Tabak. PRÉROGATIVES DES COMMUNES. D'après l'art. 1, les écoles priraaires officielles restant dirigées par les com munes. Le conseil communal détermi- ne, suivant les besoins de la commune, le nombre des écoles et des institu- teurs. Les résolutions des conseils commu- naux portant suppression d'une école primaire communale ou d'une ou plu- sieurs places d'instituteurs primaires seraient soumises a l'avis de la députa- tion permanente et a l'approbation du roi. L'approbation royale n'était exi- gée jusqu'aujourd'hui que pour dis penser une commune de maintenir son unique école communale. La mêmega rantie (comme disait M. Nyssens a la troisième section de la Chambre) est étendue a d'autres suppressions, com me on le voit. Mais cette garantie est bien illusoire quand nous avons a notre tête un gou vernement qui s'est distingue par sa haine pour l'enseignement public. II a autorisé plus de 250 communes (parmi lesquelles il en est de 5000 et de 8000 habitants a supprimer leur dernière école communale dans le Limbourg seul, 70 communes sur 208 (le tiers sont. avec l'approbation royale, dé- pourvues de toute école officiële. Etant donné l'esprit qui anime nos gouvernants, on ne peut avoir qu'une confiance nulle dans les prétendues garanties que contient l'art. 1. Elles ne garantissent ni l'existence des éco les encore debout, ni la position des instituteurs en fonctions on peut être sur de voir continuer, au profit des écoles cléricales, la guerre a l'enseigne ment public qui dure depuis plus de 10 ans. Que coüte en eflet un arrêté royal L'art. 1 laisse au Conseil commu nal le soin de régler, s'il y a lieuce qui concerne l'établissement des écoles gardiennes et des écoles d'adultes. De sorte que la loi continuera a se désin- téresser de la première instruction des enfants non encore en age d'apprendre a lire, et de l'école du soir qui empêche les jeunes gens et les jeunes filles d'ou- blier ce qu'ils ont appris a l'école pri maire. Ecole gardienne, école d'adultes sont cependant le complément néces saire de l'école primaire. Mais qu'im- porte a nos maitres -Ne pouvant sup primer tout l'enseignement public, ils en laissent subsister le moinS possible. C'est autant de gagné pour l'ignorance sur laquelle est basée leur domination. INSTRUCTION GRATUITE L'art. 2 établit que les enfants pau- vres regoivent l'instruction gratuite- ment. Out droit a l'instruction gratuite pour leurs enfants les personnes qui paient a l'Etat moins de 5 fr. de con tribution personnelle dans les commu nes de moms de 2000 habitants, moins de 10 fr. dans celles de 2000 a 10000 habitants, moins de 15 fr. dans les communes de plus de 10,000 habitants. La liste des enfants admis a l'instruc tion gratuite dans les écoles commu- nales ou adoptées est dressée annuel- lement par le conseil communal, le bureau de bienfaisance entendu. Le conseil fixe, s'il y a lieu, la rétribution due de ce chef aux instituteurs. La liste des admissions gratuites, ainsi que la quotité de la rétribution, est approuvée par la députation per manente (sauf recours au roi), qui dé- termine la part du bureau de bienfai sance dans les frais d'instruction des enfants pauvres. Les communes qui accordent l'in struction gratuite a tpus les enfants sont dispensées de ces formalités lors- qu'elles payent a l'instituteur commu nal un traitement fixe et a l'instituteur adopté une subvention globale. Done, dans les communes qui n'ont pas décrété l'instruction gratuite pour tousles enfants contynueront a être clas- sés en deux catégoriesles pauvresetles riches les premiers admis après force formalités humiliantes pour les pa rents les seconds, au contraire, en trant a l'école sans difficulté, et, s'ha- bituant a considérer les autres comme des êtres inférieurs. II est injuste, diront nos cléricaux, M. Colaert en tête, de ne pas faire payer pour l'instruction ceux qui sont a même de payer. Cette injustice a pour cause notre systèrne d'impöts. 11 y a un moyen bien simple, de proportionner a la richesse de cha- cun sa part dans les frais d'ensei- gnement, sans établir de distinc tion humiliante entre les enfants établissez un impöt progressif sur le revenu, en lieu et place de quelques centimes additionnels, et consacrez- en le produit aux charges scolaires, y compns le vêtement et la nourriture des indigents fréquentant les écoles communales. Vous supprimerez i'in- justice qui consiste a imposer la même rétribution scolaire au citoyen trés riche et a celui qui est simplement aisé. Mais cette solution est trop simple et trop juste pour être adoptée en ré gime clérical. Des villes libérales la pratiquent cependant, et s'en trouvent bien. L'ENSEIGNEMENT CONFESSIONNEL. L'art. 3 met au premier rang du programme l'enseignement de la reli gion et de la morale. Cet enseignement sera donné par les ministres des cultes, qui pourront le déléguer, sous leur surveillance, a l'instituteur. La pre mière ou la dernière demi-heure de la classe du matin ou de l'après-midi sera consacrée chaque jour a cet enseigne ment. Les enfants dont les parents en feront la demande expresse, seront dis- pensés d'y assister. L'art. 4 stipule que l'inspection de l'enseignement de la religion et de la morale sera exercée par les délégués des chefs des cultes. Ces délégués rem- pliront leur mission pendant le temps consacré a l'enseignement qu'ils sont chargés d'inspecter. Voila done le principe de l'école publique neutre remplacé par le prin cipe de l'école confessionnelle. Voila, chose phénoménale en notre siècle, la morale assimilée a la religion le pro testant, qui n'admet pas les dogmes catholiques, peut être un être moral le catholiqne, qui repousse les dogmes protestants, peut être un être moral mais le libre-penseur, qui n'admet ni les uns ni les autres, est forcément un être immoral Voila les énormités scandaleuses qu'on ose mettre en pro jet de loi iorsqu'on est aveuglé par le fanatisme religieux. Comme si la morale n'était pas iudé- pendante de toutes les conceptions re ligieuses qui se sont grefiées sur elle, qui ont eu pour but original de la sou- tenir, et qui ont fini par la supplanter. Nous l'avons démontré surabondam- ment autrefois (voir nos nos 20 et 22) nous y reviendrons s'il le faut. Le véritable but et l'inévitable con- séquence des art. 3 et 4, c'est la main- mise du clergé catholique sur tout l'enseignement public, c'est la viola tion de la liberté de conscience chez les non catholiques. Que fera un instituteur non croyant qui sera invité a faire un cours de re ligion Que fera un instituteur catho lique invité a donner l'enseignement religieux a la fois par le prêtre catho lique et le prêtre protestant (car ce dernier, en principe, jouit du même droit que le premier) Ou bien il se conformera a la loiet il donnera un enseignement que sa conscience ré- prouve ou bien il refusera, et s'expo- sera a toutes les vengeances des fana- tiques. Si c'est ainsi que l'on congoit la liberté de conscience chez les cléri cauxon n'a pas i'air de se douter chez ces gens-la, tant leur sens moral est oblitéré, que Iorsqu'on obli ge un homme a manifester des opinions religieuses déterminées, sous peine de le priver de son gagne-pain, Iorsqu'on le force a l'hypocrisie dans son intérêt pécuniaire, on commet un acte profon- dément immoral. Quant a la liberté pour les parents de faire dispenser leurs enfants de l'en seignement religieux, combiens ont dans une situation a pouvoir en user Ils seront montrés au doigt, seront l'objet des haines religieuses, les plus féroces de toutes leurs enfants seront traités en parias, enpaïens par ceux qui, (soit conviction, soit obligation, soit hypo crisie chez les parents) assisteront au cours de religion. Pareille mesure est bien faite pour développer l'esprit sectaire chez les enfants, pour greffer sur la subdivision en riches et pauvres une autre subdivision en croyants et non croyants. Comme s'il était moral d'ha'oituer les enfants a se haïr et a se persécuter dès l'école Mais la domi nation cléricale ne peut que gagner a l'enseignement confessionnel. La mo rale lui importe peu la crótinisation est son but. II se trouve des cléricaux assez francs pour l'avouer. Certain3 catholiques et non des moindres reculent devant l'inique si tuation que tend a créer la nouvelle loi. A la cmquième section de la Cham bre, M. De Lantsheere a été nommé rapporteur a la section centrale, avec mission de dófendre un amendement dont le but serait, disait M. De Lants heere lui-même, de donner aux in- croyants le droit réservé aux croyants par la loi de 1884. C'est a dire que vingt pères de familie auraient le droit de provoquer, dans leur commune, la création d'une école ou de classes d'oü serait exclu l'enseignement religieux. Comme les pères de familie qui fe- raient pareille demande seraient dans la même situation que ceux qui feraient exempter leurs enfants du cours de religion, l'amendement en question ne change rien a la loi. L'ENSEIGNEMENT SCIENTfFIQUE. L'art. 3 détermine aussi le program- me de l'enseignement primaire. N'y figurent pas les sciences natu relles, les travaux manuels, Thygiène; sur la proposition de M. Auseele, l'hy- giène a été ajoutée par la 2e section. La 3e section s'est prononcée pour le rétablissement, au programme obliga toire des sciences naturelles prosentes depuis 1884. M. De Guchtenaere (un démocrate en zinc) a été jusqu'a pro poser la suppression de la gymnasti- que, du chant et du dessin (pourquoi pas de la lecture et de l'écriture le catéchisme ne suffit-il pas Au fond, le pro jet gouvernemental tend a faire de l'enseignement primaire uu enseignement formel, non un ensei gnement réel, un enseignement de mots et non de choses. On apprendra aux enfants la lecture et l'écriture, moyens d'acquérir la science mais on se gardera bien de leur faire gouter a cette science la science positive ferait trop de tort ii la révélation, c'est a dire aux légendes bibliques et aux mystères religieux. De travaux manuels, pas un mot non plus. Les enseigner est cependant in dispensable, pour combattre la ten- dauce générale a abandonner les pro fessions manuelles pour les carrières bureaucratiques. Mais encore une fois, qu'importe aux cléricaux Tenir le peuple sous leur main, en l'éloignant de toute science réelle, en tuant chez lui toute initiative, tel est son but voila pourquoi il veut l'école confes sionnelle obligatoire. Dans notre prochain numéro, nous examinerons les dispositions du projet Schollaert relatives au partage des subsides entre les écoles officielles et libres, et au traitement des institu teurs. Nous n'y trouverons pas moins d'injustices et de satisfactions illusoi- res. Philippe de Comines. Om meer gemakkelijkheid van be taling te geven aan de landbouwers, heeft de Regeering de betalingsdagen bepaald op ln Mei, ln Juni en ln Juli. (1) Doch het schoonste van de zaak i3. De landbouwers hebben dees jaar niet kunnen betalen zelfs niet op de dagen bepaald door de regeering. Wij zeggen de tabakplanters heb ben een gedeelte van hun misvaren te danken aan de regeering. Wij kennen ontvangers welke sedert jaren en jaren hun ambt waarnemen, en slechts dees jaar hun vervolgingen hebben moeten neerleggen, en die.... op herhaald aan dringen der regeering. Ieder planter kent de boeten 5 fr., 10 fr. en meer. Wij zeggen de regeering heeft schuld aan dien toestand, en zij.... vervolgt nog. Inderdaad de kleine planter kan zijn tabak niet verkoopen omdat de groote tabakkoopers speculeeren op den toestand. Wat zal aangenomen worden het voorstel De Smet of het voorstel de Sadeleer Dat is de zaak. De planters hebben hun tabak moeten verkoopen omdat zij ingeschroefd zit ten tusschen de klauwen van de specu- leerende koopers, van de grondeige- (1) We kennen er welke op elke dezer dagen 300 of 400 fr, betalen. naars en de vettekooplieien welke na tuurlijk geen vette kunnen leveren voor 't volgend jaar zoo de vette van 't vorig jaar met betaald wordt. Wij kennen planters welke 1000 fr. aan dit spelletje verloren hebben. Ie dereen weet dat de tabak slechts 50-60 fr. betaald wordt (de sablon. 30-35 fr.) Niet waar dat de planters goed ver- tegendwoordigd zijn in 't parlement Wat M. De Smet er ook over denke, de kleine planters vragen de volledige afschaffing der accijnsrechten. De groote planters (en onder andere de briefwisselaar van le Patriate van 5 Mei) vragen het behoud en zelfs het verhoogen der rechten. Zij beweren dat rechten... den tabak verbeteren.(1) Wat invloed kan een recht op een cul tuur hebben We vragen 't ons af. De ware rede van eenige groote planters is dat zij geerne de kleine planters zouden verpletteren en de markt voor zich alleen houden. Verleden week heb ik hun getal opgegeven. Er zijn gemiddeld 54 planters, op 1000 welke meer dan 20,000 planten kweeken, 238 op 1000 met 2000 tot 20,000 plan ten, 260 op 1000 met 400 tot 2000 plan ten, en 448 op 1000 met min dan 400 planten. Bemerk deze cijfers wel400 plan ten maken 1 aar uit, (2) dus zijn 708 planters op 1000 welke min dan 5 aren bebouwen. Deze 708 zullen verdwij nen ten voordeele vooral van die 54 groote eigenaars. M. De Smet, minis ter, is zelfs zoo lief voor die 708 plan ters dat hij hun zelfs in zijn nieuwe wet niet toelaat te kiezen tusschen de belasting per plant en de belasting per uitgestrektheid. De kleine planters zeggen met rede geen andere nijverheidsplant wordt belast. Minister De Smet antwoordt Tabak is een weeldeplant. Wij antwoorden daarop «Ja, maar hier is na te gaan niet het belang des roo- kers welke alle jaren meèr rookt, maar wel het belang der planters welke zul len verdwijnen. Wij mogen die 708 op 1000 niet laten verdwijnen, want hun verdwijning verarmt het geheele land.» (3) De planters klagen nog Wanneer de oogst vernield is, dan ontvangen de eenen te veel of te weinig. Inderdaad zoo de 45/100 van hun oogst vernield is, ontvangen zij niets. Maar hoe be paalt men het verschil tusschen de 50/100 die betaald worden en de 45/100 welke niet betaald worden Als de controleur van den Staat een goeie kerel is, de schepen der gemeen te een vriend van den planter, dan krijgt hij teruggave. Maar zoodra de controleur een man van Staat en administratie is, en de schepen of af gevaardigde ietwat vijandig... dan krijgen de planters 0. Dus zijn de landboumscheidsmannen waarover wij in een vorig nummer een uitgebreid artikel leverden, hoogst noodzakelijk. Wij zijn zoo nieuwsgierig geweest de wet van 31 Juli 1883 te herlezen. Daar lezen wij in artikel 9 dat de minister het recht heeft HET VOLLEDIGE, HET GEHEELE accijnsrecht terug te geven in geval van oogslvernieling. Waarom heeft de minister dat niet gedaan Wij zullen alle artikel van het voor stel De Smet niet hekelen, omdat zulks zal gedaan worden door onze vrienden in de Kamer. Wij zijn partijgangers van de volle dige afschaffing der accijnsrechten (met M. de Sadeleer) en de verlaging tot 40 fr. van de inkomrechten (tegen M. de Sadeleer en met M. De Smet). Het behouden van 70 fr. inkomende rechten zou eene bescherming uitma ken welke noodlottig zou worden door overproductie en protectionnistische verlamming. We zouden in onzen ou den lanbouwslenter blijven voortsuk- (1) Indien wij gemeenen en lichten tabak konden voortbrengen, dat ware zoo slecht niet. Wij zouden Zwitserland kunnen mededinging aandoen dat levert in Engeland, Australië en Peru. Er zijn Zwitsersche'fabrieken welke 80 miljoen Verveys, Cavours en Gransons maken. (2) Dus vertegenwoordigen de 80 ontlaste planten van de oude wet slechts 20 centiaren, en de 120 ontlaste planten van De Smet, slechts 30 centiaren. (3) Van in 1893 greep plaats een vermeer dering van prijs een vermeerdering van opbrengst per tonne omdat het verbruik per Belg vermeerdert. ïji jjj

HISTORISCHE KRANTEN

De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1895 | | pagina 2