MAMAN SABOULEUX, L'impöt du tabac. Affaires du Congo. Salle de Spectacle LA FÉE COCOTTE, Ph. de C. Autonomie communale. Ph. de C. L'affaire Stokes. Ph.de C. ,4 LA CHAilBRÉE, 1°) Constitution d'un fonds destiné a combattre l'alcoolisme. 2°) L'État établira les usines néces saires a la rectification des flegmes pro- duits par les distilleries agricoles. M. Woeste, parlant après M. Denis, a combattu les amendements de celui- ci, ainsi qu'une proposition de M. Lorand tendant a faire avancer par la caisse d'épargne les fonds nécessaires a l'établissement de distilleries agrico les coopératives. Meroredi 11, M. Meeus, le grand distillateur d'Anvers, s'est naturelle- ment déclaré adversaire de tout chan gement a la législation actuelle, qui pour lui est parfaite. Elle a permis la disparition presque totale de la distil- lerie agricole, mais M. Meeus n'en trouve pas moins que l'intérêt de l'a- griculture n'est pas en jeu. Affaire d'appréciation, dira-t-onn'empêche qu'il y a de singulières appréciations. M. De Smet de Naeyer a repris la parole. Le point saillant de son dis cours, c'est qu'il a consenti a autoriser l'exportation avec une réduction de charges,et qu'il aaccordé tout au moins la réduction de droit pour les alcools dénaturés destinés au chauflage et a l'éclairage. La discussion générale a été close après un discours de M. de Favereau. On a passé a la discussion des arti cles. Les articles 1, 3, 4 et 5 ont été adop- tés tels qu'ils ont été proposés par M. Desmet. L'art. 2 a été rejetéala de- mande du ministre. A l'article 4, le premier amendement de M. Denis a été rejeté par 61 voix contre 37. Jeudi 12. changement de front. A la demande de M. De Sadeleer, on avait décidé Mardi d'interrompre a partir de Jeudi ia loi sur les alcools pour aborder le budget des voies et moyens, passer ensuite a l'accise du tabac et revenir enfin aux alcools. Voila vraiment le moyen de faire de la bonne besogne sauter d'une loi a une autre sans en finir une seule d'une traite. Nos Cham- bres lie sont vraiment pas faites pour relever le régime parlementaire, avec un gouvernement et une majorité sur qui n'ont prise que les considerations électorales. Quelques orateurs profitent de l'oc- casion pour se tailter une réclame en plaidant la cause de l'une ou l'autre catégorie d'employés. M. De Smet de Naeyer a promis une réduction de l'impöt foncier dès que la situation budgétaire le permettra (cli ché qui revient 100 fois par session). Les sections ont examiné le projet de loi de M. Lorand relatif a l'élection des bourgmestres par les conseils com- munaux, et celui de M. Destrée main- tenant l'ancien prix d'abonnement au compte rendu analytique. Les sections centrales seront forrnées en nombre égal de partisans et d'ad- versairesdes deux projets. La voix du président y sera prépondérante. Si l'on en croyait bénévolement nos cléricaux, Vautonomie communaledont on parle tant et qui existe si peu, n'au- rait pas de plus ardents défenseurs qu'eux ils seraient les seuls remparts de la religion, de la familie, de la pro- priété, de la royauté, de l'autonomie communale et de cent autres choses encore, parmi lesquelles la moralité politique n'a d'ailleurs jamais figuré. II est bien vrai quechaque fois que les cléricaux interviennent ou n'intervien- nent pas dans l'administration des communes, c'est, disent-ils, au nom de l'autonomie coynmunale l'autonomie communale est entre leurs mains com- me le sabre de M. Prud'homme elle leur sert a combattre nos institutions communales, et au besoin a les dé- fendre. La preuve n'en est pas difficile a fournir, deux faits récents nous mon- trent le double usage auquel notre gouvernement fait servir l'autonomie communale. Rappelez-vous l'interpellation de M. Hambursin au sujet des adoptions dé- cennales d'écoles libres par des Con seils communaux non réélus le 17 No- vembre. M. Hambursin demandait que ces adoptions post mortem fussent frappées de nullité. Pour justifier sa demande, il 8'appuyait sur les propres paroles de M. Scholiaert a la Chambre et de M. Deburlet au Sénat. Pour obtenir le rejet ou Je retrait d'amendement n'accordaut pas aux Conseils commu naux actuellement encore en fonctions le droit d'adoption décennale, ces mes sieurs les ministres avaient protesté bien haut qu'aucun Conseil communal n'oserait prendre une mesure désap- prouvée par le corps électoral. Le gouvernement avait-il trop comp- té sur la moralité politique de ses amis, ou bien MM. Scholiaert et Deburlet se sont-ils simplement moqués des Cham- bres? Toujours est-il qu'ils ont tenu a M. Hambursin, il y a 15 jours, un tout autre langage que celui que nous rap pelons. M. Scholiaert a déploré les re solutions malhonnêtes, des Conseils communaux destitués, mais s'est refusé aintervemr, au nom de l'autonomie communale M. Woeste, lui, ricanait c'est la loi i et approuvait évidemment les canailleries commises par ses amis. II parait que c'est ainsi qu'il comprend l'autonomie communale. II parait que c'est faire preuve d'un respect absolu de l'autonomie commu nale, que de permettre a des Conseils communaux révoqués de prendre des décisions contraires a la volontó mani- festeinent expnmée du corps électoral. L'autonomie communale exige parait- il, qu'un Conseil communal, ne siégeant plus que paree que ses successeurs ne sont pas encore instailés, puisse ïmpo* ser, pour 10 ans, a une commune des dépenses dont elle ne veut pas. L'autonomie communale ne permet pas au gouvernement d'intervemr, lors- qu'un Conseil communal abuse de son reste de pouvoirs pour mettre, pour 10 ans, la caisse communale a la disposi tion d'une école de petits-frères. Tel est le fait auquel nous venons d'assis- ter, telle est la théorie approuvée par les Chambres cléricales. Autre guitare autre manière de jouer de l'autonomie communale M. Scholiaert est appelé a pourvoir de bourgmestres toutes les communes de Belgique. La règle en cette matière est de choi- sir ie bourgmestre dans la majorité du Conseil communal. II est juste de re- connaitre que, depuis plus de 10 ans, le gouvernement clérical ne s'est pas fait faute d'y manquer ie plus souvent possible, au profit de ses amis tou jours. Chaque fois qu'il a pu choisir le bourgmestre dans la minorité cléricale d'un Conseil, cette minorité ne com- prit-elle qu'un membre, il l'a fait c'était sa règle de conduite. Le même esprit va, avouent les jour- naux cléricaux, présider aux 2500 no minations de bourgmestres que va faire M. Scholiaert. Le bourgmestre sera clérical non-seulement partout oü la majorité est cléricale (ce qui est juste), mais encore partout oü un bourgmestre clérical sera parvenu a se faire réélire, füt-il seul. II faut, dit M. Scholiaert, toujours renommer les sortants c'est sans doute en vertu de ce principe qu'il se prépare a ne pas renommer M. Van Meenen, bourgmestre de Saint-Gilles (Bruxelles),ou M. Van Rijswijk,bourg mestre d'Anvers, qui ont pourtant con- servé la majorité dans leur Conseil communal II y a mieux. Les Conseils communaux ont dans leurs attributions la désignation des échevins ils doivent, naturellement, être laissés absolument libres dans leurs choix. M. Scholiaert ne l'entend pas ainsi. Dans les communes (comme Schaer- beek, Anvers, etc.) oü les cléricaux sont en minorité importante, il prétend forcer les libéraux (en majorité) a cé der aux cléricaux un certain nombre de sièges d'échevms, sous menace de le voir choisir le bourgmestre dans la minorité La nomination de bourg mestre subordonné a un marché, un gouvernement clérical nous réservait pareille immoralité Tout cela se fait au nom de l'auto nomie communale. C'est en son nom qu'on se refuse a toujours choisir les bourgmestres dans la majorité des Conseils. L'avis des curés et des agents électoraux cléricaux prime celui du corps électoral. Pour marquer clairement leur vo- lonté, un certain nombre de Conseils communaux nouvellement élus ont dé- signé celui de leurs membres qu'ils desirent voir occuper le fauteuil de bourgmestre. Si M. Scholiaert passé outre, on saura au moins qu'il se met, de parti pris, en désaccord avec les Conseils communaux ses bourgmes tres de combat en subiront les consé- quences. M. Scholiaert est guidé, parait-il, par la résolution de ne nommer aucun bourgmestre socialiste, de ne mettre a la tête des communes que u des hom mes d'ordre Le meilleur moyen d'occasionner du désordre, c'est cepen- dant de faire gouverner une commune contrairement a sa volonté. M. Schol iaert ne veut pas ou ne peut pas le comprendre. Les électeurs pour les Chambres, dans sept mois, lui donneront peut-être le ioisir d'aller y réfléchir. P. S. Ci une circulaire qui édifiera nos lecteurs sur la manière dont fonc- tionne Fautonomie communale Union Catholique Liége, l1 Déc. 1895. l'Arrondissement de Liége Confidentie! Mon Cher Monsieur le Curé, M. le ministre devant nous consulter in- cessamment sur la nomination du bourgmes tre de J.., vous m'obligeriez beaucoup en me donnant votre avis a ce sujet avec votre appreciation sur la situation. Je compte sur votre dévouement, Dévoué, (s) Lahaye. De la Réforme Les amendements de M. de Smet de Naeyer a son projet de loi sur les tabacs constituent un projet totalement nouveau dont aucun des articles ne correspond a ceux du premier. Mais au fond, c'est tou jours la même chose, les dispositions sont rédigées autrement et placées dans un autre ordre, ce qui rend fort difficile la recherche des modifications réelles. Un premier exa men nous a permis de constater celles-ci Le droit d'accise ne sera que de 20 francs au lieu de 30. Le minimum du droit de licence est réduit de 10 a 5 francs le maximum, maintenu pour les débitants a 500 francs, est porté a 1,000 francs pour les négociants et fabri- cants. Le contribuable déterminera lui-même, par sa declaration, la classe dans laquelle il doit être rangé, mais cette declaration doit être soumise au college des répartiteurs des patentes auxquelles seront adjoints, d'après l'importance de la commune, une, deux ou trois personnes s'occupant du commerce ou de la fabrication du tabac et qui seront desi gnees par le directeur des contributions sur presentation des intéressés. Enfin, le fameux régime des timbres ad- hésifs constatant le paiement des droits n'est plus établi par la loi. Elle se borne a permettre au ministre des finances de le dé- créter. Attendons-nous, de la part du fer- tile-M de Smet de Naeyer, a de nou- veaux amendements encore. Quand nos cultivateurs et nos débi tants de tabac sauront-ils enfin a quel régime on va les soumettre La question de la juridiction a choi sir, en ce qui concerne le capitaine Lo- thaire, vient d'être réglée. A la suite de récents pourparlers entre la Grande-Bretagne et l'État du Congo, il a été décidé que le capitaine Lothaire serait déféré, en premier lieu, au tribunal de Boma, et ultérieu- rement au conseil supérieur de l'État du Congo, siégeant a Bruxelles. C'est, parait-il, a, la suite du refus du gouvernement beige que l'État du Congo s'est décidé a faire j uger le ca pitaine Lothaire suivant les formes or- dinaires, au lieu de le faire passer de vant un conseil de guerre beige. On annonce, d'autre part, que l'État indépendant du Congo payera a l'Alle- magne la somme de 100,000 francs pour les porteurs de la caravane Stokes (originaires des territoires allemands), a titre d'indemnité, du fait d'avoir été privés de leur chef par l'exécution de Stokes. La Gazette de Cologne ajoute que l'af faire n'est pas termmée avec cela, car l'Allemagne persiste a réclamer des garanties contre ie renouvellement d'actes semblables, garanties auxquel les, on peut l'espérer, il sera fait droit dans le plus court délai. Elle en aura coüté, des embarras et de l'argent, cette malheureuse affaire Stokes Deux morts. On annonce la mort de M. Guillau- me Augustin, sous-lieutenant au 12® de ligne, en garnison a Verviers, tué dans la révolte de Canda. M.Guillaume Augustin allaitrentrer en Belgique, après un séjour de deux ans au Congo. Toutefois, le gouvernement du Con go n'a pas requ encore la confirmation officielle de ce décès. II croit au contraire que M. Augustin serait parvenu a s'échapper et a se ré- f'ugier dans un village ami. On annonce aussi la mort au Congo de M. Armand Pardoen, décédé a Ma- tadi, le 27 Novembre, a l'age de vingt- trois ans. M. Armand Pardoen était le fils de M. Louis Pardoen, ancien directeur du Bien public. II avait été chargé par l'État indépendant de faire des essais de plantations de café. II était parti il y a trois mois a peine. YPRES BARET, le désopilant comique, don- nera le Lundi, 16 Décembre 1895, a la Salle de Spectacle de notre ville, une representation extraordinaire dont le programme atirayant nous promet une soirée tout a fait excexptionnelle. ün connait BARET et le succès de ses tournées cette fois encore, il s'est entouré d'artistes de grande vaieur. Le programme est des plus variés et des plus amusants. Une remarque intéressante a, cette époque oü la grossièreté remplace trop souvent l'espritDans tout le pro- gramme, il riy a pas un mot qui puisse choquer VoreiUe la plus scrupuleuse. Ce spectacle peut être entendu par tous et, suivant le vieux cliché, la mère peut y conduire sa Jille. Voici du reste le programme de cette representation unique Comédie-Vaudevüle en 1 acte, de E. Labiche et Marc Michel. M. BARET remplira le röle de Sabou- leux. La Petite PARFAIT rem plira le róle de Suzanne. Par autorisation spéciale des Au teurs, une seule audition du grand Succès parisien Fantaisie militaire (inédite) en 1 acte, de MM. Matrat et Fordyce. M. BARET remplira le röle de Fouillaupe. GWND eoNCERT. Les trois Hussards, Nadaud. M. MONDOS. Thème et Variations, Proch. M»e MARGERIE. Pensées d'Automne, Massenet. Feuiliet d'Amour, Thomé. Le Bon Cite, Deroulède. M. MARTAPOURA. Romance Appassionata, P. Viardot. Variations sur une Gavotte, Tartini (1690). Grande Fantaisie, Allard. M. Paul VIARDOT. Chansonnettes, XXX. M. BARET. Le Silence Campana. Colinette. Lionnet. Mlle MARGERIE M. MARTAPOURA Conté en 1 acte, de Melesville et Xavier. La Petite PARFAIT remplira le röle de Loulou. Prix des places Premières, 3 fr. Secondes, 2 fr. Troisièmes, 1 fr. Pour la Location, s'adresser comme d'usage. La Salie sera chauffée. DE

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1895 | | pagina 3