3 primes pour nos lecteurs
L'affaire Lothaire.
Fl. bartier,
UN MONSIEUR S
Ph. de C.
200 FR. POOR 7 FR.
Boterstraat, 19, Ieperen.
vant, elles le sont en tous cas de facon plus
impartiale, et si le choix des bourgmestres
n'a pas toujours été conforme au désir des
électeurs, ce n'est pas la faute de la repré-
sentation proportionnelle.
Qu'on se garde done bien de suivre ceux
qui veulent remédier au mal par des
moyens incomplets, inefficaces et insufR-
sants ce qui est injuste et ce qu'il faut
faire disparaitre, c'est le principe de la ma-
jorité absolue. Tant qu'on n'en sera pas
venu a cette mesure nécessaire on n'aura
pris que dos demi-mesures et ce sera a re-
commencer. Hermann Dumont.
L'appel du ministère public dans
l'affaire Lothaire est venu la semaine
dernière devant le conseil supérieur de
l'Etat du Congo siégeant a Bruxelles
(nousavons dit dansquelles conditions).
L'aflaire a tenu quatre audiences
les deux premières consacrées a la lec
ture du rapport de M. Sam Wiener et
a l'interrogatoire de M. Lothaire la
troisième au réquisitoire du ministère
public, la quatrième au plaidoyer de
M. Graux et au prononcé du jugement.
Le rapport de M. Wiener relatait les
résultats de l'enquête faite en Afrique,
Ëarticulièrement devant le tribunal de
oma.
Le réquisitoire concluait a l'acquit-
tement, qui s'imposait, de l'avis de
tous ceux qui ont suivi attentivement
le débat soit a l'audience, soit dans les
comptes-rendus détaillés des journaux.
Nous ne pouvons mieux résumer
l'impression qui reste de la lecture des
débats que ne l'a fait l'arrêt, que nous
reproduisons textuellement
L'Arrêt.
Attendu que Lothaire est poursuivi du
chef de meurtro
Attendu que le crime de meurtre n'existe
pas sans intention criminelle
Attendu que, d'après la prevention, telle
qu'elle est libellée dans l'assignation du 20
Avril 1896, cette intention criminelle se
déduisait de l'inobservation de certaines
regies soit dans la constitution du conseil de
guerre qui a jugé Stokes, soit dans l'exécu-
tion de la sentence rendue par ce conseil
Attendu que ces erreurs, en les suppo-
sant établies en tout ou en partie, ne prou-
veraient pas l'intention criminelle
Attendu que tous les elements de la cause
concourent a demontrer, au contraire, que
Lothaire a voulu agir dans la mesure de ses
pouvoirs qu'il a apprécié les faits avec con
science et droiture, après une instruction
au cours de laquelle Stokes, admis a se jus-
tifier, en audience publique, a présenté ses
moyens de défense par écrit
Attendu que Lothaire, en prononcant le
jugement a charge de Stokes et en faisant
procéder a l'exécution dans les vingt-quatre
heures, a été inspiré par la conviction qu'il
remplissait son devoir de juge militaire, res-
ponsable de la sécurité de ses troupes
Attendu qu'une pareille conviction est en
core élisive de toute mauvaise foi
Attendu enfin que l'accusation dirigée
contre Lothaire est démentie par tout son
passé, comme par sa conduite a l'époque des
faits incriminés
Par ces motifs,
La cour
Recoit l'appel du ministère public et y
faisant droit confirme le jugement dont ap
pel renvoie Lothaire des fins de la pour-
suite sans frais.
Les journaux anglais
et allemands.
Les journaux anglais et allemands se
montrent trés mécontents du double
aequittement du commandant Lothai
re. Ils exhalent leur mécontentement
en termes qui sont lom d'être toujours
convenables et modérés. Ilsrendent la
Belgique responsable de leur mauvaise
humeur, quoique, en droit, la Belgi
que ne soit pour rien dans l'aflaire.
Le Times commentant l'acquittement du
major Lothaire, dit qu'il est difficile de voir
quelles mesures il convient de prendre pour
infliger un chatiment a une personne acquit-
tée déja deux fois par des tribunaux qui,
s'ils ne donnaient pas satisfaction a l'Angle
terre, n'en étaient pas moins compétents et
régulièrement constituées. II est impossible
de demander un troisième procés dont le ré-
sultat serait certainement le même.
Lq Daily News dit Lajournée d'hier a
donné la mesure exacte de l'indépendance
dps juges beiges et de la notion de la justice
ont les Beiges en général.
Le Morning Post écrit Après le juge
ment de la cour de Bruxelles, l'affaire doit
naturellement être abandonnée. Cependant
peu d'Anglais accepteront la décision des
juges beiges.
Le Daily Telegraph estime qu'il est im
possible de concevoir que lord Salisbury
puisse accepter comme conclusion de cette
odieuse affaire la décision de cette ridicule
cour beige. La Belgique doit faire justice et
le major Lothaire, malgré ses préparatifsde
voyage de noces, ne doit pas croire que tout
est fini. Un Anglais innocent du crime dont
on l'accusait a été tué par un insolent offi
cier beige.
La reine Elisabeth se serait emparée
d'Anvers plutót que de tolérer l'impunité du
coupable.
Le Daily Graphic dit qu'il avait prévu
l'acquittement de Lothaire et qu'il serait
difficile de critiquer la décision des juges
beiges, qui n'est que le résultat de la procé
dure judiciaire.
Les journaux allemands ne sont pas
plus modérés que leurs confrères an
glais. Toute la presse allemande quali-
fie la procédure de comédie judiciai
re (ce en quoi elle n'a pas tout a fait
tort). La Gazette de Voss va jusqu'a dé-
plorer que 8 Tadministration du Congo
ait été confiée a. la Belgique ajoutant
que 8 les sympathies du monde civilisé
doivent se retirer d'un pays ou même
un européen ne trouve pas protection.
Pourquoi ce déchainement des jour
naux anglais et allemands contre la
Belgique, alors que l'Etat indépendant
du Congo est seul en cause
C'est paree que les complaisances
continuelies de notre clérical ministère
envers le gouvernement du Congo ont
contribué a efl'acer la Béparation qui
existe entre la Belgique et le Congo
c'est aussi paree que l'étrange procé
dure qui a consisté a faire juger un
belgeparun tribunal congolaissiégeant
enBelgiqueet recrutéparmi des beiges,
a contribué a brouillerles idéés de tous
ceux qui ont quelque notion de droit
public. Les journaux anglais et alle
mands n'eussent certes pas compris
qu'un tribunal étranger siégeat sur le
territoire de son pays, et ils rapportent
a, la Belgique les actes d'un tribunal
congolais dont elle a toléré la présence
chez elle.
Lesj ournaux francais.
Si l'opinion des journaux anglais et
allemands est hostile au commandant
Lothaire et a ia Belgique, celle des
journaux frangais leur est favorable.
La Libre Parole consacre a l'aflaire
un long article, oü, aprè3 avoir rappelé
les faits, elle énonce ainsi son opinion
(on nous pardonnera la longueur de la
citation, en faveur de l'intérêt qu'elle
présente)
L'exécution de Stokes souleva en Angle-
terre une indignation d'autant plus véhé-
mente qu'elle était moins sincère. Pendre
un Anglais quel deplorable exemple don
naient la les Beiges aux autres peuples
Comment, ll ne serait plus permis de me
ier dans une promiscuité cynique, le com
merce des Bibles, des armes a feu et de l'al-
cool, de vendre aux marchands d'esclaves
contre lesquels tonne tous les jours la ver-
tueuse Albion, des fusils pour tuer des
nègres, et combattre ceux qui veulent dé-
truire l'esclavage C'était inouï
Les colonnes du Times alignèrent les let
tres grotesques des abonnés et des lecteurs
fulminant contre les Beiges, le gouverne
ment s'émut, la société biblique versa des
pleurs, les prédicants psalmodièrent des
malédictions contre Moab et Abimelech
Stokes avait été missionnaire avant d'être
trafiquant d'armes et le gouvernement de
l'Etat du Congo, cédant a ces clameurs, fut
obligé de traduire le commandant Lothaire
devant le tribunal de Boma qui l'acquitta le
27 Avril 1896.
Sous la pression du cabinet anglais, le
ministère public do l'Etat du Congo fit appel
de ce jugement devant le conseil supérieur
du Congo qui prononcera, cette fois, nne
sentence définitive.
Elle ne peut être douteuse. L'acquittement
du commandant Lothaire s'impose a la con
science publique et l'Europe entière, sauf
l'Angleterre, applaudira.
J'ajoute même que ce ne sera pas suffi-
sant.
Ce n'est pas un aequittement, c'est une
récompense que mérite l'officier beige.
Le commandant Lothaire a donné aux
autres nations qui ont le malheur d'être en
contact colonial avec les Anglais, un grand
et bel exemple.
Ce sont, en effet, ces trafiquants anglais
de bibles et de fusils qui perpétuent dans
l'Afrique l'odiaux fléau de l'esclavage. Tan
dis que leur gouvernement et leurs journaux
débitent des tirades hypocrites contre les
arabes, marchands de chair humaine, eux,
les cornmercants anglais, vendent a ces Ara
bes de quoi continuer leur trafic. Si leurs
persécuteurs n'avaient pas ces ressources, il
y a longtemps que les fils de Cham ne con-
naitraient plus les affres de la servitude et
que Ton ne verrait plus des caravanes lugu-
bres marquer de Jeurs cadavres les routes
8 commerciales de l'Afrique.
Tout le monde sait cela. Mais tandis que
la France, TEspagne, le Portugal, TItalie
laissent faire ou sont complices, les Beiges
se sont révoltés. Ils ont tenu tête a l'Angle
terre. Ils ont montré que le lion de Belgique
n'avait pas peur du léopard britannique.
La culpabilité de Stokts n'était pas dou
teuse. Mais d'autres la partagent. II résulte
en effit des dépositions des témoins que les
autorités allemandes de la cöte oriëntale en-
courageaient son commerce, que la poudre
qu'il vendait aux Arabes, était de provenan
ce allemande, et que le protectorat allemand
se l'était mêmeattaché comme fonctionnaire,
tout en lui laissant continuer son commerce.
C'est ainsi qu'Allemands et Anglais res
pectent les decisions de la conférence de
Bruxelles, c'est ainsi que, fidéle a sa vieilie
politique, l'Angleterre joue toujours double
jeu.
II faut espérer que l'exemple du comman
dant Lothaire sera fécond. Si a Madagascar,
nous en avions fait jadis autant avec les
Shaw, les Willoughby, les Kingdom, nous
n'aurions pas a pleurer les 7,000 soldats
francais tués par la criminelle ineptie de nos
gouvernants.
Les appréciations passionnées de la
Libre Parole ne manquent pas de justes-
se, et ont le mérite de remettre en lu-
mière la fagon dont on entend, en gé
néral, la civilisation et la moralisation
des nègres. Mais elles confondent en
core entre la Belgique et l'Etat du
Congo, qui n'ont de lien entre eux que
la personne de leur souverain,... et,
malheureusement,les complaisances de
notre gouvernement envers le Congo.
Le Journal des Débats, plus calme,
nous parait donner la note exacte
Le verdict d'acquittement que vient de
rendre, en faveur du commandant Lothaire,
le Conseil supérieur de l'Etat indépendant
du Congo, constitué en tribunal d'appel, ne
peut qu'accentuer l'impression qu'on avait
depuis longtemps de l'innocence de l'officier
beige, poursuivi sur les instances du gou
vernement anglais. II est ressorti des débats,
plus clairement encore que lors du premier
procés qui s'est jugé a Boma, que Stokes,
bien loin d'être un honuête marchand, com
me s'efforcait de le faire croire la presse an-
glaise, n'était qu'un vulgaire flibustier et un
chef de bande, et que le commandant Lo
thaire était en état de légitime défense
quand il le traduisait devant un Conseil de
guerre qui le condamnait a mort. Le fait
seul que le ministère public a demandé l'ac
quittement de l'accusé, est une preuve ma
nifeste que l'innocence de Lothaire ne fai-
sait de doute pour personne.
Le gouvernement anglais a done commis
une erreur en insistant pour que le procés
j ugé par le tribunal de Boma fut repris par
le Conseil supérieur de l'Etat du Congo. Car,
cela n'est plus douteux aujourd'hui, c'est
bien l'Angleterre, par Torgane de son con
sul a Boma, qui a interjeté appel. M. Cur-
zon avait essayé de le nier et avait fait une
déclaration dans ce sens a la Ohambre des
communes, prétendant que c'était l'Etat du
Congo lui-même qui avait interjeté appel.
Ces déclarations du ministre anglais n'é-
taient pas conformes a la vérité.
Après avoir constaté que Stokes ne
pouvait être traité que comme un chef
de bande pris les armes a la main, le
Journal des Débats ajoute
Et c'est, effectivement, paree qu'il le
considérait comme tel, que le commandant
Lothaire a suivi a son égard la procédure
que Ton sait. En sorte que la seule irrégula-
rité juridique que Lothaire ait commise, a
été de n"avoir pas adjoint un greffier au
conseil de guerre qui avait a juger Stokes.
Pour ce qui est de la culpabilité de ce der
nier, elle est apparue tellement évidente
qu'il serait oiseux d'y revenir en essayant
de résumer les dépositions faites devant le
tribunal. Stokes fournissait des armes aux
Arabes contre les Beiges, en sorte que eet
ancien missionnaire contribuait au inain-
tien et au développement de la traite des es-
clares. II méritait done le sort qui a été
le sien, et le monde civilisé ne peut qu'ap-
plaudir a l'arrêt rendu par le tribunal.
Cette appréciation peut clóturer le
débat.
Et riiideiimilé
On se souvient que, dès les premiè
res réclamations de l'Angleterre et de
l'Allemagne, l'Etat du Congo s'était
haté de payer a la familie Stokes une
indemnité de 150,000 francs. Mainte-
nant qu'il est reconnu, devant deux ju-
ridictions, que M. Lothaire n'a fait
qu'user des droits que lui conféraient
les lois de l'Etat du Congo, celui-ci va-
t-il réclamer la restitution de l'indem-
nité payée a tort
Le paiement de cette indemnité pré-
jugeait la culpabilité de M. Lothaire,
et, a ce titre, avait géuéralement été
blarné comme au moins prématuré. M.
Lothaire reconnu innocent, l'indemnité
nous parait devoir être restituée par
l'Angleterre.
Les anglais rendront-ils l'argent
Aux lecteurs et abonnés cle ce journal
Nous avons fait des arrangements avec la
Société Nationale des Beaux-Arts de Londres et
de Paris pour offrir a chacun de lecteurs de ce
numéro des gravures de grande valeur, mesu-
rant chacune 0m91 sur 0m57 et magnifiquement
exécutées.
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d'après P. R. MORRIS. A. R. A., représentant
le sommet du Mont Calvaire, aprés le crucifle-
ment.— Le Pasteur de Jérusalem, pendant qu'il
garde son troupeau, lit la suscription de Pilate.
2° LE BON PASTEUR, d'après
W.C. M. DOBSON. R. A., représentant le
Christ, reconduisant au pare des brebis une
brebis égarée.
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sept cent cinquante mille francs pour ce seul tableau,
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est avant tout le peintre de la Maternité et de
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honoré par St-Jean-Baptiste et St-Nicolas Bari.
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baldaquin, la Vierge est assise avec le Christ
enfant sur son genou droit. Elle le soutient de
la main droite et des doigts étendus de la main
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ordinaires ont atteint en adjudication publi
que 75 A 100 francs.
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de sept francs, a la Société Nationale des Beaux-
Arts, rue de la Croix-de-Fer, 73, a Bruxelles,
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en parfait état pour être eneadrées.
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tographie, Toestelsels, Voorwerpgia-
zen, Papier en alle Bijhoorigheden,
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