LA SEMAINE LITURGIQUE LE SAINT DU JOUR BIBLIOGRAPHIE 2. la Patrie du 24-2-40. a gereuses, pour donner son réquisitoire un ton plus violent. Le Lieutenant-Général Denis qui est le Ministre responsable, parcourt son dossier aussi calme qu'un Jésuite qui prépare un sermon et se dit en philosophe que les luttes parlementaires sont un jeu pour un officier qui a connu la ligne de feu. MERCREDI La Chambre continue et achève la dis cussion du budget des Communications. Voulez-vous quelques instantarmés Koelman, député d'Anvers, ferait bonne figure dans un régiment comme lieutenant. Taille élancée, visage au coloris rouge qui semble avoir subi l'assaut répété des vents maritimes chevelure noire la raie bien tracée et petite moustache qui jette une om bre sur les lèvres. Ancien colonial, il a pei ne se fixer soit au barreau, soit dans la politique et les pays d'outre-mer ont gar dé pour lui un charme tentateur auquel il regrette de ne pouvoir céder. Bouchery, ancien ministre socialiste, a une physionomie qui permet difficilement de le classer dans l'échelle des professions. Peut-être a-t-il le physique d'un bibliothé caire avec sa figure pâlie aux yeux rêveurs, avec sa chevelure gris sel, avec sa voix traî nante qui suit le lent cheminement de ta pensée. I. N. R., Marine, Chemins de Fer, Tourisme, Navigation, etc..., c'est un tour d'horizon très étendu auquel nous invitent les nombreux orateurs qui se succèdent la tribune, et qui concilient la défense de l'intérêt général avec la culture de leur po pularité électorale. Tout celà n'est pas fort dangereux, et permet toutes les doléances, toutes les colères, toutes les récrimina tions de se répandre en fleuve verbal. Le camarade De Bruyne est le porte- parole de la masse des syndiqués socialistes au Chemin de Fer. Ventre bedonnant, fi gure épanouie, la physionomie d'un ama teur de lambic l'athlète des foires de taille abattre un ours. Le déboulonner doit être chose impossible. Songez la plate-forme bétonnée que constituent les travailleurs marxistes. Je plaindrais le gentil ministre s'it devait tomber sous les griffes du géant De Bruyne. Au reste ce dernier a le sourire fa cile, l'abord aimable, et il ne déplaît a au cun de ses collègues, surtout en voyage, de fumer avec lui un cigare ou une pipe, en savourant un whisky ou un cognac. Notre ami De Bruyne est d'ailleurs un des fer vents de l'union interparlementaire. JEUDI En arrivant la Chambre jeudi après- midi, je lis dans l'ordre du jour de la séan ce poursuite charge d'un membre de la Chambre des Représentants Ce point pourrait donner lieu des dé bats mouvementés En attendant que le Parlement aborde ce point de son ordre du jour, le président ouvre la discussion du budget de l'Inté rieur. Celle-ci commence dans le plus grand cal me, Geûens, député de Bruges Delbrouck parlementaire socialiste, s'occupent avant tout du problème des Finances communa les. Si l'un rappelle qu'une gestion pru dente est la base d'une situation financiè re saine l'autre trouve que les communes n'encourent aucun reproche de gaspillage, que tout chez elles est dans le meilleur des mondes et que l'Etat a l'obligation de leur réserver ses prodigalités. Après le vote du budget des Communi cations, la Chambre aborde la question de la levée de l'immunité parlementaire du dé puté Declercq. Le rapporteur Kluyskens a la parole. Personnalité intéressante que celle de Kluyskens, professeur l'Université de Gand. Il peut revendiquer son actif une œuvre scientifique considérable. Son cours de droit civil est le volume de chevet des juristes de la jeune génération. Kluyskens est une autorité souvent citée devant les Cours et tribunaux. Une physionomie de savant petite tail le, visage maigre et anguleux, un regard pensif qui reflète les longues méditations, une chevelure blonde aux fils d'argent. It développe les conclusions de la Com mission de la Justice il n'y a pas lieu de faire droit la demande du Procureur-Gé néral. L'immunité parlementaire couvre ac tuellement le leader nationaliste flamand Declercq. Celui-ci monte son tour la tribune. Un chef, qui pendant une heure s'impose l'attention de la Chambre, en prononçant un plaidoyer passionné pro- domo. Trapu, carrure forte, figure énergi que, barbe touffue et chevelure en désordre. On songe en le voyant au prophète qui passe. Chez lui c'est tout un mouvement linguistique et national qui roule set eaux impétueuses dans un discours fleuve, qui s'étend tranquillement, se précipite en cata ractes couvre de ses éclats, l'assemblée et après avoir retrouvé le murmure tranquille, se termine en Niagara. Le mouvement nationaliste flamand n'a rien perdu de sa virulence. 25 FEVRIER 1940 Soyez donc des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés, et marchez dans la charité l'exemple du Christ, qui nous a tant aimés et s'est livré lui-même Dieu pour nous comme une oblation et un sacrifice d'agréable odeur (Epître du Ille Dimanche de Carême). Imiter Dieu Marcher dans la charité l'exemple du Christ Quel immense idéal Et comment faire pour le réaliser En tout premier lieu, quand on veut imiter un Maître on commence par vivre en sa présence d'une façon habi tuelle, puis, en silence, on l'écoute et on le regarde longuement, en un mot, on le contemple pour pouvoir arriver peu peu, par des efforts persévérants sinon l'égaler, tout au moins lui ressembler. C'est bien cela que l'Eglise nous fait en tendre dans les chants de la Messe Mes yeux sont toujours tournés vers le Sei gneur (Introït). J'élève mes yeux vers Vous, qui habitez dans les deux. Comme l'oeil du serviteur est fixé sur la main de son maître, et l'oeil de la servante sur la main de sa maîtresse, ainsi nous tenons nos yeux fixés vers le Seigneur notre Dieu(Trait). Ce Trait nous enseigne non seulement la nécessité pour tout chrétien, de contem pler le Christ, mais encore pourquoi et comment il doit avoir les yeux fixés vers le Seigneur notre Dieu Le mot contemplation est un de ceux qui prête le plus équivoque tant le vrai sens en a été dénaturé. La contempla tion n'est pas un quiétisme béat, ni quelque sentimentale (et stérile) compassion pour les souffrances du Christ. (Notons en passant que compassion veut essentielle ment dire souffrir avec Tout cela n'est que rêverie. Qu'est-ce alors que la contemplation 3 Le texte nous le dit c'est l'œil du servi teur fixé sur la main de son maître Or, le serviteur ne tient les yeux fixés sur son maître que pour être prêt exécuter ses or dres au moindre signe. S'il se contentait de regarder, sans rien faire, il serait vite con gédié. Il en est de même pour la contem plation chrétienne qui tient les yeux fixés sur le Christ afin de pouvoir pratiquer chaque instant ce qu'il nous enseigne par sa doctrine et par son exemple. Cette doctrine, cet exemple se trouvent dans les Evangiles. Un chrétien doit avoir le culte de l'Evangile. Il devrait le connaî tre presque par cœur (Dans mon jeu ne temps, nous apprenions par cœur l'Evan gile, et pour être admis la Ire Commu nion, après l'examen de catéchisme on de vait passer l'examen d'Evangile). Mais, lire l'Evangile, c'est ouvrir les yeux la lumière et St Paul conclut son Epître en disant le fruit de la lumière consiste en tout ce qui est bon, juste et vrai Précisément l'Evangile de la Messe nous dit que Jésus chassait un démon, et ce démon était muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet parla Remarquons que St Matthieu, relatant le même fait, spécifie que le possédé était aussi aveugle. Le Christ chasse le démon en prenant possession de l'âme du chrétien au Baptême. En même temps, Il ouvre l'âme la lumière de la foi pour qu'elle puisse se livrer aux bon nes œuvres dans la vigne du Père, et II ou vre ses lèvres afin qu'elle puisse chanter les louanges de Dieu. Contemplation et action sont donc né cessaires l'âme. Elles sont les deux mou vements indivisibles constituant les pulsa tions qui entretiennent sa vie. Retenons bien que La contemplation qui ne se traduit pas en action est rêverie malsaine. Toute action qui ne procède pas de la contemplation est stérile. F. E. LA GUERRE VUE PAR UN ANGLAIS (suite) l'Italie d'une quote-part équitable dans le canal de Suez. Ceux qui comprennent l'im portance critique d'un pareil geste se butent l'obstacle immédiat constitué par l'intérêt qu'ont les politiciens professionnels de France et d'Angleterre conserver les énor mes prébendes tirées de Suez. Les politi ciens de Paris et de Londres disposent vo lonté de ces vastes sinécures. Nous aurions le plus grand intérêt mettre la retraite certains favoris de la fortune français ou anglais, qui occupent en ce moment ces hautes situations et allouer une proportion adéquate de ces postes une participa tion italienne dans la direction du Canal. Il faudra quand même s'y résoudre tôt ou tard alors, au plus tôt, au mieux Certes, l'Italie nouvelle a bien des reven dications présenter aux puissances occi dentales. Mais celle relative Suez pourrait être satisfaite tout de suite et marquerait le début d'un changement en politique étran gère qui devient de plus en plus évidem ment nécessaire chaque jour. L'IDEE ALLEMANDE D'UNE PAIX GENERALE Au début de ce sixième mois d'une guer re déclenchée par l'attaque brusquée et non provoquée de l'Allemagne contre la Polo gne, le seul point intéressant est la sugges tion prussienne d'éventuelles conditions de paix. Il y eut bien l'organe de Hitler l'habi tuel discours prussien de guerre. Discours qui eût donné la même note, et avec la mê me violence, prononcé par n'importe quel autre membre du groupe des maîtres du Reich. Discours qui n'avait d'ailleurs rien de neuf, ni comme fond, ni comme forme, moins de taxer de nouveauté la particuliè re vacuité de ces soixante minutes de cris perçants. Et nous avons réentendu, une fois de plus, plaindre la pauvre Allemagne attaquée par la féroce Angleterre et la liste de nos crimes passés et des menaces sanglantes et terrifiantes au sujet de ce qui nous attend demain. Cette fois les menaces visaient éga lement les Français, mais moins férocement, tout de même, qu'elles ne nous visaient nous. Tout cela est assez enfantin et on ne voit guère que les auteurs de cette tactique croi re qu'elle puisse convaincre quelqu'un. Toute propagande est mensongère et nous sommes maintenant ce point familiarisés avec elle, que le faible intérêt qu'elle sus cite encore est de permettre une comparai son entre les différentes espèces de menson ges, le mensonge cru, le mensonge habile et le mensonge idiot. Représenter l'Angleterre de l'Armistice et de l'après-guerre comme complotant la destruction du Reich (que. seule, notre politique anglaise soutint, s'ap pliqua relever et réarma par l'intermé diaire de la banque anglaise) n'est pas un mensonge cru, n'est certainement pas un mensonge habile, mais est complètement idiot. Si nos banquiers anglais et les politi ciens qu'ils dirigent avaient réellement été hostiles Berlin (entre 1919 et 1935) nous serions dans une situation bien diffé rente de celle que nous occupons malheu reusement aujourd'hui. Il n'y eut pas eu de nouvelle guerre si le gouvernement britan nique s'était décidé créer une armée adé quate, même encore il y a trois ans Laissons donc là la criaillerie hitlérienne pour nous occuper des propositions alle mandes de paix qui sont une autre histoire. Il faudra bien, tôt ou tard, en tenir compte, car la paix est la fin et le but de la guerre, et il est utile de connaître les prétentions ou les intentions de l'ennemi. En gros, le plan allemand paraît se ramener ceci repren dre l'idée française de Fédération, la prus- sianiser et la proposer comme fondement d'une paix générale sous la conduite de Berlin, la Pologne devenant évidemment un Etat vasal de la Prusse. Or, ce qu'il faut que Berlin comprenne avant tout, et pas seulement Berlin mais tous les partisans et demi-partisans d'une paix tout prix, c'est qu'une Fédération sous la primauté de Berlin ne sera jamais, ne pourra jamais être, acceptée par la civi lisation européenne. La chose devrait être évidente. Elle ressort de tout le développe ment et de la nature même de la Prusse. La Prusse n'a jamais compris les traditions de la Chrétienté. Toujours, et de plus en plus pendant les deux cents ans de l'expansion de sa puissance, elle n'a cessé d'être, non seulement hostile ces traditions, mais complètement étrangère elle. La Prusse ignore, au fond, ce qu'est le christianisme. Et la chose est vraie, non seulement de ses soldats et de ses hommes d'Etat, mais ausi de ses philosophes et de ses historiens La Prusse débuta moralement en dehors de la Chrétienté, et même phyiquement tout fait sur les confins extrêmes de cette Chré tienté. Et depuis Frédéric le Grand, et même avant, elle n'a cessé de se développer dans une ligne séparatiste. Tous ses actes depuis sa première attaque contre l'Empire des Habsbourg jusqu'aux derniers massa cres en Pologne, témoignent de cette inca pacité de la Prusse s'intégrer dans notre civilisation. Et voilà pourquoi la lutte ac tuelle est essentiellement un effort pour dé raciner la Prusse et pour se défaire, une fois pour toutes, de cette maladie mortelle. Il est certain que la prochaine paix européenne s'établira sous le signe d'une Fédération. Fédération plus ou moins lâche ou stricte. Fédération confinée, peut-être, l'intérieur des anciennes frontières de la civilisation, le Rhin et le Danube, ou Fé dération couvrant une plus grande surface. Fédération qui pourra se trouver sous l'in fluence prépondérante de l'un ou de l'autre des deux grands groupes culturels qui com mencèrent se séparer au XVIme siècle. On verra peut-être une Europe en paix, avec primauté de la Méditerranée, ou une Eu rope avec la France la tête, ou bien l'An gleterre. Mais ce qui est certainement im possible, c'est une Europe en paix sous une hégémonie prussienne. Tout essai de pareil ordre de choses constituerait une contra diction dans les termes. Plus les Prussiens persistent s'appeler «le peuple allemand», plus ils continuent prôner une Europe centrale mécanisée et prussianjsée comme un symbole de ce qu'ils appellent l'Alle magne et plus ils courent leur propre catastrophe qui pourrait bien être aussi une catastrophe générale pour nous tous. Et toute la tâche politique de l'heure est de faire en sorte que l'écroulement inévitable de la machine prussienne emballée n'en traîne pas l'écroulement de toute l'Europe. Hilaire BELLOC SAINT MATHIAS, Apôtre Si Pierre dans le Livre des Actes dit que le prophète avait en vue Judas lorsqu il déclare que son épiscopat passerait en d'autres mains C'est le Seigneur qui montra lui-même celui qu'il avait choisi pour être associé aux onze apôtres. C est Saint Mathias qu'il a confié les secrets •qu'il puise lui-même dans le sein de son Père. Aussi ce S. Apôtre participe-t-il ta gloire des princes que Dieu a établis sur tes âmes et til jugera les 12 tribus d'Israéh Depuis leur infidélité en effet leur mai son est devenue déserte et c'est aux Gen tils qui font pénitence que passe le royaume des deux. Son nom figure au Canon de la messe. Il prit une part bien active la pro pagation de la Foi dans la Palestine et fut lapidé par les Juifs en 64. Demandons Dieu qui a associé le bienheureux Mathias au Collège des Apô tres de nous accorder par son intercession d'expier nos fautes, afin que nous obte- nions paix et pardon. Dans la nouvelle collection. Bi/ou MICHELINE D'ARJAC par Guy wurta Xavier de Tresles, lieutenant de vais seau, a loué près d'Aix-en-Provence. pour y passer son congé, un pavillon dans f parc du château habité par une fainil e de magistrats. Il découvre bientôt dans set hôtes Ses personnages étranges e* deux jeu- nés filles, parfaites tous égards, aux PJ1 see avec une redoutable situation fami''<1 Piqué au jeu et poussé aussi par un U-ndrf sentiment, Xavier entreprend de dénouei l'énigme et y parvient au grand bonheur 1 tous. Cette histoire captivante est énuullee scènes charmantes de la vie provençale. Un volume 18 x 10, 224 pages, couver ture illustrée en couleurs. Prix 4 fr. 5U port, 1 franc (pour l'étranger, 1 °u francs suivant les pays). Bonne Près* 5, rue Bayard, Paris Ville (Ch. P. Paris, Limoges).

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Le Sud (1934-1939) | 1940 | | pagina 2