La guerre en Scandinavie BILLET PARLEMENTAIRE BRUGES -COURTRAI MOUSCRON - YPRES POUR LE TOURISME HEBDOMADAIRE SAMEDI 20 AVRIL 1940 ADMINISTRATION - REDACTION 163, CHAUSSEE DE GHISTELLES, 163, SAINT-ANDRE - lez - BRUGES PUBLICITE 10, RUE St GEORGES, BRUGES ABONNEMENT 30,— FRANCS L'AN LE NUMERO: 0,60 CENTIMES COMPTE CHEQUE POSTAUX 367.225 - TELEPHONE 315.24 Nous avons écrit que le nœud de la guer- est dans la mer du Nord. Les événements pilitaires des derniers temps confirment ce aint de vue. Les forces de l'Allemagne ont ecupé le Danemark, qui s'est incliné, et nt débarqué en Norvège, où la guerre sé- ►it. Ces bouleversements tragiques ont plu- ars explications 1. Le manque d'entente des pays Icandinaves. 2. Leur faiblesse militaire. Le Dane- iark et la Norvège expient cruellement les au tes que les gouvernements socialistes ku'ils se donnaient invariablement, ont ommises l'égard de la préparation la guerre pendant le temps de paix, et l'égard la mobilisation de la nation depuis que guerre est en Allemagne, en Finlande et lans la mer du Nord. N'a-t-on pas lu avec upeur, dans des communications venues Norvège après le débarquement alle- and, que la mobilisation s'effectuait lans de bonnes conditions La Norvège ne fêtait donc pas mise en garde depuis le dra- finlandais Ignorait-elle qu'il y a des gligences qui provoquent la guerre 3. L'isolement géographique et stra- gique des Scandinaves. 4. L'entente de l'Allemagne avec l'U. S. S. d'une part et avec l'Italie de l'au- |re. Il ne s'agit pas d'une alliance trois, Bais jusque maintenant l'Allemagne s'en tend avec chacune des deux autres puissan ts. Cette entente change la stratégie habi- Bclle des guerres européennes. Ses dévelop- ements sur le plan général du monde s'an noncent comme pleins de surprises redouta- Iles. La coalition des grandes puissances aropéennes échappe, du moins momenta- |iément, l'Angleterre. 5. Les méthodes de la politique an glaise du blocus maritime de l'Allemagne et l'initiative des forces navales allemandes dans la mer du Nord orientale. Il suffit de lire les communiqués alle mands et de les reporter sur la carte, pour comprendre. C'est par voie de mer que l'Allemagne s'est emparée des ports atlanti ques de la Norvège qui sont reliés par un chemin de fer l'intérieur du pays. Depuis, les Anglais, soutenus par un important groupement de navires de combat, ont pris pied Narvik, en Laponie, mais les autres ports restent reprendre avant que l'occu pation de la Norvège méridionale par l'ar mée du Reich ne soit consommée. C'est pour gêner l'arrivée de renforts allemands que la flotte anglaise a miné le Skagerrak et le Kattegat. Il n'en reste pas moins que voici le Danemark et la Norvège entraînés malgré eux dans le conflit des grandes puis sances. L'Allemagne se tenait prête intervenir en Scandinavie depuis qu'elle avait donné sa garantie l'U. R. S. S. dans la question de Finlande. Et quand l'Amirauté britan nique est intervenu? en Norvège par les ar mes en attaquant le vapeur allemand Ait- mark dans les eaux territoriales norvé giennes, devant un torpilleur norvégien, puis en mouillant des mines en trois points des mêmes eaux, et en y patrouillant, pour bloquer l'Allemagne, l'état-major général britannique devait savoir s'il voulait ou s'il pouvait préserver efficacement la Nor vège. qu'il compromettait, des réactions mi litaires du Reich. Quant au problème militaire du Dane mark, la géographie le rend stratégique- ment et tactiquement inséparable de celui de la Norvège. Louis HABRAN. Nous avons eu l'occasion de signaler plusieurs,reprises l'excellente campagne don née par la Métropole en faveur du Touris me. Lors d'un récent interview, M. le Gou verneur Baels a félicité le quotidien anver- sois pour cette heureuse initiative. En ter minant l'interview la Métropole cite l'ac tion si utile des dirigeants des grandes or ganisations de voyage de Hollande dont les organismes ne se bornent pas une propa gande active pour le tourisme en Belgique, mais favorisent pratiquement ce tourisme par l'organisation de grands voyages collec tifs en Belgique, par trains spéciaux et au tocars. C'est ainsi que M. Hanman de la Nederlandsche Reisvereeniging nous parlait de l'inauguration d'un grand «voya ge général excursion en masse dans les Flandres, les jours de la Pentecôte. Le voyage durera quatre jours et se fera en train spécial jusqu'à Bruges, où il y aura réception officielle, tanids que la Munici palité offrira un concert de carillon, avec les numéros demandés par les participants au voyage. On visitera aussi Gand, Courtrai, Ypres. Furnes le littoral et Anvers, où les excur sionnistes dineront et visiteront la Cathé drale et le Musée Plantin. La participation ce voyage s'annonce particulièrement nombreuse, mais la diffi culté réside dans le fait que de nombreux participants n'auront pas de passeports. On est en pourparlers avec le Gouvernement belge afin qu'il supprime au moins le pas seport pour ce grand voyage collectif. A la séance de Mardi dernier au Sénat M. Van Hoestenberghe est intervenu en fa veur du tourisme dans les termes suivants Mon intervention se rapporte une question qui est de la compétence des dé partements des transports, de la défense na tionale et des affaires étrangères, et qui est de nature favoriser l'activité touristique dans notre pays. L'unique moyen d'obtenir quelque chose en faveur du tourisme dans le domaine in ternational, réside dans la solution du pro blème des passeports. En fait, il faudrait se contenter de la présentation d'une carte d'identité, mais si l'on est d'avis que le pas seport est indispensable, il faudrait réclamer aux touristes une taxe minime. Dans tous les milieux on travaille en vue d'une réglementation favorable de cette question, aussi bien chez nous qu'aux Pays- Bas. Depuis l'instauration des passeports, la libre circulation avec les Pays-Bas a été li mitée la nouvelle année, quelques grands événements sportifs et la procession du Saint Sang. Il est inutile d'insister sur les grands avantages liés cette question. Vu l'état de guerre dans les différents pays tout autour de nous, il ne nous reste plus que la pers pective de la visite de touristes venant des Pays-Bas, tout comme les Pays-Bas ne peu vent compter que sur les touristes belges. Ces échanges touristiques peuvent toutefois prendre une extension très importante. Nous connaissons les difficultés soule vées par un régime de circulation complète ment lihre. Certains inconvénients viennent du côté de la sûreté publique et de l'état- major de l'armée. Ces difficultés pourront être éliminées par l'introduction d'un passeport sans char ges fiscales. Nous demandons que le ministre fasse le nécessaire pour résoudre cette question. L'administration communale de la ville de Bruges s'est efforcée d'obtenir la colla boration de tous les milieux intéressés, par ce que la libre circulation est d'importance pour la côte, pour nos villes d'art et pour nos Ardennes. Les Pays-Bas eux-mêmes y ont intérêt. J'exprime dont l'espoir que le ministre accordera son appui pour obtenir un règle ment favorable. MARDI. La séance parlementaire est consacrée i la discussion du budget de l'Instruction Mique. Quelles sont l'heure actuelle les gran- ès questions qui dominent l'activité du dé- artement La réorganisation de l'administration centrale, conformément aux indications des eux conseils culturels, a causé dans les èrniers mois, de gros soucis au Gouverne ment. La réforme de l'enseignement technique oit permettre le paiement direct des pro- ksseurs par les pouvoirs publics, tout en Sauront te fonctionnement normal des in titulions. Ceci pose un problème financier. Ajoutons, en glanant les idées, le souci une politique des beaux arts la sim plification des programmes d'enseigne ment F hypertrophie de l'enseignement moyen. Faut-il ajouter qu'au point de vue meier il est lamentable de constater le onflement de plusieurs crédits, alors que le bon sens aurait exigé l'heure actuelle des efforts sévères <Téconomie. Mes chers lecteurs, voilà les plats prin cipaux du diner, substantiel offert aux con vives parlementaires, qui se succèdent la tribune. Foulez-vous quelques croquis Hoyaux, instituteur wallon, est le pre mier porte-parole du parti socialiste. Petite figure qui a la teinte d'un vin rosé une cravate et un mouchoir rouge extério risent ses amours marxistes il a le ton neutre et correct d'un professeur d'école primaire, et son souci de l'objectivité pa triotique ne l'empêche pas de lever les pe tites oreilles d'un officiel aux aguets. Henri Heyman, bourgmestre de Saint Ni colas, a connu les gloires de la vie politi que et les tristesses du crépuscule. Il lui reste un attachement passionné la démo cratie chrétienne et aux liberté politiques. Qu'importe si l'indifférence accueille cer taines de ses interventions si de nouvelles recrues captent le suffrage capricieux des foules. Je sers ce fut la devise de sa jeunesse elle le restera usqu'à son der nier jour. Aujourd'hui il ouvre le dossier des doléances de ienseignement technique. Blum, échevin de Schaerbeek monte la tribune. Radio-Schaerbeek, murmure un de ses amis. Figure allongée, un regard voilé de douceur un jeu de muscles qui trahit parfois l'ironie chevelure gris-sel en ba taille, élégance de la tenue et du geste. Huysmans, maître en rosserie, s'écrie que Blum répète les notes que lui ont passées quelques professeurs a enseignement pri maire. Il accuse en effet la surcharge des programmes scolaires et les lacunes constar tées dans les notions élémentaires d'ortho graphe et d'arithmétique. Il a la silhouette d'un professeur d'enseignement normal fai sant une conférence un auditoire de fu turs instituteurs. Enfin Wauters termine le concert de mar di. Figure de marchand de margarine, pe tite moustache rousse regard qui vaudrait aussi Vautorité de l'aigle une allure qui se ressent de F exercice ancien des fonctions ministérielles. Directeur du peuple, il lance sa prose journalière comme hors-d'œuvre pour le déjeuner des ménages ouvriers wal lons. Balthazar, le tsar du Vooruit gantois l'écoute. Moralité si vous avez dans votre poche l'acte de propriété d'un grand jour nal, vous êtes bien près de grignoter un fromage ministériel davns une démocratie organisée. MERCREDI. La Chambre continue F examen du bud get de l'Instruction Publique. Il faut croire que F appétit vient en man geant Le président annonce que cinquante orateurs défileront la tribune. Presque tout le groupe libéral fera preuve (Fapti tudes oratoires, pour la suite de Blum, combattre le dédoublement linguistique au département. Ne me demandez pas de tracer l'esquisse des cinquante représentants qui s'intéres sent aux multiples questions d art de scien ce, <T instruction. Quelques exceptions seront cependant permises. Voici Louis Pierard, rapporteur, publiciste socialiste. Il a du bagout un flot de paroles qui lui permet de remuer sans peine les idées les plus diverses. Tou tes les nuits il rêve Piérard ambassadeur des arts et des lettres au sein du gouverne ment belge. Il se dit qu'il a jolie figure, sourire captivant, parole facile érudition vaste, qu'il est journaliste impénitent, di lettante capricieux. En faut-il plus pour croire que par la grâce du parti socialiste le titre de grand maître de l'Université vous est réservé L'opposition nationaliste flamande a choisi comme porte-parole, Elias. Un avo cat qui plaide souvent devant les tribunaux et qui a une grande expérience des débats parlementaires. Il n'a aucune peine pour développer en langage châtié les idées qui lui sont chères. Taille élancée, figure car rée teinte rouge front très large, cou-

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