GRAND BAL
A la Ghambre.
La guerre
POFERmGaE.
Conseil communal
DIMANCHE 23 FÉVRIER 1896,
État-Civil d'Ypres,
démocratie chrétienne.
7K\él S.
AU
gelegenheid vinden om uitleggingen te
geven.
Het incident wordt gesloten.
La discussion du nouveau régime
fiscal du tabac continue, confuse, in
extricable. On discute eneftet a la fois
trois projets celui de MM. De Sade-
leer et consorts, et deux projets du
gouvernement M. De Smet de Naeyer
se refuse obstinément a dire lequet il
préfère des deux projets qu'il a dé-
posé.
L'art. 0 du projet sur lequel on vote
d'abord (l'un des projets du gouverne
ment) établissait un droit de licence
pour les débits de tabac II a été rejeté
Mercredi par 53 voix contre 53 et 4 ab
stentions.
On a néanxnoins voté sur les articles
suivants. Le principe du droit de li
cence était rejeté, mais malgré l'oppo-
sition de la gauche on a voté les consé-
quences. O'est ainsi qu'on légifère
mamtenant en Belgique.
Cela nous promet uue loi embrouil-
lée a ajouter aux chinoiseries que nous
possédons déja dans ce genre.
Le proces de la Commission des hos
pices d'Alost contre les rédacteurs de
la Justice sociale a continué Lundi.
Nous citons, d'après le Patriole, qnel-
ques extraits de la réplique de M.
Braun a M. Woeste. La partie essen-
tielle de la plaidoirie de M. Braun a
consisté a prouver que les termes de
l'article incriminé ne sont pas plus
violents que ceux dont M. Woeste fait
chaque jour usage a la Ghambre. Mais
il s'est occupé aussi des persécutions
contre l'abbé Daens et des attaques
contre le prêtre Ce sont ces parties de
la plaidoirie dont nous reproduisons
le résumé.
M. Braun dénonce le procé Ié ober a M.
W oeste. qui a divulgué la leitre de l'évêquo
de Gand comine celle dorit il a lantót douné
lecture, sans se soucier d en violer le carac-
tère confidentie!. (1)
Vous avez transformé en lettre electorale,
une lettre pastorale. Vous n'avez p is craint,
dai.'S un intérêt electoral, de remettre cette
lettre confidentielle a la presse. Le Bien
public a dit que cette lettre confidentielle ne
devait pas être insérée dans un journal ca-
tholique. Voi a le désaveu veuu de l'auteur
même de la lettre. De quel droit, violez-vous
le secret des lettres privées Vous venez
encore de produire une lettre de M. De
(1) II s'agit d'unc lettre de l'abbé De Baets
a M. Vanderbaegen. conseiller provincial de la
Flandre occidentale, disant que Ton doit sou
vent rectifier les erreurs et réprouver les agis-
sements de l'abbé Daens.
M. Woeste en avait donné lecture sans s'être,
de son aveu, enquis de l'autorisation de l'au
teur
Baets, sans que celui-ci a't jamais pu se
douter qu'elle aliait servir a un si peu noble
usage.
Le défenseur de ia Justice sociale dérnon-
tre d irrefutable manière, que la Commission
des Hospices avait pris cette mesure tra-
oassiëre d'asreindre en fait, l'abbé Daens,
de dire la messe a huit heures du matin.
Quand le Courrier reprocha a l'abbé
Daens, son absence a une séance de commF-
sion, oü se discutait ia question des tabacs,
si importante au point de vue des arrondis-
sements agricoles, M. Daens riposta en
homme indigné.
II disait la vérité et la commission n'hésita
pas a lui infliger dans les colonnes du Oour
rier, un démenti téméraire et imir.érité.
M. Woeste parle des managements dont
a usé la commission des Hospices. Elle a
tout fait pour obtenir de levêque la con-
damnation de l'abbé Daens.
Voila sa générosité.
Votre intention était d'etnpêcher fabbé
de dire la messe, et la preuve, Jest que sans
Vènergique intervention de Vévêque de Gand
Vabbé Daens ne saurait encore oü dire la
messe.
Pourquoi l'abbé Daens a-t-il cru pouvoir
changer son heuie et célébrer la messe a 7
heures du matin
C'est paree que M. Bétbune, sénateur et
membre du Conseil des Hospices, dans une
reunion de droite, avait declare que ce
n'était pas la commission qui obligeait l'abbé
Daens a venir a huit hem es.
L'abb en a conclu qu'on lui lais-ait la
faculté de choisir son heure, afin de lui
peraiettre de remplir ses fonctions de re
présentant.
Etil dit la messe a 7 heures.
Grand émoi a l'Hospice on crie a la dës-
organisation des services.
La Commission, voyant que Vévêque ne
voulait pas intervenirrenvoie purement et
simplement l'abbé et ordonne d Vévêque de
prendre des mesures en conséquence.
Quelle générosité
On donne huit jours a l'abbé Daens pour
vider les lieux. On en donne quinze a un <io-
mestique.
Qu'eussiez-vous done fait si vous n'aviez
pas été généreux (Rires.)
L'abbé Daens, renvoyé, ne trouva pas
d'autel. Le 16 et le 17 Décemore, il ne sut
ou dire la messe a Alost. II vint la dire a
Bruxelle Les Carmelites d'Alosf répondi-
rent évasivement et il fallut que l'evêque
fit acte d'autorité et déeidal que l'abbé
Daens pourrait dire la messe chez les Car
melites, grace a l'intervention de hautes in
fluences.
M. Woeste a fait allusion a l'une de ces
personnalités qu'il a interviewde.
II en est d'autres, car l'évêqae reconnait
que les affaires ne se sont pas arrangées
toutes seules.
Cela prouve que Vabbé Daens a rencontré
sur son chemin de vrais catholiques qui ont
pris sa defense contre M. Woeste.
C'est pour avoir manifesté notre indigna
tion en presence de ces mesures vexatoires
prises euvers un prêtre, que nous sommes
poursuivis par des catholiques.
Le 19 Décembre dernier, a la Chambre,
dans un. débat attristant, M. Daens, provo-
qué parson adversaire habituel, a fait une
sortie contre la Commission des Hospices
d'Alost. Mais M. Woeste lui avait dit au
préalable s Nous n'avons pas combattu
des moulins a vent a Alost, aux elections
communales.
Etait-ce oui ou non une provocation
M Woeste attira l'abbé Daens sur le
terrain des querelles personnelles oü il l at-
tendait avec d s arm s préparées. M. Daens
suivit son tentateur. (Rires)...
Permettez que je vous dise, M. Woeste,
que vous avez usé en cette circonstanee de
procédés de polémique, indigncs d'un homme
aussi éminent que vous car j'osele dire
même en ce moment j'ai beancoup admiré
votre talent, je n'admets pas les procédés
qui vous sont coutumiers depuis quelque
temps.
M. Woeste. Je defends mes amis
M. Braun. L'abbé Daens a été attaqué
par M. Woeste en pleiue Chambre d'une
manière incroyablerneot violente. Vous vous
piaignez de ses ripoAes et vous regrettez
que l'abbé Daens jouisse de l'immunité par
lementaire.
Vous en parlez a votre aise des immunités
parlementaires. Oubliez-vous qu'il y a quel-
ques douze ans vous avez été condamné a
50 francs d'amende pour avoir refuse de
prêter serment devaut la justice au sujet
des faits que vous aviez produits a la tribune
nationale (Bruit.)
Vous aimez l'immunité parlementaire pour
vous, mais non pour les adversaires qui vous
gênent.
L'immunité parlementaire a été instituée
par la loi pour permeitre au député de rem
plir librement sa mission. Vous en avez
voulu a l'abbé Daens d'avoir u.-é de cette
prerogative. Mais ne pouvant l'atleindre la,
voos l'avez poursuivi comme prêtre Le
moyen vous paraissait meilleur car il en-
traïne la déconsideration.
Tout cela est significatif comme té-
moignages de la liaine qu'ont vouée
a l'abbé Daens et a ceux qui le suivent
les conservateurs cléricaux d'Alost et
d'ailleurs.
Pensez done avoir osé réveil Ier un
arrondissement que les conservateurs
considéraient comme un fief impossi
ble a entamer et avoir fail li l'empor-
ter du premier coup contre M. Woeste,
le chef de la droite Quel crime
Mon crime est d'avoir touché a la
dorure de cette idole disait l'abbé
Daens a la Chambre. L'idole ne par-
donnera pas Ia mort de la démocratie
chrétienne peut seule le venger.
Mais si la démocratie chrétienne
meurt (ce qui est probable), la démo
cratie pure et simple restera c'est elle
qui héritera de la première, et non le
parti clérical. Ph. de C.
Het verslag der feesten gegeven door
de Philharmonie gedurende de drie
karnavaldagen heeft ons te laat toege
zonden geweest en zal maar kunnen
verschijnen in ons aanstaande num
mer.
mais appel en vain, se ealma, et tons les deux,
sur un point d'accord, clierciièrerit les moyens
de guérir cette pauvre intelligence malade, de
détourner le malheur. Bien tard dans la nuit,
la fenêtre de la chambre resta claire. et les
houilleurs qui, avant l'aube, se rendaient k
leurs fosses, se demandaient s'il y avait un
malade chez monsieur le directeur.
Le lendemain matin, Jacques dit a Geor
gette
Ma fille, volei ce que votre mère et moi
nous avous résolu. Jusqu'a vingt et un ans,
l'age de votre majorité, vous restez entière-
mentsoumisea l'autorité piternelle. Ces quin
ze ou seize mois, nous les emploierons a voir
uu peu le monde vous ne pouvez pas y re-
noncer sans le connaitre, et les vocations doi-
vent être éprouvées tous les cures vous diront
cela. Majeure, vous aurez le droit, la loi vous
le donne, d'agir a votre fantaisie, de fouler
aux pieds la sainteté de la familie, d'abandon-
ner votre père et votre mère, de vous enfermer
dans une cellule, nuisible a vous-même et
inutile aux autres. Obtenir notre consente-
ment, ne l'espérez pas, jamais Si vous per-
sistez dans votre résolution contre nature,
vous êtes morte, non settlement pour le mon
de, mais pour nous, et nous serons morts
pour vous.
Georgette s'inclina lentement saus répondre.
Jacques demanda un congé aux Laminoirs
et avec sa femme et sa fille partit pour Paris.
D'YPRES.
Séance publique du 22 Février 1896,
a 4 heures du soir.
1. Communications.
2. Hospices civilscompte 1894 et
budget 1896.
3. Hospices civils vente de bois-
taillis etc.
4. Budget de la ville pour 1896.
S0C1ÉTÊ BES ANCIENS POMPIERS
DE LA VILLE D'YPRES.
a 9 heures du soir,
PARÉ, MASQUÉ TRAVESTI.
Prix d'entrée s
Cartes prises d'avance
Cavalier 1-50 fr.
Dame i-00 fr.
Cartes prises au guichet
Cavalier2-00 fr.
Dame 1-50 fr.
du 14 au 21 Février 1896.
iVaissances: Sexe masculin, 6, id. féminin, 6.
M'ariages
Leconte, Florentin, journalier, et
Lacante, Clémentine, dentellière.
Demeyer, Francois, boulanger, et Yan
maekelbergh, Alix, dentellière.
Craye, Henri, tailleur de pierre, et
Warlop, Léonie, dentellière Devos,
Arthur, scieur de long, et Delahaye,
Clémentine, sans profession. Neve-
jans, Edmond, cordonmer, et Dubois,
Adolphiue, servante. Buseyne, Isi
dore, menuisier, et Burggraeve, Marie,
journalière. Gadeyne, Jules, jour
nalier, et Raes, Philomène, fleuriste.
Decheiver, Maurice, tailleur, et
Dewitte, Léonie, ménagère.
Décès
Becuwe, Amélie, 85 ans, sans profes
sion, célibataire, rue de la Boule.
Delanghe, Hippolyte, 58 ans, tailleur,
époux de Dezitter, Marie, rue de Me-
nin. Muyle, Rosalie, 82 ans, sans
profession, épouse de Noterdame,
Amand, rue Longue de Thourout.
Neuwelaere, Yirginie, 80 ans, sans
profession, épouse de Baelen, Joseph,
rue de l'Hópital Sl Jean. Duprez,
Charles, 70 ans, couvreur, époux de
Gulle, Éudoxie, rue Nouveau Chemin
S* Martin.
Enfants au-dessous de. 7 ans
Sexe masculin, 2 id. féminin, 1.
Antoinette garda la maison.
Georgette vécut au milieu des étourdisse-
ments de la grande ville quel contraste avec
la pension Les fêtes, l'animation spéciale de
l'biver, la cohue des boulevards, les brillants
magasins, les splendeurs artistiques des mo
numents et des musées, ne laissaient k nos
provinciaux aucun moment de répit. Ils fré-
quentaient les Italiens, l'Opéra-comique, le
Théatre francais, l'Opéra, le Vaudeville, le
Gymnase, se coucbant a des heures fantasti-
ques, dormant tard, prenant leurs aises. Jac
ques, le travailleur sévère et réglé, Hélène la
bonne ménagère qui se levait tót pour diriger
la servante, se trouvèrent dépaysés d'abord,
mais ils s'habituèrent vite.
Mademoiselle Delmas était visiblement mal-
heureuse, ou plutöt résignée. Ces fêtes des
yeux, de l'oreilie, de l'esprit, elle les subissait,
paree que le curé, sur de favenir, lui avait
ordonné d'éprouver sa vocation. Maistrouvant
péché mortel de tous les cötés, elle travaillait
a ne point voir, ni entendre, eta tenir sa pen-
sée sur les choses saintes. Elle aspirait aux
malsaines délices du cloitre, dont chaque jour
la rapprochaitcette idéé, devenue immense,
oecupait tous les replis de son cerveau, étouf-
fait les autres, veritable monomanie. En ren-
trantdans sa chambre d'hötel, elle ne si p'ai-
gnait pas, mais facilement son père surpre-
nait un soupir de satisfaction qui disait
Encore vingt-quatre heures passées
Feuilleton du journal "'LaLutte-De Strijd,,
JEAN CHALON.
Jacques en silence se mordait la boucbe.
lout pale. D'un geste vague, il s'essuyait le
front, oü perlaient des goultes de sueur. Hé
lène, balbutiait, répétait. comme en délire
Tu es folie... voyons... c'est une plai-
santerie, n'est-ce pas
Georgette maintenant se taisait. L'ombre
des cils se projetait de ses paupières sur la
joue.
Ma fille, dit Jacques, qui tremblait plus
qu'elle, demain je vous répondrat. La proposi
tion est si brusque... ah out, le coup me
frappe durement.
-Mon père, dit Georgette, j'attendrai res-
pectueusement votre decision.
Et elle se retira dans sa chambre.
J'étais süre que cela liuirait mal, grom-
melait Antoinette, faisant <?a et la son service.
Un séjour de vmgt ans chez les Delmas per-
mettait a cette fille rustique une certaine fami-
liarité.
J'en étais süre, répétait-elle. Manger le
bon Dieu toutes les semaines, ca n'cst pas na
turel, savez-vous. Moi, depuis longtemps, j'y
aurais mis bon ordre
Jacques et Hélène restés seuls, d'abord ne
se parlèrent pas. Dans fame du père, bouil-
lonnaient des luttes violentes, le désespoir de
sa vie manquée, de la familie perdue a jamais,
du dénouement logique en definitive
couronuant les habitudes dévotes qu'il n'avait
su empêcher l'immense douleur de cette tom
be, oü sa fille tant aimée allait s'ensevelirla
conscience de n'avoir pas dès le début montré
une sufiisante énergie la certitude qu'il était
aujourd'hui désarmé, nul...
La mère, immobile et morne, accablée par
le poids de ses regrets impuissants, s'alfaissait
sur sa chaise, ne résistait pas, ne pensait plus.
Alors Jacques éclata en reproches directs,
en accusations. Hélène courbait la tête et ne
répondait rien...
Jacques, dit-elle enfin, mon ami... tu
sais que je n'aime pas le couvent, que ma plus
grande douleur serait de voir Georgette y en-
trer... peut-être y a-t-il remède encore... elle
n'y entre pas dernain... soyons alliés, unissons
nos efforts, cela vaudra mieux que de nous
quereller sur le passé ineffacable...
Jacques, k la logique duquel on ne faisait ja-
A LA
-waWWiul/lfWWv^.
LA SUITE AU PR0CHAIN NUMÉRO.
PAB
SUITE.