 3 3 ^'Hlaude héroïque l'appui maté-
m°ral de notre aide financière.
C. v. R.
Une nouvelle tranche de travaux
vient d'être réalisée au Béguinage.
Il s'agit de la restauration de la fa
çade du n° 22 et de la construction
d'une maison nouvelle le 22bis.
Ces constructions bouchent très
avantageusement la disgracieuse
ouverture qui donnait vue sur les
façades arrière des maisons du Ma
rais et corrigent l'affreuse construc
tion qui autrefois faisait face
l'église, par la continuation de la
série des pignons qui partent de la
partie sud de l'Endos.
De plus le mur propre aux cours
béguinales et dont on peut consta
ter l'existence Bruges sur le plan de Marc Gheerarts a été reconstitué. Ces restaurations
dues l'architecte Luc Viérin, entrepreneur René Vermeersch, constituent un remarqua
ble embellissement pour le joyau de notre cité brugeoise et donnent l'ensemble de
l'Enclos un merveilleux cachet d'unité.
Photo Van Eyck.
Aujourd'hui mardi le baromètre au Par
lement marque variable
En passant dans les couloirs j'entends les
échos de voix qui hurlent, et des poings qui
martellent une table.
Que se passe-t-il la Commission des fi
nances On me dit que le gouvernement a
été mis ce matin en minorité, lors de l'exa
men d s amendements annexes au projet de
loi sur les bénéfices exceptionnels. Les chi
rurgiens de la commission manient le scal
pel coupent et essaient de recoudre pour
sauver le patient, en l'occurence le gouver
nement.
A la réunion de la droite un gros grain.
Celle-ci l'unanimité décide que pour rele
ver le moral de l'armée, il importe de sup
primer l'état de besoin et de donner toutes
les familles de mobilisés la même indemnité.
Gutt n'assiste pas cette réunion. Que
dira notre grand argentier
Nous voici en séance publique.
Puisque la commission des finances n'a
pas terminé ses travaux, la Chambre remet
demain l'examen des projets d'impôts, et
reprend la discussion du budget des voies et
moyns.
Voici la tribune Louis Piérard. Il se
considère volontiers comme le porte-parole
des artistes belges l'étranger. Président du
Pen-club, il aime de recevoir les romanciers
en renom de faire son tour figure d'écri
vain et le poste de ministre des Sciences et
des Arts ne serait pas pour lui déplaire. Il
attaque aujourd'hui son refrain favori, qui
malheureusement l'époque où nous vivons,
est plus actuel que jamais la misère qui
guette nos artistes. Il est soudé la tribune;
d'une voix claire il lance des phrases bien
tournées et si l'âge jette des ombres sur un
masque énergique, il se tend malgré tout
éperdument vers la vie dont il n'a pas épui
sé la coupe des plaisirs.
Lui succède la tribune le rapporteur du
budget. En regardant Henri Hegman qui
d'une voix forte mais un peu criarde déve
loppe les passages principaux de son rap
port. je songe l'aventure étrange de cet
ancien instituteur, qui l'âge des grandes il
lusions et des beaux dévouements, se lance
corps perdu dans la croisade entreprise par la
démocratie chrétienne gravit rapidement
tous les échelons de la vie politique et est
introduit par Henri Jaspar dans les conseils
de la couronne.
Quel éblouissement pour lui que cette pé
riode pendant laquelle il a attaché son nom
nos grandes lois sociales a parcouru nos
villes acclamé partout par les militants et les
foules de la démocratie chrétienne comme le
grand réalisateur et ovationné dans les as
semblées politiques comme l'incarnation
d'une belle idée, et d'un mouvement irrésis
tible.
Hélas les rafales ont soufflé les crises
ont bousculé une prospérité factice et
alors est apparu que trop d'illusion et trop
de générosité avaient mis mal les finances
du pays.
Il a toujours sa bonne figure ronde dans
laquelle se creusent deux yeux doux. L'âge
n'a pas apaisé sa passion sociale mais hé
las, la ferveur d? ses troupes l'a abandonné.
Il parle et les conversations fusent sur
tous les bancs. Les maîtres du jour occupent
les bancs ministériels.
L'ancien ministre du travail n'est pas en
core une ombre, qui se glisse dans l'hémi
cycle. Il est l'écho d'une époque engloutie
dans le passé, qui a emporté avec elle la
grande popularité qui l'entourait, pour ne
lui laisser que le témoignage unanime des
services rendus une cause, qui a résumé sa
vie.
Mercredi on nous apprend que la commis
sion des finances continue toujours ses tra
vaux.
Le jeu de l'escarpolette n'est-ce pas
ainsi qu'on pourrait caractériser le travail de
la commission. Ce matin le gouvernement a
été de nouveau mis en minorité; après quel
ques escarmouches véhémentes, un nouveau
vote a corrigé les conséquences du premier
La balançoire entraîne parfois les membres
gauche et puis les renvoie droite. Tel
les sont les surprises d'une discussion serrée.
Le Parlement en séance publique, conti
nue la discussion des projets fiscaux dans
une atmosphère de calme et d'indifférence.
L'un lit... l'autre écrit., un troisième par
court les travées le président, d'une voix
monotone, lit les articLs du budget et de
temps en temps un député présente quelques
remarques, que seul le ministre des finances
écoute avec attention.
Une observation qui ne manque pas de
saveur, propos du budget des pensions.
Celui-ci s'élève plus de deux milliards et
cause tel point des soucis au gouverne
ment, qu'il a cru nécessaire de nommer un
commissaire spécial. L'âge de la pension
pour les agents de l'Etat est 65 ans or it
LES FORCES AERIENNES BRITAN
NIQUES.
Après la dernière guerre, l'Angleterre
avait considérablement diminué ses effec
tifs aériens. Son aviation militaire était dé
pensée par celle de la plupart des autres
grands pays. Mais quand 1 Allemagne eut
commencé son réarmement et qu'elle eut
entrepris de reconstituer une aviation mili
taire, la Grande Bre agne comprit que la
lutte recommençait. Elle savait qu'elle n'é
tait plus une île et, bon gré, mal gré, elle
dut renoncer son splendide isolement-
Le réarmement aérien de l'Angleterre
commença vers la fin de 1934, mais ce
n'est qu'au cours des deux dernières an
nées qu'il prit un caractère vraiment ex
ceptionnel. En même temps la R. A. F.
'Royal Air Force), jadis essentiellement
défensive, prit un caractère beaucoup plus
offensif. L aviation anglaise ne comprenait
jadis que des avions de chasse qui fu
rent d ailleurs toujours renommés et
quelques avions de bombardement de fai
ble tonnage et dotés d'un rayon d'action
peu important. Par contre, l'Angleterre a
toujours possédé des forces aéronavales
importantes, consistant surtout en gros hy
dravions de croisière. L'Angleterre avait
alors l'aviation de sa poli.ique impériale
bien plus que continentale.
Tout cela changea sous la pression des
événements. Et actuellement l'Angleterre
Ïtossède une masse homogène d'avions, dont
e nombre ne peut être fixé avec certi
tude, cela s'entend- Disons cependant
titre indicaitf que le dernier programme
(du temps de paix) prévoyait pour mars
1940 2.370 avions de première ligne, et
qu'à la fin de '1939 la cadence de produc
tion devait atteindre 700 avions par mois.
11 est logique de penser que, plus de trois
mois après le début des hos ilitôs, ces
chiffres sont déjà atteints et probablement
dépassés de beaucoup. La R. A. F. devrait
posséder actuellement au moins 3000 ap
pareils.
Ce qu'il y a d'ailleurs de caractéristi
que dans la puissance aérienne britanni
que actuelle, c'est l'élément industriel,
l'élément usine
Nous n'avons ici l'inten'ion d'examiner
que les matériels qui composent les for
ces aériennes des belligérants, et non l'en
semble de celles-ci. C'est pourquoi noua
ne parlons ni des problèmes intéres
sant le personnel, ni de la valeur du com
mandement, ni du ravitaillement, ni mê-
Suite page 2
paraît que la moitié des agents pensionnés
n'a pas atteint cet âge. Faut-il croire qu'une
nouvelle épidémie sévit dans le pays l'en
térite administrative, ou le cancer du rond
de cuir.
L'importance de la question ces pension
nés avant l'âge imposent aux finances publi
ques une charge fort lourde. De plus, ils ris
quent souvent l'exercice d'une nouvelle pro
fession, au grand dommage de ceux qui y
trouvent leur seule source de revenus.
Lorsqu'il s'agit des traitements ou des
pensions du personnel de l'Etat, nous voyons
toujours apparaître la tribune De Bruyn,
porte-parole de la gauche socialiste, ancien
employé des Chemins de fer.
Corpulent, figure rougeaude, gestes lents,
un poids lourd qui se hisse sur la masse des
syndiqués socialistes et se partage avec Uyt-
roever, le privilège de la défense de leurs in-
térêts.
i-t