Notre gouvernement devant l'étranger. L'élection de Ni velles Singulier tribunal. Mort de M. Goomans. Philippe de Comines. Hommes et ehevaux, Menin. Wevelghem Fl. bartier, État-Civü^TYpres, Les fraudes électorales d'Alost, en Cour d'assises. Ph. de C. Boterstraat, 19, Iepereii. suit, dans le Journal (de Paris) cette difiérence de traitement Grace a la jurisprudence combines de ces deux arrets, il sera désormais permis de faire campagne pour les patrons, non pour les ouvriers. C'est la nouvelle forme des libertés républicaines. Les conflits ëconomi- ques seront libres a la seule condition que tout soit permis aux uns, tout interdit aux autres. Terrible lecon de choses a donner aux consciences irresponsables des foules a qui nous annoncons la finale paix de justice, et qui nous répondent Regardez. II n'y a de droit que pour le plus fort. Nous appelons l'attention du Journal d'Ypres et de nos lecteurs sur ces ré- üexions, que M. Clémenceau n'aura pas étéseul a faire. Ph. de C. Est-elle assez suggestive, cette infor mation que la Gazelle commente, et qui prouverait de quelle indépendance no- tre gouvernement jouit vis-a-vis des puissances étrangères S'il faut ajouter foi a un renseignement qu'on fournit a l'un de nos confrères, d'une grande capitale il n'est pas defend u de lire Berlin notre bon gouvernement aurait chargé Ia diplomatie beige de faire savoir aux cabinets étrangers qu'il entend user avec moderation de sa victoire electo rale. Nous ne nous portons pas garant de l'ex- actitude du renseignement, qui semble a première vue, assez extraordinaire. Car on se demande quels comptes nos ministres pourraient avoir a rendre de leur politique inférieure a des puissances voisines qui n'ont rien a y voir. II parait cependant, quand on se rap- pelle les commentaires dont la nouvelle du résultat de nos dernières elections a été en- tourée dans certains journaux étrangers qui passent pour recevoir de hautes inspirations il paraït que le triomphe de nes cléri- caux a éveillé des inquiétudes. La tranquil- lité de la petite Belgique est, a i'heure ac- tuelle, un des soucis des chancelleries. Et ce n'est pas d'hier qu'elles ont apercu le danger des événements auxquels nous mè- neraient vite des excès de réaction cléricale. Que le gouvernement ait envoyé ou non des instructions a nos agents diplomatiques, qu'il s'agisse de mission donnée a certain poste particulier ou de mission générale, il pourrait y avoir quelque chose de vraie au fond de cette histoire... La simple possibilité d'une vraisemblanee en dit long, hélas sur notre triste situation. Avant les élections du 5 Juillet, les journaux cléricaux s'écriaient, trés haut pour avoir Pair convaincu Pas de votes pour les socialistes car une majorité socialists ne serait pas tolérée par les puissances voisines, pour qui elle constituerait un danger, et qui se hateraient d'intervenir dans nos affaires. Les puissances étrangères se seraient- elles déja assez assure la servilité de notre gouvernement pour que celui-ci n'ose plus rien faire, a l'intórieur, sans leur assentiment Ph. de C. Des quatre cléricaux alostois dont la comparution en Cour d'assises avait été annoncée, un seul était resté en cause le nommé Modeste Cercelet, agé de 35 ans, administrateur des biens a Alost. L'acte d'accusation énongait les faits suivants Quelques jours avant les élections com- munales d'Alost du 17 Novembre 1895, le nommé Ernest Cool, employé aux chemins de fer, a Alost, recut a deux ou trois re prises la visite du prévenu Cercelet, admi nistrateur des biens du propriétaire de la maison qu'il habite. Cercelet lui paria des élections et lui demanda de voter pour la liste catholique. La veille des élections, Cercelet se ren- dit a nouveau chez Cool. Celui-ci était ab sent. Cercelet dit a l'épouse Cool Veillez n ce que votre époux aille voter, mais il doit coller sur son bulletin de vote les etiquettes que voici. s> Et, a ce que dit l'épouse Cool, il ajouta 4 S il ne le fait pas, vous devrez savoir ce qui en adviendra. Au même instant, il remit a l'épouse Looi trois étiquettes représentant une tète de mort avec cette inscription 4 Poison». La femme remit ces étiquettes a son époux, qui, la veille et le jour même des élections, les montra a plusieurs amis. Deux jours après les élections, Cercelet revint pour réclamer les étiquettes, disant qu'il savait que Cool ne les avait pas col- lées sur son bulletin de vote. Cool refusa de les rendre et les remit a M. l'avocat Galle en lui racontant ce qui venait de se passer. Ces étiquettes ont été saisies par M. le juge destruction. Cercelet nie les faits et prétend qu'il s'est borné a conseiller a Cool de voter pour les catholiques. Le premier témoin entendu est M. Maf- fei, juge d'instruction a Termonde. II ex- pose les faits tels qu'ils sont relatés dans l'acte d'accusation. Ilajoute qu'il a entendu dire que Cool était en retard de payer son loyer. Le second témoin est M. Cool qui affirme les faits. Une seule question a été posée au jury. Celui-ci ayant répondu négativement, la Cour acquitte le prévenu, Divers journaux annoncent que le résultat du ballottage du 12 Juillet a Nivelles pourrait bien être entaché de fraudes graves. II parait que dans le canton de Perwez entre autres, le nom- bre des bulletins trouvés dans l'urne dépasserait d'une centaine le nombre des votes qui ont pu matériellement être émis. On comprendra l'importancede cette constatation, si l'on se rappelle que les candidats cléricaux n'ont été élus qu'a quelques voix de majorité. La Fédération ouvrière nivelloise prend des informations au sujet du fait rapporté et d'autres analogues relatifs aux autres cantons de l'arrondissement de Nivelles. La réalité de ces faits n'étonnerait nullement ceux qui saventde quel tissu de fraudes, de violences et de cor ruption sont faites certaines des pu- res victoires cléricales. Sousce titre, M. G. Lorand démon- tre dans la Rèforme que le jugement de M. Lothaire par la Cour d'appel du Congo ne peut être qu'une comédie juridique. A la Chambre, M. le minis- tre Begerem (qui fait partie du conseil supérieur de l'Etat du Congo) a contes- té la thèse de M. Lorand sur l'incon- stitutionnalité de cette Cour d'appel. Ou serait curieux, de connaitre son ar gumentation, et de voir comment il détruirait celle de M. Lorand, que voici L'appel interjeté a la demande de l'An- gleterre par l'Etat du Congo contre l'acquit- tement de M. Lothaire va done venir le 3 Aoüt devant des juges qui sont M. Devolder, sénateur clérical de Neufchateau, M. De Jaer, député clérical de Bruxelles, et M. Sam Weiner, conseiller provincial pour Ia Ligue libérale. Les électeurs de ces messieurs seront sur- pris d'apprendre qu'a tous leurs autres ti- tres, ils joignaient celui de juges a la Cour d'appel du Congo. Certains votes parlemen- taires se comprennent mieux quand on voit nos Iégislateurs rattachés aux affaires du Congo par des places et des honneurs qui les mettent en une singulière posture pour disputer au roi l'or des contribuables beiges. Mais on n'aura pas été moins étonné d'ap prendre qu'il existe rue de Namur, a Bru xelles, un tribunal congolais dont des ci- toyens beiges peuventêtre justiciables. On nous avait toujours enseigné que d'après l'article 94 de la Constitution c nul tribu nal, nulle juridiction contencieuse ne peut être établie qu'en vertu d'une loi n. L'article 95 dit qu'il y a Cour de cassation et l'article 104, qu'il y a trois Cours d'appel en Belgi que. Nulle part, dans nos lois, il n'est question d'un Conseil supérieur du Congo qui aurait en Belgique des droits de juridic tion. Ces droits sont un attribut essentiel de la Souveraineté et ne peuvent par consé quent être exercés qu'en vertu de la Consti tution et par les juges qui tiennent leurs pouvoirs de nos lois. Done ce Conseil supérieur du Congo a tout l'air d'une mauvaise plaisanterie et l'on se demande comment le gouverne ment beige permet a des citoyens et surtout a des Iégislateurs, a d'anciens ministres, de se proclamer juges et de se mettre a juger, alors qu'aucune loi du pays ne les y autorise. Soutiendra-t-on que la rue de Namur n'est pas en Belgique et que les tribunaux congo lais, composés de citoyens beiges, jouissent du privilège de l'exterritorialité Ce privi- lège n'appartient qu'aux ambassadeurs et chefs delégation, pour leurs hotels, voitures, hardes et bagages et il ne comprend pas Ie droit de juridiction. MM. Devolder, De Jaer et Wiener ne sont pas des ambassa deurs et les immeubles de la rue de Namur sont soumis en tout et pour tout aux lois du royaume. La police pourrait fort bien faire empoigner ces prétendus juges congolais et les déférer aux vrais juges beiges comme coupables d'usurpation de fonctions. Ajoutons que ces juges congolais ne peu vent rendre de vrais jugements. Le premier caractère d'un jugement, c'est d'être exé- cutoire. Or, supposez que les juges congo lais, au lieu d'acquitter un accusé, comme on l'a fait a Boma, pour M. Lothaire, veuil- lent, au contraire, le condamner. S'ils le condamnaient a mort, oü aurait lieu l'exé- cution Rue de Namur, dans le jardin du tribunal Dans le code pénal congolais, figurent la pendaison et la chicotte. S'imagine-t-on la Cour d'appel du Congo confirmant un juge ment qui aurait prononcé l'une ou l'autre de ces peine3 Evidemment, cette Cour improvisée ne se permettrait pas ces familiarités-la avec notre civilisation. Reste la prison. Si M. Lothaire était con- darnné a une peine d'emprisonnement par MM. Devolder, De Jaer, et Wiener, oü et comment s'exécuterait cette peine Chez ces messieurs, dans les caves de leurs ho tels Qu'ils essaient Puisque ces hypothèses sont ridicules, cela prouve que le prétendu tribunal, con golais n'est pas un tribunal, qu'il ne peut y avoir en Belgique que des Iribunaux beiges. Que le pseudo-arrêt que rendront ces messieurs ait la valeur morale de la senten- tence d'un jury d'honneur, soit. Qu'il soit un arrêt au Congo et puisse y être exécuté, soit encore, a condition qu'il ne s'agisse pas de citoyens beiges. Mais en Belgique il n'y a pas d'autres cours et tribunaux que nos cours et tribunaux. Le reste est de la fan- taisie internationale. Georges Lorand. M. Coomans, doyen d'age delaCham- bre des représentants, est mort Lundi dernier. II a représentó, sans interrup tion, l'arrondissement de Turnhout depuis 1848. G'était un écrivain d'uncertain talent et d'esprit, un journaliste catholique qui n'a jamais prostitué sa plume aux basses besognes coutumières aux jour naux cléricaux d'aujourd'hui. Comme homme politique, il fut dé- mocrate a ses heures, mais vota, par exemple, contre le suffrage universel qu'il avait réclamé pendant vingt-cinq ans. II parait avoir été possédé du dé- sir de se singulariser en étant rarement de l'opinion de la majorité cléricale, tout en votant presque toujours avec elle. II vota cependant toujours contre le contingent militaire et le budget de la guerre c'est le seul point sur lequel il semble qu'il n'ait guère varié. le lit>re jen des forces économiques Du Peuple du 28 Juillet, les deux articulets suivants, trop suggestifs pour que nous y ajoutions rien Les messageries de l'Etat vont être re prises le ler Aoüt et organisées en régie. Le ministre des chemins de fer a rerapli natu- rellement tous ses engagements a l'égard du concessionnaire, mais le public sera étonné de sa facon d'agir a l'égard des ouvriers. Les crm'onneurs travaillant pour le compte de M. Février, rue Jolly, 19, rece- vraient 3 francs par jour et ont signé sur un registre, a différentes reprises, une dé- claration constatant qu'ils recevraient 100 francs par mois. Cette déclaration a été signée sur l'invi- tation d'un chef, probablement au moment oü un arrangement devrait se conclure entre le concessionnaire et l'Etat. Quelle ne fut pas la surprise des camion- neurs, lorsque Samedi, un camionneur vint leur demander a brüle-pourpoint s'ils con- sentaient a travailler pour l'Etat a 2 fr. 60 par jour. II y a des camionneurs qui sont occupés depuis un grand nombre d'années. La plu part sont des pères de familie, et le R. P. Boom n'a pas honte de leur offrir... une di minution de salaire sur le prix payé par le concessionnaire du service. Ils ont naturcdlement demande a reflé- chir et l'affaire est en suspens. M. Vandenpeer eboom, ministre des che mins de fer, vient de réaliser une grande et belle réforme. Dans le contrat de reprise du service de camionnago des marchandises, il est stipulé que l'on paiera fr. 3.60 a raison de 10 heu res par jour. Toutes nos felicitations au ministre. N. B. D'une information ultérieure, il ré- sulte qu'il s'agit des ehevaux et non des ou vriers occupés au service du camionnage. Les ouvriers ne toucheront que fr. 2.40 et travailleront le plus d'heures possible. C'est l'adjudicataire de la fourniture des ehevaux qui seul bénéficiera de la réforme. Ceci s'explique du reste un cheval ne peut être exténué puisqu'il coüte de l'argent il en est tout autrement des ouvriers machine a travail, que le doux et chrétien ministre peut se procurer pour rien ou peu de chose. Nous retirons nos felicitations. Terrible accident Deux hommes asphyxies dans un puits. Lundi matin, un épouvantable acci dent a jeté lemoi parini la population ouvrière de l'Allumette, endroit situó sur le territoire de Croix. Un manoeuvrecouvreur, Charles Bur- tin, agé de vingt ans, descendait dans le puits de la maison a l'aide d'une échelle. Mais a peine était-il au troisiè- me échelon qu'il tomba a la renverse, asphyxié son père voulut lui porter secours, il tomba a son tour. Un ouvrier ferblantier, Henri Caret- te, demeurant rue du Progrès, faillit être victime de son dévouement. Alors, avec des cordes et des crochets, après de grands efforts on parvint a remonter les deux victimes. Les deux malheureux ne vivaient tilus. Une grande émotion a régné dans e quartier pendant toute lajournée. Désordres graves. A Wevelghem, ou il y avait lutte en tre groupes catholiques, des troubles ont éclaté dans la soirée de Dimanche. Des vitres ont été brisées a coups de pierre au collége, ancien chateau du due d'Ursel et chez un parent de M. Morels, l'élu. Dans cette dernière de- meure, la porte même a été fortement endommagée. Chez un partisan de l'élu, des glacés ont été brisées et des stores lacérés. Le juge de paix qui a voulu empê- cher des violences a regu des coups de canne. On craint de nouveaux troubles pour ce soir Lundi. Voor uwe artikels van Pho- tographie, Toestelsels, Voorwerpgla- zen, Papier en alle Bijhoorigheden, zich le begeven bij Werkplaats ter beschikking der kalanten. Toestelsels van alle merk en van alle prijzen. In het zelfde huis vindt men ook eene groote soortering Brillen, Warmtemeters voor de boter, Fan tasie, Kramerwaren, fijne Quincail- lerie. du 24 au 31 Juillet 1896. Naissances: Sexe masculin, 7, id. féminin, 10. Dècès Vandaele, Ernestine, 65 ans, bouti- quière, célibataire, Marché au Bois. Goddeeris, Vitale, 72 ans, journa- lier, époux de Flamey, Barbe, rue de Menin. Turck, Isidore, 44 ans, jour- nalier, époux de De Maesschalck, Emi- lie, rue du Corbeau. Tanghe, Julien, 49 ans, magon, époux de Beirnaert, Louise, rue des Bouchers. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin, 0id. féminin, 1. '.•■•.•JlWVl/VWiAv Oil 5*=r>j.Q£>7..-1 - 7 3- LEZ-COUKTAI

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1896 | | pagina 3