Thé&tre d'Ypres. Mort de M. Frère-Orban. Le débat militaire. Société des Infatigables. UN MONSIEUR État-Civil d'Ypres, POUR TROIS REPRÉSENTATIONS: Cours public de Chimie. Mous Colaert, d'un ton bourru Qui êtes-vous - Tel et tel Oü allez-vous a l'ecole AS4 Aloysius, Monsieur L'air visiblement désappointé Ah vous aliez a l'école S' Aloysius. Alors c'est différent Vous pouvez aller jouer, mes enfants, ajouta Mons, d'un ton amical. Et l'interrogatoire fut clos Quand l'honorable échevin de l'instruc- tion publique est sorti du commissariat, la foule qui staüonnait lui a fait une ovation. N'est-co pas qu'il sait être parfois bien amusant le cher homme Nous avons la satisfaction d'infor- mer le public Yprois que la troupe de M. Julien Deschamps, que nous avons eu le plaisir d'applaudir dans ses deux dernières représentations, met a sa disposition le mode d'abonnement sui- vant Béservées. 5-00 fr. Premières. 4-00 Secondes. S-50 On peut souscrire a la Société la Concorde», chez M. Gorrissen, Mar- ché au Bétail et chez MM. les officiers- payeurs du 2® bataillon du 3e de ligne et de l'Ecole d'Equitation. Nous sommes a même de pouvoir annoncer aux amateurs Yprois que M. Deschamps nous donnera les plus jolies comédies de son répertoire et nous sommes persuadés que le public se rendra en foule a ces représentations. L'illustre homme d'Etat a suc- combé le ler Janvier a la maladie dont il soufirait depuis longtemps. La place nous manque pour dire même brièvement quelle fut la brïl- lante carrière de M. Frère-Orbau. Ce sera pour le prochain numéro. L'aris du général Brialmont. Un journal gantois a demandé au général Brialmont son opinion sur le récent débat militaire a la Chambre. Le général Brialmont ne croit pas a l'adoption du projet Brassine. Voici du reste ses paroles Le général Brassine croit que tout ira bien lorsqu'il aura déposé son projet, après les election», naturellement, done en No- Feuilleton du journal ''LaLutte-De Strijd,, JEAN CHALON Le Jeudi, jour de confession, Georgette, ac- compagnée de la servante, se rendait a l'église vers la fin de la journée. Jacques une fois la suivit, inapenju, et se tint immobile sous les orgues, sans trahir sa présence. Les nefs étaient désertes. La lumière du so- leil encore vive au dehors diminuail rapide- ment a l'inténeur du temple. Le coeur, les bas-cótés, le dessous des orgues avaient des enfongures sombres, pleines d'inquiétudes, oü le regard ne pouvait se fixer. Les grands pi- liers blancs se dressaient comme des fantömes, dans une étrange rigidité de lignes. Sur les murs que le déclin du solui faisait gris, les confessionnaux plaquaient des taches noires, comme des trous s'ouvrant sur un inconnu mystérieux. Au-dessus du maitre-autel, un ta bleau, copié de Rubens par quelque barbouil- leur d'occasion, montrait vaguement, plus proches des fenêtres claires, des formes hu- maines tordues, noueuses, des bras et des jambes qu'on ne savait comment rattacher au corps, des rouges et des bleus violentsle vembre 1896. Or, si ce projet est conforme au résumé que nous connaissons, il sera combattu par les socialistes qui veulent les uns supprimer l'armée, les autres en faire une troupe de milioes, et aussi par les catho- liques, partisans les uns du volontariat, les autres du maintien du statu quo. Le mi- nistre de la guenv, qui disait la semaine dernière au Sénat mes espérances sont plus vives q.ie jamais a été averti de son erreur par M. Woeste dans les termes sui- vants Vous vous faites grandement illu sion. II a n'y a pas de majorité ici pour le service personnel et par M. Coninck de Merckem qui s'est écriéaia Chambre haute a Nous, catholiques, nous aurions le a droit de renverser le gouvernement, s'il propo- sait a d'établir le service personnel. On peut done prédire que si le projet du général Brassine était examiné en sections a Ia fin tie l'année prochaine, il serait rejeté et le cabinet renversé. Or, c'est ce que les ministres voudront êdter a tout prix en en- gageant un de leurs amis a combattre l'en- voi du projet en sections. Ce compere fera observer judicieusement qu'une organisa tion d'armée, élaborée par un seul général, avec l'aide de ses bureaux, n'offre pas de garantiessuffisantes.il ajoutera que tou- jours des projets de ce genre, même moins importants, on fait l'objet d'un examen préa- lable par une commission mixte il pri po sera en conséquence de nommer cette com mission et d'attendre la publication de son rapport. Cette fois-ci, le cabinet, se trouvant au bord du précipice, accordera ce qu'il avait refusé en 1889, a M. d'Oultremont et en 1894 a moi-mème. II gagnera ainsi une année mais alors on sera a la veilie des élections de 1898, e'est-a-dire dans la situa tion oü l'on est aujourd'hui, et de nouveau l'on trouvera le moment... inopportum. Vous êtes done d'avis que la réforme de notre organisation militaire n'a aucune chance d'etre votée ni demain ni plus tard Cette réforme exigeant la suppression du remplacement, le service obligatoire au minimum le service personnel et une large extension de l'effectif de guerre de l'armée n'a aucune chance detre admise par une Chambre d'oü a disparu le parti libéral qui toujours a soutenu l'armée. En 1887 le parti libéral a voté la suppression du remplacement proposée par d'Oultremont, et en 1894 la nomination, pr» posée par moi, d'une commission, qui aurait fait une enquête sur la situation militaire du pays. Personne n'ignore qu'en 1887 on était. as sure d'une majorité de 6 a 7 voix en faveur de la suppression du remplacement, et qu'a- lors M. Beernaert, tenu en échec par M. Woeste, déelara qu'une réforme aussi im portante ne pourrait être votée qu'avec la concours de la majorité de son parti. La même déclaration fut faite, avant les élections, a Turnhout par M. Nothomb, par tisan du service personnel. La majorité vota contre la suppression du remplacement et repoussa l'examen immé- diat de la question militaire. Le ministre de la guerre ne dit mot et, eut la faiblesse de rester a son poste, dans l'intérêt du parti clérical. Cette honteuse reculade du cabinet Beer naert est cause de tout le mal, car elle fut un triomphe pour 1 'homme funeste qui, fier cadre noir coupait brulalement les personna- ges. A la voute, quelques étoiles de papier doré piquaient des points brillants, dans cette tonalité générale des gris. Les fenêtres au couchant semblaient des carrés plus clairs, blancs par comparaison les Iers des vitrages s'y enlevaient durement en croix, impiloya- bles du cóté opposé, k peine les baies se dif- férenciaient des murailles. La lampe, dont le sacristain venait de renouveler l'huile, se ba- lan^ait lentement des ombres mouvantes s'allongeaient sur le dallage, surgissaient sur les murs, se déformaient aux piliers, pleines de terreur et vagues La flamme semblait un ceil ouvert on y revenait toujours, et malgré soi, suggestionné. Dans l'air trainait une buée légère, légère, lafumée des encensoirs, dont le parfum trou- blait et grisait. Les bruits du dehors n'arrivaient que loin- tains, ouatés. Au dedans, une porte se refer- mait étonnante dans ce silence figé des pas étouffés frappaient le sol, le sacristain ródait pour les menus détails du service matériel. II époussetait les tabernacles, balayait un coin oublié, plantait des ciergeset chaque fois qu'il passait devant le maitre-autel, il se cas- sait nar une génuflexion de pantin la rotule donnaitsur la pierre un coup sourd. Cet hom me noir, élevantles bras, se haissant, laissant flotter les basques de sa redingote, inspirait k la longue une inquiétude mal définie la pen- sée glissait k une fantastique chauve-souris, sautillant et se trainant, sur le point de dé- ployer d'immenses ailes. de son influence, et certain d'obtenir de nouveaux succes, déclare aujourd'hui que le projet Brassine ne sera jamais vot.é. En 1872, après la guerre franco-alle- mande le général Guillaume jugea l'occasion favorable pour obtenir Ia réforme de l'armée. 11 seheurtaa l'opposition du même poiiticien soutenu par MM. Malou et Jacobs. On ne lui permit pas de présenter son projet. II compritson devoir et se retira dignement. Après ces deux échecs retentissants, et après ce qui vient de se passer a la Cham bre, comment l'armée pourrait-elle espérer une prochaine transformation répondant a ses voeux et aux néccessités de la défense nationale La prévoyance et le patriotis me ne se réveillent chez nous que sous la pression de la peur, et l'armée ne souhaite certainement pas que sa cause soit gagnée par aes troubles a l'intérieur ou des menaces a ('extérieur. Une observation si le général Brial mont espère des proehaines Chambres libérales l'adoption de l'encasernement général que l'on nomme service obli gatoire a la prussienne, il nous est avis sauf respect, qu'il se fait grande ment illusion. 11 ne se trouvera pas plus dans l'avenir qu'il ne s'est trouvé dans le passé une majorité pour impo- ser aux Beiges ce système vexatoire et déprimant. La réforme qui fera la base de la future réorganisation militaire sera, nous en sommes convaincus, la reduc tion du temps de service au strict minimum nécessaire. Ge sera six mois, pour l'infanterie du moins, et ces six mois suffisent largement, de l'avis des officiers et des sous-officiers qui s'occu- pent de l'instrnction des recrues. Ges officiers et sous-officiers sont au moins aussi bons juges que les ronds-de-cuir du ministère de la guerre, qui n'ont jamais commandé qu'a des cartons mal alignés. Ce sera cette réduction du temps de service qui déterminera les autres par ties de la future réorganisation. Toute autre base s'eflondrerait sous la repro bation publique. La Belgique militaire j uge trés sévè- rement l'attitude peu digne du général Brassine. Une catastrophe dit-elle avec le général Brialmont. Qu'il (le général Brassine) consi- dère aujourd'hui oü l'a conduit son fatal aveuglement. La commission ré- clamée par le général Brialmont sera tout de même constituée au jour loin- tain, trés lointain, oü le ministre dépo- sera son pauvre projet. Et on com- mencera alors a faire ce qui devrait être terminé depuis longtemps. Les termites du socialisme auront achevé de ronger l'armée. Cette se maine encore deux soldats du ler de ligne ont été envoyés a la discipline pour avoir fait de la propagande socia- liste. Au ministère, on s'occupe d'un gendarme coupable du même crime Puisque le ministre a des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne pas entendre, nous nous chargions, nous, d'éclairer le pays, et nous allons révé- En sortant de la grande rue de B., a cette heure encombrée d'ouvriers qui avaient termi né leur journée de travail, pleine de bruit et de mouvement, bien claire sous le crépuscule de Juin, on tombait tout a coup dans cette so litude, cette ombre, ce silence. Après quelque temps, Georgette toussa. C'était un signal que le sacristain compót, et il alia avertir monsieur le curé. Le prêtre arriva vêtu d'un surplis blanc, qui, de cet oeéan gris concentrant la lumière, dessinait formidables ses épaules d'athlète. Le rythme de son pas puissant résonnait sous les voütes, dans le vide du temple désert. C'était le pas d'un maitre, foulant, sur de sa force, le terrain, sa propriété. 11 s'installa dans le con- fessionnal qui craqua sous l'énorme poids, tira la planchette et attendit. On voyait dans les ténèbres briller ses yeux et dessous, en trian gle, une tache rouge, le bout de son nez. La jeune fille s'agenouilla devant lui, le re- gard fixé sur ses prunelles qui la brisaient et lasubjuguaient... Depuis des années le curé, ne s'en doutant pas lui-même heureusement ignorant jusqu'au nom de cette influence, l'avait hyp- notisée, substituant a la volonté, k l'ame de Georgette, son ame et sa volonté a lui. Sur un signe imperceptible, sur une simple pen see de son maitre, elle arrivait esclave docile et prosternée. Elle non plus ne devinait pas cette puissance, prenait ponr ordres de sa con science les commandements secrets du prêtre. Ier tout ce que contient notre formida ble dossier. La Belgique militaire reconnait que l'armée est minée par le socialisme, et que la gendarmerie n'en est pas pré- servée. üela n'a rien d'étonnant, avec un gouvernement qui ne fait rien pour donner satisfaction a la classe ouvnère, et qui en particulier, pour plaire a M. Woeste, laisse snbsister les iniquités de notre système de recrutement. On aura beau envoyer quelques sol dats socialistes a la discipline, ce n'est pas cela qui enrayera le mouvement. Au contraire Mais nous voudrions savoir comment la Belgique militairequi qualitie de crime le fait pour un soldat de faire de la propagande socialiste. comment la Belgique militaire apprécie la conduite de certains officiers rares il est vrai, qui abusent de leur situation pour faire de la propagande cléricale chez leurs subordonnés en les tor^ant a fré quenter les cercles militaires cléricaux dirigés par les aumöniers militaires. Ce n'est pas a la discipline qu'on envoie ceux-la, on leur donne de l'avance- ment L'usage de deux poids et deux me- sures voila encore une fois qui n'ex- tirpera pas le socialisme de l'armée N'importe, nous attendons avec cu- riosité le déballage que nous promet la Belgique militaire. D'autres organes fe- ront sans doute chorus, et nous appren- dront plus sur l'état de l'armée que ne nous en disent les discours creux im- posés du général Brassine. Ph. de C. Nous prévenons nos lecteurs que le cours public de chimie reprendra Mardi, 7 Janvier, a 7 heures du soir, au local habituel(C'«/e du Commercerue des Chiens). Objet de la leQonacide chlorhy- drique, bróme et iode. Audimétrie. Une nouvelle fêfce est a, l'horizon. Nos vaillants jeunes gens donneront une brillante soirée le 9 Février pro chain. Nous publierons ultérieurement le programme de cette fëte. Comme on le voit les membres de cette jeune société sont véritablement infatigables. offre gratuite- ment de faire connaitre a tous ceux qui sont atteints d'une maladie de peau, dartres, ec- zomas, boutons, démangeaisons, bron- chites chroniques, maladies de la poi- trine et de l'estomac, de rhumatismes et de hernies, un moyen infaillible de se guérir promptement ainsi qu'il l'a été radicalement lui-même après avoir souffert et essayé en vain tous les re- mèdes préconisés. Cette offre, dont on appréciera le but humanitaire,, est la conséquence d'un vceu. Ecrire par lettre ou carte postale a M. Vincent, 8, place Victor Hugo, a Grenoble, qui répondra gratis et fran co par courrier, et enverra les indica tions demandées. du 27 Décembre au 3 Janvier 1896. Naissances: Sexe mascuhn, 4, id. féminin, 5. Bécès Deceuninck, Augustin, 66 ans, ou- vrier agricole, veuf de Vermon, Mario, rue de Menin. Duflou, Henri, 25 ans, ouvrier peintre, célibataire, rue Basse. Denoyelle, Julienne, 37 ans, dentellière, célibataire, rue des Chiens. Ghynnebeire, Jeanne, 81 ans, sans profession, veuve de Glinckemailhe, Jean, rue des Riches Claires. Greven- styn, Jean, 84 ans, pensionné, veuf de Artois, Barbe, rue des Plats. Achs- logh, Euphrosine, 55 ans, dentellière. veuve de Lacante, Joseph, marché au Bétail. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe mascuhn, 2; id. féminin, 4. PAK SUITE. LA SUITE AU PROCHAIN NUMÉRO. ~-^\aaAAA/VVU

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1896 | | pagina 3