Uitdaging.
A notre cher député
Iweins d'Eeckhoutte.
A propos
de notre programme.
Défi.
La redaction.
réclament 1 améiioratioii do leur sort,
ils n'y mettront plus le pieds Le cler-
gé combattra leur politique qui est
antisociale
Le socialisme est l'ennemi Mais
alors pourquoi les journaux cléricaux,
Patriate en tête, exhortaient-ils les ca-
tholiques a voter pour les socialistes,
notamment a Molenbeek Pourquoi
ont-ils soutenu les socialistes a Mons
Nos cléricaux combattront l'école ir-
réligieuse c'est-a-dire l'école neutre.
Ils oublient, les malheureux, qu'ils la
soutiennent en Angleterre et en Arné-
rique. Auraient-ils peut-être l'intention
dedoter le pays d'institutions similaires
a celle des ex-petits frères d'une ville
des environs d'Audenarde qui ont beau-
coup fait parler d'eux?
Dans ce cas, les locaux sont prêts
.les legons pourront se donner sur les
bancs de la Cour d'assises.
Quant a nous, nous ne suivrons pas
nos adversaires sur le terrain ou. ils se
sont placé-s pour se défendreLes libé-
raux ont trop le respect de la liberté
individuelle pour se faire les champions
de l'intolérance Nous laisserons a
d'autres cette triste besogne Nous
saurons nous incliner devant les croy-
ances de ceux qui sont sincères Nous
n'attaquerons point la religion dans ses
principes maisnous seronsimpitoyables
a 1'égard d'un clergé, qui, reniant les
principes du Christ, qu'il ne comprend
pas, s'acharne contre d'honnêtes gens,
qui ont droit au respect de tous.
D'ailleurs cette déplorable attitude
de nos prêtres ne date pas d'aujour-
De tout temps le clergé a exercé une
criminelle pression sur la conscience
populaire
Et pour faire plaisir au Journal d'Ypres
qui aime bien les documents, rappe
lons lui qu'au siècle de Charlemagne
le clergé se démènait déja.
On lit dans les Capitulaire3 (Pertz,
Monumenta III, leg. 1, p. 167) d s'en-
richir le clergé est insatiable. It acquiert
journellement el de toutes facons ,promettant
aux uns la félicité du cielagitant c\ez
d'autres le spectre (rouge) de Venfer.
Plus loin l'empereur Charlemagne
reproche au clergé son avidité, son
laste, sescoutnmes il lui reproche en
outre de divulguer le secret de la con
fession. (Capitulaires 813).
N. B. Charlemagne a été canonisé
Nous le serons peut être aussi sous
peu.
Nous pourrions rappeler les stipula
tions du Synode de Tours! Des pages
du iivre de Gommorrhianus dédié par
le sévère moineDamianus au pape Léon
IX ou bien encore les pages mordantes
de l'évêque Ratherius Nous pourrions
aussi reproduire les constatations édi-
fiantes du moine Lambert de Hersfeld.
(Voir Pertz V, 189) ou il est dit
Le monde se demande avec élonnement
d' ou jaillit cette source d'orqui coule vers
lescloüres, comment et de quelle ma-
nière les trésors du Tantale et de Cré-
sus arrivent dans les mains de ces gens
qui se proclament les apótres du Christ,
les porteurs de sa croix et les imitateurs
de sa vie pauvre
Ce que ce moine se demandait alors,
nous nous le demandons encore auiour-
d'hui
Les cloitres sont archi millionnaires!
Les caisses épiscopales ne le sont pas
moins Les élections s'en ressentent et
au Volkshuis d'Ypres, l'on joue et l'on
gagne sans engager de mise.
Mais tout cela sont des scies dont. les
dents sont usées a dit Colaert
Les clerici qui jadis trafiquaient de
leurs abbayes, les achetaient ou les
vendaient (Pertz V 184) suivant les be-
soins de la sainte cause, trafiquent au
jourd'hui encore de leur influence pour
la mettre au service des puissants et
des exploiteurs du peuple. Le clergé
qui jadis jonglait avec les anathèmes
et les interdits use actuellement des
mêmes moyens a l'égard de ceux qui
ne prétendent pas être ses valets
L'écrivain catholique Hurter dit dans
son ouvrage sur Innocent III et ses
contemporains (p. 50 et s.) Le chapitre
de Chartres jeta l'anathème sur la com-
tesse de Blois.... Pourquoi?.... Paree
qu'il était en diflérend avec elie au
sujet de la condamnation d'un voleur
de grand chemin....
M. Vermeulen qui n'a eu de diflé
rend avec aucun chapitre a été anathé-
misé
En 1196 l'archevêque de Rouen jeta
l'anathème sur toute la Normandie,
pourquoi Paree que le roi suzerain
gardait pour lui le chateau de Roche
Andeli.
M. Leleup qui ne possède cependant
qu'une fabrique d'engrais (1) a été ana-
thémisé.
Le chapitre de la cathédrale de
Rouen jeta l'anathème sur la cathé
drale.... paree quece même archevêque
retirait les dimes de Dieppe.
Les bourgeois de S4 Omer furent
anathémisés par les moines de S4 Bertin
paree qu'ils étaient en contestation
au sujet d'un ruisseau et d'un étang.
M. Brunfaut qui a voté le projet de
distribution d'eau alimenté par 1 étang
de Dickebusch a été anathémisé.
Hurter ajoute
L'anathème devenait une arme usée,
paree qu'on s'en servait par vengeance
pour 1'oppression.
Devrons-nous continuer la litanie.
Peut être bien
Summa summarum.
Les siècles se suivent et l'exploita-
tion se maintient
L'histoire nous enseigne que ceux
qui ont fait la guerre a l'oppression, et
parmi eux nous comptons S4 Bernard
et plusieurs papes, n'avaient en vue
que le bien social.
Nous aussi, nous saurons lutter pour
la liberté.
Nous combattrons ceux qui par rai
son politique ou par raison d'intérêt
jonglent avec Dieu et le diable.
Notre rêve est de procurer la paix
aux hommes en les plagant dans l'at-
mosphère sereine d'une large et géné-
reuse tolérance.
Pour terminer citons le passage de
Jean Deweert, le fameux chirnrgien
catholique Yprois du XIJIIe siècle, ou.
il dit(Doctrinale vers 406)
Quoiqu'ils portent le nom de prélats
ecclésiastiques dans leurs actes ce ne
sont en général que des Pilate.
Si ce catholique vivait encore au-
jourd'hui, il serait rédacteur en chef
de la Lutte - de Strijd.
René de Poperinghe.
II n'est pire sourd que celui qui ne
veutpas entendre. Nos bons cléricaux
ont, parait-il, gagné une migraine hor
rible en cherchant a découvrir, dans
notre premier numéro, le programme
que nous défendrons et que nous pro-
pagerons. Nous y disions cependant
assez clairement que notre journal
s'efl'orcera avant tout de développer
le programme de nos candidate libé-
raux a l'élection du 14 Octobre der-
nier. Sans compter que ce pro-
gramme est encore affiché en maint
endroit sur les murs d'Ypres, il a été
répandu par Ja parole et la presse dans
tout l'arrondissement.
Mais nous perdions de vue que nos
bons cléricaux ne se sont pas donné la
peine de le combattre ni peut-être de
le lire ils ont jugé plus facile de ca-
lomnier les candidats libéraux que
d'attaquer les justes réformes récla-
mées par eux et il n'est pas étonnant
dès lors que, quinze jours après l'élec
tion, ils ignorent les principes qni jus-
tifiaient les candidatures de leurs ad
versaires.
Pour rafraichir la mémoire de ceux
qui l'ont trop courte, et pour affirmer
nos opinions de manière que la plus
mauvaise foi du monde ne puisse plus
s'y tromper, nous allons énumérer les
réformes que nous jugeons indispensa-
bles et immédiatement et pratiquement
réalisables.
I. Suffrage universel pur et simple a 1'age
de 21 ans pour les Chambres, la Province
et la Commune. Representation propor-
tionnelle.
II. Maintien et extension de l'enseigne-
roent public a tous les degrés sous la direc
tion exclusive de l'autorité civile.
Neutralité absolue de l'enseignement pu
blic,
Instruction primaire et obligatoire.
(1) N. d. 1. R. Nous faisons cette ré
clame gratuitement.
Dans les écoles primaires publiques
enseignement gratuit, et personnel ensei-
gnant exclusivement laïque.
Refus de toute subvention officielle aux
écoles privées.
Mesures propres a faciliter l'accès de
l'enseignement moyen et supérieur aux
classes peu favorisées de la fortune.
III. Application aussi complete que pos
sible dans les lois et dans l'administration
du principe constitutionnel de la séparation
des églises et de l'Etat.
IV. Egalité de tons les beiges devant le
service militaire. Réduction du temps de
service minimum.
V. 1. Suppression des impöts de consom-
mation.
2. Suppression des accises sur le sucre,
l'alcool, la bière et le tabac.
3. Suppression des péages sur les canaux
et les ponts.
4. Diminution des frais de justice.
5. Revision cadastrale et réduction de
l'impót foncier.
6. Etablissement d'un impöt sur les va-
leurs mobiüères
7. Etablissement d'un impöt sur le re
venu.
VI. Mesures destinées spécialement a
améiiorer la condition des classes ouvrières
Notamment.
'a) Revision des lois qui règlent Ie contrat
de travail et, la responsabilité des patrons en
cas d'accident.
b) Reconnaissance légale des syndicats
professionnels et agricoles.
c) Développement des institutions de se-
cours mutuels des institutions de crédit
populaire et d'épargne.
d) Organisation par la loi de l'assurance
obligatoire contre les accidents, la maladie,
la vieillesse et le cbömage pour les travail-
leurs agricoles et industriels.
e) Organisation des bourses de travail.
f) Règlementation du travail en vue de la
protection des enfants et des adolescents des
deux sexes.
gRevision des règlements destinés a
sauvegarder la santé et la vie des ouvriers.
h) Perfectionnement des conseils de l'in-
dustrie et du travail et des institutions de
conciliation.
ij Introduction dans les cahiers des char
ges des adjudications publiques, d'une clause
établissant un maximum d'heures de travail
et un minimum de salaire.
VII. Extension des cornices agricoles.
Extension des conseils de conciliation aux
diverses branches de l'agriculture.
Revision du contrat de bail réduction du
privilege du bailleur. dans le but de faciliter
et d'étendre le crédit agricole. Reorganisa
tion du crédit agricole.
Dispositions légales pour assurer au fer-
mier sortant une équitable indemnité a rai
se,n de la plus valuequ'il a donnée aux terres.
Assurances du bétail et des produits de
l'agriculture sous la surveillance des autori
tés publiques.
Revision de la loi sur la chasse dans le
sens d'une protection plus efficace des inté
réts du cultivateur.
Abaissement au minimum possible des
prix de transport de toutes les matières des
tinées a l'agriculture.
VIII. Amélioration des lois sur la bienfai-
sance publique.
IX. Égalité des deux langues.
Tel est le programme que nous déve-
lopperons point par pointnous som
mes prêts a discuter toutes les objec
tions de bonne foimais nous ne nous
laisserons pas détourner de notre tache
par les procédés depolémique habituels
aux journaux cléricaux.
Nous ne doutons nullement qu'après
lecture de notre programme, nos cléri
caux ne s'en aillent hurler avec joie
que nous sommes socialistes, collecti-
vistes, pétroleurs.
Peu nous importe, nous ne sommes
pas de ceux qui s'efl'rayent devant les
mots ni qui hésitent devant les injui'es.
Mais la, nous les attendons.
Plusieurs des réformes que nous pré-
conisons sont au programme du parti
ouvrier. Toutes sont au programme du
parti progressiste auquel nous appar-
tenons. D'oii qu'elles viennent d'ail
leurs, nous défendons les idéés qui ont
pour but d'introduire dans notre état
social plus de liberté et de justice, plus
de fraternité et de bien-être. Nous les
examinons sans opinion précongue,
sans les faire rentrer dans aucun sys-
tème plus ou moins utopique, sans at-
tacher a l'étiquette qui les couvre plus
d'importance que n'en a un mot. Ët si
le parti clérical nous propose unjour
une réforme juste et pratique, nous
ferons campagne avec lui pour la faire
triompher. La Redaction.
Notre confrère le Progrès a répondu
de fagon concluante au défi du Journal
d'Ypres concernant le royalisme de cer-
taines feuilles cléricales.
Au tour du Journal d'Ypres de prou-
ver qu'il a raison de nous appeler
radicaux-socialistes, ennemis de la so-
ciété.
NOUS LE METTONS AU DÉFI de
montrer que nous sommes en quelque
chose adversaires de la propriété indi
viduelle, de la familie et de la religion,
dont il se proclame seul défenseur.
II a la parole.
La Lutte. - De Strijd.
Onze confrater le Progrès heeft af
doende bewezen hoe mooi de zoo gezeg
de mannen der orde omspringen
met hun koningsgezinde gevoelens. Wij
eerbiedigen allo openhartige gevoelens,
zij wezen koningsgezinde of anti-ko
ningsgezinde. Maar den Jan uithangen
en dan platgeslagen worden is zeer
vernederend...
Le Journal d'Ypres noemt ons radi
caal-socialisten, vijanden der maat
schappij... Wie niet klerikaal is... is
vijand der maatschappij, natuurlijk.
Ons hoofdartikel bewijst dit nog al af
doendeLees 't.
Doch, om punten op de 1 's te zetten
DAGEN WIJ GEZEGD BLAD UIT aan
te toonen waarin wij vijanden zijn van
eigendom, van huisgezin en van gods
dienst, waarvan hij zich, in zijn gek
ken maanzin de eenige verdediger
aanstelt.
En nu, geantwoord De Strijd.
ceecle catholique YpresJe 12 9bre 94.
d'ypees.
Monsieur,
Vous êtes prié de bien vouloir assis-
tecala messe qui sera dite en l'église
de S4 Martin, demain, Mardi 13 No-
vembre, a huitheures du matin, pour
demander la lumière (sic) (1) du St
Esprit sur les travaux parlementaires.
Agréez Monsieur, l'assuranoe de
notre parfaite considération.
IWEINS d'EECKHOUTTE.
Monsieur,
L'incurie impardonnable de votre facto
tum nous a réellement navrés nous ajou-
terons même qu'elle nous place aujourd'hui
dans une alternative tres pénible. D'une
part, en effet, nous avons a craindre que
notre révélation n'attire sur votre préposé
les violences de votre courroux, d'autrepart
nous estimons que laisser tornber l'oubli sur
une déplorable négligence serait de nature a
compromettre pour l'avenir les intéréts de
notre cher arrondissement. Nous avons done
préféré, Monsieur le député, faire appel en
cette circonstance a toute votre indulgence
pour une ame distraite et sauver avant tout
les intéréts précieux de vos mandants
Voici done le fait dans toute sa brutalité
La circulaire par laquelle vous conviez les
électeurs d'Ypres a assister a la messe so-
lennelle qui a été dite en l'église S4-Martin
le Mardi 13 Novembre ne nous est arrivée
que le 15 courant, lisez bien le 15 courant.
En constatant l'absence de toute insertion
dans notre dernier numéro, vous aurez sans
doute cru, Monsieur le député, a un oubli de
notre part peut-être même a notre mauvais
vouloir C'est ce qui nous a déterminés a
reproduire aujourd'hui dans nos colonnes
votre invitation et nous profitons de la pré
sente pour venir vous répéter que chaque
fois qu'il s'agira de communications d'aussi
réelle importance vous pourrez compter sur
notre entier dévouement.
Veuillez agréer, Monsieur le Député. l'as
surance de notre parfaite considération.
(1) On nous a demandé quelle pouvait bien
être la lumière du St Esprit 1 Certains nous di-
saient qu'il s'agissait d'une bougie, d'autres
nous affirmaierit que c'était une veilleuse de
nuit. Pour en fiuir nous les avons priés de lire
le Journal d'Ypres du 15 courant. La rédaction
y a pris soin de faire une correction a la circu
laire de M. Iweins. La lumière a été chan-
gée en les lumières.
ïfc
POUR LA COMMISSION
LE PRÉSIDENT,
-^/vAA/VXAAA/Vwv