PIE XII AU QUIRINAL BILLET PARLEMENTAIRE Administration Rédaction 163, Chaussée de Ghistelles, St ANDRE-lez-BRUGES Abonnement 30,Fr. l'an. C. C. P. 367.225 Publicité 10, Rue St Georges, Bruges. Le numéro 60 centimes. Téléph. 3 15.2 yjrtEDl 6 JANVIER 1940 HEBDOMADAIRE 93me ANNEE Ho T Léopold II MERCREDI 3 JANVIER Séance de liquidation du projet de loi sur les bénéfices exceptionnels et séance de liqui dation du ministère. Lorsque les députés ont pris place dans hémicycle les sièges étaient faits. Après une lutte tenace et opiniâtre qui avait duré des semaines, le ministre des Finances avait fini par vaincre toutes les résistances et par assu- rfr le vote de dispositions, qui avaient remué Profondément le monde de la bourse. Entendons-nous bien. Ce projet, comme 'ous les autres impôts, n'a été voté que par te^ qu il n'y avait pas moyen raisonnablement d agir autrement. Lorsque le premier ministre Gutt déclarait devant le Parlement que la mobilisation en traîne chaque jour pour le pays des dépenses considérables, il n'y a pas un député qui rnettra en doute la nécessité aux heures où nous vivons de mettre tout en œuvre pour assurer la défense de nos frontières et enlever a l ennemi la tentation de violer notre neu tralité. i-a conséquence Mais tout homme de non sens devra l'admettre de nouvelles res sources fiscales sont indispensables pour ali- ntenter le trésor. Pourquoi frapper les bénéfices exception nels, vous entendez bien, les bénéfices ex ceptionnels, et non pas les profits normaux. Parce qu'il est juste, qu'alors que l'Etat im pose la communauté plus d'un milliard d'impôts indirects, il demande une contribu tion spéciale ceux qui la guerre offre l'aubaine inespérée de bénéfices qui l'empor tent sur la normale. Notons d'ailleurs que ces impôts sont liés la mobilisation et seront supprimés lorsque celle-ci aura pris fin. Quelques orateurs ont défilé la tribune, mais leurs courtes interventions n'ont guère attiré l'attention. Que voulez-vous? Lorsque les sièges sont faits, la lutte a perdu tout in térêt. Michaux s'est incliné en marquise du se cond empire devant Gutt, qu'il a appelé son grand séducteur. Truffaux, en gavroche de Liège, et Mer- lot, en digne émule du député de Carpen- tras, ont fustigé au son de la flûte et aux sonorités de la trombone la rapacité des vau tours capitalistes. Gutt lance une dernière fois l'hameçon, (Voire suite, page Z) Le quotidien catholique français La Croix commence un émouvant article consacré la visite de S. S. Pie XII au quirinal, par ces mots On crois rêver Et cependant c'est une réalité, une splendide réalité. Le Vatican et le quirinal, que le Tibre sépare, sont unis par les liens de la paix et les souvenirs des ancêtres La visite du Roi au Vati can la visite du Pape au quirinal qui aurait pu s'imaginer ce splendide couronnement dix ans après la signa ture des accords de Latran I Admirons la grandeur d'âme de la Papauté qui oublie les errements du passé, et qui fonde l'heureuse récon ciliation de l'Eglise et de l'Etat sur le pardon. La Papauté signe ce traité de paix dans la Justice et l'équité, en s'in- spirant du désir de collaboration, et non pas dans le but, que l'une ou l'autre partie contractante soit main tenue en état d'infériorité. La paix véritable se traite d'égal égal, et non de vainqueur vaincu. Cette réconciliation qui existait dans les cœurs et qui avait fait l'ob jet d'accords écrits, prend par cette double visite solennelle une significa tion dont la portée se fera sentir, lors de l'établissement de l'ordre européen futur. Il est heureux, et surtout pour les petits pays d'Europe, que les forces morales paraissent l'emporter sur la force, la force brutale, la force domi natrice. Les forces morales ont été écartées des traités de 1919. Elles ont été é- cartées de Genève. Les deux grandes figures qui incarnaient en 1919 ces forces morales, le Pape et le Roi Al bert, ont été soigneusement mises de coté. La leçon aurait-eile été utile On croit rêver Il suffit de lire attenti vement le discours de Noël du Pape, et les commentaires des différentes presses étrangères pour constater que nous sommes encore bien loin de compte. Aussi croyons-nous qu'il se rait fort intéressant de commenter ce discours de Noël. Depuis l'entrée des Soviets en Finlande, la paix économi que qui s'esquissait, est passée au se cond plan. L'Angleterre devra prendre position contre la Russie, en perdant le bénéfi ce moral qu'elle aurait du enrégistrer en stigmatisant l'attaque russe contre la Pologne. Le conflit s'est généralisé. Le bassin du Danube en sera probable ment le théotre tragique en 1940. Et l'Europe aura alors choisir sa paix. Sera-ce la paix juste et équita ble, que demande le Pape, et dans la quelle aucun pays n'impose sa domi nation, ni politique, ni idéologique, ni économique Nous verrons dans quel les conditions cette paix chrétienne peut se réaliser. C. v. R. répéta, que le Roi avait voulu la création de Zeebrugge pour des raisons d'ordre mi litaire. Une première fois, en 1940, les événe ments lui donnèrent raison on vit débar quer au môle la IV Division Anglaise et une division belge. Des transports accostè rent dans les bassins de Bruges. Le danger de l'invasion, qui, depuis des mois, menace le pays, souligne une nou velle fois l'importance du port de Zee brugge, que nous qualifions toujours l'unique port belge en eaux profondes, qui soit libre sur une mer libre. Le gouverne ment a compris, avec un certain retard, l'utilité stratégique de ce port. En avril- mai dernier des dragages intensifs furent éxécutés les passes ont été élargies et ap profondies, et sont, depuis lors, parfaite ment entretenues. Un député anversois déclara la Cbara- Le trentième anniversaire de la mort de notre grand Roi, Léopold II, est passé presqu'inaperçu, le 17 décembre dernier. Mais nous ne manquerions pas de commé morer le grand événement d'un quelconque trentième anniversaire de la fondation d'une chocheté Trois grandes créations caractérisent le règne de Léopold II. D'abord, évidemment, la création impériale le Congo, imposé aux belges malgré le Parlement et l'opinion publique. Ensuite cette splendide création royale qu'est la ceinture de Bruxelles le quartier de l'Avenue de Tervueren, de Wo- luwe, de Boistfort, donnant Bruxelles, même jusqu'à Meysse, une splendide cou ronne de boulevards permettant l'extens:on de la ville. Et, enfin, Zeebrugge. Le Baron Cappel- le, confident du Roi Léopold II, déclara un jour une personnalité anversoise, qui le

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