Position et i de vioyens l'Angleterre BRUGES - COURTRAI MOUSCRON - YPRES LE PROBLEME RUSSE BILLET PARLEMENTAIRE 93me ANNEE No 9 SAMEDI 2 MARS 1940 LE', HEBDOMADAIRE ADMINISTRATION - REDACTION 163, CHAUSSEE DE GHISTELLES, 163, SAINT-ANDRE - lez - BRUGES PUBLICITE 10, RUE St GEORGES, BRUGES ABONNEMENT 30,FRANCS L'AN LE NUMERO: 0,60 CENTIMES COMPTE CHEQUE POSTAUX 367.225 TELEPHONE 315.24 Nous l'avons vu, tandis que les positions de l'Allemagne sont concentrées, celles de l'Angleterre sont dispersées. Dans chaque mer, sur chaque continent, l'Angleterre est installée, et chaque en droit elle a au moins un voisin de taille qui est souvent un rival. Dans la mer du Nord, c'est l'Allemagne dans l'Atlantique Nord, la France et les Etats-Unis d'Améri que dans la Méditerranée et l'Afrique du Nord, l'Espagne, la France, l'Italie, la Tur quie dans la mer Rouge, l'Italie dans le Proche et le Moyen Orient, la Turquie, la Russie et le monde arahe en Extrême- Orient, la Chine et le JaDon dans le Pa cifique, le Japon et les Etats-Unis d'Amé rique. Nombreux dans l'empire sont les problèmes graves et délicats qu'il faut cha que jour surveiller et traiter de front dans toutes les parti"® du monde. Beaucoup con cernent la condition d'un important secteur naval ou terrestre et leur faisceau est lié le dessin de l'empire et du globe. La question essentielle cependant reste toujours le sort de l'île britannique et le »ort de Londres, cerveau et centre nerveux de l'île et de l'empire. L'ANGLETERRE, PUISSANCE NAVA- C'est par les routes des océans que les Anglais s'en sort allés fonder leur empire ■niversel et c'est par les mêmes rou'.es •ncore que les peuples, protectorats et co lonies de l'empire, communiquent entre eux. Il faut en conséquence l'Angleterre «ne force navale capable de sauvegarder la fois la cohésion maritime de l'em pire, les libres communications de l'île britannique avec le Commonwealth, la •écurité de l'île même contre le blo- «us ou attaque indirecte et contre une acression directe de vive force, toutes éventualités qui, Ha nuit comme le jour, ne cessent d'être présentes l'es prit des états-majors impériaux. L'Angle terre doit être avant tout une puissance na vale. Et elle l'est. Quand les cinq unités de 35.000 tonres de la première tranche de •on programme de constructions neuves seront toutes en escadre l'an prochain, sa flotte de combat comptera 19 cuirassés de ligne et croiseurs de bataille modernes ou refondus, force de haut bord qui sera mo mentanément triple de la plus grande d'Eu rope après la sienne. Sans doute 1 Ami rauté a-t-elle dû payer cher les concours que les Etats-Unis d'Amérique et le Japon lui apportèrent pendant-la guerre de 1914- 1918 la flotte britannique a renoncé •on ancienne mesure qui l'égalait au ton nage de la coalition des deux flottes du globe venant après elle. Mais le corps de bataille, comme celui des croiseurs, reste imposant et solide pour couvrir l'île bri tannique et les routes de l'empire contre les unités navales européennes de même rang. LES ARMES NOUVELLES, L'EMPIRE ET L'ILE. Des armes nouvelles sont cependant ve nues enlever deux positions de l'échi quier maritime de l'Angleterre une partie de leur traditionnelle invulnérabilité. Ces Positions sort la mer du Nord et la mer Méditerranée. Les armes nouvelles sont la mine et la torpille magnétiques du sous- marin et 'la bombe de l'avion. Si la route de la Méditerranée et de la Mer Rouge procure au commerce de l'em pire une économie de temps et de frêt qui la recommande pour le temps de paix, conservera-t-elle sa valeur en temps de guerre Que les événements prennent un pli guerrier en Méditerranée, et alors la France n'y pourra suffire la défense et l'Angleterre devra user dans cette mer des forces précieuses contre l'avion, la tor pille et la mine, tandis que l'Allemagne, avec les mêmes armes, dévéloppera dans la mer du Nord son entreprise du blocus de l'île britannique. Aux unités de haut bord il faut, pour déployer leur puissance, non le défilé de mers étroites, mais l'am- fileur de l'océan. Le sous-marin, l'avion et a mine, dans des flots parsemés de riva ges, d'îles et de promontoirs, sont les enne mis désignés du cuirassé. Voilà pourquoi il y a en Angleterre une 'école qui professe que c'est au Cap de Bonne-Espérance, là où la route océanique double la poinle de l'Afrique pour passer de l'Atlantique dans l'Océan Indien, et non dans le cul-de-sac de la Méditerranée orientale, que l'Angle terre aurait dû construire un second Sin gapour. Elle se serait par surcroît épargné ses misères avec l'Italie et les incertitudes du guêpier de l'Europe méridionale et du Proche-Orient. LE NOEUD DE LA GUERRE DANS LA MER DU NORD. Dans la mer du Nord, mer considérable ment plus petite encore que la Méditerra née, les deux principaux adversaires sont face face. Par sa position et par sa puissance na vale, l'Angleterre domine et intercepte les communications océaniques de l'Allema gne. Elle peut couper les routes navales de son ennemi continental vers les sources des matières premières et vers les marchés d'outre-mer où il écoulerait les produits de son industrie. Elle peut donc lui interdire toute faculté d'achat et de vente par mer, tarir son commerce extérieur, anémier ses industries de guerre, restreindre l'alimen tation de sa population, en un mot s effor cer de renouveler, par le blocus maritime, la guerre d'usure matérielle et morale qui, dans le dernier conflit mondial, accula le peuple allemand la crise de 1918. Mais voilà que l'Allemagne parle son tour de monter le siège maritime de sa rivale. Sa position géographique et le dé veloppement insuffisant de sa flotte de sur face ne lui permettent pas d'employer les mêmes méthodes que l'Angleterre. Mais elle prétend que les armes nouvelles ont re nouvelé la stratégie de la guerre navale au tour de l'île britannique, que l'île la lon gue peut être isolée, et que même elle n'est pas inviolable. Pour comprendre les stratè ges allemands, il faut un irstant considérer le problème tel Qu'ils le voient aujourd'hui dans la géographie et dans l'art militaire. De quoi s'agit-il dans leur esprit D'at taquer une île dont l'éloignement et l'éten due sont devenus petits en regard des moy ens des nouvelles armes navales et aérien nes. (A suivre). Louis HABRAN. L'Union Nationale de la nouvelle géné ration Russe nous communique Les Russes nationaux habitant la Belgi que son meurtris et indignés par la con fusion des termes Russie et russe avec U. R. S. S. et soviétique con fusion qui a gagné non seulement la presse belge, mais aussi l'organe officiel ti infor mation tel que l'I. N. R. Propagée ains. dans tous les milieux belges elle offense quotidiennement tout ce qui est Russe anti communiste. Nul ne peut ignorer que le pouvoir de la Ille Internationale, ou le Komintern, ac tuellement établi sur le territoire de 1 an cienne Russie, ne peut (et ne veut pas lui même) être considéré comme l'héritier de l'ancien régime russe. L'Internationale n'a pas de patrie. C'est un pouvoir tyranniqut qui veut devenir mondial, universel. La Russie fut la première succomber. Dam l'attente de nouvelles conquêtes, elle es devenue la Citadelle du Komintern qui t fait tout son possible pour lui enlever la moindre trace de son caractère national A commencer par son nom. Comment peut-on dès lors prétendre qu< Staline poursuit la politique d'impéria lisme tzariste que l'aviation russ commet des cruautés etc., etc. Pourquo qualifier de russes ceux, qui chaque oc casion renient la Russie et combattent tout tentative de résurrection nationale Toutes les Nations civilisées, et plu parti, ulièrement la Nation Belge, dont le intérêts nous sont chers, doivent connaîtri la vérité, doivent voir clair dans le problc me Russe. Leur avenir et leur indépendai. ce en dépendent. Or, la vérité consiste en ce que les inté rêts et les agissements de VU. R. S. S. des Soviets sont diamétralement opposé aux intérêts et aux agissements de la Russi Nationale et du peuple russe. Les premiei cherchent une guerre mondiale, les second aspirent une paix durable dans le mond entier. Il est facile de le prouver. Toute la politique des dirigeants de 1; Ille Internationale et des Soviéts siégean au Kremlin est mise en évidence par le discours de Staline et de Molotov du l' août et 7 octobre derniers. En voici le., idées dirigeantes Quelle que soit l'issue de la' guerre e quel qu'en soit le vainqueur, 1 épuisemer des belligérants sera tel que leurs gouver nements capitalistes ne pourront ce mo ment résister la pousée dç la Révolution Mondiale Communiste. Partant l'U. R. S. S. doit mettre tout en œuvre pour être prête réaliser cette ré volution dans un proche avenir et de profi ter dès présent de toute occasion favora ble qui permettrait d'étendre le communis me en Europe Profitant de la préoccupation des gran des puissances par la guerre, le Komin tern a fait suivre ses paroles par les actes. La Pologne fut démembrée une 4e fois. Cette même Pologne, laquelle, revenant sur les erreurs du passé, la Russie Natio nale promettait solennellement en 1914 l'indépendarce et la liberté. Or, la Russie Nationale n'avait jamais trahi ses engage ments. L'existence d'une Pologne indépen dante, jouant 1 Est le même rôle impor tant de pacificateur que la Belgique joue (suite page 2) MARDI La Chambre continue la discussion du budg t de l'Intérieur. Le baron de Kerckove d'Exaerde, député catholique d'Anvers, monte le premier la tribune. Figure ovale, au teint pâle des yeux angoissés qui fixent l'auditoire un front chez qui les rides profondes décèl nt la fi xité de la pensée. Il représente une tradi tion, qui de plus en plus se perd au milieu de l'évolution profonde que subit notre so ciété. Gros propriétaire terrien, posssseur de deux châteaux et d'un hôtel en ville, il a consacré les gros loisirs que lui laissent s a fortune, la politique. Dans son village il exerce les fonctions de bourgmestre, comme Saint Louis, qui rendit la justice sous un chêne. Entré la Chambre, il y a trente ans, son abord aimable, et son absence d'am bition lui ont permis d'y récolter beaucoup de sympathies et une vice-présidence ja mais contestée en est la preuve palpable. Paul Bourgrt l'aurait certainement situé dans un de ses romans Anatole France en aurait fait la carricatwe et T aine aurait exalté une tradition. Gentilhomme campa gnard, ce titre lui a valu l'affection des pay sans et le mérite d'être leur mandataire. Jansscn, avocat libéral, êchevin d'Ixel- les, lit, avec la correction du lauréat d'un cours d'humanité, quelques feuillets, consa crés la détresse des finances communales. Maigre comme un lévrier visage chez qui la jeunesse de l'âge lutte avec la vieillesse des responsabilités front ravagé par les ri des. Il voudrait cueillir les lauriers de Ben jamin Constant mais son parti jaloux des richesses intellectuelles qu'il héberge dans son sein. efu:e de le hisser au premier rang. Grammens fait la Chambre, figure de révolutionnaire. Quand on le voit on a l'impression d'avoir devant soi un fonction naire modeste, qui chaque jour se rend son bureau, y met ses manches de lustrine, et accomplit scrupuleusement du I janvier au 31 décembre sa tâche de bureaucrate. Il en a la pâleur, et une moustache rousse n'est pas faite pour donner au visage du caractè re. Mais lorsqu'il est question de griefs lin guistiques, cet homme subit une métamor phose complète. Ses yeux lancent des éclairs, sa bouche écume, il défie toute l'assemblée il ne supporte aucune contradiction il se dresse en prophète de l'unilinguisme, en ma tière de noms de rues et d'enseignes com merciales. Charles Derbaix est le bourgmestre de Binche, de la cité des Gilles. Il n'a cepen dant rien de la physionomie d'un bourg mestre d'une cité de carnaval. Au contraire tout en lui révèle le notaire. Un crâne aussi dénudé qu'un genou de capuçin, preuve qu'il a perdu ses cheveux en passant des nuits étudier le droit fiscal. Un gros vi sage qui réflète les teintes riches du bour gogne nous dit que comme tout notaire qui se respecte, il aime la bonne chère, apanage respectable d; la bourgeoisie. Charmant col lègue il peut être aussi timide qu'une vio lette, aussi sévère qu'un notaire lisant un projet de liquidation, aussi aimable qu'un tabellion recevant un gros propriétaire. Le ministre Vanderpoorten défend la po litique de son département. Dans le parti libéral, une exception il connaît, il parle le flamand. Cela lui a valu un portefeuille, que Jules Boedt, s'il n'avait pas été un ma lade, aurait pu tout aussi facilement détenir. Petite figure, couleur café au lait, il tient

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Le Sud (1934-1939) | 1940 | | pagina 1