Philippe de Comixes. Een man Gods. Gonseil communal État-Civil d'Ypres, conflit3 sévissent un peu partoutau- cune partie du monde n'y échappe. La guerre sino-j aponaise vient a peine de finir elle n'a pas encore pro- duit tous ses effets, qui seront plus graves pour l'Europe qu'on ne se l'imagine couramment. La France est a peine en possession de Madagascar, qui lui a couté tant de sang et d'or. L'Arménie est a feu et a sang, les Turcs s'y livrent a des atrocités suivies de revanches l'Angleterre, qui a pns en mains la cause des chrétiens d'O- rient, est impuissante a arrêter les massacres, a cause de l'attitude de la Russie d'ou. rapports tendus a i'ex- trême entre la Grande-Bretagne et l'empire du czar. Les confiit8 coloniaux s'étendent et se compliquent. Confiit de frontières entre l'Angle terre et le Venézuela, les Etats-Unis intervenant pour menacer l'Angleterre d'une guerre si le Yenézuela n'obtient pas satisfaction. Révolution a Cuba contre l'adminis- tration oppressive et ruineuse des Es- pagnols. L'Espagne ne paralt pas de voir l'emporter sur les révoltés, enter- rera peut-être 100,000 hommes et 500 millions dans cette malencontreuse ex- pédition, et se trouvera un beau jour prochain devant une révolution inté- rieure, le peuple en ayant assez de se ruiner par des folies coloniales profi- tables seulement aux gros banquiers et aux gros commergants. L'Italie se trouve en Abyssinie dans une situation précaire. Ses troupes ont subi un échec retentissant, celles qui restent sont cernées par les Abyssins (fachés enfin de voir des étrangers les dépouiller sans scrupule) les posses sions italiennes d'Afrique seront le gouffre oü s'engioutiront les dernières ressources de cette pauvre Italië si fa- vorisée par les circonstances naturel les, mais que la manie des grandeurs perdra. Qu'est-ce qui est au bout Banqueroute, révolution ou guerre ex térieure Sans compter que les Sici- liens, dont les justes réclamations ont étó noyées dans le sang, étouflées par le domicile forcè (relégation dans une ile des chefs des associations ouvrières si- ciliennes), n'attendent qu'une occasion pour tenter de secouer encore ie joug de la grande propriété et des parasites qu'elle engendre. Au Transvaal, une bande d'aventu- riers anglais a forcé les frontières, pour s'emparer d'un territoire dans l'intérêt d'une compagnie commerciale ayant a sa tête le premier ministre de la colo- nie du Cap (démissionnaire depuis). Elle a été repoussée, et l'empereur d'Allemagne a fait sienne les causes des Boers du Transvaal. II s'en suit un froid qui touche a l'hostilité entre l'Al- lemagne et l'Angleterre. Des deux cótés on s'apprête a prendre les armes. A quand la guerre Partout done, des conflits oü s'entre- mêlent les intéréts des nations euro- péennes et qui menacent de nous en velopper dans une guerre générale celle-ci peut être évitée sans peine d'ailleurs si 1'amour-propre des hom mes d'Etat ne l'emporte pas sur leur bon sens et la conscience de leur res- ponsabilité. En sera-t-il ainsi On évitera la guerre a bref délai, nous l'espérons, mais on laissera subsister les froisse- ments; la cordialité des rapports inter- nationaux restera plus que douteuse il restera dans l'air des bruits de guerre qu'on entretiendra soigneuse- ment pour tenir les peuples en éveil. Pourquoi Paree que les partis réac- tionnaires,dont l'inüuence est toujours prépondérante chez les chefs d'Etat quand elle ne l'est pas dans les minis tères, ont tout intérêt a attirer l'atten- tion des peuples vers des difficultés ex- térieures qu'ils créent et entretiennent soigneusementparee que les peuples qu'ils excitent les uns contre les autres sont alors moins conscients de leurs propres maux paree que la démocra tie qui monte ne peut être arrêtée (mo- mentanément) que par un torrent de sang dont on annonce le prochain pas sage. Toujours les gouvernements ont trouvé dans la guerre un dérivatif aux difficultés intérieures qu'ils sont im- puissants a résoudre ou qu'ils ne veu- lent pas résoudre. Si la guerre éclate, le vrai motif sera encore la le reste ne sera que vains prétextes, que para des diplomatiques. D'autres que les gouvernants réac- tionnaires ont intérêt a la guerre les flibustiers de la finance. On ne saurait trop le répéter aux peuples dont on détourne 1attention.M. Drbain Gohier a publié récemment a ce sujet une brochure dont nous nous faisons un plaisir de reproduire quelques pages mtitulées Geux qui veulenl la guerre. Qu'on y réfléchisse. La cause de bien des complications internationales y est clairement montrée, et les responsabi- lités bien indiquées. Cenx qui veuleiit la guerre. La guerre est appelée par tous oeux qui en profitent par les dynasties, les gouver nements et les politiciens, par les grands manieurs d'argent, les capitalistes et les fournisseurs d'armées, par les militairen de métier. Saus compter le troupeau des fous qui font croire que leur rage est la rage de toute la nation. On n'entend que ceux qui hurlenton n'entend pas ceux qui se tai- sentnous ne voulons plus nous taire. Les gouvernements, qui protestent de leur amour pour la paix, machinent la guerre. Les dynasties royales, les castes féodales, de féodaiité terrienne ou de féoda- lité financière, poussent a la guerre. Car les peuples s'agitent; ils ont trop de loisir pour chercher les causes de leur servitude et de leur misère ils peuvent examiner de trop pres les idoles qu'ils briseront des qu'ils en auront reconnu la fragilité. II faut les dis- traire. Une ample saignee calmerait leur fièvre. Qu'on égorge quelques millions de Francais et d'Alletnands pendant que les survivants pleureront leurs morts et relève- ront les ruines de leurs foyers, pendant qu'ils s'epuiseront a payer la rancon de la patrie vaincue ou les frais de l'horrible vic- toire, ils se tiendront tranquilles. Le mau- vais esprit sera doinpté les subversifs, morts ou muselés. L'iniquité fleurira quel ques cent ans de plus. Pour les politiciens, la guerre est une partie unique. Ceux qui rampent encore dans les bas-fonds espèreot qu'une grande convulsion les fera monter a la surface. Ceux qui occupent ie pouvoir comptent déployer leurs facultés sur une vaste scène ils vont travailler pour 1'Histoire Ils savent qu'un ministre est tire de pair dès qu'il a fait tuer dix mille hommes après cent mille victi- mes, il est promu grand hemrne avec un million de cadavres, demi-dieu. On veut monter en grade. Et puis, il y a des tripota- ges granaioses, le jeu sur les fonds publics. Si le syndicat de speculation dont un gou vernement execute les ordres est eugagé a la baisse, et que la rente persiste a monter, le remède est pretla guerre. Aux syndi- qués, les millions aux citoyens, la mort. Les grands manieurs d'argent sont notre féodalité, a nous. Pour eux surtout se fait la guerre. Jadis les peuples s'entr'égorgeaient pour des coucheries de femmes, pour des rancunes et des rivalités de catins. Aujourd'hui, l'ar- gent règne la guerre sert l'argent. Der rière toute guerre, il y a l'affaire d'argent. Au moyen-age, invulnérables sous leur ferraille, deux barons se cognaient par passe-temps, tandis que leur valetaille cui- rassée massacrait a plaisir les vilains, nus et désarmés le premier fatigué se rendait a l'autre leurs nobles peaux demeuraient intactes le vainqueur emmenait le prison- nier dans son chateau, pour boire ensemble, et les serfs du vaincu suaient le reste de leur sang a payer sa rancondélivré, il ache- vait de les écorcher pour amasser l'enjeu de sa revanche et la partie recommencait. Maintenant, les barons de l'argent mettent les peuples aux prises pour parier sur les fonds d'Etat. Le gagnant enlève au perdant des i differences pour quelques dizaines de millions mais le gagnant et le perdant empochent l'un comme l'autre des centaines de millions de courtage, pour la négociation des milliards empruntés par les belligérants. II faut que des millions d'hommes périssent, et que la moitié de l'Europe soit dévastée, pour que cinq ou six milliardaires juifs ou chrétiens se partagent les dépouilles des peu ples. Après quoi, ce qui survit de la race esclave reprend le joug et tourne la meule plus lourde qu'auparavant. Les diplomates veulent la guerre e'est par eux qu'elle commence et qu'elle finit c'est matière a traités, prétexte a de corations. Pour les querelles de leurs fem mes et du leurs mattresses, ils fanatisentla foule stupide; l'honneur de deux peuples se trouve engagé paree que la fille d'un ambas sadeur aura soufflé son amant a la femme d'un premier ministre. On vient de nous con- ter que le ministre des affaires étrangères de Napoléon III a cherché la guerre de 1870 pour humilier Bismarck, qui l'avait humilié a Vienne dans une partie de chasse: et pour la vanité de ce miserable, le monde a souf- fert ce qu'il souffre depuis un quart de siè cle. Les fournisseurs veulent ia guerre, afin de ramasserdes millions par tas en livrant aux armées, avec la complicité des adminis trateurs militaires, des souliers de carton, du pain empoisonné, de la viande pcurrie. Des capitalistes veulent la guerre, paree qu'il y a trop d'argent disponible. L'intérêt baisse eonstammentil va tomber a rien. Bientót, peut-être, les accapareurs des pro duits du travail d'autrui seraient obliges de travailler comme tout le monde. II n'y a qu'un raoyen de prévenir ce malheur la guerre. Raréfié par une énorme com-omma tion, le capital trouverait un loyer plus haut. Les capitalistes qui l'auront prêté resteront créanciers de l'Etatle travail de la nation sera leur garantie. Tons ceux qui ne possè- dent que leurs bras ou leur cerveau travail- leront double pour servir l'intérêt a 6 ou 8 potir cent. Vite un bon massacre de gueux il y aura de belles rentes pour les rentiers Y'iyons, voyons interrompit M. Cop- pée. Vous dites que la nation répugne a la bataiile paree qu'elle y va tout entière. Si elle y va tout entière, les gens dont vous parlez y vont aussi, eux ou leurs fils, leurs trères, leurs neveux. Non, ils n'y vont pas ce qui leur laisse la pleine liberté de leur monstrueux calcul. Ils n'y vont pas, paree que le service uni- versel est un mensonge. Ces gens et leurs petits sont assures contre les risques. Tout est prévu, combiné. Dans les administra tions, dans les services auxiliaires, dans toutes les places qui préservent du danger, vous trouverez la progéniture des rnalfai- sants. Quelques individus sacrifiés, d'ail leurs, n'affaibliraient pas la caste les au tres héritent. Les officiers, enfin, veulent la guerre pour l'avancement Quand on a pris une carrière, c'est pour s'y pousser. La besogne monoto ne, écceurante, a laqueüe la paix condamne les militaires professionnels, les exaspère. Tout l'effort qu'ils orit donné, au moins dans les années de début, dans les années d'enthousiasme et de foi, ne signifie rien s'il n'aboutit a la guerre. II y a tels pays oü les militaires forment une caste dont la guerre seule peut expli- quer l'existence, excuser les privilèges sans la guerre, la nation laborieuse qui nourrit leur oisiveté, qui supporte leur or- gueil brutal et le provocant étalage de leur ferblanterie, so débarrasserait promptement de ces parasites. En France, la plupart des officiers n'ont point de prétentions insolentes ils ne vi- sent guère a constituer une caste ils s»nt d'honnêtes gens, de braves gens. II leur ar rive de fusilier un soldat pour un geste grossier il leur arrive aussi de baillonner un mauvais sujet, après la crapaudine, jus- qu'aceque mort s'eusuive. Mais ils ont, en général, assez conscience des difficultés de leur situation dans la nation moderne. Ils entretiennent habituellement avec la nation civile des rapports amieaux. Toutefois, pour un galon de plus ou pour une croix, ils met- traient l'Europe a feu et a sang. Tenez regardez a la devanture de cette marchande de chapeaux. Voila un petit lieu tenant d'artillerie qui reluque les modistes. C'est un charmant garcon, blond, rose, avec une moustache naissante, et vaiseur distingué. Les mères le guettent pour leurs filles, et les douces vierges se pament a l'o- deur de son uniforme. II est bourré d'#. A quoi pensez-vous qu'il rêve I! sort de Fon- tainebleau tout échauffé il n'aime que ses canons pour devenir capitaine un peu plus vite, il aspire a la vraie canonnade. Expéri- menter sur la chair vive les nouveaux pro jectiles et les derniers explosifs, déchique- ter de jeunes hommes plein de vie et d'espoir comme lui-même, incendier a gran de distance des bibliothèques et des musées, exterminer avec une précision matJiématique les femmes et les enfants dans les villes as- siégées, voila son idéal. Je vous en réponds qu'il veut la guerre, celui-la Le grand poète patriote fut choqué par cette tirade dans sa vénération pour l'habit de soldat. II objecta vivement Vous ne direz pas, du moins, que si les officiers veulent la guerre, c'est paree qu'ils n'y vont pas. Dieu merci nos officiers sont partout et toujours les premiers au feu. Ni les premiers, ni les derniers, reprit Tindividu. Ils sont avec leurs soldats, c'est- a-dire avec nous. Ils y sont, après que la nation leur a payé un traitement durant vingt ou trente ans de paix en prévision de six mois de guerre. Et comme tout le mon de y est, s'ils n'y étaient pas comme officiers, ils y seraient comme soldats. J'ajoute qu'y étant comme officiers, ils courent moins de risques et plusier,rs chances de profit. Moins de risques réclama Tancien garde national. Sans doute moins de risques. Dans la guerre moderne, on mourra beaucoup de la triitraille. qui fauche Toffieier comme le soldat. Mais on rnourra surtout de l'excès de fatigue et de misère ou mourra de por ter le sac et de rnanquer de pain. L'officier est endurci par toute uue vie d'entraiue- mentil n'est pas exposé aux mêmes priva tions il ne porte pas le sac, le sac mortel. S'il reste sauf, il aura la croix, de la gloi- re, de l'avancement, une augmentation de solde. S'il est mutilé, il aura Ia croix, une pension, un tmplni. S'il est tué, sa veuve et ses enfants seront recueillis paria nation. Moi, citoyen, qui produis en temps de paix tout ce qu'il faut pour préparer l'égorge- ment des miens, si je suis mutilé, je suis condamné a mourir de faim avec ma fem me et mes enfants. Si je succombe, ma femme et mes enfants mourront de faim. si ja survis intact, je trouverai sans doute, a mon retour, ma femme et mes enfants morts de faimje n'aurai point de pension je devrai sur-le-champ me remettre au tra vail pour payer Ia pension des autres, et les frais du massacre... Les militaires de profession sont souvent raisonnaliles. S'ils réfléchissaient a ces cho- ses, je suis sur que même ceux qui veulent le plus ardomment la guerre cesser'aient de la vouloir. Urbain Gohier. {Sur la Guerrepropos d'un jeune domme et de M. Francois Coppéepp. 15-24) (1). 't Is toch schoon, priesters te ont moeten, die hunne zending verstaan Zoo kwam er Zaterdag morgen weer een bij vrouw V.... Hij had een boek in de hand, zeker een exemplaar van den Bijbel, waarin stond Alle men- schen zijn broeders Hij vroeg eerst aan de vrouw, waar om haar zoon niet meer naar de school giog- Wel, was 't antwoord, omdat hij bijna veertien jaar is. Maar da's immers niet, zei de drietip, dat is nu allemaal veran derd. Maar, d proposis hij niet ko men vertellen, wat zijn meester gezegd heeftdat gij, als de katholieken won nen, schoolgeld zoudt moeten betalen hebben Neen, Mijnheer. Dan zag hij een liberaal blad op tafel liggen. Wat is dat, schoot hij uit, zoo'n slechte gazet. Ja, zei de vrouw, mijn man leest die. Wel, ge moet hem dat verbieden. Neen, Mijnheer, daar laat ik hem zijne goesting meê doen. En de paap trok weg, zeker voldaan over 't volbrengen zijner goddelijke zending. D'YPRES. Séance du Lundi 20 Janvier 4896, a, 5 heures du soir. 1. Prestation de serment et installa tion des Conseillers élus le 17 Novembre 1895. 2. Election des Echevins. du 10 au 17 Janvier 1896. Naissances: Sexe masculin, 5, id. féminin,3. M'ariages: Devos, Désiré, domestique et Cout- teure, Céline, cabaretière. Dècès Monflu, Léonie, 40 ans, religieuse, célibataire, rue de Lille. L'haire, Cathérine, 64 ans, dentellière, veuve de Seynhaeve, Prosper, rue du Quai. Yictoor, Julien, 29 ans, jardinier, célibataire, St-Jean extra muros. Liephout, Ferdinand, 53 ans. colpor teur, célibataire, rue de Menin. Werkein,Silvie, 61 ans,sans profession, célibataire, rue de la Boule. Strat- saert, Charles, 78 ans, sans profession, veuf de Hardy, Sophie, St-Nicolas ex tra muros.Termote, Julie, 85 ans, sans profession, veuve de Lecler, Jean, rue du Temple. Poot, Marie, 93 ans, sans profession, célibataire, rue de la Boule. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin, 3 id. féminin, 1. (1) Une brochure chez Chamuel, 79, rue du Faubourg-Poissonnière. i-aS.QgS%cEin.fi: OED.EE DU JOUR:

HISTORISCHE KRANTEN

De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1896 | | pagina 3