UNE CONFERENCE CONTROVERSEE SUR LE SAINT SUAIRE POINT FINAL La théorie vapographique éloquem- ffltnt défendue par le R. P. Faure, suscite, avons-nous dit, des objections sérieuses d'ordre Scripturaire, et d'autres encore plus graves d'ordre historique. Et ces objections n'ont guère été réfutées, quoiqu'en dise le distingué Conférencier, qui n'aime pas et pour cause d'en parler dans ses cau series Auditeur impartial, sans prévention au cune, gardant au fond du cœur le secret désir que l'explication du R. P. Faure fut la vraie et qu'elle nous apportât un docu ment de plus, une autographie pour ainsi dire de la Passion du Sauveur, nous nous sommes vivement intéressé au problè me traité dans sa Conférence de Courtrai mais nous devons reconnaître en toute fran chise que son exposé y a été diffus, oui. mais, peu scientifique, qu'il n'a tenu comp te d'aucune des objections soulevées par de sérieux adversaires de l'authenticité et pré cisées encore récemment (fin 1939) dans la Nouvelle Revue Théologique Et les écrits du R. Père n'ont pas suppléé non plus au silence de ses conférences Il reste citer les objections d'ordre lo- gique Car il n'y a pas que les Evangiles et l'Histoire qui créent des difficultés la théorie du Rév. Père. Faure, mais il y a aus si la logique, ou, si on le préfère, le manque de logique D'après le Rév. Père, l'image si belle du Sauveur sur le Linceul de Turin serait donc due des réactions chimiques provenant, après la mort du Christ, des vapeurs am moniacales dégagées par le Corps Sacré et se combinant avec l'aloës du linceul. Des réac tions pareilles ont besoin d'un certain laps de temps, 24 36 heures environ, pour former une image nette et précise et c'est bien là précisément le temps que le Corps divin a passé au Tombeau. Seulement un autre cadavre de n'importe quel autre être humain aurait, dans ces mêmes conditions formé mais corrompu sa propre image par l'émission continuelle de vapeurs pestilen tielles. Seul un corps incorruptible était capable de déterminer une image aussi nette qui ne fut point souillée par d'autres réac tions chimiques Telle est bien l'ex plication du R. P. Faure. Seulement cette explication l'examiner de près comporte une contradiction Le Corps du Christ était incorruptible au tom beau, déclare le R. Père. Très bien et trèc 'rai Mais alors il n'était plus susceptible d'émettre des vapeurs ammoniacales Car cette production de vapeurs ammoniacales, rprès la mort, c'est précisément que l'on y réfléchisse le début, le premier stade de la décomposition Celle-ci n'est que la résultante ou, si on le préfère, l'ensemble des réactions chimiques survenant après la mort. Soutenir que le Corps du Christ a dû émettre après la mort pendant 36 heures environ des vapeurs ammoniacales, et pré tendre qu'en ce même intervalle II était in corruptible, c'est-à-dire, qu'il ne donnait pas lieu des réactions chimiques, celà pa raît bien contradictoire C'est dire blanc et noir en même temps Autre manque de logique L'image s'est formée sur le Linceul, dit-on, par des com binaisons de vapeurs agissant distance car le contact direct aurait complète ment déformé l'image, comme le prouve expérience, nous dit Mr Vignon - ®'en mais nous constatons sur le Linceul de nombreux blancs des places entières °n le dessin du Corps n'est pas marqué 'els les orbites, les plis latéraux du nez, le eern. la partie supérieure du thorax s'incur- Vant la dessous du menton, bref toutes les Mrties rentrantes du Corps. Ce fait, d'ob- ^rvation actuelle, doit confondre les parti es de la vaporisation car si celle- f1 devait agir distance et c'est absolument indispensable, nous dit le Dr Vignon, pour obtenir une bonne image alors toutes les parties du Corps, les parties rentrantes. aussi bien que les autres, devaient se repro- "ire par vaporisation sur le Linceul sur II ne devrait pas y avoir de blancs sur Linceul Et le docteur Hynck, dans son "nvrage fort répandu et traduit en flamand le titre De ware afbeelding van hristus ontdeht a été fort mal inspiré în relevant dans ce fait une preuve en fa veur du caractère naturel de son explication vaporographique Nous y voyons, nous, un singulier .manque de logique Nous résumons. Malgré notre vif désir, de retrouver un document authentique de la Passion du Sauveur dans le Linceul de Turin, nous ne pouvons souscrire une explication que le Pape Clément VII et l'Evêque d'Arsis stig matisaient déjà au 14e s. comme frau duleuse Les objections qu'elle rencon tre sont trop sensées, et trop pertinentes. Nous les résumons une dernière fois, en vue de la Conférence prochaine de Mouscron 1° objections d'ordre Scripturaire, pro venant du récit évangélique a) le Corps Sacré a été lavé avant d'être aromatisé et enveloppé dans le linceul d'où viennent alors les tâches de sang b) il a été lié de bandelettes d'où vient alors l'image si belle sur le grand linceul c) il a été enveloppé dans un linceul mais il y avait un Suaire séparé sur la Ste Face. St Jean, témoin oculaire, nous l'af firme catégoriquement (Chap. 20, V. 7) d'où vient alors l'image entière d'un homme Corps et tête sur le Linceul? d) St Jean a vu de ses yeux le lin ceul, au tombeau de Jésus, le Dimanche de Pâques il en parle, dit que ce linceul était enroulé, enveloppé sur lui-même., mais, chose surprenante, ne fait pas la moindre mention d'une image si belle, si majestueuse qui y aurait été imprimée... Comment ex pliquer ce silence e) L'aloës sur le linceul était au témoi gnage de St Jean l'aloës AROMATIQUE. Celui-ci ne donne pas lieu des combinai sons chimiques avec des vapeurs ammonia cales Mais alors toute l'explication va porographique est sapée par la base Et qu'on ne dise pas tout a dû se faire précipitamment, cause du Sabbat tout proche Certaines formalités comme le lavage, l'enroulement des bandelettes, ont été supprimées Nous répondons avec le R. P. Braun, qu'il n'y avait pas en l'oc- curence une si grande hâte! Nicodème avait bien le temps d'aller chercher et d'apporter des aromates Et puis la toilette de mort était permise au Sabbat on pouvait oindre les corps de parfums et les laver (Schabbat 23, v. 5). Ce qui était défendu c'était le transport du corps dis tance, le convoi funèbre mais ici tout se faisait au même lieu D'ailleurs Saint Jean assure que la sépulture s'est faite nor malement, avec les formalités habituelles sicut mos est Judacis sepalire selon la manière d'ensevelir des Juifs (Chap. 20, v. 40), ce qui comportait le lavage préala ble et l'enroulement des bandelettes 2° Objections d'ordre historique. a) Au Mme siècle, et les preuves historiques de l'existence du Suaire de Tu rin ne remontent pas au delà l'Evêque de Troyes écrit au Pape qu'il a découvert la fraude, et que le peintre a fait des aveux. b) Le Pape Clément VII (Pape d'Avi gnon) répond par bulle pontificale que la fraude doit cesser, et que les Chanoines de Lirey doivent publier l'Ostension qu'il s'agit bien d'un tableau, d'une reproduc- tion c) D'autres documents postérieurs con tiennent la même affirmation. 3° Objections d'ordre logique L'expli cation vaporographique comporte contra diction a) un Corps incorruptible continue émettre des vapeurs après la mort Il n'y a plus de réactions chimiques, dit-on, car le Corps est incorruptible et il y en a tout-de-même b) les parties rentrantes du corps, émettant des vapeurs aussi bien que les autres doivent se reproduire aussi bien sur le Linceul ce qui n'est pas elles sont marquées par des blancs ge Mais alors d'où pourrait venir l'Ima- Nous répondons il y a deux explica tions plausibles 1) La Ire nous paraît la plus probable Elle doit venir d'un peintre, ou d'un ar tiste du Mme s. Elle doit se retrouver en core actuellement sur le Linceul et en positif mais de l'autre côté, du côté de la doublure Et elle est vue actuellement en transparence nous présente donc par certains aspects une image négative Fait étrange Les Sœurs Clarisses de Chambéry qui ont restauré cette toile après l'incendie de 1532 ont vu très distincte ment la main gauche du Christ croisée sur la main droite du costé de la main gau che, disent-elles, laquelle est très bien mar quée et croisée sur la droite, dont elle cou vre la blessure Et le Suaire de Besançon copie probable du Linceul de Lirey présentait la même particularité. Or sur le Linceul actuel de Turin, qui est bien celui de Lirey, c'est la main droite qui est croisée sur la main gauche II! Fait étrange, quasi inexplicable mais qui suggère notre hypothèse l'image que nous voyons actuellement sur le Linceul de Turin est une image invertie une image que nous voyons en transparence La vraie image, la droite, doit se trouver de 1 autre côté, du côté de la doublure Et alors tout s'explique une image vue par transparence est une image invertie se présente toujours avec un renverse ment des positions, si je puis m'exprimer ainsi La main droite, vue sur une image par transparence, devient la main gauche, et vice-versa. Nous soupçonnons donc que le revers du linceul, le côté actuelle ment caché par la doublure porte l'image DROITE, celle qui présente la main gauche croisée sur la main droite comme l'affirmaient péremptoirement les Sœurs de Chambéry et comme l'attestent les copies du linceul auquel elles ont travaillé. Et alors toutes les difficultés, toutes les objections s'évanouissent comme par en chantement. Notre hypothèse, si elle est vé rifiée, les solutionnerait toutes Plus de difficultés d'ordre scripturaire, d'ordre his torique, d'ordre logique bien au contrai re Et la déclaration si précieuse des Sœurs de Chambéry s'harmonise complètement avec ce qui est actuellement la main gau che est croisée sur la droite, bien-entendu sur 1 Image droite qui doit se trouver au revers, en dessous de la doublure Et l'on s'explique facilement que l'on ne trouve pas traces de peinture sur la toile actuelle de Turin Car d'après notre hy pothèse le côté qui nous est présenté actuel lement est le revers et doit nous pré senter une image invertie (faites l'expérien ce sur du papier calquer elle est absolu ment concluante l'image a été peinte en positif et se trouve de l'autre côté c est là qu'il faudrait chercher des traces de peinture Si cette explication n'était pas confirmée par des recherches subséquentes, alors il fau drait recourir une seconde hypothèse, émi se par le R. P. Braun de l'Université de Fribourg l'image de Turin ne serait qu'une empreinte directe et retouchée sur un moulage faible relief, où bien elle serait le fait d'un alchimiste du Mme siè cle (ils- étaient fort nombreux cette épo que) qui aurait fait déjà de son temps l'expérience pratiquée par Mr Vignon il aurait provoqué la formation de vapeurs ammoniacales sur une moule artistiquement fait et recouvert d'un drap, imprégné cette fois d'aloës pharmaceutique Les faussaires étaient nombreux de ce temps, même les faussaires en «reliques» De nos jours aussi nous rencontrons, et l'histoire religieuse du Courtraisis dans ces dernières années a connu des cas de super cherie religieuse qui ont été d'ailleurs promptement découverts et dénoncés par la vigilance de l'autorité épiscopale et des co mités créés par Elle (Qu'on se souvienne de la Statuette de Luingne, de la Statue du Pottelberg, du cas Côme Tilman, etc...). La dernière explication, que nous ve nons de donner, ne suscite aucune des ob jections signalées plus haut Pourtant nous lui préférons la première, qui expli que mieux la contradiction des mains croisées Et nous finissons par une déclaration personnelleQuoiqu'en pense le R. P. Faure, nous souhaiterions de tout cœur que nos hypothèses soient fausses, et que la sienne soit la seule vraie Nous souhaite rions de tout cœur pouvoir dire avec con viction que nous possédons aujourd'hui Turin une autographie éminemment respectable du Sauveur Lui-même Mais le récit Evangélique, les faits d'Histoire et la Logique ne nous le permettent pas. «Amicus Plato, sed magis arnica veritas Que le R. P. Faure continue ses recherches précieuses mais dans une autre direction Qu'il renverse la vapeur et il sera plus sûr d'aboutir Mais, ne l'oublions pas, nous possédons 7. LA PATRIE DU 24-2-40. actuellement le plus beau monument de la Passion et de la Mort du Sauveur. un monument garanti d'autorité divine C'est le Récit Evangélique de Jean et des autres Evangélistes, plus beau et plus expressif dans sa concision si simple que les plus beaux monuments que l'art humain puisse produire ou élever l'Amour Crucifié. FIN. J. M. L'AIDE AUX FAMILLES DES MOBILISES Ces dernières semaines, en plus des dons offerts en nature, les souscriptions en fa veur du Comité d'entr'aide aux familles des mobilisés courtraisiens ont atteint la som me de 2.856 francs. CROIX-ROUGE La Croix-Rouge de Belgique, Section lo cale de Courtrai, fait auprès de tous, hom mes et femmes, un appel pressant pour qu'ils se fassent inscrire comme candidat donneur de sang au centre de Transfusion sanguine Courtrai. Conditions requises I Les hommes doivent être libres de toute obligation militaire. 2) Les candidats, hommes ou femmes, seront âgés de 20 60 ans. II faut que chacun se rende compte, que c'est là pour lui une occasion d'accomplir un généreux devoir patriotique, et d'appor ter un secours indispensable et souvent d'in térêt vital nos soldats blessés. L'examen médical fait au candidat est strictement indolore et toujours utile. N'hésitez pas, inscrivez-vous donc au Centre de Transfusion Sanguine HOPITAL NOTRE-DAME, Rue de Buda, COURTRAl. Une simple carte avec nom et adresse suffit. L'ASSEMBLEE GENERALE ANNUELLE DE BETHANIE Les membres de Béthanie se sont réunis en assemblée générale le mercredi 21 février 10 heures. Mme Ernest Goethals, présidente de l'Œuvre, excusa l'absence du Rév. Doyen Camerlynck et de différents autres membres empêchés par une légère indisposition. L'abbé Muylle, secrétaire, fit rapport sur l'activité de l'Œuvre en 1939, qui a suivi, malgré les temps de crise, une courbe ascendante 23.003 dîners ont été servis aux midinettes et 8.695 potages, en augmentation de 5.396 unités sur l'année précédente Du logement a été procuré une moyenne journalière de 10 pensionnai res Le hôme a fourni une hospitalité fort appréciée aux réunions des Œuvres d'apos tolat V. K. B. J„ V. K. A. J, J I C F, et a hébergé une bibliothèque spécialisée pour la jeunesse Le rapporteur remercia au nom du clergé paroissial le comité directeur de Béthanie d'avoir centralisé cette maison si hospitalière les multiples services si méri tants du Comité paroissial nouvellement créé In Dienende Liefde Il rendit aussi un hommage ému la mémoire de la trésorière dévouée de l'Œuvre, Mlle Van- derheyde, et de deux autres bienfaitrices, Madame Godtschalck et Mlle Nuyttens, et annonça la nomination de Mlle Chapelle aux fonctions de trésorière principale. L'assemblée prit fin vers 11 h. 30, après avoir discuté et arrêté différents projets pour l'agrandissement de l'Œuvre. Puis- se-t-elle prospérer dé plus en plus c'est le vœu unanime de la population Courtrai- LA REUNION GENERALE DE LA LIGUE FEM. DU SACRE-CŒUR La Section paroissiale de St Martin tient sa réunion générale ce Dimanche 25 Fé vrier, 6 heures du soir au local des Go- delieven Au programme Considéra tions générales sur le Bond, numéros scèni- ques et musicaux présentés par la dramati que du Patro et Tombola fort bien achalandée, grâce aux dons particuliers des 50 zélatrices VEDETTES DE RADIO ET DE MUSIC-HALL Une représentation de music-hall aura lieu au théâtre le dimanche, 3 mars 15 heures. On aura l'occasion d'y entendre Renaat Grassin, Jef De Winter, Willy Ver- voort, troubadour du Princes Theater de La Haye, Concertina, virtuose de la compagnie Snip et Snap Jan Schaers premier ténor des Folies Bergères Olga Luxy chanteuse lyrique de l'I. N. R. Location au Poids Public, rue de Lille. (Voir suite p. 6).

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Le Sud (1934-1939) | 1940 | | pagina 7