BERICHT.
Journal
libéral démocratique
d'Ypres et de FArrondissement
mm
Vrijzinnig
volksgezind weekblad van
Ieperen en van het Arrondissement
Liberale Associatie.
Vingt millions
de nouveaux impöts.
Samedi, 4 Juillet 1896.
5 centimes le numéro.
2e année. 56.
Les trois listes a Ypres.
Ph. de C.
Les 50 fr. aux miliciens.
Ph. de C.
PRIX DE L'ABONNEMENT
Par an 3 francs.
Par an 3 fr. SO.
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires1 fr. la ligne.
"U.. s*
P'araissant le Samedi,
Verschijnende des Zaterdags.
L UNION FAIT LA FORCE.
Administration et Redaction rue an Bcurrc, 20, Yprcs.
Zondag toekomende zal het lokaal
der liberale Associatie den gansclien
nacht openblijven. De uitslagen der
"Wetgevende kiezingen zullen er uitge-
plakt worden.
Dringende telegrammen zijn aan
alle liberale Associatiën des lands ge
vraagd.
Les cléricaux.
On connait leurs ceuvres. Ils ont par-
ticipé a toutes les ceuvres réactionnai-
res que nous devons a la majorité ac-
tuelle des Chatnbres.
On a lu leur programme
Quelques vagues promesses, l'énu-
mération de quelques-unes des lois so
dales qui sont al'ordre du jour de la
Chambre, le rappel de ce que les cléri-
caux ont fait depuis quelques années.
En revanche, rien de ce qui constitue
réellement un programme pas une de
ces réformes urgentes qui, attaquant
le mal dans sa racme, auront pour ef-
fet d'améliorer sérieusement le sort, de
la classe ouvnère.
Comme compensation, on y trouve
cette énormité qui prouve une crasse
igDorance réclamer le rètablissement du
bimétallismequi Papas cessé d'exister
Que l'on compare ce prétendu pro-
gramme avec celui d'uu parti démo
cratique quelconque: avec le program-
me progressiste, ou socialiste ou démo-
crate-chrétien, ou avec le programme
du parti libéral; on verra la diüérence.
On sait d'ailleurs qu'a la veille des
élections les cléricaux sont prodigues
de promesses mais qu'une fois a la
Ohambre ils sont avares de leurs actes.
Cette constatation s'applique particu-
lièrement a la députation yproise. qui
a l'habitude d'assister lemoins possible
aux séances de la Chambre.
Boer Lefevre contre
M. Colaert.
La candidature de boer Lefevre in-
quiète vivement les cléricaux, et sur-
tout M. Colaert
Dans les papiers cléricaux répandus
pour combattre M. Lefevre, on ren
contre a chaque ligne M. Colaert a
fait ceci, M. Colaert a demandé cela,
M. Colaert a défendu telle chose.
Ou bien M. Colaert a conscience de
son impopularité a la campagne et
cherche a parer aux conséquences pos
sibles
Ou bien M. Colaert lache propre-
ment ses copains et tache de n'être pas
la victime qui cédera sa place a boer
Lelevre
Ou bien il avoue lui-même que ses
collègues sont des nullités qui n ont ja
mais rien fait, chose dont on se doutait
bien quelque peu.
Mais nous nous plaisons a constater
un fait rare c'est que les papiers et
journaux cléricaux sont moms prodi
gues d'attaques personnelles envers M.
Lefevre qu'ils nel'ont été de tout temps
envers les libéraux et les socialistes.
Les journaux cléricaux se gardent-ils
sur une réserve relative paree qu ils
croient avoir bientót besoin de M. Le
fevre, ou paree qu'ils ont quelque con-
sidération pour les cinquante-cinq bons
catholiques qui ont présenté la candida
ture de M. Lefevre
Le programme Be
boer Lefevre.
Toujours est-il que le Journal d'Ypres
attaque M. Lefevre dans son program-
me, ce qui est une amélioration consi-
dérable dans son mode de polémique.
Par exemple, les arguments du Jour
nal ne sont pas bien varies ils consis
tent, après avoir cité un point du pro-
gramme de M. Lefevre, a dire nous
demandons cela aussiM. Colaert l'a
réclamé dans lelie circonstance.
Et il faut bien reconnaitre que le
programme de boer Lefevre ne diffère
pas tellement de celui de MM. Colaert,
Iweins et Van Merris. Ce qui nous dis
pense d'examiner en détail le program
me de M. Lefevre.
Noue nous étonnons seulement de
n'y pas lire ceci
Indemnitè an fermier sortant four la
plus-value donnée a la propriétè.
Que cela ne soit pas au programme
clérical, nous le comprenons, les trois
candidats cléricaux étant de grands
propriétaires.
Mais que M. Lefevre, qui est agri-
culteur, n'ait pas songé que c'est la
une des mesures les plus propres a
relever 1'agriculture, voila qui nous
étonne.
M. Lefevre devrait cependant savoir
que le moyen le plus efficace pour
relever l'agriculture, c'est d'améliorer,
en partant de principes scientitiques et
rationnels, les procédés de culture, de
fagon a augmenter la productivité du
sol.
Mais le cultivateur n'emploiera ces
procédés rationnels que s'il peut les
employer a son profite'est-a-dire s'il
n'a nulle crainte de s'entendre dire par
son propriétaire, son bail expiré
C'est trés bien, mon ami. vous avez
augmenté de 10 p. c. ou de 15 p. c. la
productivité de ma terre j'augmente
d'autant votre fermage, si cela ne vous
convient pas, allez-vous-en vous per-
drez le fruit des ameliorations, qu'avec
votre argent et votre travail, vous avez
apportées a mon sol.
II y a la un grand mal, dont les clé
ricaux ni M. Lefevre ne soufflent mot,
et dont le remède figure aux program
mes progressiste et socialiste. Ce qui
prouve que les progressistes et les
socialistes ont plus conscience des vrais
intéréts de l'agriculture que MM. Co
laert, Iweins, Van Merris et Lefevre.
Le protectionnisme est un trompe-
l'oeil ies campagnards s'en apergoi-
vent il ne profite qu'aux propriétai
res.
Après tout, nous comprenons que
M. Lefevre trouve l'agriculture mal
représentée par nos députés. Ceux-ci
aflectent pour l'agriculture une solli-
citude qui ne se traduit en actes que
lorsque l'intérêt des propriétaires
l'exige.
Les socialistes.
Les socialistes se présentent avec un
programme de réformes démocratiques
dont presque toutes figurent aussi a
notre programme, au programme pro
gressiste.
C'est pourquoi nous les avons défen-
dus au cours de la présente campagne
électoralec'est pourquoi nous avons
protesté de toutes nos forces contre les
procédés de polémique qu'on employait
a leur égard calomnier les hommes,
leur prêter les mobiles les plus bas, dé-
naturer leurs paroles,... et ne jamais
souffler mot de leur programme.
C'est un genre de polémique que
nous voudrions voir disparaitre de la
presse beige. Dans ces derniers jours il
a quelque peu diminué a Ypres. Nousne
nous flattens pas que ce soit a raison de
notre attitude nous croyons que c'est
paree que la candidature de boer Le
fevre a réquisitionné tous les plumitifs
cléricaux pour tacher de sauver M.
Colaert.
On nous a dit il y a loin du collecti
visme au libéralisme; sans doute mais
il y a encore plus loin du libéralisme
au cléricalisme, fut-ce a celui de M.
Lefevre qui, pour être un homme in-
dépendant sous certains rapports,
n'est pas moins un clérical aussi pur
que MM. Colaert, Iweins et Van Mer
ris.
D'ailleurs, nous avons a choisir entre
le collectivismedanger lointain, dont les
plus fervents adeptes fixent l'échéance
a une centaine d'années, et le cléricalis
mechancre qui nous rouge, qui nous
dévore aujourd'hui et ne cessera de
nous ronger si nous ne l'extirpons.
Abattons le cléricalisme, même dis
sident. Nous aurons le temps après, le
cas échéant, de nous tourner contre le
collectivisme.
La presse cléricale bat la grosse
caisse autour de la rémunération des
miliciens portée a 30 fr. par mois 15
fr. aux parents, 15 fr. au livret de cais
se d'épargne du milicien.
Pensez done suivant que le milicien
fera deux, trois, ou quatre années de
service, il sera possesseur de 360 fr.,
540fr.ou 720 fr.L'aisance,la fortune,
l'avenir assuré, le paradis sur terre
Seulement, les journaux cléricaux
passent sous silence un fait que les so
cialistes ont critiqué a la Chambre
Que le milicien ne pourra toucher
son argent que cinqans après sa libératio7i
du serviceC'est a dire que s'il a besoin,
comme c'est le cas générald'une veste
pour s'habiller en pékin a sa sortie de
la caserne, il devra la faire payer a ses
parents, l'acheter a crédit, ou la voler.
S'il sortait de prison, il toucherait im-
médiatement l'argent gagné par son
travail en prison, et pourrait s'acheter
une veste. Les prisonniers sont mieux
traités que les soldats
Les volontaires avec prime, eux, re-
Qoivent 1600 fr., plus une haute paye
de 10 centimes par jour. Ils regoivent
done au moins deux fois autant qu'un
milicien. On sait cependant ou se re-
crutent d'habitude les volontaires avec
prime parini ceux qui n'ont pu réus-
sir dans aucune carrière civile tous
les militaires le disent.
Miliciens, comparez-vous aux vo-
leurs et aux assassins, comparez-vous
aux volontaires a primes.
Vous jugerez a sa valeur le cadeau
que vous fait le gouvernement pour
pouvoir retarder indéfiniment la réfor-
me militaire et pour éviter la suppres
sion de l'encasernement.
Ne vous semble-t-il pas aussi que si
vous passiez deux, trois ou quatre ans
au service absolu d'un patron quelcon-
EENDRACHT MAAKT MACHT.
que, comme vous les passez au service
du pays, vous feriez plus d'économies
qu'a l'armée
Du moment qu'on cesse de faire du
service militaire une question de devoir
patriotique, on doit le salarier conve-
nablement. C'est alors que la caisse de
l'Etat serait a sec
II est vrai que lorsque M. De Smet
donne sept millions aux parents des
miliciens, il leuren prend vingt d'au-
tre part par les droits sur l'alcool. 11
est généreux a peu de frais.
T iC désarrol
cbez les cléi'icaux.
L'indignation qu'a provoqué dans le
pays le vote sans discussion d'une loi
créant vingt millions d'impóts nou
veaux sur l'alcool, a jeté le clan cléri
cal dans un désarroi complet, provoqué
par la peur de voir les électeurs ren-
voyer a leurs occupations privées les
députés cléricaux qui ont pris part a ce
scandaleux coup d'Etat.
La presse cléricale s'essave a justifier
la mesureirnposée par le gouvernement
a la Chambre. Comme elle défend une
cause ïndéfendable, elle en arrive a
écrire des absurdités du calibre de cel
les que nous allons signaler.
Le Petit Beige, ferme appui du gou
vernement, a découvert qu'au moyen
du centime du péquet, le gouvernement
que personne no nous envie va faire
un tas de belles choses dont on peut
lire la nomenclature sur des affiches
placardées partout.
Or, le XX6 siècle, non moins ferme
appui du gouvernement, écrit ceci
a Les distillateurs n'auront a payer
aucun droit nouveau avant 1898 (a cau
se des stocks qu'ils ont emmagasinés
avant le vote de la loij et leprixddun
petit verre n'augmentera pas.
Si le gouvernement ne regoit pas un
centime avant 1898 du chef des nou
veaux impöts, comment réalisera-t-il
toutes les belles choses que le Petit
Beige promet en son nom, et qui exige-
ront beaucoup d'argent
Que les distillateurs n'auront rien a
payer avant 1898,c'est possible, et c'est
bien la ce qu'on reproche au gouverne
ment avoir fait réussir la spéculation
eflrénée qui mijotait depuis des mois.
Mais les distillateurs n'en vendent
et n'en vendront pas moins leurs stocks
d'alcool aux prix anciens augmentés
du nouveau droit le consommateur
payera l'impöt au distillateur, qui au
lieu de le remettre a rEtatl'empochera
purement et simplement. L'impöt de
vingt nouveaux millions en sera-t-il
moins sorti de la poche du consomma
teur
Et si le prix du petit verre n'aug-
mente pas, c'est qu'on falsifïera davan-
tage, c'est qu'on empoisonnera plus
rapidement le consommateur.
Les cléricaux font d'ailleurs tout ce
qu'ils peuvent pour empêcher l'aug-
mentation du petit verre... avant les
élections du 5 Juillet. Ne vont-ils pas,
dit-on a Anvers, jusqu'a payer certains
cabaretiers pour qu'ils n'augmentent
pas le prix du petit verre avant le 5
Juillet Cela, pour pouvoir rejeter sur
POTJE LA VILLE,
POTJE LA PEOVIXCE,
pour les anuonces de France et de Belgique (excepté les
deuxFlandresJs'adresser a VAgence Havas, Bruxel-
les rue de la Madeleine, 32, et a Paris,
8, Place de la Bourse.