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(142)
EN ATTENDANT LE TRAM
De nombreux brugeois nous demandenî
de faire écho leurs doléances. Ils se
plaignent de ce qu on leur fasse attendre
les trams en plein vent, et qu'on les oblige
piétiner dans la boue. Il s'agit tout parti
culièrement des arrêts prévus l'ancienne
gare. Le public souhai'erait pouvoir pren
dre les trams devant l'aubette, et non pas
au milieu de la place. Il demande égale
ment s'il n'y aurait pas moyen de faire
avancer de quelques dizaines de mètres le
tram de Saint-André de façon pouvoir
attendre celui-ci l'abri dans l'aube'le.
Enfin, et ceci nous paraît encore plus
évident, quoique plus difficile réaliser,
les personnes qui doivent attendre le tram
au coin de la Grand-Place sont vraiment
exposées tous les ven's. N'y aurait-il pas
moyen de mettre devant le bâtiment de la
poste un petit refuge qui permette de s'a
briter
FINLANDIA
La séance cinématographique organisée
par Eigen Schoon était de premier or
dre. Malheureusement en dehors des écoles,
le public était moins nombreux que nous
pouvions l'espérer et il était agréable de
constater que l'appel lancé dans La Pa
trie avait amené une partie assez impor
tante des spectateurs.
Les films Memling et Van Eyck
étaient présentés par le Secrétaire Général
au Tourisme, M. Goris. Disons bien fran
chement que ces films ont largement ré
pondu l'attente du public, et qu'ils ren
dent admirablement toute la beauté de
l'œuvre de nos primitifs. Il est étonnant de
pouvoir agrandir ce point les moindres
détails de ces tableaux, et de leur donner
ainsi un relief et une vie qui, avouons-le,
ne nous sont jamais apparus d'une manière
aussi saisissante en contemplant ces oeu
vres. Ceux, parmi nos lecteurs, qui ont as
sis cette représentation, liront avec
d'autant plus d'agrément l'article que don
ne, dans ce numéro, M. Louis Beyaert-Car-
lier.
Ensuite M. Vérhelst tenta de retenir lon
guement l'a tention des spectateurs en leur
parlant de la Finlande, de sa littérature,
et ce pays si sympathique fut chaleureuse
ment applaudi la fin de cette causerie.
Après avoir écou és, debout, l'hymne fin
landais, tous admirèrent l'effort accompli
par ce jeune et héroïque pays, qui réalisa
en vingt ans des prodiges dans le domaine
industriel.
La Finlande mérite de vivre, et, en quit-
Cho'x complet de CUISINIERES
de TOUTES MARQUES
Ch
Çin>SLm '"ées et Foyers
sURDIAC - MARTIN - GODIN
tant le ieux-Bruges, les spectateurs res
sentaient pour le noble pays, qui subit l'as
saut brutal d un voisin peu intéressant, la
plus ive sympathie et l'espoir que les
grandes nations apporteront, avant qu'il
11e soit trop tard, tout 1 appui indispensa
ble pour sauver ce petit peuple courageux.
PUBLICATIONS DE MARIAGES
Thierry Chevalier van Outryve d'Ydewalle,
propriétaire et Princesse Hélène Obolensky, s.
P- Léon Vande Voorde, ouvrier et Simonne
Vercruysse, ouvrière. Maurice Gaeremynck,
soldat et Marguerite De Meyere, ouvrière.
MARIAGES
Du 16 décembre. Théophile Berton, ma
çon, rue Vieille de Gand et Rachel Pardo, s. p.,
id. Lucien Ruysschaert, forgeron, rue Vieille
de Gand et Julia Gilliaert, s. p., rue du Rem
part. Albert Verlinde, peintre, Blankenber-
ghe et Paula Depiere, s. p., rue Courte de
l'Affût. Albert Inslegers, ouvrier, rue des
Oies et Sibylle De Block, s. p., id.
Du 19 décembre. Médard Van Houtte,
coiffeur, rue des Corroyeurs Noirs et Yolanda
De Bouvere, repasseuse, rue des Foulons.
Séraphin Vandervennet, boulanger, rue d'Heyst
et Marie Matthys, s. p. id.
NAISSANCES
Du 16 décembre. -Eddy Aerts, rue Est1
du Marais. Christiane Creyf, rue de la
Rame.
Du 18 décembre. Alphonse De Mey rue
des Distillateurs. Suzanne Maene, rue Est
du Marais. Gérard Cornilly, id. Josiane
Balbaert, id. Jérôme Vanneste, id. Li
séré De Pauw, id. Ingrid Bostyn, id.
Marie Bruyneel, id. Nicole Monbaliu, rue
aux Laines. Marina De Bruyckere, Quai
St-Anne. Roger Pierloot, id.
Du 19 décembre. Jeannette Janssens, rue
du Chauffeur. Ariette Bouckaert, rue de la
Soufrière. Anita De Ceuninck, rue de l'In
cendie. Rosa Callier, rue Est du Marais.
DECES
Du 16 décembre. Henri De Deckere, ou
vrier, 65 ans, ép. de Marie Demets, rue du
Pigeonnier. Jérôme Vandommele, ouvrier
36 ans, ép. Madeleine S'roobant, rue Notre
Dame. Nathalie Andries, 87 ans, v. Charles
Christiaens, rue Courte des Foulons. Léon
Maertens, 20 ans, s. p., cél., rue Notre Dame.
Du 19 décembre. Antonio Laukens, mén.,
34 ans, ép. Maurice Nolf, rue Est du Marais.
Maria Deklerck, 22 ans, cél., rue Notre
Dame.
LE VERITABLE FOYER CLASSIQUE
LE PLUS BEAU DES APPAREILS
BILLET PARLEMENTAIRE (suite)
amorti par des verres, une physionomie de
jeune universitaire. Son intervention est
adroite il évite les gestes saccadés, les paro
les nerveuses et passionnées. Il énonce clai
rement les différents passages d'un réquisi
toire, qui vise le magistrat instructeur, le
réviseur de la commission bancaire, le gou
vernement attaque, c'est trop dire, mais plu
tôt la griffe cachée qui caresse la peau et
puis déchire.
Gutt lui répond. Il a combattu toute la
journée devant la commission des finances
du Sénat, qui plusieurs reprises a mis le
gouvernement en minorité et repoussé les
dispositions trop draconniennes du projet
de loi sur les bénéfices exceptionnels. Est-ce
la fatigue Il a le ton plus acerbe et il veut
en découdre avec les pamphlétaires de /'Echo
de la Bourse, qui mettent en péril les profits
boursiers. On ne reprochera jamais au mi
nistre des finances de manquer de clarté et de
ne pas connaître son dossier.
MERCREDI
A la séance de mercredi, les extrémistes
en matière de politique étrangère paraissent
la tribune. Voici Hubin, ancien ouvrier
carrier, masque énergique, figure souriante,
casque d'argent, qui a l'âge de soixante-
quinze ans a cru bon de s'engager comme
volontaire dans les rangs de l'armée fran
çaise. Il tente la gageure de critiquer le télé
gramme envoyé en Novembre dernier aux
belligérants par le Roi des Belges et la Reine
des Pays-Bas. Je glane dans son discours que
Paul-Henri Spaak a accepté les fonctions de
ministre des Affaires Etrangères, malgré la
défense lui faite par son parti.
Lui succède Hermans, nationaliste fla
mand. Figure pâle, qui reflète les passions
violentes, gestes saccadés, voix mouvemen
tée qui connait toute la gamme des accents
oratoires, apparition de tribun qui excelle
soulever les masses populaires. Son discours
Un réquisitoire contre tous les impérialis-
mes. A l'entendre, France, Grande-Bretagne,
Allemagne, tous les grands pays doivent être
mis dans le même sac.
A son tour Brunfaut, transfuge socialiste
inscrit dep'uis quelques jours dans les rangs
du parti communiste paraît la tribune.
Dans le civil un architecte, qui trouve plus
facile d'élever des édifices idéologiques, que
de tracer les plans de constructions solides.
S'il avait une tonsure, un frac brun et des
sandales, il pourrait facilement se glisser dans
un cortège de capucins.
La république des sovjets, modèle de ver-
5. LA PATRIE DU 23-12
tu et d'honneur, protectrice des Etats fai
bles, voilà les insanités qu'il lit d'une voix
trahissant le dédain et l'envie.
Les socialistes avaient compris que pour
répondre au mensonge communiste, un des
leurs devait paraître la tribune. Comment
oublier en effet les rapports étroits ayant
existé dans le passé entre les deux interna
tionales Huusmans se dresse la tribune.
Il y a quelque chose de pathétique dans son
apparition. Longue silhouette maigre, dra
pée de noir, un visage anguleux au teint
bilieux dans lequel s'enfoncent des yeux ful
gurants. Il manie facilement le paradoxe, et
ses attaques sont toujours dangereuses pour
ses adversaires, parce qu'il se sert de l'ironie
avec adresse, et déroute son interlocuteur par
l'imprévu et l'inédit de ses conceptions. Au
jourd'hui c'est le redresseur des torts, le maî
tre vengeur qui venge la Finlande et cloue
au pilori le crime Soviétique.
JEUDI
Nous avons vécu jeudi une tragédie par
lementaire. A la fin de la séance de mercre
di, alors que la plupart des députés avaient
quitté la Chambre, le député libéral Van
Glabbehe termina sa courte intervention vi
sant l'affaire du Crédit Anversois, en an
nonçant en termes mystérieux qu'un mem
bre du gouvernement, au courant de la dé
cision prise le premier par le conseil de ca
binet, s'était hâté le lendemain de retirer les
fonds qu'il avait déposés dans les tiroirs de la
succursale de Berchem.
Aujourd'hui la presse avait reproduit les
précisions du représentant d'Ostende il
s'agissait d'une somme de 17.000 francs et
l'homme visé était Henri Marck. Plus d'une
fois j'ai affirmé dans mon billet que je con
sidérais le Ministre des Transports comme
inamovible. N'avait-il pas reçu l'investiture
de la fraction la plus importante de la droi
te la démocratie chrétienne N'avait-il pas
fait preuve d'initiative, de ténacité, de tra
vail Il avait malheureusement heurté de
nombreux intérêts et bousculé des ambi
tions. Or les haines politiques sont terribles:
elles ne pardonnent pas et au Parlement, des
requins guettent toujours leur proie
Les jeunes Turcs avaient organisé un
complot et Van Glabbeke avait reçu mis
sion de torpiller sans avertissement un Mi
nistre qui avait renversé les Satrapes de l'Of
fice du Tourisme.
Nous avons vécu jeudi des minutes Je
tristesse et de profonde émotion, un Ministre
qui devant la Chambre, faisait figure d'ac
cusé, raconte que toute l'histoire calomnieu
se inventée par un collègue libéral se résume
dans les péripéties d'un compte de 1.7 5G
francs, dont il a défalqué 1.000 francs pour
payer un employé.
Le Premier Ministre, au nom de ses col
lègues rend hommage Henri Marck, dont
il a pu apprécier la force de travail et le dés
intéressement et il prend acte de l'offre de
démission du Ministre des Transports.
A ce moment Van Glabbeke monte la
Tribune. La colère et le dégoût s'emparent
de l'assemblée. Pas un mot d'excuse pas
une remarque d'estime pour le ministre vi
sé alors qu'il doit reconnaître qu'il s'esi
trompé, que son informateur avait ajouté
au chiffre réel un zéro. Petit homme, figure
au menton proéminente, attitude de morgue,
l'affût de toutes les occasions pour inter
venir démagogue l'occasion, travailleur,
certes, et orateur expérimenté, il a perdu au
jourd'hui l'estime de tous ceux pour qui la
carrière politique ne signifie pas l'abandoft
de courtoisie et de fraternité.
Huysmans, très habile, dissocie son grou
pe des calomnies colportées. Quelles seront
les suites de cet incident, qui a secoué pro
fondément le Parlement La droite, unani
me, a rendu hommage Henri Marck, et re
grette qu'il ait cru devoir offrir sa démis
sion. La démocratie-chrétienne se solidarisa
avec son Ministre et a signifié nettement sa
décision de ne pas se laisser faire. Les jeunes
Turcs se réjouissent de leur torpillage. Les
socialistes gardent une fière indifférence. Une
chose et certaine les conséquences de cet
incident risquent d'être dangereuses pour
l'existence du cabinet. La nuit, il est vrai,
porte conseil et tout finira peut-être par s'ar
ranger
L'abondance de la copie nous oblige
reporter la semaine prochaine l'ar
ticle de politique étrangère de Louis
H a b r a n ayant pour objet LA
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