REVUE FINANCIERE DE LA SEMAINE LA PATIENCE L'EFFORT LA SEMAINE LITURGIQUE gerS DU 11 AVRIL AU 17 AVRIL 1940 2. LA PATRIE DU 20-4-40. roiuié d'une mince chevelure L'hésitation n'est pas son fait. Le geste ponctue ses af firmations énoncées d'un ton didactique et si Romsée est la duchesse élégante de son parti, Elias préfère les lauriers du dictateur. Voici Bauuieraerts, qui représente le monde des professeurs catholiques fla mands, et qui Bruxelles lutte pour la défense des intérêts flamands, line tête (f ivoire dont la pâleur tranche sur le noir corbeau de la chevelure, de la barbe, de la cravatte, de la jaquette. S'il revêtait la robe du rédemptoriste, son apparrition et son éloquence feraient sensation au crépuscule dans une chaire d'église de village. Il a le Ion agressif, des accents qui trahissent une passion sincère il représente une tactique, un idéalisme, un dynamisme qui a concilié le dévouement la cause flamande avec le respect de la Belgique et la soumission vis- à-vis de l'autorité religieuse. Enfin Brun faut, devant cinq ou six dé putés, défend les thèses communistes. Vous vous imaginez aisément leur résumé Ex citer tout le personnel enseignant contre l'Etat, sous prétexte que celui-ci le vole en matière de pension, et ne le paie pas, en tenant compte de l'augmentation de la vie. Crâne dénudé barbe fournie rousse, regard de hibou, allure cauteleuse. Cest un arle quin de la politique, car, parti de l'aile conservatrice socialiste, il a fini par é- chouer dans les rangs des révolutionnaires marxistes la solde de Moscou. Si l'archi tecture est son violon d'Ingres, la politique démagogique est son vin journalier, qui lui donne des ivresses verbales. JEUDI. Pendant que la Chambre continue la dis cussion' du budget de l'Instruction Publi que je crois utile d'attirer l'attention de mes lecteurs sur les mesures prises par le Gouvernement pour surveiller les étran- Nous connaissons maintenant l'explica tion du drame norvégien. Précédant les troupes de nombreux touristes pacifi ques s'étaient installés dans les fjords et dans les ports, où ont eu lieu les débar quements. Au moment fixé par le grand Etat-Major allemand, ces touristes ont dé posé leurs paletots et ont rervêtu l'unifor me militaire. Leur canne ou leur parapluie s'est métamorphosé en fusil, et avec l'aide de formations nazistes norvégiennes ils ont livré les clefs des forts l'envahisseur. Une infiltration pacifique aidée par la trahison a facilité dans des proportions considéra bles l'invasion de la Scandinavie par les troupes du Reich. Dans tous les états neutres, la publicité donnée des faits qui n'ont été connus que plusieurs jours après le débarquement des soldais allmands en Norvège a provoqué une grosse émotion. Déjà la presse a annoncé qu'un nombre inusité de touristes avait pris le chemin de la Yougoslavie et de la Bulgarie. Chez- nous, s'est-on demandé, n'a-t-on pas été trop large pour accueillir les réfugiés juifs et autres L'Allemagne a l'habitude de prendre de longs mois l'avance les mesures qui doi vent faciliter les succès des projets militai res. L'opinion est alertée. Le Gouvernement a examiné la question. La police des étran gers deviendra chez nous, dorénavant, cho se sérieuse. La journée de jeudi a été caractérisée par le très beau discours du Ministre de 'Ins truction Publique, Eugène Soudan. Après deux mois de repos l'étranger il a repris la direction de son département, et sa rentrée au Parlement lui a valu un joli succès. Quand on le regarde la tribune il a la silhouette d'un professeur d'université de haute culture ou d'un avocat de grand talent. Figure fine et allongée barbiche blonde œil perçant langue impeccable, art de persuader geste qui ponctue l'af firmation. Il est incontestablement un par lementaire éminent, et l'extrême gauche peut se féliciter d'avoir en lui un de ses membres les plus intelligents et les plus influents. Est-il vrai, comme l'affirme un parle mentaire que dans la direction de la ville de Renaix, il fait preuve de passion anti flamande A la Chambre en tout cas, il a plaidé avec une conviction et une conscience qui ont fait la plus profonde impression, la cause de la pacification linguistique au mi nistère de l'Instruction publique. Toutes les séances boursières de cette se maine, sous revue furent toutes semblables les unes aux autres par leur manque d'acti vité les transactions étant nulles la clien tèle s'abstient totalement et l'élément pro fessionnel est, dirait-on, paralysé. Les évé nements Scandinaves, la prompte riposte des Anglais, leur victoire de Narvik, la mise en état de défense de la Hollande, le dis cours peu encourageant de Monsieur Col- lijn, l'attitude peu franche de l'Italie, tous ces événements font estimer que nous som mes un tournant de l'histoire de la guer re. Mais rien de précis ne se présente encore pour le commun des mortels et dans ce dou te la Bourse, cette sensitive, reste dans l'ex pectative. Nos rentes d'Etat, les emprunts du Cré dit Communal, des Villes et des Provinces ne fluctuent que dans d'étroites limites et ce aux environs des cours d'il y a huit jours. Tous les groupes des valeurs revenus variables, devant la pénurie des ordres, l'ab sence des acheteurs, reculent mais dans des proportions modestes. Aux Assurances, Banques nous retrou vons, malgré tout, les Assurances Généra les en progrès 4500 contre 4450, Banque d'Anvers recule 585, Brufina se main tient 325, Cofinindus vaut 190 au lieu de 200, la part de Réserve recule de 1950 1875. Il y a peu dire des valeurs de Chemin de Fer et de Tramways sinon que les cours se répètent ord. Chemin de fer Katanga vaut 207, Maritime Belge 700, Ufimar toujours 770, Bruxellois en léger progrès 1545 venant de 1525, Buenos stable 61. Les valeurs de Trust et d'Electricité, malgré la marche ascendante de la produc tion et de la consommation du courant, doivent céder Anversoise recule de 3850 3760, Electrobel de 1000 973,75, So- fina 4850 au lieu de 4950, Electr. de l'Es caut div. se maintient 5360, Rosario en progrès 587,50 contre 565. Les marchés métallurgiques et charbon niers sont des plus fermes, on refuse des or dres et malgré ces nouvelles, plutôt heureu ses, les cotations boursières ne se maintien nent pas la confiance dans ces titres ne veut pas gagner la clientèle. Il est vrai que l'ON raconte que en haut lieu ON aurait des craintes pour l'approvisionnement en minerai. ON dit ceci, ON dit cela, et les ré sultats effectifs les plus beaux ne parvien nent pas éliminer ces vagues paroles qui viennent jeter le doute sur la vitalité d'un marché. Aussi les cours ne sont-ils pas en progrès. Angleur vaut 332,50 au lieu de 350, Baume parvient marquer un léger progrès 4450 venant de 4360 la F. N. recule de 605 515, Forges de Clabecq 37.900 venant de 38.600, Espérance Longdoz l'imite 3660 contre 3840, Ougrée 625, Allard est une exception 228 au lieu de 220. Les charbonnages souffrent du même mal Ans 1185 contre 1225, Beeringen 752,50 venant de 772,50, Limbourg-Meu- se se maintient 1220, Nord de Gilly re cule de 7860 7350. Les Zincs, Plomb, Mines parviennent se maintenir sans plus Overpelt côte 345, Porcecito inchangé 234, la Vieille Mon tagne se repète 865. Les Glaceries et Verreries se retrouvent aux mêmes cours. Auvelais 10.555, Saint Roch 9500, Damprémy-Zeebrugge 198, p. s., Verreries de Jumet 204. Toujours peu de cotation aux valeurs de Construction la C. B. R. pratiquement inchangé 229, Cimfina en recul de 221 201. Le groupe des Textiles est dans l'am biance générale. Gratry 1870 au lieu de 1925, Lainière de Verviers 577,50 venant de 625, Nouvelle Orléans 500 et non plus 547,50, Union Cotonnière 1165 après 1195. Répétons-nous en disant que les valeurs des Industries Chimiques sont faibles Nieuport 510 au lieu de 550, la Gevaert perd plus que la valeur de son coupon de 77,28 Fr. 820, Sidac se maintient 622,50, Tessenderloo ne vaut plus que 198. Les valeurs Coloniales offrent une hon- (Voir suite en page 8). Cette vertu nous est commune avec Dieu. C'est de lui qu'elle vient, qu'elle tire son éclat et sa gloire. L'origine et la grandeur de la patience viennent de Dieu. L'homme doit aimer ce qui est cher Dieu, car ce qu'aime la majesté divine, elle le recom mande. Si Dieu est notre Seigneur et notre père, imitons la patience de notre Seigneur et en même temps de notre père, puisqu'il convient que des serviteurs soient obéissants, et que des fils ne soient point dégénérés. C'est la patience qui nous rend agréables Dieu et nous retient dans son service c'est elle qui calme la colère, enchaîne la langue, gouverne l'esprit, garde la paix, rè gle la discipline, brise l'impétuosité des pas sions, comprime les emportements de l'or gueil, éteint l'incendie de la haine, contient Labourer les champs, aider la bête, L'unique cheval possédé, transporter l'a bondante production d'une terre chérie en tasser le bois destiné faire vivre l'âtre tout un long hiver ou agrandir, de ses «pro pres mains, la trop petite ferme, le nid de venu trop étroit pour les oiseaux trop grands, constitue une saine action rurale qui, réalisée par la force, exhale le bon heur dans le coeur rustique. L'ouvrier robuste soulève allègrement les lourds fardeaux, manie joyeusement la rude pioche, pousse gaîment la charet- te comble, aime son travail, son métier sa lutaire. La servante rutilante de santé ne sent pas la fatigue, lorsque l'air vital qu'elle respire est embaumé de charité, quand l'âme dont elle dépend est compréhensive, bienveillante, amène. L'effort physique, si l'atmosphère dans laquelle il s'accomplit lui est conforme, si il est exécuté par des bras vigoureux, si il atteint le but visé, est une volupté plutôt qu un effort. L'effort intellectuel, couronné de suc cès, est un repos pour l'amour-prcpre, cet amour susceptible, toujours aux écoutes. I - - H L'énergie déployée pour dominer la sensibilité dans tous les cas présentés par la succession des heures brutales ou sournoises attaques des événements, abais sements, exaltations, tristesses ou joies la violence faite soi-même, afin de vain cre les abattements, d'apaiser les révoltes de l'orgueil, de modérer les enthousias mes exagérés, de surmonter les accès de désolation, de tempérer les transports la parfaite maîtrise de soi sans cesse... que le matin réponde aux espérances du soir, que le crépuscule soit l'effondrement de la clémence du jour, que l'étau terrestre resserre son étreinte, qu'il laisse respirer sa proie l'effort moral, au cours d'une existence normale, est un effort réel digne d'égards, cependant, un simple effort. Mais un homme passe... il fuit les lieux au sein desquels la fortune l'a abandon né la fortune, cette- extravagante, folle ment adulée, capricieuse, traîtresse la fortune, puis... la femme tant aimée fau chée par le glaive de la médiocrité, endor mie dans le vaste cimetière, l'ombre d'une pauvre pierre, d'une modeste Croix glorifié d'un Christ de fonte la chère jeune femme, qui la vie avait promis une longue, une riche jouissance des biens temporels, scellée d'un tombeau de mar bre précieux, de bronze, de roses. Un homme passe... stoïque, il quitte le sol témoin de ses malheurs. II travaillera chez l'inconnu, il travail lera sans relâche, pour les deux petits orphelins heureux dans la paix, rayon nants parmi la floraison parfumée d'un doux presbytère de village. Le cœur brisé, le corps affaibli, il im posera, tantôt ses membres, tantôt son cerveau, des tâches inhumaines destinées rendre, aux hôtes innocents du vieux Prê tre, un semblant des splendeurs perdues. Jamais il n'épargnera la peine, jamais il ne se plaindra, jamais Chaque dimanche, le front clair il s'a vancera vers le pieux seuil où l'attendent des baisers d'enfants. Stoïque sous le joug de l'épreuve, stoïque jusqu'à la mort, il unira l'effort physique, l'effort intellectuel, l'effort mo ral, en un effort parfait. Francine Forges. la tyrannie des grands, ranime l'indigène du pauvre, protège la bienheureuse puret de la vierge, la laborieuse chasteté de 1 veuve, la tendresse sans partage des époux Elle inspire l'humilité dans le bonheur, 1 courage dans l'adversité, la douceur au mi lieu des injustices et des affronts. Elle nou apprend pardonner sans délai ceux qu ont mal fait si nous avons commis un faute, en implorer longtemps et instam ment le pardon. Les tentations, elle ei triomphe les persécutions, elle les endure les souffrances et le martyre, elle les cou ronne. C'est elle qui élève l'édifice de notr foi sur des fondements inébranlables. Thascius Caecilius Cyprianut évêque de Carthage (décapité le 14 septembre 25! et devenu St Cyprien). 21 AVRIL 1940 Voyez comme un sujet de joie, me frères, dans les épreuves de toutes sortes qu vous assaillent. Vous le savez, si votre fo est véritable, elle produit la patience o ta patience rend les œuvres parfaites de ma nière que vous soyez parfaits, accomplis, e ne manquant de rien (Commencement d l'Epître catholique de St Jacques, Ire le çon de Matines. La suite de cette Epîtr» s chante la Messe). Encore un peu de temps disait 1 Christ Dimanche dernier. Il faut donc pra tiquer la patience qui sait attendre. Ces certainement opposé aux exigences de vie moderne Mais peut-on appeli vie cette course folle aux résultats im médiats, cette manie de tout faire la hâte d'être toujours pressé N'est-ce pas plutô une maladie, accompagnée de fièvre, d'agi tation ,de tremblements convulsifs L Christ seul est la Vie, et que nous dit-Il PAX La patience n'est pas seulement l'art c savoir attendre. Elle est surtout pati seiei fia la science de la souffrance. Mais pou1 quoi parler de science de la souffrance a "Temps pascal Parce que le Christ nous prédit les tribulations Dimanche dernier di jà et qu'aujourd'hui, avec l'infinie délie; tesse de son Cœur sacré, Il nous prépart la séparation prochaine de son Ascension. Parce que je vous ai dit ces choses. I tristesse a rempli votre cœur. Cependant, j vous dis la vérité il vous est bon que m'en aille, car si je ne m'en vais pas, Consolateur ne viendra point vous: ma si je m'en vais, je vous l'enverrai (Evat gile)Evidemment pour pouvoir êt: consolé, il faut d'abord être dans l'épreuv et plus longtemps on aura désiré la consc lation, plus elle paraîtra délicieuse lorsqu o la recevra. St Jacques dit Que les épret ves de toutes sortes soient pous nous u sujet de joie car chaque épreuve est de joie en puissance. Faire bon visage toutes nos épreuvi parce que nous sovons d'une façon certair par la foi que chacune d'elles nous vaudi une joie éternelle après le jour de Pâques c notre mort, et dès ici-bas la consolation c pouvoir dire avec St Paul Je suis fi' sur la croix avec le Christ. J'achève dai ma chair ce qui manque la passion d Christ pour son corps qui est l'Eglise i c'est la plus grande et la plus rare de tout les sciences la patience. Jeudi 25 Avril, fête de St Marc. Ce me jour. Litanies majeures ou grand' prières Ces deux cérémonies n'ont aucu rapport entre elles. C'est St Grégoire le Grand qui fixa 1 grandes litanies au 25 Avril (ytrs 1 a 600). Le saint Pape le fit pour deux m< tifs 1°) une très ancienne tradition voula que St Pierre soit venu Rome pour la pf mière fois le 25 Avril 2°) c'est cette même date que les paie' de Rome et des environs célébraient chaqi année les robigalia sortes de processioi bachiques contre la rouille du blé. St Gri goire christianisa ces fêtes il fit du l Avril une grande journée de prières p°l toutes les nécessités des fidèles, et plus sp' cialement pour obtenir la bénédiction Dieu sur les fruits de la terre. Le Pape lu même prenait part la procession qui terminait par la grand'messe solennelle dxt la basilique de St Pierre en souvenir de 1 ai rivée du premier Pape Rome.

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Le Sud (1934-1939) | 1940 | | pagina 2