-$■
PVELLES PMLEMENTAIRES.
Philippe de Comines.
Warnêton
A Langemarck.
A la Chambre.
Reprise de chemins de fer
L inspection des mines.
Elections provinciates.
enquête parlementaire.
Réclame électorale.
Les prochaines élections.
vention de M. Wafielaert contre la
démocratie chrétienne
A l'approche des elections, il faut s'at-
tendre derechef a ce que certains conserva-
teurs feront ëcrire de nouvelles lettres pas
torales par certains ëvêques.
Ce sera le cas, entre autres, dans la
West-Flandre.
Les petits vieux de la-bas ont la frousse
et, ne pouvant se défendre, ils recourent
aux lettres pastorales, cunnne nous en avons
lu déja ici et dans la region de Somerghem.
Ces lettres n'arrêtaront pas les dëmocra-
tes-chrétiens.
Ce qui revient a dire que les démo-
crates-chrétiens, comms les libéraux
n'admetteat pas l'ingéreuce abusive
du clergé en matière politique.
Une remarque le clergé, le parti
clérical prêchent aux paysans flamands
depuis des siècles, ils leur ont toujours
fait entendre les mêmes paroles de sou-
mission aux curés et aux seigneurs. Et
ilscraignent qu'un meeting, une lec
ture, suflise a détruire l'efl'et de plu-
sieurs siècles d'enseignement. Ils ont
done conscience que eet enseignement
est contraire au sentiment intime du
people, qu'une parole démocratique
suffirait a réveiller
Lisez ces lignes extraites de Ylndè-
pendant, journal clérical gantois. Ne
croyez pas que ceux contre qui Vlndé-
dépendant exhale ces paroles de haine
et de peur soient les socialistesce
sont les démocrates-chrétiens
Ils ont jeté leur dévolu sur toutes les re
gions du pays oü jadis, et, souhaitons-le,
pour longternps encore, le parti eatholi-
que et conservateur jouissait d'une prepon
derance incontestable et inébranlable. Ce
n'est pas eux que i'on prendra jamais a
aller attaquer le socialisme dans ses repai-
res il y a beau temps qu'ils ont fait cause
commune avec lui leur seul róle et leur
seule ambition semblent étre de frayer la
voie aux perturbateurs. Pour ces derniers
toutes leurs gentillesses, toutes leurs
amours pour les vieux partis expres
sion consaerée haine et opprobre
On pourrait être étonné de trouver tant
d'horreurs accumulëes dans leur program
me eh bien, il suffit de lire leurs organes,
d'analyser leurs discours, de suivre l'ëvolu-
tion de leur pensëe et de leurs tendances,
pour se convaincre qu'en réalité ils se con-
ïbndent avec le socialisme pur et simple.
Et ces gens ne sont pas aussi clairsemés
qu'on pourrait le croire il suffit de quel-
ques théoriciens qui soufflent ets erreurs,
dans les arrière-clubs de telle ou telle reu
nion politique, voire au cabaret, entre deux
pintes, pour qu'aussitöt, silencieusoment,
une masse de gens sans intelligence et sans
conscience suivent, leurs perfides conseils.
Si les démocrates-chrétiens ont jeté
leur dévolu sur les parties du pays ou
domine le cléricalisme conservateur,
nous aimons a croire que c'est paree
que le peuple y sonffre plus qu'ailleurs,
y est oppnmé moralement autant que
matériellement.
B'autre part, si dans ces régions la
masse des gens est, comme le dit Vln-
dépendant, sans intelligence et sans con
science, a qui la faute, sinon au cléri
calisme lui-même II domine en
Flandre depuis un temps considérable,
et n'a done su donner au peuple ni in
telligence ni consciencepourrait-on-
trouver un plus complet aveu d'im-
puissance
Ce ne sont pas seulement les jour-
naux des Flandres qui s'émeuvent de
la propagande démocratique chrétien
ne dans la "West-Flandre. Les journaux
du pays wallon s'en montrent inquiets,
dans des termes qui expriment une
Irayeur peu dissimulée. La Gazette de
Liège écrit ce qui suit
De déplorables nouvelles nous arrivent
de la (la Flandre occidentale) la démocratie
chrétienne de l'abbé Daens y prèche la haine
des fermiers contre les chateaux.
Son langage dans les villages est a peu
prés touj ours le mërne.
Qui cultive? Vous les paysans. Depuis
combien Depuis des siècles. Qui a fécondé
la terre Vos sueurs. Qui récoite Le pro-
priétaire. Le propriétaire travaille-t-il
Non. Connait-il ses terres de vue A peine.
Est-il juste que vous payiez et que les autres
recoivent, que vous peinez et qu'ils jouis-
sent
La propriété dans la Flandre occidentale
efant en grande partie en mains de la no
blesse, celle-ci est plus particulièrement
attaquée.
Que telle predication faite au nom de
1 Evangile par une odieuse fausseté doit in
quire un peu pjus tót, un peu plus iard, a i
une nouvelle jacquerie, a une guerre de
paysans sembla de a cede qui désola l'Aile-
magne au seizième siècle...
Le socialisme agraire est plus redoutable
que le socialisme indusiriel. L'ouvrier voit
bien que sans chefs, sans patrons, l'usine
qui le fait vivre ne peut marcher il sait
bien que les chefs de l'entreprise n'ont qu'a
donner un tour de clef pour que la misère
arrive.
II a assez de bon sens encore pour com-
prendre que les syndïcats que les meneurs
dirigent ne pourront jamais chercher les
commandes, les exécuter, réunir les capi-
taux. L'usine n'est pas partageable.
Mais le paysan est bien capable de semer
du blé, de planter des pommes de terre, de
faucher une prairie, de nourrirdes bestiaux,
de vendre du beurre. La ferme est parta
geable.
N'est-ce done pas une honte que des hom
mes qui se disent Chretiens, qui veulent res-
taurer i Evangile, se livrent a une propa
gande aussi révolutionnaire, etc.
Les aveugles ouvriront-ils enfin les
yeux, et comprendront-ils qu'il est
plus que temps de prendre des mesures
pour mettre une borne a l'exploitation
du travail par le capital et la pro
priété
Les réformes pratiques que préeoni-
sent les démocrates-chrétiens sont aussi
en général celles que nous réclamons
nous ne pouvons done que voir d'un
bon ceil la propagande que font dans
les campagnes les démocrates-chré
tiens, de même que nous ne pouvons
que voir d'un bon ceil celle qu'y font
ies socialistes Puisque la plus grande
partie des libéraux flamands semblent
abandonner a d'autres la tache de ré
veiller la conscience populaire, nos
encouragements doivent bien se repor
ter sur ces autres.
Nous préférerions certes voir les
idéés de réforme démocratique s'intro-
duire chez le peuple indépendamment
de toute opinion religieuse ou philoso-
phique. Les réformes économiqnes ne
dépendent d'aucune relig:on positive
déterminée, d'aucun système de philo
sophic. Elles seront les mêmes pour
tous et seront bonnes pour tous il se-
rait désirable que tous s'umssent pour
les récJamer la résistance de quel-
ques privilégiés ne durerait plus long-
temps.
L'union de tous les travailleurs se
réaiisera fatalement iorsque les démo-
crates auront formé l'mteiligence et la
conscience populaires que ie cléricalis
me a été impuissant a développer.
Quant le peuple aura nettement con
science des réformes économiques
qu'on lui doit il saura mettre en se
cond plan les opinions rehgieuses, qui
sont afiaire de chacun, pour marcher a
la conquête du bien-être économique,
qui est i'aflaire de tous.
Une pitense reculade.
Le Journal d'Ypres en reproduisant
une lettre de M. Godtschaick a mdi-
gnement attaqué les administrateurs
du Bureau de Bienfaisance de Warnê
ton. II eut été de stricte loyauté de pu
blier dans sescolonne8 la défense qu'ont
produite ces derniers dans une circu
laire adressée aux habitants de War
nêton.
Nous l'en avons sommé a diflérentes
reprises. II lui a plu de n'en rien faire.
Aujourd'hui, le Journal tache de se
tirer d'affaire en exécutant une petite
variation a cöté de la question il nous
met en cause, nous mêmes. II parait
que c'est a nous de produire les insani-
tés de M. Godtschaick
C'est d'un bon tonneau
Ainsi, on lance des attaques sur le
compte de braves gens nous publions
leurs moyens de défense. Quant au
Journal qui s'est fait l'écho de ces faus-
ses accusations, il se refuse de publier
leurs moyens de justification, sous pré-
texte que la Lutte-de-Strijd ne veut pas
s'associer aux attaques de M. Godt
schaick.
N'est-ce pas que ces procédés de po-
lémique sont jolis et que le Journal
dTpres s'entend bien a eflectuer de pi-
teuses reculades qui seront eévèrement
jugées par les honnêtes gens.
Pour le reste, que M. Godtschaick
s'adresse a la justice, s'il croiï l'admi-
nistration lésée.
II n'en fera rien et pour cause.
Nous avons constaté avec stupeur en
lisant le Journal d'Ypres que dans la sé
rie de toasts portés au banquet de
l'installation de M. Soet.aert, ie nou
veau bourgmestre, le Pape n'avait pas
été étrenné.
Bans tous les banquets cléricaux le
toast au Pape passe avant le toast au
Boi. Cette tois-ci, rien du tout
Nos cléricaux commenceraient-ils a
avoir du Patriotisme
On nousraconte qu'aumême banquet
M. Surmont de Yolksberghe se serait
lait ramasser de maitresse fagon par
M. Lefèvre, l'ex-échevin de Zillebeke.
Cela n'a rien d'étonnant.
La Chambre a repris et terminé la
discussion du budget des chemins de
fer, interrompue pour voter la ioi sur
les règlements d'ateliers et le subside
au chemin de fer du Congo.
Le nombre des orateurs .inscrits est
tel qu'on a dü limiter a 30 minutes le
temps que pourrait durer le discours
de chacun. C'est le défilé annuel des
réclamations locales. II doit y avoir
des députés qui seraient fort embar
rasses si l'on donnait satisfaction a
leurs réclamations ils n'auraient plus
1'occasion, aux sessions suivantes, de
produire l'unique discours qu'ils pro-
noncent chaque année.
M. Vandenpeereboom a déposéMardi
un projet de loi autorisant le gouver
nement a racheter la concession du
chemin de fer des plateaux de Herve.
La reprise du Grand Central serait,
parait-il, chose réglée, et le projet au
torisant le gouvernement a l'efiectuer
ne tarderait pas a être déposé. Le cout
du rachat. s'elèverait a la jolie somme
de 245 millions.
A quand la reprise des chemins de
fer de la Flandre occidentale Quand
cette reprise sera faite, il s'en faudra
de pea pour que M. Vandenpeereboom
ait réalisé un des aspects du collecti
visme la socialisation des moyens de
circulation et de transport en grand.
Les députés socialistes ont déposé
un projet de loi, sur lequel un rapport
a été fait par M. Fléchet, organisant
l'inspection ouvrière des mines. Les
inspecteurs ouvriers seraient élus au
suffrage universel des mineurs agés de
21 ans et ayant travaillé deux ans dans
la mine.
M. Nyssens a déposé, il y a une quin-
zaine de jours, un contre-projet. Les
inspecteurs ouvriers seraient nommés
par le ministre les conseils de 1'in
dustrie et du travail présenteraient
pour chaque place une liste de trois
candidats choisis parmi les mineurs
ayant travaillé dix ans dans la mine.
Bes garanties minutieuses sont exigés
pour les présentations le Conseil ne
peut les faire que si un nombre égal de
membres patrons et de membres ou
vriers sont présents. Le ministre peut
en outre choisir les inspecteurs en de-
hors des candidats présentés.
L'arbitraire ministériel et le favori-
tisme auraient done toute latitude, si
le projet de M. Nyssens était admis.
Les ouvriers mineurs sont trés mé-
contents du projet ministériel.
La Fédération ouvrière boraine a
consacré a le discuter une assemblée
spéciale. Tous les délégués ont émis
l'avis de combattre avec énergie le pro
jet du gouvernement. Un ordre du
jour préconisant le chömage général a
la veilie du vote de la loi (si Ie gouver
nement maintient son projet), a été
voté.
r
La proposition du gouvernement
quant aux élections provïnciales main
tient provisoirement le corps électoral
provisoire désigné il y a deux ans
c'est, on le sait, le même corps électo
ral que pour le Sénat.
Le renouvellement partiel des con
seils provinciaux aurait lieu le 20
Juillet.
Quelques modifications (objet d'une
loi spéciale) seront apportées a la mar-
cbe des operations électorales, pour les
simplifier.
A la section centrale qui examine le
premier projet, M. Lorand a protesté
contre le retard apporté au dépot de la
loiretard qui force la Chambre a
maintenir le provisoire d'il y a deux
ans. Un amendement portant qu'une
loi definitive devrait être faite avant
la fin de l'année prochaine, a été voté
a l'unanimité.
M. Henricot, a l'autre section cen
trale, a proposé un amendement desti-
né a rendre impossible la fraude du
«bulletin voyageur trop connu h
Ypres pour que nous nous attendions a
le décrire. Get amendement a été
adopté
UNE
M. Bertrand et ses collègues socia
listes ont déposé une proposition d'en
quête parlementaire sur la situation
matérielle et morale du personnel
employés et ouvriers des chemins
de fer, postes, télégrapbes et marine.
Un des motifs invoqués est le refus
opposé par le ministre aux demandes
de renseignements émanant des dépu
tés socialistes, et son refus de prouver
des affirmations qu'il porte a la tri
bune.
Le personnel du P. Boom verrait
avec joie cette enquête mais la droite
aura bien soin d'éviter que lumière
soit faite. Le personnel du P. Boom
saura a quoi s'en tenir.
Bès le début de la session de 1894, la
gauche socialiste a annoncé l'intention
de demander un crédit pour l'angmen-
tatiou du traitement des petits em
ployés de l'Etat.
Le ministère promettant d'accorder
des augmentations, la gauche socialists
n'en a lait l'objet d'aucune proposition
de loi.
Le gouvernement a attendu prés de
deux ans pour réaliser sa promesse. Le
Congo a plus besoin d'argent que les
petits employés, n'est-ce pas
Les augmentations en question sont
comprises dans les budgets que la
Chambre va voter. Eiles arriveront
done a la veille des élections, ce qui
n'est certes pas une pure coincidence.
Au Sénat.
Le Sénat discute la convention rela
tive au chemin de fer du Congo.
Un discours important a été pronon-
cé par M. De Coninck de Merckhem
contre la convention. Nous y revien-
drons.
Le sénateur de Bixmude a terminé
ainsi, s'adressant a M. Be Smet de
Naeyer
Vous avez eu un échec partiel de-
vant la Chambre un échec complet eül
sauvé le pays
La convention a été votée par 61 voix
contre 11 et 6 absentions.
M. d'Oultremont, sénateur d'Ath,
qui a été élu au cri de Pas un sou
pour le Congo a voté la convention
Parole de gentilhomme Ph. de C.
Les candidats de l'alliance progres-
siste-socialiste a Bruxelles sont
Pour la Fédération libérale démocra
tique MM. P. Janson, F. Cocq, E. Fé-
ron, Ch.Gilisquet, Gillekens, L. Mette-
wie, E. Morichar, Eug. Robert et Ch.
de Poortere
Pour le Parti ouvrier MM. L. de
Brouckère, J. Lekeu,E. Picard, A.Bel-
porte, F. Eibers, G. de Greef, G. Bel-
bastée, F. Wauters et J. Huygens.
Sur la liste progressiste, M. de Poor
tere, avocat a Bruges, représentera
spécialement ies intéréts des libéraux
flamands
Sur la liste socialiste, M. Huygens de
Lombeek Ste Gathérine sera le candidat
agricole.
A Neufchateau, ia réélection de M.
Heynen sera comHttue par M. Rahlen-
bcck, avocat a Bruxelles, liberal, et
par M. Hubin, de Huy, socialiste.
Pb. deC.
9