Philippe de Comines Le coup des trois ans. Aan een voordrachigeve n° 20 de la Lutte-de Strijd. Les considé- rations par iesquelles nous croyons avoir justifié l'école neutre n'ont pas eu l'heur de piaire, parait-il, a l'organe du communisme monacal Yprois. En efiet, dans un article de plus de trois colonnes, le Journal d'Ypres, s'at taché a réfuter nos dires et a répéter toutes les contre-vérités qu'il a déja imprimées sur i'enseignement public non confessionnel. Dëvons-nous conclure, de l'honneur que nous fait le Journalque les consi- dérations par Iesquelles nous avons j ustifié nombre d'autres points de notre programme ont eu au contraire l'heur de lui piaire, et qu'il est d'accord avec nous sur ces sujets Le Journal Y Ypres répète que, "du moment que la religion n'est pas en- seignée a l'enfant, et qu'on le laisse dans l'ignorance de tout dogme,... on l'abandonne sans défense aux influen ces de ses passions mauvaises. II y a la une fois de plus la confusion que les cléricaux ne manquent jamais d'établir entre la religion et la morale. Nous avons fait voir dans notre précé dent article (et nous y renvoyons) que la morale est parfaitement mdépen- dante de tout dogme religieux, qu'il existe une morale universelle, issue des conditions même de la vie de l'homme, de son organisation particu liere, de ses tendances sociétaires.Et nous avons dit quels en sont les pré- ceptes essentiels, contenus dans deux textes de l'Ecriture que S4-Jean Chry- sostöme prouve être suffisants pour la conduite morale de tous les hommes. Le Journal Y Ypres, évidemment, ne récuse pas ces préceptes. Mais il pré- tend les accaparer au profit exclusil de sa religion. Si nous avons cité, avec P. Van Humbeeck, les textes de l'Ecriture. c'est que nous voulions faire voir que la morale indépendante n'est pas plus hostile a la religion catholique qu'a toute autre, que i'enseignement de cette morale dans les écoles publiques ne peut être en contradiction avec I'enseignement religieux que les catho- liques veulent donner a leurs enfants, et que par suite l'opposition cléricale a I'enseignement neutre n'a pas pour cause son manque de base morale ou son manque de respect pour la liberté de conscience. Mais nous aurions pu tout aussi bien emprunter la forme des préceptes mo- raux universels a tout autre fondateur de religion que le Christ, a tout autre livre que l'Ecriture. Confucius, par exemple, le législateur de la morale chinoise, nous en aurait fourni une formule presque identique quant aux mots, identique quant au fond. Le Journal Y Ypres nous demande comment il se fait que, malgré l'exis- tence de ces principes moraux univer sels, des horreurs sans nom... se com- mettent encore de nos jours dans les contrées ou la foi n'a pas encore péné- tré. Nous pourrions demander a notre tour au Journal d'Ypres comment il se fait que des horreurs sans nom se com- mettent encore de nos jours dans les contrées oü la foi a pénétré, et par des croyants. Mais la réponse a sa question sera aussi la réponse a la nötre. Si les actes des hommes ne sont pas toujours d'accord avec la morale uni verselle, c'est simplement paree qu'il est des circonstances oü les passions des hommes i'emportent sur leur raisonne- ment et sur la trace que laisse en eux les préceptes moraux. Et si les horreurs sans nom sont plus fréquentes chez les peuples sauvages que chez les peuples civilisés, c'est que le développement intellectuel des premiers est moindre que celui des autres, que les premiers ont une conscience plus vague des pré ceptes moraux qui sont en eux, et que le manque d'instruction les rend pour eux moins tangibles que pour les se conds. Quant aux moeurs des anthropopha- ges, que le Journal Y Ypres nous défie de faire concorder avec nos principes de fraternité, nous ferons remarquer au Journal qu'elles sont bien moms gé nérales qu'il n'a l'air de le croire. Ces moeurs de bete fauve, comme il les qualifie, ne sont en usage que chez peu de tribus sauvages; et. encore chez la plupart de cellos-la, l'anthropophagie consiste a se repaitre du cadavre des ennemis tués a la guerre. C'est a. dire qu'elle n'est pratiquée dans des circon stances particulières, iorsque toutes les passions sont déchainées et que la morale et ses enseignements sont relé- gués a l'arnère-plan. D'ailleurs, les horreurs commises a la guerre par les peuples dits civilisés et chrétiens, sont-elles beaucoup moiu- dres que celles commises par les sau vages Et le Journal Y Ypres trouve- rait-il moins grave de tuer son ennemi que de le manger quand il est mort En y pensant bien, le Journal YYpres fait tort aux bêtes fauves en comparant leurs moeurs a celles de l'homme sau- vage la béte fauve ne tue que pour satisfaire sa faim l'homme a la guerre sous toutes les latitudes et quelle que soit sa religion, tue pour tuer. Le Journal reconnait que de nos jours, des malheureux, élevés par des parents pieux dans les meilleurs senti ments, ay ant regu une éducation des plus chrétiennes,... ont été entrainés dans le mal par l'amour effréné des plaisirs.... n L'enseignement religieux, ajoute- t-il, n'y est évidemment pour rien. Distinguons. L'enseignement reli gieux en lui-même n'est. évidemment pas cause qu'une partie de ceux qui l'ont regu tournent mal et s'abandon- nent a leurs passions. Maisl'erreur commise en confondant enseignement moral et enseignement religieux est responsable en grande partie de ce fait regrettable. Les catholiques et le Journal YYpres en particulier veulent baser la morale sur la religion, rnettant ainsi au pre mier rang ce qui devrait être au second. Les dogmes religieux et métaphysi- ques, les pratiques extérieures des cul- tes n'avaient primitivement d'autre mission que de servir d'appui aux préceptes moraux. Depuis, dans le cours de l'évolution religieuse, ils ont pris la première place, et maintenant, dans l'enseignement catholique parti- culièrement, ils prétendent servir de base a la morale. Ce qui fait que Iors que la croyance au dogme disparait (et elle s'aflaiblit chaque jour en notre siècle de libre examen), la morale, n'ayant plus de fondements même ar- tificiels, s'écroule et les passions res- tent sans contrepoids. Le fait ne serait. pas arrivé, si l'ensei gnement moral avait été donné indé- pendamment de toute religion. Celle-ci venant a disparaitre, la morale restait, et l'individu était encore aussi capable de résister aux entrainements des passions. Le Journal invoque a l'appui de son opinion M.Brunetière et le comte Tols toi, qu'il qualifie de savants. M. JBrunetière est un-littérateur de talent, un vigoureux critique, mais n'est pas un savant. Son article de la Revue des Deux-Mondesment.ionné par le Journalet oir il déclare la science pure impuissante a résoudre le pro- blème de notre destinée, cet article a été réfuté dans la Revue scientifique (Revue rose) par le Dr Ch. Richet, un savant celui-la, etnous y renvoyons le Journal. Quant au comte Tolstoi, c'est un des plus puissants écrivams de notre épo que, un réformateur ardent, plus anar chiste qu'autre chose, et schismatique par dessus le marché. Mais ce n'est pas non plus un savant. Celles de ses paroles que cite le Journal nous semblent bien mal venir a l'appui de la thèse de notre confrère. Tolstoi regarde la religion comme Vin terpretation par Vhomme du monde exté rieuret si la religiondit-il, est la defini tion de notre relation aveclemonde extérieur la morale n'est que Vindication des actions qui doivent en rèsulter. D'après cel a, Tolstoi définit la reli gion comme le faisait Auguste Comte, le grand philosophe positiviste, qui se proclamait a la fois religieux et athée. Si la religion est l'interprétation par l'homme du monde extérieur, les ma- térialistes et les positivistes ont aussi bien que les chrétiens et les théistes le droit de se dire religieux car eux aussi interprêtent d'une certaine fagon le monde extérieur. Remplacez dans les paroles de Tolstoi le mot religion par le mot philosophic ou métaphysique, et elle ne contiendra plus aucun mot qui soit détourné de son sens vulgaire. Nous ne voyons pas bien alors en quoi Torstoï peut venir appuyer les dires du Journal Y Ypres. Quelle que soit l'interprétation par l'homme du monde extenem, rale qui règle les rapports des hommes vis d'eux-mêmes et de leurs sem- blables, ne peut resulter que des cir Constances humames que nous avons dites plus haut et. ne vanerapas d une philosophie a l'autre, ou d une religion Tautre (en employant le mot dans le sens de Tolstoi). A ce compte, et en passant de 1 un a l'autre sens du mot religion avec le même brio que le Journaltoutes les religions seraient équivalente» piusque les préceptes moraux auxquels elles conduisent sont au fond les momes. Nous ne savons si le Journal admet cette conséquence. Quant a nous, nous persistons a trouver plus simple de n'enseigner dans les écoles publiques que la morale universelle, réservant pour la maison ou pour l'église 1 en seignement religieux proprement dit. Nous appliquons a la Belgique les paroles suivantes de Condorcet (rap port lu le 21 Avril 1792 a l'assemblée législative) La Constitution, en reconnaissant le droit qu'a chaque individu de choisir son culte. en établissant une entière égalité entre tous les habi- tants de la France, ne permet point d'admettre dans l'instruction publi- que un enseignement qui, en repous- sant les enfants d'une partie des ci- toyens, détruirait l'égaiitó des avan- tages sociaux, ou donnerait a des dogmes particuliers un avantage r.i contraire a la liberté des opinions... n D'ailleurs, combien n'est-il pas im- portant de fonder la morale sur les principes de la raison Quelque changement que subissent les opi- nions d'un homme dans le cours de n la vie, les principes établis sur cette n base, resteront toujours également vrais ils seront toujours in variables comme elle il les opposera aux ten- tatives qu'on pourrait faire pour égarer sa conscience. Le Journal d^ Ypres n'est pas content paree que nous avons appelée chère aux cléricaux la loi scolaire de 1842, sous le régime de laquelle ont été formés les électeurs qui ont voté pour les socia- listes au 14 Octobre dernier. Le Journal distingue parmi les éco les de la loi de 1842 celles des commu nes catholiques, qui étaient parfaites, dit-il, et celles des communes libéra- les, dont l'espnt était trop souvent hostile a la religion. Cependant, dans les unes comme dans les autres, le curé de la paroisse, le doyen,l'inspecteur épiscopal avaient le droit de contröler non seulement I'enseignement de la religion, mais aussi celui des autres branches, en vé- rifiant si ce dernier n'avait rien de contraire au premier. Tous lés livres employés portaient l'approbation épis- copale, et l'Eglise avait en fait la di rection de i'enseignement primaire tout entier c'était bien un enseigne ment confessionnel. Le Journal maintient sa qualification d efabriques de sodalis lesréservée d'a- bord aux écoles de 1879, étendues en- suite a celles de 1842. il faut done croire que I'enseignement religieux, confessionnel, est impuissant a arrêter le socialisme. Nous le disions il y a quinze jours, en l'expliquantle socialisme dérivant des circonstances économiques, l'école, neutre ou pas neutre,n'y est pour rien. Pour finir, empruntons au Pays Wallonun journal catholique du Hai- naut, l'aveu suivant qui en dit long Les classes dirigeantes sont fort soucieuses d'assurer le bienfait de l'enseignemeut religieux a leur pro- n pre familie. Elles font appel a la reli- >i gion, non seulement pour acquérir le bon- Keur dans un autre mondemais encore pour mainlenir leur prèpondèrance dans n celui-ci. n Que pense-t-on, au Journal YYpres du proverbe On n'est jamais trahi que par les siens Voila les catholiques reconnaissant avec les socialistes que la religion est la meilleure sauvegarde des privilèges des riches b Ou allons-nous, mon Dieu si les iemlles bien pensantes vont dire de pareilles choses aux ouvriers lo De merkman heeft ook rec}lte 2° De godsdienst zal de maanl' redden. Wlsch% 3° Bemint elkander. 4° Bezoekt de armen. 5° Trouw aan Paus en Koning 't Schijnt dat klerikale scho0lu ters alzoo spreken over maatscham, vraag sakken. Uitmuntend. Wij zijn voor de heid van alle ambtenaren zoo vrij. van Staat als van provincie en gemeen) vrij heid voor iedereen al onderwi; 1 hij ook in een school door de stad I6n ren begiftigd. P6- Wij zullen geen Lekeu broodroov6t) Het klerikalism wel, want wij Weteii dat M. Surmont aan stedeliike onder wijzers verboden heeft deel te makej van vrijzinnige, zelfs onafhankelijke maatschappijen. Twee maten en twee gewichten. Een heer voordrachtgever dus (zje verslag van 't Nieuwsblad van over een paar weken) vindt dat de werkman ook rechten heeft. Onnoodig te zeggen dat... dit wat laat komt. Heeft men het stembriefje van den werkman moeten afwachten Men zou 't zeggen als men nagaat dat de klerikalen zoo 'n schoon kiesstelsel verdedigen. Ook wij keuren het bezoek der ar-1 men volmondig goed, doch we vinden dat de plicht der partijen is, niet de ar moede te verzachtenmaar de armoede uit te roeien. Wezen we liefdadig, niet om de stemmen van de armen, maar ter wille van de liefdadigheid zelve. En dat zullen de klerikalen niet doen te Ieperen, omdat al hun liefdadige in richtingen hiesmachienen zijn. De godsdienst zal de wereld niet ver anderen, want er was een tijd toen de wereld klerikaal-godsdienstig was, en toen trapte de Heilige Roomsch ka tholieke kerk in 't bloed der zeldzame ketters. Schrijf dus geen onnoozelhe- den, heer voordrachtgever en opsteller van 't Nieuwsblad. Bemint elkander maar dat doen j algemeen de meesters niet. Zoo de werklieden niet denken als de baas, worden zij buiten gesmeten. Waar de meesters kunnen meester blijven, laten zij hun macht gevoelen. I De werkman en de boer worden geëx ploiteerd. Maar toen wijde Strijdalhier do boeren verdedigden tegen de zonder linge fabriekheeren van Waasten, te gen de zonderlinge tarraberekenaars, beetenbetalers, zaadverkoopers, kon trakten opstellers waar was toen de opsteller van 't Nieuwsblad Hij heeft gezwegen. Heeft hij de boeren verdedigd Geen enkel woord. Hij heeft laten exploiteeren. Woorden dus uwe liefdeverklaring voor den boerenstand. Gij wilt hun stemmen en dat is alles. Of nu vergaderingen waar bazen en werklieden te gaar met edeldom en geestelijkheid hunne verkleefdheid aan Paus en Koning uitdrukken de sociale vraagstukken zullen oplossen, dat betwijfelen wij Zoo de heer voordrachtgever de hie len van het edeldom willen likken, zoo zeggen wij hem koop u een la keienlivrei. Aloïs. II a fallu cinq mois au ministère cle; rical pour triturer a sa guise une W1 électorale pour la commune. Soyez convaincus que chaque détai du projet a été soigneusement réfléchi) retourné sur toutes ses faces, mifl'1 tieusement pesé au point de vue de son rendement clérical avant que le g°u' vernement n'en fit le dépot. Le député Anseele, a la Uhambre, 1a justement qualifiée de loi des quahö infamies. Elle n'est pas seulement scandaleus® et anti-démocratique mais elle est so verainement dangereuse car elle p met par la clause des trois anS residence l'ingérence directe du g X X X X X X

HISTORISCHE KRANTEN

De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1895 | | pagina 2