U B L I C I T Y COURTRAI A COURTRAI UNE CONFERENCE SUR CLEMENCEAU PAR RENE BENJAMIN PE L'ACADEMIE FRANÇAISE Un auditoire sélect et des plus nombreux emplissait mardi soir la grande salle des Jêtes de l'Hôtel de Ville de Courtrai pour as- jister la conférence de René Benjamin, le célèbre Académicien, sur le sujet A dix uns de sa mort Un grand coeur Cle menceau La conférence était organisée par l'œuvre de St Vincent de Paul de Courtrai «ecours d'hiver. Aux premières rangées l'on remarquait Mr le baron de Béthune, Président de l'œu vre et Madame, le commandant de Ryck- man de Betz, de la garnison de Courtrai, de nombreux officiers, des magistrats, les tdiles communales, Mr Léon Bekaert, Pré sident des Patrons Chrétiens et de nom- tireuses notabilités. C'est le T. R. Chanoine-Doyen Camer- ■linck qui présenta le distingué orateur en ter mes choisis. Il cita entre autre le fait que Mr René Benjamin fut un vaillant soldat lors de la dernière guerre et que c'est, cloué sur un lit d'hôpital après Verdun, qu'il écrivit son magnifique livre Gaspard que certains considèrent comme son chef-d'œuvre Ce qui n'est pas dédaigner, continua le T. R. Doyen, c'est que Mr Benjamin a une bonne côte auprès de la censure catholique. En débutant le conférencier dit son grand réconfort de se trouver ce soir parmi ses amir belges. Il parla longuement de Clémenceau qu'il avait connu de près. Il démontra que 1< dehors sévère et rude du grand homme d'Etat, n'était qu'une écorce derrière laquell se cachait un grand cœur sensible, plus qu'o- ne le supposerait, aux émotions. L'orateu traça le début de la carrière de Clémenceai au Parlement, ses harangues historiques, se démêlés avec Deroulède avec lequel il se bat tit même en duel après avoir été traité pat lui de vendu l'Angleterre. Clémen ceau fut le grand instigateur de l'Entente Cordiale qui devait se transformer en Al liance, Alliance si précieuse, aujourd'hui que la France est nouveau aux prises avec son ennemi séculaire. Du traité de Francfort 1918, le Ti gre suit une ligne droite contre l'Allema gne. Avec lui l'on ne compose pas, il sait que derrière le Rhin le Germain convoite éternellement la France. C'est une des plus grandes joies de sa vie que le jour où Ver sailles l'Alsace et la Lorraine reviennent la mère patrie. Après que les plénipotentiaires allemands eurent apposé leur signature au bas du traité de paix, Clémenceau les regarde en 'ace et leur dit Il est bien entendu Mes sieurs que ces articles seront loyalement ob servés. Les représentants de l'Allemagne vaincue répondirent d'un signe de tête affir natif... Hélas l'on sait le triste sort de ce traité, mais il n'a pas dépendu de Clémen ceau qu'il ne fut loyalement observé. L on se rappelle les âpres polémiques du 4 Tigre avec Wilson et Lloyd Georges qui croyaient toujours que l'Allemagne allait en fin s amender. Un caricaturiste du temps re présentait ainsi le rêve de Clémenceau Il était dans son lit rêvant et au-dessus de lui 1 on voyait Clémenceau assis la table de Versailles L'Angleterre présent a com pris que Clémenceau avait raison. René Benjamin nous montre ensuite un -lémenceau intime, entouré de ses amis et de *s familiers. Il nous cite l'anecdote suivante: grand ami de Clémenceau le peintre Mo net était mort, celui de qui il disait lui ?st taureux il n'aime que les fleurs et la na- lDre Clémenceau avait assisté ses der- "ers moments. Les pompes funèbres vien- nent couvrir le cercueil du drap noir tradi tionnel. Clémenceau en colère l'enlève, et Un geste immense, déchire un store sur le- Vel étaient dessinées des fleurs multicolores enveloppe religieusement le cercueil Mr Benjamin nous cite alors d'autres anec- °tes de la carrière de polémiste du grand ®me. son intervention courageuse aux J" Zola dans la fameuse affaire Drey- Clémenceau est toujours représenté com- athée mais depuis Pascal il n'y a pas In ,^0mme P'us occupé de la religion que bl' iT Beniamin nous certifie que sa bi- 'othèque contenait plus de 400 livres trai- i»1 jk 'a reHg'on. Il fit même un voyage .j* ludes pour étudier sur place la religion les Hindous. Au front chaque fois qu'il *°yait un religieux, il l'embrassait. 11 est connu que le Tigre eut des dé mêles avec Foch, mais il continuait l'ad mirer Le jour où l'Allemand faisait reculer armée britannique et que Paris était mena ce, le jour que tout semblait perdu et que les Alliés se réunirent Doullens pour ten ter le suprême effort et pour former le com mandement unique qui allait forcer quel ques semaines plus tard la victoire finale, je n ai jamais vu, déclara Clémenceau, un hom me plus beau que Foch le soir de Doul lens Et pour terminer l'orateur cite cette ren contre du Tigre avec un bataillon de soldats de 20 22 ans qui allaient partir pour une bataille terrible d'où ils ne revien draient pas Clémenceau défile devant ces gars qu il aime tant. Le sergent, au moment de son passage, se baisse et cueille des coque licots. Veuillez accepter, dit-il, ces fleurs en souvenir de nous Monsieur le Président Clémenceau ému jusqu'au plus profond de l'être, cherche machinalement sa montre et dit Prenez ceci en souvenir de moi mon brave, j'emporterai ce bouquet dans la mort Ces fleurs désséchées figuraient dans le testament de Clémenceau et il les emporta dans sa tombe comme il l'avait promis au >ergent, qui lui aussi s'en allait la mort ^uand vous dressez votre BUDGET DE PUBLICITE t'oubliez pas de vous adresser 26-28 rue Longue des Pierres COURTRAI JN BEAU GESTE La Journée des Dames de la Miséricor- le a été marquée d'un geste fort généreux et hautement apprécié du Comité et le .'oile de l'anonymat dont il s'est enveloppé n'a fait qu'en rehausser le prix et les mérites. Une somme de 1000 francs a été mise d'une manière aussi discrète que possible, la disposition du Comité. Cette somme fut versée par une famille parvenue une honnête aisance mais dont les parents furent secourus autrefois par l'œuvre. Les généreux donateurs ont tenu prou ver ainsi leur gratitude envers leurs ancien nes bienfaitrices. Cet geste magnifique té moigne chez ceux qui en sont l'auteur d'une rare noblesse de sentiments qui les honore. A PROPOS D'UNE CONFERENCE... SUITE Que faut-il croire du St Suaire de Tu rin Le culte qui lui est rendu postule- t-il nécessairement l'authenticité de la relique (tâches de sang divin et impressions du Corps sacré que l'on prétend y recon naître Telle était la question précise que nous nous posions au numéro précédent Et nous y avions répondu par la négative. Tout d'abord le culte peut-être rendu l'image vénérable que l'on retrouve sur la toile, sans qu'une question d'authenticité y soit mêlée... Toutes les images sacrées sans distinction peuvent être honorées d'un culte relatif sous le contrôle évidemment de l'autorité compétente. Mais il y a plus même si le linceul de Turin était présenté comme une vraie re lique conservant les empreintes du corps sacré du Christ et les tâches de sang, même alors le chrétien orthodoxe ne serait pas obligé de par sa foi d admettre 1 authenticité de ces documents sacrés Car l'Eglise n'engage pas son magistère nfaillible dans la question des reliques. Elle îpprouve le culte des reliques elle l'encou rage, elle définit que ce culte est fondé et lé gitimé en principe. Mais jamais elle n'a dé fini comme point de foi l'authenticité d'une relique particulière, n'importe laquelle. Mais alors, objectera-t-on, Elle permet des erreurs, la vénération d'objets qui ne sont point authentiquement sacrés un faux culte Absolument pas La conclusion est dé fectueuse Tout d'abord Elle écarte les erreurs au tant que possible Elle se préoccupe beau coup des reliques et du culte leur rendre. Elle édicté des prescriptions sévères ce su jet, ne permet pas, aux Canons 1282 et sui vants de son Code de droit, que des reliques insignes soient conservées dans des mai sons ou des oratoires privés, que des reliques qui n'aient pas été reconnues authentique ment, soient honorées publiquement dans les églises, et au cas où les documents prouvant l'authenticité se sont égarés par suite de guerres, de révolutions, etc l'Eglise ne permettra le culte public qu'.-près un juge ment approbatif de l'Evêquc du lieu. Et alors, si malgré toutes les précautions prises et les investigations les plus sévères, une soi-disant relique devait en réalité ne pas être authentique et n'avoir de la chose que le nom n'y aurait-il pas alors un faux culte Encore une fois, non Car et nous sommes ici au nœud de la question le culte des reliques comme celui des images est relatif les témoignages d'honneur et de vé nération ne sont pas limités l'objet maté riel qui nous est présenté mais par delà cet objet, ils sont destinés la personne dont le souvenir nous est rappelé par la relique. L'honneur que l'on entend témoigner vise bien la personne dont on veut reconnaître l'excellence Et ainsi compris (et c'est la seule bonne conception) ce culte ne sera ja mais faux, bien qu'il puisse arriver que des intermédiaires aient été mal choisis Ce sera bien une personne authentiquement sainte qui sera et restera honorée même si par extraordinaire la relique devait ne point être d'Elle Mais il /a de soi, et tout le monde com prendra, qu'il est hautement souhaitable de voir entourer le choix des intermédiaires proposés au culte de toutes les garanties dé sirables Et l'Eglise, mère très perspicace et vigilante, ne s'est point désintéressée du problème En résumé, pour ce qui concerne le Lin ceul Sacré de Turin, il peut être proposé la vénération des fidèles, soit parce qu'il ren ferme l'image du Sauveur d'origine naturelle ou miraculeuse, soit parce qu'il contient des reliques Dans aucun de ces cas la vénéra tion qu'on Lui témoigne ne permet de con clure l'authenticité de la relique comme s'il s'agissait d'un point de foi Mais il reste acquis que dans n'importe lequel de ces cas. le Saint Linceul reste un objet éminem ment digne de vénération Et ce sera en toute liberté religieuse que l'on pourra apprécier, ce Dimanche 28 Jan vier la Conférence si intéressante du Père Faure, si l'on peut vraiment retrouver sur le St Suaire l'image, l'effigie authentique du Christ. UNE INTERVIEW SUR LA CONFERENCE DU SAINT-SUAIRE Nous avons eu la bonne fortune de join dre son Couvent de Belgique, le Révérend Dom Emmanuel Faure qui donnera le di manche 28 janvier 17 h. l'Hôtel de Ville de Courtrai, la Conférence sur le Saint- Suaire, déjà annoncée ici. Il s'est prêté de bonne grâce notre interview pour nos lec teurs. Je suis heureux me dit-il de revenir Courtrai où j'ai eu le plaisir de donner il y a quelques années, une Conférence scientifique aux médecins de la Société St Luc, qui! m'ont cordialement accueilli. Je suis sûr de trouver la même sympathie au Photo- Club qui organise la séance de dimanche. Traiterez-vous votre sujet de la mê me façon Pas tout fait, je serai plus éclectique. Une démonstration purement scientifique pourrait ne pas convenir un auditoire fa miliarisé surtout avec les questions d'art. C'est pourquoi je ferai de ma conférence une large place la photographie et l'art inté ressant tout le monde. Cependant les sciences ont beaucoup dire sur les empreintes du Saint Suaire. Oui, certes. Aussi viendront-elles mon secours (et t'est indispensable) pour prouver l'authenticité du Saint-Suaire J'apporterai même de nouvelles preuves scientifiques, avec des clichés inédits, faits sur un cadavre crucifié. On ne saurait les passer sous silence. De nouvelles expériences paraîtront concluantes et me permettront d'affirmer que c'est un corps humain qui a déterminé les images du Saint-Suaire. Je dirai où plutôt, ma démonstra tion finale dira qu'il a existé il y a plus de 1900 ans, sur un corps qui a réalisé sur lui tout ce que portent les empreintes du Suaire. Et que cet homme ne peut être que le Christ. Un autre corps n'aurait pas pu déter miner ces empreintes Non, ce n'est pas possible. Vous ver rez. Car on voit. Il faut VOIR pour croire au Suaire. Dites bien cela autour de vous surtout. Vous viendrez voir amis lecteurs et vous serez convaincus, comme moi, que le Saint Suaire de Turin vous fait voir l'Image du Christ Crucifié. MARCHES Blé dito blanc par 100 kilos 146 156: blé dito rouge 142 150 seigle 135 145 avoine 110 116 févéroles 140" 160 orge 165 175 farine de froment 195 son indigène 168 rebulets 123 foin 67 72 paille 52 55 pommes de terres jaunes 45 47 pommes de terre rouges 52 55 beurre 23 24,50 le kilo: œufs par pièce 0,50 0,60 betteraves four ragères 8 10 fr. les 100 kilos maïs plata 135 maïs cinquantino 152 graine de lin exotique 230 graine de lin indigène 205: tourteaux de lin indigène 160 id. améri- que 145 id. colza 130 id. cooc. 155. Marchés aux lins. Lin de la Lys 175 250 lin blanc 2.200 4.000 lin roui terre 2.000 2.600 étoupes brutes 1.000 1.200 étoupes fines 1.200 1.400. Légumes et fruits. Carottes 1 fr. le kilo chicorée de Bruxelles 3 fr. le kilo choux p. pièce 1.25 navets 1.50 le kilo tomates 10 fr. le kilo pommes 1.25 le kilo noix 6 fr. le kilo raisins 20 fr. le kilo. Marché au bétail. Nombre de bêtes 481 vaches 225, de 3.35 4.35 le kilo; génisses 185, de 3.85 4.85 bœufs 46. de 3.85 4.85. Marché aux volailles, gibier, etc. La pins 6.50 le kilo poulets 15 fr. le kilo poules 6 fr. pièce pigeons 2.50 pièce canards 15 fr. pièce oies 30 fr. pièce. L'OCTAVE DE PRIERES POUR L'UNITE DE L'EGLISE Pour la 1 Orne fois la ville de Courtrai a vécu cette grande semaine dans une ferveur vraiment admirable. Malgré le froid intente, c'était un grand pèlerinage 8 fois répété vers les différentes églises de la ville. Unie dans un même élan de foi, cette fou le nombreuse se pressait autour de ses prê tres et priait avec eux aux grandes intentions de l'Eglise. Elle écoutait pieusement la pa role éloquente des prédicateurs choisis, qui l'ont convaincue une fois de plus de la gran de nécessité, pour tous les vrais catholiques, de l'apostolat de la prière unie l'action. Ils ont non seulement fait comprendre qu'il faut aider au retour dans le sein de l'Eglise Romaine de ceux que le schisme et l'hérésie ont éloignés d'Elle, ainsi qu'à la conversion des juifs et des pauvres païens mais ils ont montré tout particulièrement combien l'« Action Catholique est venue son heure, afin que ses membres, jeunes gens et hommes mûrs, par la parole et par l'exemple, soient de vrais Apôtres au milieu de leurs frères mauvais catholiques et mau vais chrétiens qui vivent sinon dans l'impié té, du moins dans une coupable indifférence. Il faut (et que ce soit là un des fruits de cette belle semaine) que toutes les âmes de bonne volonté se lèvent pour la grande croi sade de prière et d'action, au sein même de notre peuple, pour le retour en masse la Messe dominicale et au Devoir pascal. ETAT CIVIL Naissances Nicole Debode de Sweve- ghem. José Kerckaert, Budastraat 58. Rose Dutoit de Harlebeke. Dirk Ver- henne, Elisabethlaan 22. Liliane Plan- ckaert Kleine Leiestr. 16. Lucienne Bau- wens de Cuerne. Monique Bruneel, De Smet de Naeyerlaan 63J. Erique De- munter Vlasbloemstraat 54. Erique Hof- man, Doornikwijkstr. 107. Rose Cous- sement de Heule. Gilberte Vindevogel, Goedendaglaan 76. Wilfried Rubrecht Tuinwijklaan 5. Ghislain Van Biervliet Doornikstenweg 172. Antoine Dege- zelle de Deerlijk. Thérèse Windels Wa- genmakersstraat 2. Christiane Hocedez Moorinnestraat 2. Lucie Sagaert St Se- bastiaanlaan 27. Ghislain Terry de Mar- cke. Frank Callens d'Iseghem. Léon Arno de Waereghem. Lucrèce Vanhée de Menin. Nicole D'hulst Bleekerstraat 2A. Arthur Suys de Coyghem. Hen ri Suys de Coyghem. André Remmery Veldstraat 180. Willy Masure Moorsele- straat 69. Jenny Soens, Walle 120. Mariages Laurent Gryp, éditeur, 11 de Julistraat 157 avec Augudta Delvoye, in stitutrice d'Overboelaere. Raphaël Van- steenkiste, cuivrier, Hugo Verriestl. 11 avec Béatrice Carlier, ouvrière, Wagenmakersstr. 5. Roger Vanstenkiste, magasinier, Kas- teelstr. 18 avec Antoinette Carlier, brodeuse Wagenmakersstr. 5.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1940 | | pagina 7