P U B L I C I T Y COURTRÂI Après ovoir passé la plume au R. P. Faure, pour répondre aux objec tions formulées par notre collabora teur J. M. de Courtrai, nous croyons devoir clôturer le débat par la réfle xion suivante Puisqu'à Rome, une commission a été fondée dans le but d'établir des conclusions scientifiques au sujet du St Suaire de Turin, objet de tant de discussions, la décence la plus élé mentaire oblige les catholiques s'abstenir de toutes polémiques oiseu ses dans l'attente des conclusions de cette commission. LA PATRIE. UNE NUIT AU SAINT-SEPULCRE Nous empruntons volontiers au récit épistolaire d'un vieux Pèlerin Courtraisien le R. Abbé Delancker la relation sui vante aussi instructive que savoureuse sur une visite au Saint-Sépulcre en l'an de grâ ces 1890. Tout pèlerin désire naturellement passer ime nuit auprès du Saint-Sépulcre., afin d'imiter la veillée de Marie-Madeleine. Pour exécuter ce pieux dessein, on a besoin d'a vertir le Père Supérieur'du couvent annexé au Saint-Sépulcre, afin qu'il vous procure une cellule pour une partie de la nuit. La porte du temple se ferme au coucher du so leil et ne s'ouvre plus qu'au lever de cet astre, vers 6 heures. Une fois enfermé dans la basilique, il faut se résigner y rester jusqu'au jour suivant, car le couvent anne xé au Saint-Sépulcre n'a pas d'autre com munication avec le dehors que par la basi lique même. Il avait été convenu entre mes compa gnons et moi que chacun, tour de rôle, resterait seul au Calvaire et au Saint Tom beau. Seul donc, je quitte le Calvaire pour me rendre la pierre de l'onction Ici. genoux, je vois en esprit déposer le Corps inanimé du Sauveur bien-aimé je vois Joseph et Nicodème embaumer et envelop per pieusement ses membres sacrés je vois les Saintes femmes accourir au tombeau. Je me relève, et je vais également jusque-là. Me voici déjà dans la Chapelle de l'An ge je me courbe pour pénétrer dans l'étroite et petite grotte du tombeau les lampes d'argent toujours allumées répandent une douce clarté. Je suis genoux, seul. Le silence solennel n'est troublé que par le crépitement de la mèche des lampes. Je ne saurais dire ce qui se passait alors dans mon âme Heureux moments qu'on ne vou drait échanger avec toutes les richesses et les délices de ce bas-monde Mais l'heure est passée. Mon compagnon attend il désire également rester seul, près du tombeau je lui cède ma place. Ici, 1 on n'est point saisi de frayeur comme autrefois les soldats préposés la garde du tombeau: comme Marie-Madeleine plutôt, nous sen tons nos cœurs remplis d'amour. Après avoir donné successivement libre cours nos émotions près du tombeau sa cré, nous errons encore quelques instants dans la sombre et immense Basilique puis par l'escalier spécial, nous rentrons au cou vent des Pères Franciscains pour prendre quelque repos dans une étroite et humide cellule Mais le sommeil sembla fuir mes paupières le R. M. Rozier, au contraire, se mit bientôt ronfler si fort que je son geai la trompette du Jugement dernier!... Je ne pus m'empêcher de murmurer Mon ami, cessez de sonner de la trompette, nous ne sommes pas dans la Vallée de Josaphat; le dernier jour n'est pas encore arrivé Enfin le silence se rétablit, et je parviens également m'endormir A minuit, la cloche des Pères Francis cains annonce l'Office de nuit je me rendors, en écoutant l'admirable psalmodie des moines. Mais, tout-à-coup, qu entends- je On dirait que c'est le Samedi-Saint, que les cloches reviennent de Rome et que les enfants de chœur s'amusent casser les sonnettes pendant le Gloria on di rait aussi une bande de gamins qui s amu sent avec des tambours de basque Ce sont les Grecs, qui par cet ennuyeux caril lon, rappellent l'heure de la résurrection. Ils commencent ensuite leurs chants nasil lards et langoureux Je me rendors. Mais qu'est-ce encore On dirait un formida ble concert de cymbales. C'étaient les Ar méniens qui venaient dire leur tour Sortez de vos lits et venez chanter les louanges du Seigneur Je ne m'en sou ciai guère et me tournai sur l'autre côté pour ne pas les entendre. Quel malheur peine avais-je fermé les yeux que je m'é veille en sursaut on dirait une centaine de batteurs de grange l'ouvrage. Ce sont les Abyssiniens, cette fois, qui au moyen de marteaux frappent coups redoublés sur des planches et disent également qu'il est temps de se lever Ils veulent imiter sana doute le tremblement de terre qui signale la mort du Sauveur. A ces différents réveils, la vaste église est comme par enchantement inondée de lumière la fin des liturgies elle est replongée dans les ténèbres et le silence. Enfin, me voilà réveillé par une voix connue C'est Frère Benoît qui vient me dire qu'il est temps de se lever celui-ci n'a pas besoin de m'appe.'er deux fois il est trois heures du matin, et je puis célé brer la Sainte Messe sur le tombeau dans !e mystérieux silence et le calme de la nuit!... Comment exprimer les émotions que res sent le prêtre quand il récite la messe voti ve de la résurrection l'endroit même où s'opéra ce glorieux mystère la langue ne saurait l'exprimer et la plume est impuis sante le décrire Des larmes de recon naissance remplissent les yeux du prêtre qui lit ces paroles Die nobis, Maria, quid vidisti in via dis-nous, Marie, qu'as-tu vu sur ta route J'ai vu le tombeau du Christ et la gloire du Cruci fié 'jfi Et le cœur ajoute Nunc dimittis ser- vum tuum, Domine Maintenant, Sei gneur, votre serviteur peut mourir en paix LE RECLASSEMENT DES CONDAMNES Il existe Courtrai une œuvre peu con nue mais dont l'activité bienfaisante est di gne de retenir l'attention du public. C'est le comité de patronage Aide et soutien aux condamnés Sa mission est de visiter les détenus, leur donner des conseils, aider leur* famille et procurer du travail aux libérés. Actuellement, ce comité de patronage s'occupe de quatre-vingt-six enfants qui sont placés sous sa surveillance et dont les membres s'occupent avec bienveillance. Dans quelques semaines une conférence sera organisée l'hôtel de ville par cette œuvre hautement humanitaire. UNE BELLE ŒUVRE La crise née de la guerre qui sévit nos Entières, a créé même dans les foyers des non-mobilisés un état de besoin le plus souvent caché et supporté avec beaucoup de courage. Le comité paroissial de l'Eglise St Mar tin IN DIENENDE LIEFDE a pour but principal de donner, en plein accord avec les organismes existants, une aide tant matérielle que morale ceux d'entre eux qui ne sont soutenus par aucun organisme charitable. En ce qui concerne les militaires le Co mité ne vise qu'à les soutenir moralement et spirituellement, le Comité de la Ville s'é- tant chargé de pourvoir leurs besoins ma tériels propres et ceux de leur famille. La population courtraisienne avec sa gé nérosité habituelle a parfaitement compris la nécessité d'une entr'aide mutuelle. Le Comité l'en remercie de tout cœur. Il remercie notamment les paroissiennes qui collaborent la formation d'un vestiai re en cousant et tricotant avec un zèle et une persévérance dignes d'éloges. Il remercie les Dames et les Messieurs qui se dévouent récolter chaque mois les fonds qui lui permettent de soulager tant de mi sères cachées. Enfin, last not least, il remercie tous les paroissiens généreux qui l'aident par leurs dons, soit en argent, soit en nature. Ceux-ci prouvent de façon éclatante que dans la pa roisse le précepte du Maître: Aimez-vous les uns les autres n'est pas tombé en terre stérile. Pendant l'hiver particulièrement rigou reux qui vient de prendre fin/le Comité est parvenu pourvoir aux nécessités les plus pressantes. La quête mensuelle jointe quel ques dons importants lui a permis d'acheter de la laine, de la flanelle, du coton. Grâce l'aide de paroissiennes habiles et diligen tes il a réalisé une quantité d'objets qu'il a distribués aux plus éprouvés. Voici un détail approximatif des vête ments .faits ou en confection Vêtements pour hommes chemises, ca misoles, paires de chaussettes, caleçons, chandails Vêtements pour femmes chemises, ca misoles, robes de nuit, tabliers, blouses en laine. Vêtements pour enfants chemises blan ches, robes de nuit, pyjamas, chemises sport, paires de bas, pull-overs, robes d'en fants, petites jupes, pantalons, tabliers, écharpes. Vêtements pour nouveaux-nés Brassiè res, petites chemises, chaussons, petites ro bes et manteaux de laine. 6 enveloppes pour matelas et 5 couver tures. Le Comité a fait face en outre aux frais de bons en nature pains, épiceries, char bons. Il a pourvu enfin la souscription d'abonnements aux journaux en faveur des mobilisés qui en ont fait la demande. Le Comité adresse un pressant appel a tous les paroissiens de St Martin, afin que ceux-ci par leur travail ou par leurs dons généreux en argent ou en nature, le met tent même de continuer une belle œuvre: aider les civils tenir pendant que nos soldats nous protègent aux frontières. Quand vous dressez votre BUDGET DE PUBLICITE n'oubliez pas de vous adresser 26-28 rue Longue des Pierres COURTRAI L'EXPOSITION DE LA LIGUE DE PROTEC TION CONTRE LE DANGER AERIEN Cette exposition qui s'est ouverte jeudi après-midi dans les caves de l'Hôtel de ville de Courtrai, restera ouverte jusqu'au 1er avril prochain. Elle est accessible au public moyennant un droit d'entrée de 1 franc au profit de la Ligue de protection aérienne. A l'un des stands est exposé ce que la ville a déjà fait pour préserver la popula tion civile en cas de bombardement aérien. LES BUREAUX DE L'HOTEL DE VILLE seront fermés durant toute la journée les lundis 25 mars et 1er avril, l'occasion de la foire. Toutefois, exception est faite pour le bureau de l'état civil qui restera ouvert de 10 h. midi, pour permettre les déclara tions de naissances et de décès. LA FOIRE DE PAQUES La Grand'Place de Courtrai et ses abords sont envahis par la gent foraine. C'est que, le dimanche 24 mars, commencera la popu laire foire de Pâques qui attire chaque an née, les visiteurs non seulement de Courtrai mais de toutes les communes environnantes. A cette occasion, pendant toute la durée de la foire, les cafés pourront rester ouverts jusqu'à 1 h. du matin. Les premier et deuxième dimanches ainsi que les premier et deuxième lundis de la foire, l'heure de la retraite est prolongée ex ceptionnellement jusqu'à 2 h. du matin. Quelques notes sur les origines et l'histoire de la Peinture Flamande. (Suite). L'Agneau Mystique, chef d'oeuvre des Frères Van Eyck. Pendant que Jean voyageait, Hubert était allé s'installer Gand. Là un certain bour geois, José Vydt, séduit par la renommée des Van Eyck, les avait priés de peindre pour lui un vaste retable pour l'église Saint-Jean (depuis Saint-Bavon où il comptait être inhumé. Jean était l'étran ger, Hubert conclut l'affaire. Voilà ce qui a fait supposer qu'il avait conçu la compo sition de l'Agneau mystique et commencé même l'éxécution. Séparé de l'évêque de Liège, Jean fuL appelé Lille, puis Bruges par Phi lippe le Bon qui le nomma son peintre et l'envoya en Portugal. Jean Van Eyck resta en Portugal et en Espagne pendant quinze 7. LA PATRIE DU 23-3-40. mois. Il fut rappelé au pays par la mort de son frère Hubert. Avait-il déjà, avant de partir, travaillé au polyptique Hubert avait-il réellement exécuté une partie Ce point là reste douteux. Ce qui est certain c'est qu'après la mort de son irèit. Jean se mit aussitôt le peindre entièrement. Cela dura six ans. Enfin le 6 mai 1432 1 œuvre fut exposée publiquement et excita l'admiration générale. Oeuvre géniale, coup sûr, non seule- ment par sa perfection technique et son puissant réalisme, mais aussi par le pro- fond sentiment, le subtil symbolisme, 1 ardente foi qui l'animent (Lucien Solvay La fabrique d'église de Saint-Bavon, ayant desoin d'argent vendit presque tous lespanneaux un marchand pour la baga telle du 3000 florins. Le Musée de Berlin les acheta pour 410.000 frs. Seul le pan neau central n'a pas quitté Gand. Un pein tre du XVle siècle, Michel Van Coxcie avait remplacé les panneau vendus par des copier. Les originaux nous sont revenus après la Grande Guerre et l'ensemble a repris sa place aujourd'hui dans la chapelle de Saint-Bavon. (A suivre). Ad. L. Education Familiale. QUELQUES CONSEILS PRATIQUES. 5. Comment aider les adolescents rester vertueux en surmontant la crise profonde qu'ils subissent. L'adolescence est l'âge par excellence où s'affirme l'exactitude de la parole du poète, disant de l'éducation qu'elle est une œùvre de choix qui suppose beaucoup d'amour. Loin de trahir leur devoir une heure aussi chargée de responsabilité, loin d'a bandonner l'adolescent au moment où, dés emparé, celui-ci a droit un guide et un soutien, les parents doivent offrir leur enfant le refuge de leur amour et la force de leur expérience. a) Veillons ce que nos adolescents soient toujours occupés, car le désœuvre ment est un écueil dangereux. Imposons leur d abord, pourqu'ils en arrivent s'im poser eux-mêmes, un règlement prévoyant l'utilisation de leurs loisirs, règlement sou- {de car l'idéal de la vie au foyer n'est pas a caserne où tout est fait par ordre mais il n'est pas non plus l'hôtel où tout Telève du caprice de l'individu. Les enfants doi vent se délasser de leurs travaux sérieux •par l'exercice reposant d'un travail agréa ble. Ou travailler, ou jouer, ou prier telle soit la devise de nos adolescents Que jamais le rêve paresseux, cet alcoo lisme moral, ne prer.ne possession de leur cerveau. Défions-nous de ceux qui refusent de participer aux jeux b) Veillons leurs plaisirs. Que de fêtes sont dangereuses pour nos adolescents Tâchons d'avoir un intérieur agréable, ayons des amis qui ont de la valeur et de la moralité. Permettons nos enfants d'avoir eux aussi des camarades. Invitons-les chez nous de temps en temps. De telles amitiés, sous le patronage fami lial, ne sont pas dangereuses. Que dire du cinéma Les parents ne peuvent pas toujours soustraire leurs en fants son influence mais ils doivent user de grande prudence dans le choix des films, car l'immense majorité de ceux-ci sont nuisibles et déconseiller. Quand nous croyons pouvoir leur offrir ce genre de distraction, que ce soit toujours avec nous ou en compagnie sûre. Et convient-il d'encourager nos enfants l'exercice des sports En règle générale nos adolescents connaissent le nom et l'his toire sportive de tous les as, bien mieux que I Histoire Sainte et l'Histoire Natio nale. Evidemment l'emballement actuel de la^ jeunesse pour les sports doit être re fréné mais n'oublions pas que le physi que exerce une grande influence sur le mo ral et sur le travail intellectuel. Assurons donc par l'exercice physique bien dosé, le bon fonctionnement de toutes les facultés chez les adolescents. Le scoutisme sera pour la plupart un dérivatif puissant. (A suivre) L'EDUCATION FAMILIALE, revue mensuelle. On a beau avoir des préoccupations de toutes sortes, l'éducation des enfants reste toujours d'actualité parents et maîtres ont plus que jamais besoin d'une Revue où ils trouveront conseils et directives pratiques. Pour en juger, demandez spécimens gra tuits, 10, rue M. Liétart, Bruxelles.

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Le Sud (1934-1939) | 1940 | | pagina 7