Belgique d'abord L'AGE DE LA FRANCE REVUE FINANCIERE DE LA SEMAINE DU 25 AVRIL AU 1 MAI 1940 4. LA PATRIE DU 4-5-40. (SUITE par Louis HABRAN. L'âge de la France se mesure au nombre et l'âge de ses dynasties de rois. Nous avons vu, dans la période d'élaboration, les Mérovingiens (486-751) et les Carolin giens (751-987). Il nous reste voir les Capétiens (987-1848), pour passer rapi dement par les sommets de l'histoire de la France. Voyons aujourd'hui les principaux Ca pétiens directs (987-1328). Philippe 1er, roi de 1060 1108, règne d'abord sous la tutelle de Baudoin V, com te de Flandre. Il est battu par les Flamands près de Cassel en 1071. N'est pas plus heu reux dans son intervention en Normandie, où il prend le parti de Robert Courte-Heu- se contre son père Guillaume-le-Conquérant (1087). Excommunié pour ses moeurs, ne prend pas part la première croisade. Achè te le Berry et l'annexe la couronne (1100). Louis VI, le Gros (1 108-1 137) s'ap puie sur le clergé et les villes pour réduire les grands vassaux, rétablit la centralisa tion administrative et monarchique, est bat tu Brenneville en 1119 par Henri 1er, roi d'Angleterre, qui, fils de Guillaume le Con quérant, possède la Normandie, et tient tête l'empereur d'Allemagne, Henri V. Louis VII,v le Jeune (1137-1 180) épouse Eléonore d'Aquitaine (ou de Guyen ne), fille de Guillaume X, dernier duc d'A quitaine. Il cherche inutilement prendre le comté de Toulouse ou Languedoc. Il en treprend la seconde croisade pour expier l'assassinat des habitants de Vitry-en-Per- thois (Champagne), brûlés dans leur égli se en 1144. En 1152, il répudie Eléonore. Celle-ci se remarie avec Henri, fils aîné de Geoffroy V, dit Martel, dit Plantagenet, comte d'Anjou. Henri Plantagenet devient roi d'Angleterre en 1154 sous le nom de Henri II, comme collatéral des descendants de Guillaume-le-Conquérant. Ainsi, entre la France et l'Angleterre se trouve amplifiée et compliquée la contesta tion de souveraineté propos des plus ri ches provinces de l'ouest et du sud de la France La Normandie et ses dépendances, deve nues domaine familial du roi d'Angleterre depuis Guillaume-le-Conquérant L'Anjou et ses dépendances, domaine fa milial du roi d'Angleterre partir de Hen ri II La Guyenne et ses dépendances (bassin de la basse et moyenne Garonne)appor tées en dot au roi d'Angleterre par Eléono re d'Aquitaine. Avant les Valois, Philippe II ou Philip pe Auguste, roi de France de 1180 1223, supportera le poids de cette rivalité. Il triomphera. De 1180 1199, il soutient, en Angle terre, la rébellion de Jean, quatrième fils de Henri II et d'Eléonore d'Aquitaine, le futur Jean sans Terre, et il vient bout, en France, de Henri II, puis de son fils et successeur, Richard 1er, Cœur de Lion, qui trouve la mort en 1199 devant le château de Châlus (Poitou oriental). De 1199 1216. le roi d'Angleterre, Jean sans Terre, frère de Richard Cœur de Lion, continue la lutte. En 1203, pour s'emparer de la couronne d'Angleterre, il fait tuer dans la tour de Rouen son neveu, Arthur, duc de Bretagne. Soutenu par le pape Itinocent III, qui prononce la dé- chéante de l'assassin, Philippe Auguste cite Jean sans Terre devant la Cour des Pairs, qui déclare le roi d'Angleterre déchu de ses fiefs de Normandie, du Maine, d'Anjou, de Touraine et du Poitou (1205). Jean sans Terre essaie en vain de reprendre ces belles provinces. Ses alliés, Ferrând de Flan dre et l'empereur d'Allemagne, Otbon IV, sont vaincus Bouvines en 1214 grâce aux milices des bourgeois français qui entrent en ligne côté de la chevalerie, et Jean lui- même l'est aussi La Roche-aUx-Moines. Philippe Auguste, grand roi, améliora l'adtninisttation, la justice et les finances, fonda l'Université et embellit et fortifia Paris. Louis VÎII, fils de Philippe Auguste, est couronné roi d'Angleterre Londres en 1216 la place de Jean sans Terre, mais vaincu l'année suivante, il doit repasser le détroit. Roi de France de 1223 1226, il enlève aux Anglais plusieurs villes et par ticipe la grande croisade contre les Albi geois, secte religieuse qui ravage le sud- ouest de la France. Blanche de Castille, veuve de Louis VIII et mère de Louis IX exerce la régence sous la minorité de celui-ci (1226-1234). Elle donne son fils une éducation exemplaire, réprime une révolte des vassaux et termine la guerre des Albigeois. Louis IX ou saint Louis (1234-1270) défait, en 1242, une nouvelle ligue des grands soutenue par l'Angleterre. Il con duit au secours de l'empire latin d'Orient, fondé par les Croisés Constantinople, la septième croisade, mais est vaincu Man- sourah (Egypte) en 1250 et fait prison nier. Rentré en France, il organise l'Etat et fortifie l'autorité de la couronne en déter minant les devoirs des agents royaux côté de leurs pouvoirs. En matière judiciaire il combat les procédures d'exception et fonde le Parlement, principal corps de justice. Crée la Sorbonne. Recherche l'unité moné taire. Prince pieux, intègre et vertueux, bienfaiteur du peuple entré dans la légende en son vivant, saint Louis s'en va mourir de la peste devant Carthage, la tête de la huitième et dernière croisade. Saint Louis est comme la clé de voûte de la Royauté française. Descendent de lui non seulement les derniers Capétiens directs, mais Valois et Bourbons en droite ligne par les mâles. Aucun arbre généalogique de fa mille régnante en Europe ne présente pa reille majesté ni unité. Lorsque le confes seur de Louis XVI s'écria devant le coupe ret Fils de saint Louis, montez au Ciel il rappelait, aux Français la plus pure, la plus glorieuse, la plus féconde con tinuité politique de leur histoire. Philippe III, le Hardi (1270-1285), fils de saint Louis et de Marguerite de Proven ce, réunit la couronne le comté de Tou louse ou Languedoc, en 1271. Il échoue en Catalogne où, avec l'appui du Pape, il avait porté la guerre contre le roi d'Aragon, Pier re III, un des instigateurs des Vêpres Sici liennes, excommunié. Philippe IV, le Bel (1285-1314), fils de Philippe III et d'Isabelle d'Aragon, réu nit la Champagne et la Navarre la cou ronne en 1286, par son mariage avec l'hé ritière de ces Etats, Jeanne de Navarre. Son règne agité et troublé est marqué par les dé mêlés de la couronne avec l'Eglise, la con vocation des premiers états-généraux, l'in fluence des légistes, les expédients financiers et l'altération des monnaies. Par contre, les institutions administratives et judiciaires sont développées et la féodalité amoindrie. Philippe le Bel, disent les républicains fran çais, est le premier souverain moderne. Il combattit les Flamands Courtrai (1302), où fut consommé le déclin de la chevalerie comme instrument de combat, puis Mons- en-Puelle (1304). Philippe le Bel annexa le Lyonnais la couronne en 1312. Louis X, le Hutin ou le Querelleur (1314-1316), fils de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre, fait étrangler sa femme, Marguerite de Bourgogne, émancipe ses serfs pour trouver de l'argent et échoue con tre les Flamands. Après l'éphémère Jean 1er, fils posthume de Louis le Hutin, Philippe V, le Long, frère de Louis le Hutin, monte sur le trône en 1316, en évinçant sa nièce Jeanne, fille de Philippe le Hutin, que les états-géné raux, interprétant l'ancienne loi territoria le des Francs, déclarèrent incapable, comme femme, d'accéder la couronne de France. En 1322, Charles IV, le Bel, succède son frère Philippe le Long et règne jus qu'en 1328. Avec lui s'éteint la lignée des Capétiens directs et l'on va voir, sous les Capétiens Valois, la conception française et la con ception anglaise de la règle de succession au trône s'affronter par les armes propos du trône de France, au cours de l'interminable et tragique guerre de Cent Ans. (A suivre). Un jour sans viande, ce n'est pas bien grave Votre bourse s'en trouvera bien Si vous utilisez ce lundi lé rit O R Y Z en paquets. i—m Placé entre l'esprit de parti et de caste et l'intérêt du pays, 1 âne de Buridan a opté pour le premier,* le 25 avril, la Cham bre. Il y est même allé, en brayant, d'un coup de pied la Belgique. Il est impossible, en effet, de ne pas voir de corrélation entre ce vote hostile du «parti libéral sur la question linguistique et le sort peu enviable, mais mille fois jus tifié, que M. Pierlot avait fait quelques heures plus tôt aux journalistes interven tionnistes et bellicistes, devant le public de la salle Patria de Bruxelles. Cette graine de publicistes a trouvé un terrain particulièrement favorable dans certains milieux libéraux et le parti, ac cusant le coup et découvrant les senti ments intimes de ses éminences grises aura voulu, en frappant le gouvernement, atteindre le peuple flamand qui est, dans son ensemble, et son honneur le plus ferme soutien de la politique extérieure de l'Exécutif. Absurde et coupable ma nœuvre qui se retourne contre ses mani- ganceurs. En votant contre le ministère Pierlot, les députés libéraux avaient affiché leur volonté de l'abattre. Un gouvernement qui n'est pas suivi par une fraction nota ble de sa majorité après avoir posé la question de confiance, n'a plus en effet qu'à s'en aller. Telle est la règle du jeu parlementaire. Il ne reste qu'un recours le Roi, arbitre constitutionel et chef natio nal. Les députés catholiques et socialistes a- vaient patriotiquement écouté l'appel du Premier Ministre. Le groupe libéral par contre s'est révélé adversaire de l'union nationale. Diviser les partis, rompre l'union au Parlement sur une question linguistique, c'était aller la division de l'armée sur la question extérieure. La crise ministérielle, écourtée par le re fus du Roi d'accepter cette démission, a été très peu commentée dans les milieux bour siers et, de ce fait, sans répercution sur les cotations. Malheureusement il n'en va pas de même des événements de Norvège, qui indisposent toutes les Bourses et donnent une tendance de faiblesse aux marchés de Londres, Paris et Amsterdam, tendance qui vient augmenter l'indécision régnant chez nous et provoquer des réalisations. Le compartiment des Rentes et des Obli gations s'il marque une activité réduite les cours y sont d'une régularité exemplaire et les écarts d'une semaine l'autre sont in existants. Le groupe des valeurs d'Assurances, de Banques et Valeurs Portefeuille défend ses cotations Assurances Générales, Cofi- nindus, Réserve se retrouvant aux mêmes cotations. Dans les valeurs de Chemin de Fer et Tramways nous devons signaler la Compa gnie Maritime qui passe de 750 810 sur l'annonce d'un coupon de 60 Fr. ainsi que l'Ufimar qui avance de 800 880, un cou pon de 80 Fr. serait assuré. Le reste de ces groupes répétant ses cours. Aux Trusts et Electricité l'activité est très réduite et les cotations ne sont que des répétitions. Nous insisterons une nouvelle fois sur la progression de la Rosario qui cote 635 venant de 607,50 ainsi que le bond fait par la Hydrofina, dont nous signalions la vitalité la semaine dernière, elle cote 95 venant de 62. Malgré l'activité industrielle qui ne se dé ment pas que du contraire les valeurs mé tallurgiques ne manifestent aucune vélléité de reprise, les cotations ne variant guère que de fraction si nous exceptohs la Cap. Tuyauteries et Constructions qui cote 320 Argent. Même tendance et même cdtation au va leurs de Charbonnages malgré les coupons substantiels annoncés ou déjà payés. Nous ne pouvons retenir aucune cotation les Maurage, les Monceau ne faisant que répé- Renyerser le gouvernement dans de tel les conditions, l'heure critique que vit le pays entre les armées de ses grands voi sins, ce n'était pas seulement compromet tre sciemment ou imbécilement la politi que étrangère du gouvernement c'était inciter les belligérants insinuer leurs ar mées entre nos deux groupes linguistiques désunis, pour écarteler l'armée belge, a- battre la Belgique et installer sur notre territoire le champ de bataille. C'est ce que le Roi, le regard fixé sur le dehors a compris, et usant de ses préro gatives, le Souverain, après avoir consul té le parlementaire libéral chevronné M. Paul Hymans, a refusé la démission de ses ministres dans un esprit et dans des ter mes expressifs qu'il a voulu rendre pu blics par la lettre que voici Bruxelles, 26 avril 1940. Mon cher Premier Ministre, Au moment où l'armée monte une gar de vigilante aux frontières et où la situa tion internationale fait un devoir tous les Belges de resserrer plus étroitement leur union, le temps n'est pas une crise ministérielle ouverte sur des questions de politique intérieure. J'irais l'encontre de l'intérêt supérieur du pays en acceptant la démission du gou vernement au lendemain du vote récent du Sénat, confirmant que notre politique ex térieure rencontre la volonté de la quasi unanimité de la Nation. Je vous prie donc de poursuivre sans retard l'effort que le gouvernement a en trepris et qu'exige le salut de la Patrie. En vous réitérant ma confiance, je vous prie de me croire votre dévoué. s.) Léopold. Vive le Roi Vive la Belgique Louis HABRAN. ter leurs cours. Calme et activité nulle aux valeurs de Zincs. Plomb. Mines où les cotations sont même rares sentiment identique aux grou pes des Glaces et Verreries où la Saint Roch se propose de récupérer son coupon de 650 Francs. Nous ne parlerons pas des valeurs de Construction où les cotations de la semaine sont très clairsemées; les Textiles marquent le pas, les nouvelles industrielles étant plu tôt défavorables. Union cotonière se main tient 1115, Linière La Lys 7300. Aux Chimiques en signalant la bonne tenue de la Sidac cotant, ex coupon de 38. 64, 585 nous aurons signalé le seul fait intéressant de ce groupe. Aux Coloniales, valeurs que nous considérons comme trop dépréciées, la semaine s'est passée dans le calme et la ré pétition des cours. Katanga cotant 17.525 cap. Somuki 760, Union Minière 3335. Les valeurs d'Alimentation, Brasseries, Diverses et Papeteries n'ont pu faire autre ment que de se conformer l'ambiance gé nérale. Nous nous permettons d'attirer l'at tention sur une petite valeur peu connue La Pharmacie Centrale de Belgique qui co te 94 et qui mérite mieux que ce cours. Aux vateurs étrangères influencées par les mauvaises bourses dont elles dépendent les cotations sont en général en recul sur ceux de la semaine précédente. Banque de Paris recule 627,50, Royal Dutch cède 3135, Brazilian 216,25, Huileries de Deli 4275. En résumé la Bourse fut caractérisée cet te semaine par une activité réduite, des réa lisations qui influencèrent peu les cours marquant de ce fait une bonne résistance. Adrien DÈLfORGE Agent de Change agréé, 76, Rue le Corrège BRUXELLES. vous conseille et attire votre attention sur Union financière et Maritime (SUFI- MÀR)Pharmacie Centrale de Belgique, Angleur, Electricité et Mécanique (SEM) Hauts-fourneaux Thy-le-Château. (Suite en page 10)

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Le Sud (1934-1939) | 1940 | | pagina 4