Protectionnism.
Philippe de Comines.
Les fusillades de Renaix.
La démocratie chrétienne
et le Journal d'Ypres.
Aan de inwoners van Becelaere en
omstreken.
Landbouwers,
Breedvoerig heb ik in de laatste num
mers van de Strijd bewezen dat M.
Colaert en de protectionnisten niet
weten wat ze zeggen wanneer zij dur
ven beweren
1° Dat met rechten het brood niet
zal opslaan
2° Dat het loon zal rijzen.
De brave protectionnisten hebben
geen enkel woord geantwoord, omdat
zij niet antwoorden kunnen.
Zij weten niet dat de rechten den
boer zullen benadeeligen,want hoeveel
boeren zijn er welke granen te verkoo-
pen hebben
Op 900,000 Belgische bebouwingen
zijn 810,000 welke geen graan ople
veren. Er blijven dus rond de 100,000
over, waaronder slechts 5000 van 40
hectaren en meer.
Yan deze 5000 bebouwingen zijn er
3500 bewoond door pachters welke
geen nut zullen trekken uit de rechten,
want zoohaast de rechten gestemd
zijn, slaan de eigenaars hun pacht op.
Dit bewijzen, b. v., pachtbrieven uit
het ariondissement Doornik, welke
verhoogmg van pacht eischen, in geval
de beschermende rechten doorkomen.
Ook zijn de achteruitkruipendeKamer-
heeren van Doornik zeer protection-
nist, want zij zijn,gelijk hun lepersche
collegas, de vertegenwoordigers der
-centenpartij
Er blijven dus 1500 dikke vette rijke
eigenaars van onmetelijke hoeven
over, welke de duurgewonnen centen
der kleinen in hun zak zullen steken.
Ook hebt gij kunnen bemerken dat M.
Surmont afzakt, afzakt. Hij vraagt
maar 2 of 3 frank recht, en dat om
geld te vinden.
De landbouwers moeten M. Sur
mont antwoorden
Zoo ge geld wilt vinden, vraag de
belasting op het inkomen ieder moet
betalen naar zijn fortuin.
De rijke moet alle lasten betalen.
De arme, niet.
Dat willen wij
En dat is ook rechtvaardig.
Onze Kamerheeren hebben daarbij
nog vergeten te letten op verschillen
de feiten.
Eerstens heeft men in de naburige
landen kunnen opmerken, dat het
recht niet juist gelijk staat met den
opslag van het graan, dat is te zeggen,
dat indien het nieuwe recht 5 fr. zou
beloopen, het graan maar 3 fr. zou op
slaan.
Zoodat zelfs de rijke groote boer in
plaats van 3 fr. meer de eerste maan
den, slechts 1-80 fr. zou wekken.
Tweedens, dat integendeel het brood
hooger opslaat dan het recht. Zoodat,
het recht 2 fr. op het meel b. v. het
brood niet 2 centiemen per kilo op
slaat maar 3 en 4(zie statistieken
in ons nummer van 16 Maart, 2e bladz.,
4e kolom) dat maakt in een huishouden
dat 2 brooden daags eet, een belasting
vermeerdering van 20, 30, 40 fr.
Onze Kamerheeren hebben nog ver
geten dat, wanneer rechten gesteld
worden, Amerika zijn prijzen nog ver
minderd, zoodat het graan binnen
stroomt ondanks de rechten. Dat
heeft men gezien in Frankrijk en in
Duitschland. Voegen wij er bij dat de
vervoerkosten grooter zijn van Ant
werpen naar Vilvoorde, dan van New-
York naar Antwerpen.
Moet ik nog bewijzen dat het pro
tectionnism de algemeene welvaart
vermindert
Het klerikalism verstompt de gees
ten, het protectionnism hongert de
buiken.
De vrije handel van Robert Peel
heeft het getal noodlijdenden van 1
miljoen 1/2 tot 1 miljoen vermindert,
dus 1/3.
Weet nog dat het j aarlijksch ver
bruik van granen gestegen is van 115
kil. tot 208 kil. per kop, en dat in
België.
Mag het verbruik door het protec
tionnism verminderen, landbouwers
Frankrijk heeft van 1892 tot 1893,
door zijn dom protectionnism, 500
miljoenen verloren.
Duitschland laat nu reeds zijn pro
tectionnism varen, want het schoonste
van al daar is de tarwe van 1879 tot
1894 voor de som van 75 fr. gedaald
per 1000 kil. (van 260 tot 175), en van
1879-1883 58 fr. voor de rogge (van
207 tot 149 fr.).
Wat de nutteloosheid van het pro
tectionnism bewijst, is, dat in Duitsch
land nu het monopolism van den Staat
gevraagd wordt, in zake van granen-
verkoop.
Italië's handel, door protectionnism,
is gevallen van 1 miljard op 892 en in
1890 tot 875 miljoen.
Wat heeft Zwitserland gedaan Het
is voortgegaan met den vrijhandel aan
te kleven, en dit land ingesloten zon
der ijzer, zonder kolen, omringt door
protectionnism
zegeviert
Wie is nog protectionnist
V. P.
Les ouvriers tisseurs de Renaix s'é-
taient mis en grève, il y a une quin-
zaine de jours, pour des motifs pure-
ment économiques ils réclamaient
une augmentation de salaires et cer
tains moyens de controle quant a la
fixation de leurs salaires. Disons tout
de suite que le conseil de l'industrie et
du travaif leur ont donné raison en
toutes leurs réclamations, et. qu'ils
sont rentrés a l'atelier, ayant obtenu
satisfaction sur toute la ligne.
Les grèvistes manifestaient paisible-
ment, presque joyeusement, sans cris
ni désordres,et l'on pouvait croire que
leur grève se terminerait sans effusion
de sang, lorsque l'intervention de la
force armée est venue tout gater.
En effet, Samedi 30 et Dimanche 31
Mars, de sanglantes collisions se sont
produites entre les grèvistes et la gen
darmerie. Les blessés par les coups de
sabre et les coups de feu de la gendar
merie sont assez nombreux. Plusieurs
resteront estropiés pour toute leur vie,
et iront grossir le martyrologue des
ouvriers luttant légalement et pacifi-
quement pour leur pain et ce ne sont
certes pas des faits com me ceux de
Renaix qui sont eapables de ramener
le calme dans nos populations ouvriè-
res si troublées.
Car, quoique les conservateurs ne
veuillent pas s'en apercevoir, la situa
tion inférieure de notre pays est pro-
fondément troublée, plus que celle de
la France avant la révolution de 1848.
Et il semble que nos gouvernants ne
cherchent que les occasions de déposer
dans le coeur du peuple de nouveaux
ferments de mécontentement et de
haine. Au lieu de céder, si peu que ce
soit, aux légitimes voeux du peuple
qui a soif de réformes et de justice,
ils s'acharnent a tout lui refuser,
s'imaginant qu'ils pourront toujours
résoudre toutes les difïïcultés au moyen
de leurs gendarmes et de leur armée.
Suivant leur invariable tactique, les
conservateurs essayent de rendre res-
ponsables du sang versé les ouvriers
eux-mêmes, qui auraient provoqué par
leur attitude et leurs attaques la ri
poste de la gendarmerie.
C'est ce qu'ont fait leurs journaux,
c'est ce qu'ont fait a la Chambre MM.
Deburlet et de Malander répondant a
l'interpellation Anseele Ne produi-
sant aucun document paree que, di-
saient-ils, ils étaient insuffisamment
renseignés encore, ils ont essayó de
laver la gendarmerie de tout reproche.
M. Anseele, qui avait fait une enquête
sur place, n'a eu que trop facile de leur
répondre, en s'appuyant sur des témoi-
gnages non suspects.
UEtoile beigequ'on ne peut accuser
de tendresse exagérée pour les grèvis
tes, a fait aussi une enquête a Renaix
afin de déterminer Ja part de respon-
sabilité de chacun dans les massacres
de Samedi et de Dimanche. Elle s'est.
adressée surtout a des commerqants
des rues oü le sang a été versé et il ré-
sulte de leurs déclarations que les gen
darmes sont intervenus intempestive-
ment, a un moment jusqu'auquel les
grèvistes avaient été d'un cpfine par
fait.
Citons quelques passages des rensei-
gnements recueillis par Etoile beige et
qui sont d'accord avec ceux de M. An
seele
A la petite place, nous remarquons de
nombreuses traces de balles sur deux fa
cades.
Pendant quoJ examine Ces .u
sillade, un négociant du voisinage m expu-
que l'affaire. II était sur le pas de sa porte
et a done parfaiternent vu ce qu'il raconte.
D'après lui, les gendarmes ont fait preuve
d'une inconcevable légèreté. Lorsqu'ils^ont
tiré, ils n'avaient devant eux qu'une
trentaine de gamins qui criaientAouh
en frappant leurs sabots l'un contre 1 autre.
Peu de pierres ont été jetées la distance
était d'ailleurs trop grande, car les gendar
mes étaient presque au bout de la rue du
Poivre lorsqu'ils ont commence a tirer.
Les blessés, de véritables gamins, ont été
transportés chez Vandenhoute, négociant
pres de la Petite Place, et, a coté, chez
le boulanger Van Halst. C'est la qu'ils ont
recu les premiers soins.
Un autre négociant, qui a tout vu de sa
fenêtre, nous dit qu'on ne peut pas se faire
une idee de pareille scène. Pas un coup de
revolver n'a été tiré de la foule, mais des
gamins faisaient crépiter des allumettes au
chlorate, c'est peut-être ce qui a fait suppo-
ser qu'ils tiraient. Des voyous tapotaient
leurs sabots en ricanant. Ils aliaient et
venaient sans trop avoir peur.
Ce n'est pas permis de tirer sur les gens
pour si peu de chose. Du reste, les gendar
mes ont eu tort, dès le début, vers 3 h. 1/2
ou 4 heures, couper le cortege des ouvriers.
Ceux-ci étaient absolument paisiblesa ce
moment.
D'autres négociants et négociantes de la
rue du Poivre et de la Grand'Place nous
font des déclarations a peu pres identiques.
Le Café de V Union, situé tout au fond
de la Grand'Place, dans le coin de droite, a
été le theatre, Samedi après-midi, d'une
scène semblable a celle de la distiilerie Abts,
Vieille-Halle-aux-Blés, a Bruxelles, en
Avril 1893. Le patron, M. Faurez, et sa
soeur, vont nous la raconter.
II était a peu pres cinq heures. On avait
chargé le public, et fait évacuer le café d'cn
facte. A la Bourse de Commerceoü logent
les gendarmes d'Audenaerde. Les consom-
mateurs étaient venus ici, il y avait des
manifestants sur le trottoir et a l'entrée du
café, dans l'espaoe compris entre ces deux
doubles portes vitrées Tout le monde, a l'in-
térieur, était bien paisible, il y avait même
plus de bourgeois que d'ouvriers.
Tout a coup, le commissaire de police fait
irruption la canne levée, et suivi de nom
breux gendarmes. Le commissaire distribue
des coups de baton a la ronde, les gendar
mes des coups de crosse. Les consommateurs
assis pres de la porte sont jetés a terre et
bonrrés de coups ceux du fond se sauvent
dans la maison en criant d'épouvante.
Comme le vacarme est a son comble, je
cours auprès de ma femme sur le point de
s'accoucher et je la rassure de rnon mieux.
Un gendarme a eu l'audace de me poursui-
vrej usque dans la cuisine
A un moment donné, continue la soeur
au cabaretier, j'étais seule ici, avec les
gendarmes en fureur et trois de leurs victi-
mes couchées par terre et n'ayant même
plus la force de crier. Ils demandaient
grace en gémissant.
Au nom du ciel, ne tuez pas ces hom
mes, ce sont peut-être des pères de familie
disais-je. Laissez-les se relever, vous voyez
bien qu'ils sont incapables de se défendre.
Un gendarme me mit sa baïonnette sur
la poitrine en me criant que si je ne me
taisais pas, il me tuerait.
Le commissaire m'a dit des choses abomi-
nables, que j'aurai soin de répéter au pro
cureur du roi, en portant plainte. Mes jam
bes sedérobaient sous moi, je me sentais
défaillir.
Personne n'a jeté de projectiles de ce
café, demandons-nous au propriétaire
Personne, sauf les gendarmes eux-
mêmes, qui ont lancé un verre et un pot a
allumettes après les fuyards. J'aurai des té-
moins qui certifieront qne la tranquillité la
plus complete régnait ici.
Si vous étiez venu un peu plus tót, vous
auriez encore vu le sang qui inondait le dal-
lage. Mais nous venons de le faire nettoyer.
En sortant, le commissaire a dit aux gen
darmes de tirer sur le monde. II n'y avait
presque plus personne aux alentours. Un
gendarme tenait son mousqueton en joue,
dans la direction de la rue d'ElIezelles, en
l'agitant de droite et de gauche sans savoir
qui viser. Tirez IN. de D... a dit le com
missaire. C'est alors qu'un homme a été
blessé a la cuisse, dans la rue d'ElIezelles.
Nous le demandons a toute personne
non prévenue, y a-t-il une considera
tion quelconque qui puisse excuser des
faits aussi scandaleux Et nous n'é-
prouvons pas la moindre difficulty a
les croire, quoique nous ayons attendu
la réponse du xninistre a l'interpella-
tioa Anseele avant d'en faire étut
Deux qui se sont passés lors des grèveö
d'Avril 1893 pour le S. U. nous out
habitués a des brutalités, entrées de-
puis peu dans les moeurs de nos geö~
darmes et de nos policiers, et qu'q~
semblent avoir emprunté a Ia p0lice
parisienne du second empire.
Tirer ou charger sans provocation
ou sans sommation est entré dans lea
usages courants de ceux qui sont char
gés de maintenir l'ordre, et qu'on ar
me davantage d'ailleurs pour un ser
vice d'ordre que pour l'arrestation
d'une bande de malfaiteurs, semblant
les mviter ainsi a regarder une paisible
promenade en rue comme un fait plua
grave qu'un crime qui relève du fait-
divers.
C'est surtout pour réprimer leg
manifestations socialistes qu'on a laissé
pareiiles moeurs s'mtroduire aujour-
d'hui en sont victimes tous ceux qui
ont l'audace de lutter pour leur pain
et de se montrer en cortège.
Les victimes de Renaix sont des ou
vriers de toutes opinions, car leur
grève n'avait rien de commun avec
l'agitation pour le S. U. a la commu
ne. M. Ed. Picard le fait ressortir en
excellents termes dans le Peuple
La lecon est d'un imprévu terrible.
Elle est révelairice aussi des secretes pen-
sées de ce3 conservateurs qui se posent en
défenseurs ae ce qu'ils nomment les tra-
vailieurs honnêtes. De la chair pour
mousquets et coups de sabre, dès qu'ils ré-
clament contre leurs misères, füt-ce par le
plus élémentaire des droits, celui de se
montrer dans la rue.
Car cette grève de Renaix, une petite
grève locale et timide, était purement éco-
nomique, ne visait que de minces questions
de saiaire, et ne se manifestait que par des
promenades. Mais c'était le peuple ouvrier
relevant le front la oü il le courbe immé-
diatement. Et avec de teis audacieux, il
faut en finir. Ah bétail, tu te mets a
mugir Ah troupeau, tu veux sortir de
l'étable Ah tu ne veux pas te taire.
Attrape Voioi des coups de fusil, et voici
des coups de sabre, et voici des coups de
pied lancés par les bons chevaux de nol re
bonne gendarmerie. Chrétiens ou socialis
tes, qu'importe Nous crions, comme Saint
Dominique au siège de Béziers Massacrez
au hasard, Dieu reconnaitra les siens
Voila ce qu'on gagne lorsqu'on pro-
clame en pleine Chambre un amour im-
modéré pour la gendarmerie, lorsqu'on
la déclare aussi infaillible que le Rape,
et lorsqu'on approuve tout ce qu'elle
a fait et tout ce qu'elle peut faire.
II nous semble pourtant qu'il est un
sentiment bien plus urgent a mettre
dans la tête des gendarmes que celui
de leur mfailhbilité, c'est celui du res
pect du a toute vie humaine.
Inscrivez dans toutes vos casernes
de gendarmerie, dans tous vos postes
de police ces quelques mots Toute
vie humaine est sacrée vous aurez
déja fait un pas vers la pacification
sociale. Joignez-y une a une les réfor
mes équitables réclamées par tous les
ouvriers et la paix renaitra pour le
plus grand bien des bourgeois comme
pour celui de la classe ouvrière.
Mais aussi longtemps que vous ré-
pondrez par des coups de sabre aux
travailleurs réclamant du pain, atten-
dez-vous au malaise et a l'hostilité
vous ne récolterez que ce que vous au
rez semé.
Voici en quels termes le Journal
d'Ypresdans son nnméro du 6 Avril,
exalte le vote de la loi communale
Le ministère a part quelques légères
modifications sans importance au point de
vue général, a fait adopter son projet ne va
rietur et plan té fièrement le drapeau catho-
lique sur le donjon qui défendra la liberté
et l'indépendance du pays, contre les tenta-
tives révolutionnaires de ceux qui prennent
la commune de Paris pour modèie.
C'est la première fois depuis de longues
années, que les catholiques au pouvoir mon-
trent tant de vigueur.
Et plus loin l'organe de MM. Sur
mont, Colaert et Seys ajoute
C'est done avec joie et un legitime or-
gueil que nous saluons la triomphante vo-
1 on té des catholiques, gouvernement et dé-
putés.
Non seulement, il approuve le gou
vernement, ce qui rentre dans son röle