POSITION ET
MOYENS DE
L'ALLEMAGNE
LA RELIGION DANS
LES ECOLES
AMERICAINES
LA SEMAINE
LITURGIQUE
par LOUIS H A B R A N
BILLET PARLEMENTAIRE (suite)
2. LA PATRIE DU 17-2-40.
Si sa mort fut inopinée elle était depuis
longtemps sacerdotalement et saintement
préparée. Que la volonté divine soit bénie
11 reste.a ses amis et admirateurs la con
solation de ne l'avoir jamais vu que dans
sa grandeur, dans la pleine possession de
ses forces intellectuelles et physiques. Il se
ra resté sans déclin comme sans défaillances
ju-qu au moment où le Divin Maître vint
appeler son fidèle serviteur pour jouir du
repos bien mérité qu'il se refusait prendre
ailleurs qu'en Paradis.
Requiem aeternam dona ei. Domine.
Nous continuerons interroger l'avenir
en étudiant les positions et les moyens des
belligérants et des autres principaux Etats
européens. Nous commencerons par le Sei
gneur de la guerre, le Reich Grand Aile
mand.
UNITE GEOGRAPHIQUE ET DEMO
GRAPHIQUE.
L'Allemagne possède la masse géogra
phique et la masse démographique. Elle
occupe, au centre du continent européen,
un territoire compact d un seul tenant qui,
rien que pour la zone germanique, appro
che de l'étendue et de la population de la
France et de l'Angleterre réunies et dépas
se leurs natalités totalisées. Les positions
politiques et militaires de l'Allemagne sont
non dispersées, mais concentrées. Elles se
résument en une position unique défen
dre sur le globe un territoire européen,
le seul que l'Allemagne possède au mon
de.
Le traité de Versailles en effet n'avait
pas seulement séparé la Prusse orientale
du Reich, il a privé celui-ci de ses colo
nies. Ces deux erreurs du traité, nous les
avons signalées et nous n'étions pas seul
redouter leurs conséquences. C'est par
exemple un neutre notoire et averti, M.
Edmond Rossier, professeur d'histoire di
plomatique aux universités de Genève et
de Lausanne, qui écrit ceci la page 254 de
son essai d histoire diplomatique Du
traité de Westphalie l'Europe de Ver
sailles (Paris, Pion, 1938)
Il paraît certain que la grande majo-
rité de la population incluse dans ce
qu'on appelle le corridor de Dantzig est
ethnographiquement polonaise mais
n'était-il pas dangereux de couper la
Prusse orientale du Brandebourg et de la
Poméranie, refaisant ainsi, au vingtième
siècle, la situation du dix-huitième, re-
nouvelant entre le germanisme et le polo-
nisme un conflit qui, bien que momen-
tanément écarté, se résoudra un jour ou
l'autre par la force N'était-il pas pos
te sible d'assurer la nouvelle république
une vue sur la mer par un autre chemin?
La mainmise sur les colonies fut,
mon avis, une erreur. L'Allemagne n'en
tirait pas grand parti mais elle pou-
vait, après sa défaite, y consacrer plus de
soins, les utiliser comme champ d'ac-
tivité et exuctoire pour le trop plein de sa
population. Pourquoi la parquer dans
des frontières trop étroites et l obliger
ramener son attention sur l'Europe
Par surcroît, les vainqueurs désarmèrent
et se désunirent. La garde de l'Italie sur
le Danube autrichien s'évanouit. L'Alle
magne, refoulée des colonies, se jeta alors
sUr le centre et l'est de l'Europe, là où
elle échappait aux prises de la force na
vale anglaise. Et elle fonda le Reich Grand
Allemand. Toute la puissance du colosse
est renfermée et assemblée dans ce terri
toire. Bénéficiant du dispositif des lignes
intérieures et n'ayant d'ennemis que sur un
court espace de ses frontières, il peut se
jeter de tout son poids sur un seul point.
Vinsi par la faute des auteurs mêmes du
traité fut renversé 1 ordre européen qu ils
avaient prétendu fonder.
UNITE D'ACTION.
L'Allemagne bénéficie encore de l'unité
d'action. Un seul Etat règne dans un es
pace géographique où, quelques diffé
rences près, coexistaient en 1914-1918
deux empires l'allemand et l'austro-hon-
Eois. En éliminant ou en laissant éliminer
i dynasties allemandes, les démocraties
occidentales firent le lit de l'unité alle
mande et de la dictature naziste. Cet Etat
unique est dominé par l'unité et l'indépen
dance totale du pouvoir exécutif. Partout
unité d'inspiration, d'organisation et d'ac
tion au service de la diplomatie et de la
stratégie.
LES ALLIANCES.
Les alliances n'ont pas moins avantagé
l'Allemagne au départ de la chevauchée
macabre de ia nouvelle guerre.
Tandis que le principal allié des Anglo-
Français était la Turquie, les alliés de
1 Allemagne étaient l'Italie et la Russie.
C est par ses alliances que le Reich a
brisé le blocus dans l'œuf. Si ,l'U. R. S. S.
s'éLait rangée dans le camp anglo-français,
le blocus continental 1 est saisissait l'Al
lemagne dans le même temps que le blo
cus maritime l'ouest. Et les Balkans, pous
sés par le Turc, marchaient contre le
Reich par le Sud malgré l'Italie. Aujour
d'hui l'Italie suffit pour assagir tout le
Proche-Orient.
Il y a, entre l'Allemagne et l'U. R. S. S.,
pacte de non-agression et accord pour le
partage des zones d'influence de l'Europe
du nord-est et depuis le 11 février accord
général. Il y a, entre l'Allemagne et
1 ltaiie, pacte d assistance mutuelle c'est
l'axe Berlin-Rome, qui était tourné contre
les Occidentaux et contre l'U. R. S. S.,
c'est-à-dire contre la politique d'encercle
ment, et qui n'a pas dû jouer contre l'U.
R. S. S. puisque l'Allemagne et l'U. R.
S. S. sont tombées d'accord. L'axe reste
tourné contre les Occidentaux, en Méditer
ranée et en Afrique notamment, et il com
porte une politique balkanique commune
qui contient tant l'U. R. S. S. que les
Anglo-Franeo-T urcs.
Les deux associés de l'Allemagne, no
tons-le, n'ont rien de commun entre eux,
hormis le conseil que M. Mussolini donna
M. Hitler de composer avec l'U. R. S. S.,
ce qu'a révélé M. Virginio Gayda. Italie
et U. R. S. S. sont simplement unies
l'Allemagne par des accords bilatéraux dis
tincts. Il y a traité germano-russe. Il y
a traité germano-italien. Il n'y a pas trai-
té italo-russe. Entre Moscou et Rome, il y
eut même un froid provoqué par les réac
tions d'une partie dç l'opinion italienne en
faveur de la Finlande. Rome et Moscou tou
tefois ont dans le monde leur zone d'in
fluence personnelle. Les trois gouverne
ments donc ne sont pas alliés par un in
strument diplomatique, mais en fin de
compte ils seraient, si l'on peut dire, com
me associés, par le truchement allemand,
dans un accord tacite de partage de zo
nes d'influence dans le monde et d'échec
aux puissances du traité de Versailles.
Le globe avec ses continents et ses
océans est assez vaste et les positions de
la Russie et de l'Italie, l'une vis-à-vis de
l'autre et les deux vis-à-vis de l'Allemagne,
sont assez normalement réparties pour que,
peut-être, l'association des trois nations
dans la conduite d'une stratégie diploma
tique commune devienne possible. Aujour
d'hui, nous ne dirons encore que possi
ble, puisqu'on en est toujours la phase
des conjectures. Mais l'Italie n'a pas répu
dié l'alliance allemande ni l'Allemagne
l'alliance russe. Et 1 U. R. S. S. n'a pas
encore menacé l'autre rive de la Baltique
ni le Danube ni par conséquent franchi les
limites de l'empire des Tsars en Europe.
La zone d influence russe, c'est, en Eu
rope, le rivage oriental de la Baltique,
la Pologne orientale, voire la Bessarabie,
mais c'est surtout l'Asie 1 Iran (Perse)
et l'Afghanistan, confins de la Mésopota
mie et des Indes, routes du Golfe Persique
et de l'Océan Indien et plus loin encore,
la Mongolie, le Turkestan oriental ou chi
nois, le Tibet.
La zone d'influence italienne, c'est, au
départ de la Hongrie, les Balkans, surtout
ceux de l'ouest, et la Mer Adriatique la
mer intermédiaire et Méditerranée, et au
sud-est, l'Afrique septentrionale et orien
tale.
La zone d'influence allemande, c'est une
Europe centrale de cent millions d'hommes
telle que le nazisme l'a façonnée et c'est
l'empire d'outre-mer reconstruire.
Et nous ne parlerons pas du Japon.
Ainsi considérée, la position de l'Alle
magne, géographiquement et diplomati
quement centrale, apparaît comme domi
nante. L Allemagne a l'initiative stratégi
que. Elle est la première puissance d Euro
pe. Par sa force intrinsèque et celle de
ses associés en Europe, en Afrioue et en
Asie, elle est peut-être, en ce moment de
l'année 1940, la plus inquiétante du glo
be.
Et quand on considère sur un planisphè
re les positions des Anglo-Français d'une
part et celles des Germano-ltalo-Russes de
l'autre, on est de plus en plus confirmé
dans cette opinion que la guerre d'endu
rance et d usure se livre entre la terre
et la mer, entre les continents et les océans.
L'Allemagne et l'U. R. S. S. tiennent en
une seule masse géographique les vastes
parts du continent européen et du conti
nent asiatique (le quart des terres du glo
be) où elles sont retranchées et se ravi
taillent en hommes, en vivres et en matières
premières. L'Italie, contiguë l'Allema
gne lui donne pied en Méditerranée et en
Afrique. Le continent américain seul échap
pe l'emprise. Tandis que la France et
l'Angleterre, étroites bordures de la pres-
qu'ile occidentale de l'Europe, dépendent
de« ressources d'empires coloniaux loin
tains avec lesquels elles communiquent
par les voies océaniques.
sa vaste clientèle électorale au littoral.
Etrange personnalité que la sienne. Grand
travailleur, qui rédige d s documents co
pieux qui intervient très souvent dans les
débats et qui avec ses collègues de l'ar
rondissement d'Ostende se livre souvent
un steeple-chase où il tient garder le rôle
de grand favori. Dangereux qui aime
jouer cavalier seul dans son propre parti et
qui lorsque l'occasion s'en présente ne dé
daigne pas le rôle de tombeur de ministre.
Notre ami Marck en porte toujours les vi
ves cicatrices. Au physique une figure aux
traits ronds, taillée par un travailleur de la
mer. Le menton proéminent donne au visa
ge une expression sévère, laquelle les sour
cils froncés ajoutent une noté, méchante.
Député d'Ostende. il consacre chaque week-
end des visites. Avocat la Cour de Bru
xelles, il passe le matin au Palais de Justi
ce et l'après-midi il prend place sur les
b"ncs de la gauche libérale attelé la tâche
délicate de concilier les intérêts de l'Etat
avec la cuisine électorale de son parti et de
sa personne.
Devroe est le porte-parole des nationalis
tes flamands. Il a l'allure martiale, lorsqu'il
paraît a tribune. Il évite aujourd'hui le
ton haineux provocateur, révolutionnaire,
qui si facilement caractérise les orateurs na
tionalistes flamands. La voix est posée, la
diction flamande soignée un conférencier
qui très calmement examine le problème de
la coordination des transports chez nous.
Figure pâle, dans laquelle passe parfois
une lueur mystique qui émerge d'une masse
noire qui de la lourde chev lure, jusqu'aux
souliers donne l'orateur la physionomie
d'un mannequin pour magasin de tailleur.
La couleur somb-e est de saison la tri
bune. Devroe s'est scrupuleusement confor
mé la mode.
Jaminet, député catholique de Wallonie
réalise cette gageure d'avoir une physiono
mie qui cache son énigme, son caractère,
et pourrait servir de passe-partout dans un
atelier de photographe. Son exposé est in
offensif parce que dégagé de passion politi
que et ancré sur 'objectivité. Il raconte les
péripéties des voyageurs égarés en Ardenne,
et le calvaire de certains agents de l'admi
nistration ajoute quelques dièzes son dis
cours monocorde.
On sait que la Chambre de Commerce de
New-York réclamait, dans un rapport ré
cent, le rétablissement de l'enseignement de
la Religion dans les écoles américaines. Le
Conseil de l'Education publique de Pitts-
burgh vient de rendre obligatoire dans tou
tes les écoles officielles l'enseignement de la
religion, soit catholique, soit protestante,
soit juive. Le cours sera quotidien et fera
l'objet de notes et de concours comme les
autres branches.
La pénitence, ce n'est pas nécessaire
ment de se couvrir d'un cilice, c'est d'ac
cepter avec amour tous nos maux et de
nous infliger des privations pour le soula
gement des maux des autres
18 FEVRIERS940
P- 73).
Mes frères, nous vous en prions et sup
plions par le Seigneur Jésus vous avez
appris de nous comment il faut se condui
re pour plaire Dieu marchez donc de
progrès en progrès (Epître du 2me Dinj
de Carême)
Ce n'est pas seulement aux chrétiens dt
Thessalonique que St Paul adresse une si
pathétique invitation, mais nous tous.
En effet, après avoir, pendant une se
maine complète, combattu contre nous-ml
mes, nous ressentons de la fatigue. Peut-
être même, si nous avons passé une très
bonne première semaine de Carême, som
mes-nous satisfaits de nos efforts et décidés
né pas faire autre "chose la seconde semai
ne que la première. Là est le danger! Avant
de nous accorder (et de quel droit or
diplôme d'excellence, relisons les conseil?;
que St Paul nous donnait Dimanche der
nier c'est lui-même qui nous y invite
lorsqu'il dit vous avez appris de nous
comment il faut se conduire pour plaire
Dieu De deux choses l'une ou bien j!
y a des lacunes, des points faibles, ou biea
nous avons pratiqué intégralement ces con
seils. Pourtant, l'Apôtre ne dit nulle part
c'est très bien faites la même chose la
semaine prochaine Non, non aux uns
comme aux autres, il dit marchez donc
de progrès en progrès
Que faisons-nous pendant le Carême
Nous accompagnons le Christ vers le Sa
crifice pascal, vers le Calvaire, vers la mon
tagne du Calvaire. Pour arriver au som
met. il n'y a qu'un seul moyen monter
toujours plus haut. Me reposer, j'aurai
tout le temps de le faire en paradis Ces
dernières paroles de Monseigneur Ladeuze
sont l'unique réponse donner aux récla
mations de la nature, surtout en Carême.
Dans l'Evangile, il est question d'une
montagne, et St Mathieu précise une
haute montagne Ce n'est que lorsque
Pierre, Jacques et Jean eurent pris la peine
de gravir jusqu'au sommet, péniblement,
pas pas, cette haute montagne la suite
du Christ qu'« Il fut transfiguré devant
eux
Et voici que Moïse et Eli" leur appt-
rurent, conversant avec lui Moïse, c'est-
à-dire lo Loi Elie, c'est-à-dire les Prophè
tes. Jésus est au milieu car II accomplit
sans en passer un iota toute la Loi.
toutes les prophéties. Jésus, Moïse, Elie
chacun des trois célèbre par un jeûne de 48
jours. Pour que s'épanouisse en nous la
splendeur du Christ, il faut l'obéissance
aux Commandements et la docilité oux en
seignements de notre Mère la Sainte Egliss.
Remarquons aussi que les trois Apôtre
choisis pour être témoins de la' Transfigu
ration sont les mêmes qui, peu de temps
après, allaient être témoins, encore sur une
montagne, des affres de l'agonie sanglante
du Christ au jardin des Oliviers et le suivre
de plus près dans les humiliations de
Passion. Un seul d'entre eux se trouve en
core au sommet de la dernière montagne
St Jean qui se tenait debout au pied de h
croix, avec Marie «a mère
En haut du Thobor, Pierre s écrie
Seigneur, il nous est bon d'être ici
Sur le mont des Oliviers ils dormaient,
câblés par la tristesse Au Calvaire, se
Jean est demeuré fidèle, fidèle jusqu a
mort de la croix Jacques avait fui et
Pierre, après avoir renié son Maître, se ca
chait pour pleurer sa faute.
Tels nous sommes également. Nous 1
sons volontiers au Christ qu il nous
bon d'être ici lorsqu'il nous donne es
grâces de lumière et de joie nous
accablés par la tristesse dès qu H vc
nous donner des grâces d'union aux sou
frances morales et aux luttes de son ag
nie et quand vient l'heure du Lalval
l'heure de grâce par excellence, nous vo^
drions pouvoir fuir loin, bien loin, u
core, dans un moment de révolte, nous
nions le Christ en parlant et agissant co
me ceux qui n'ont pas la foi
Oui ou non, aimons-nous le t rl
Celui qui m'aime, dit-Il
qu'il se renonce,
qu'il prenne sa croix
et qu'il me suive
F. E
voir suite en bas de la colonne précé
idetUt)