Au Journal (FYpres Les projets de M. Brassine. Ph. de C. ölié les accapareurs Ph. de C. Théatre. La Princesse de Bagdad. L'élection sénatoriale d'Anvers. Gonseils provinciaux Necrologie. L'encasernement. 't Een moet met 't ander verkregen worden. "Wat denken de Christene demokra- ten daarover II parait que le Journal df Ypres tient absolument a connaitre notre avis au sujet des a scandales qui se passe- raient au Vooruil de Gand. Que nous constations, après les ins pecteurs du travail, l'insalubrité de l'industrie du lin, qui fait mourir plus de la moitié des enfants des ouvrières qui s'y livrent, cela fait rire le Journal cl'Ypres. Des enfants d'ouvrières, n'est- ce pas de la graine de socialistes Que cela crève, et le plus tót sera le mieux; n'est-ce pas, trés chrétien Journal Mais il y va, parait-il, du repos des rédacteurs du Journal d"1 Ypres que nous tranchions ex cathedrasur la foi des journaux cléricaux qui ont érigé la calomnie et la diffamation en règle de polémique, une question dont la jus tice est saisie. Dut la rédaction du Journal d'Ypres en perdre le sommei!, nous n'en ferons rien actuellement.Nous nous réservons de donner notre avis quand nous pour- rons le motiver sur autre chose que les piailleries des journaux cléricaux et réactionnaires. Le Journal d' Ypres peut tout a son aise nous adresser ce qu'il appelle u l'épitre envoyée par la Ohronique a la Réforme qui, elie aussi, se taisait. (Constatons, entre parentheses, pour rassurer ceux de nos lecteurs qui pourraient craindre que le Journal d'Ypres ait perdu l'habitude de men- tir, que la Réforme a tenu jour par jour ses lecteurs au courant des inci dents qui se sont produits au Vooruit). A l'épitre en question nous ré- pondrons, si besoin en est, en para- phrasant ce que répondait la Réforme a une accusation de la Gazette analogue a celle que nous lance le Journal d' Ypres Le Journal a cru, peut-être, que la Lutte-de Strijdimitant les journaux n qui redoutent Emancipation et l'or- r> ganisation des travailleurs, allait sur les premiers renseignements, sans examen sérieux de la situation, bla- mer M. Anseele. n Nos lecteurs, habitués aux moeurs de la Luttesavent que nous n'agi- rions point de cette manière vis-a-vis de personne adversaire ou allié. Aussi méprisons-nous, tout a fait, l'accusation de silence intéressé que n nous lance le Journal J Ypres. Le Journalqui a trop connu, trop 7) pratique les procédés cléricaux, pourra-t-il comprendre cette «loyau- n té pour tous V n Voila ce que nous aurions a répon- d«e, sans faire diversion par des per- sonnalités. Nous laissons ce dernier procédé au Journal J Ypres et au Nieuwsbladqui l'emploient mieux que nous et ont mieux le moyen d'en sup porter les consequences. La Lutte-De Strijd. P.-S. Le Journal J*Ypres, qui a fait siennes les attaques dirigées contre M. Anseele, voudrait-il reproduire la défense de celui-ci, publiée dans les journaux du 9 Octobre Dans notre dernier numéro, nous avons reproduit, d'après le correspon- dant bruxellois de la Gazette de Buy, les grandes lignes du projet deréorga- nisation de l'armée que M. le général Brassine a l'intention de présenter a la Chambre dès la rentrée. Les informations de la Gazette de Huy ont fait le tour de la presse beige sans rencontrer un démenti. Nous sommes done autorisés a les croire süres et a y voir le fidéle reflet des désirs de M. Brassine. L'accueil qu'y fera la Chambre ne parait pas devoir être bien encoura- geant pour le ministre de la guerre. M. le représentant Léon Yisart, questeur de la Chambre, a regu une députation d'ofïiciers retraités venus le remercier de ses efforts en faveur de l'augmentation des pensions militaires. M. Visart, ex-officier de l'armée beige, est un partisan de longue date du ser vice personnel. Au cours de la réception des officiers retraités, il a fait la déclaration sui- vante Je m'aUendais, messieurs, a une démar che de votre part en faveur de la reorgani sation de 1'armée. Afin de pouvoir vous ré- pondre sciemment, je me suis rendu ce ma- tin chez le ministre de la guerte, qui m a autorisé a vous declarer qu'il est d'accord avec le roi et ses collègues pour déposer son projet en Novembre prochain. Mallieureuse- ment, je connais les dispositions de mes collègues, ce projet ne sera pas voté tel qu'il est. J'ignore ce que feront alors le general Brassine et le gouvernement, mais la gran de majorité de mes collègues veut le volon- tariat. Ils ont dit a leurs électeurs Avec ce système, vous ne devrez pas servir, et d vous n'aurez pas même a acheter de rem- placant. Après de pareilles promesses, il leur serait difficile de voter un projet por- tant un contingent de 18,000 hommes et l'obligation de marcher pour le riche comme pour le pauvre Quant a mes opinions, elles vous sont bien connues ]e voterai tout pro jet qui sauvegardera le principe du service personnel. D'un autre cöté, M. Brassine, rece- vant les mêmes officiers retraités, leur aurait affirmé que le pessimisme de M. Visart lui parait exagéré. Et d'abord, M. Brassine prétend être en parfaite communauté de vue avec ses collègues du ministère, ce qui nous semble d'une jolie naïveté,étant donné le caractère bien connu des délégués de M. Woeste au gouvernement de la Bel- gique. Ensuite, M. Brassine croit les Chambres mêmes plus disposées a vo ter le service personnel que ne le dit M. Visart. Enfin, il a déclaré a ses interlocu- teurs Si j'échoue, ma place est au milieu de vous. Ou sera celle de ses collègues, si bien d'accord avec lui si on l'en croit Troisième cloche. Le correspondant anversois de la Ohronique a rencontré M. Coremans et lui a demandé son opinion sur le sujet qui nous occupe. Nous lui laissons la parole Eh bien lui ai-je dit, voila le projet de service personnel a la veille d'etre dé- posé. Déposé, oui, me dit-il en riant, mais c'est comme si le général Brassine déposait, sur le bureau de la Chambre, la dernière édition des pas redoubles militaires. Cela n'a pas d'autre importance. Alors Alors, le gouvernement sait parfaita rnen t que la droite est fermement résolue a rejeter tout de suite, sans discussion, ce projet qui est contraire a notre programme et a tous nos engagements électoraux. Du reste, le ministère a la main forcée, il déposera le projet, puis s'en lavera les mains. Qui a raison, M. Brassine ou M. Co remans, quant a i'attitude du minis tère? Nous est avis que l'aigle d'Anvers pourrait bien être dans le vrai. Un point sur lequel nous attirons l'attention de nos lecteurs M. Brassine voudrait réserver aux seuls fils d'ofïiciers les places d'ofïiciers a conférer chaque année. C'est un rétablissement indirect de l'hérédité des fonctions. Cette mesure aurait pour résultat de fermer la car rière militaire a dés jeu nes gens qui en ont le gout, qui ont du mérite, mais qui n'ont pas la chance d'avoir eu pour hochet une paire d'épaulettes. Ce serait funeste pour l'élévation du niveau in- tellectuel de notre corps d'ofïiciers. Us se sont empli les cofires-forts, il y a a peine un an, en s'emparant du pétrole pour le revendre trés cher aux consommateurs. Cette suée de gros sous de travail leurs qui ont fait de jolis tas de louis d'or dissipés en orgies et en débau- ches, a sans doute mis les accapareurs en appétit. Us s'apprêtent a refaire sur le pétrole le petit coup qui a si bien réussi Tan dernier. C'est un journal clérical (hatons- nous de dire que ce n'est pas le Journal d)Ypres) qui nous l'apprend en ces ter mes Les consommateurs de pétrole sont de nouveau menaces. On annonce, en effet, que des syndicats sont en voie de constitution dans le but d'ac- caparer l'importation et la vente du pétrole de toute origine, de Russie, d'Australie, d'Asie, d'Amérique et d'Afriqua. Le but poursuivi par les initiateurs de cette af faire est de faire monter a un taux trés élevé le prix du préeieux liquide au plus grand profit de certaines compagnies. lis manoeuvrent de facon a imposer aux négociants, même les plus importants, des contrats qui les mettent sous la coupe des syndicats en cas de refus, ceux-ci, avec leurs énormes capitaux, s'apprêtent a mener une guerre ruineuse contre les récalcitrants. En Allemagne, on étudie en ce moment le moyen d'empêcher les accaparements du genre de celui que nous signalons. II est vivement a désirer que dans tous les pays, les pouvoirs publics imitent eet exemple, d'autant plus que la hausse du pé trole atteint surtout durement les popula tions ouvrières. Attendons-nous avoir les journaux orthodoxes blamer le gouvernement allemand, au nom de la sacro-sainte loidu libre jeu des forces économi- ques. Quant a ceux qui sont écrasés pour faciliter ce libre jeu Tintangibilité de prétendues lots économiques ne leur parait pas digne d'etre mis en balance avec la nécessitó ou. ils vont se trouver d'employer leurs gros sous pé- niblement gagnés a enrichir des gens déja trop riches. Le théatre d'Ypres a rouvert ses por- tes Mercredi. La troupe de comédie frangaise de Gand, dirigée par M. P. Esquier, y a donné une excellente re- présentation de la Princesse de Bagdad. La Princesse de Bagdadsans compter parmi les oeuvres maitresses d'Alex. Dumas fils, n'en est pas moins une oeuvre intéressante. Le brillant drama turge y a exposé, avec son habituel talent, cette thèse qu'une femme que tout pousse au vice naissance, héré- dité, influence de milieu, mépris im- mérité de ceux qui doivent la sauver de la honte que cette femme peut être arrêtée sur le pente du vice par l'amour maternel. Mme Wilson-Esquier a déployé, dans le röle mouvementé, cahoté, de Lion- nette de Hun,toutes les ressources d'un riche tempérament dramatique, que le public Yprois avait d'ailleurs déja eu l'occasion d'admirer. M. Paul Esquier a mis, dans le röle de Nourvady, tout ce qu'il fallait de sons artistique, de sobriété et de dis tinction pour rendre vivante la figure de eet étrange personnage,de eetAn tony millionnaire personnage qui semble avoir, par erreur, quitté un drame romantique pour entrer dans une comédie moderne. M. Bresson a élégamment dessinéla figure du comte de Hun M. O'Iier- mans a su rendre amusant, sans tom- ber dans le vaudeville, le personnage du vieux beau Godier. L'ensemble de l'interprétation,d'ail- leurs, était excellent, et nous promet une suite de bonnes soirées. Gar ii nous revient que M. Esquier a l'intention de nous donner une re presentation par quinzaine. Mercredi 21, il nous donnera VAmi des femmes une des pieces les plus importantes d'Alex. Dumas fils. Ou peut lui prédire un beau succès. R. II n'y aura probablement pas lutte pour le siège de sénateur laissé vacant par la mort de M. Van Put. Les cléricaux présentent M. R. Steen- ackers, juge au tribunal de commerce. La session des conseils provinciaux s'est ouverte Mardi dernier. Dans la province de Brabant, les libéraux de toute nuance avaient con- clu un accord avec les socialistes pour reprendre aux cléricaux le bureau du conseil provincial et les trois places vacantes a la députation permanente. C'est d'un bon exemple pour tons les corps délibérants oü l'un des deux partis anticléricaux ne peut venir a bout des cléricaux sans i'appui de l'autre. Aujourd'hui Vendredi ont eu lien les funérailles de M. Iweins, Président du Tribunal de lre instance, ancien Président de la Commission des Hospi ces civils d'Ypres. Elles ont eu lieu en présence d'une nombreuse assistance, dont la présence témoignait du respect et de la sympa thie que ie défunt avait su s'acquérir pendant une longue carrière judiciaire et administrative. M. Iwein3 étant officier de l'Ordre de Léopold, les honneurs funèbres lui ont été rendus par une compagnie du 3e de ligne, sous les ordres de M. le Commandant Daudenard. Ce dont la réforme militaire devrait nous débarrasser surtout, c'est de l'en casernement. L'encasernement est la clef de voute qui sauve de l'écroule- ment tout l'édifice de notre légiBlation militaire et permet de lui maintenir un caractère antisocial et antihumain qui, malheureusement, laisse indiffé rents ceux dont les fils échappent au service militaire. C'est grace a l'encasernement que l'on peut isoler les soldats au milieu du peuple, instituer dans la nation une nation particulière ayant ses lois, ses moeurs, ses tribunaux. Pour le monde militaire, la loi civile n'existe pas, la Constitution existe a peine et ses dispositions les plus néces saires sont méconnues et violées systé- matiquement. L'introduction du reglement de dis cipline militaire, règlement qui fut mis en vigueur par une loi de 1815, indique trés nettement comment est congue l'organisation de l'armée. On commence par y définir la disci pline en proclamant que une obéissance absolument passive en est la base. Le deuxième paragraphe contient ce qui suitComme la religion est la source uni que clu bonheurde la vertudu vrai cou rage et de la consolationchacun dans la carrière militaire doit sftudier d lapraii- quer et d mener une vie réguliere. Les ouvrages oü sont codifiées les lois militaires veulent bien mentionner en note, sous le texte, Partiele 15 de la Constitution qui empêche de contrain- dre les citoyens a concourir aux céré monies d'un cultemais on se garde bien de mentionner en même temps Partiele 14 qui garantit la liberté de conscience. Et de fait, la liberté de conscience n'existe pas pour les militaires, le re glement de discipline militaire et les circulaires qui l'ont commenté, ne laissent aucun doute a eet égard. Le militaire arraché a ses parents entre dans une nouvelle familie, l'ar mée, oü la plus parfaite harmonie doit régneret pour maintenir cette har monie, on supprime la liberté d'avoir et d'exprimer des opinions divergen- tes. Les associations oü règna l'esprit de parti sont interdites aux officiers et aux soldats ils doivent n'être in spires que par l'esprit militaire et n'ou- biier jamais qfaucune association ne peut être plus grande ni plus noble que l'armée elle-même. C'est la théorie du gouver nement actuel du reste que la liberté de conscience, la liberté d'exprimer ses opinions en toute matière n'existe pas pour ceux qui sont au service de l'Etat. Us ne sont pas obligés d'etre fonctionnaires, dit-on. L'argument ne peut s'appliquer aux soldats, car ce n'est pas de son plein gré qu'on est pris par la conscription et cependant, non-seulement les sol dats ne peuveut faire de politique, se montrer dans les réunions ou dans les cabarets signalés comme socialistes, ils ne sont même pas citoyens leurs droits électoraux sont suspendus et supprimés tant qu'ils sont sous les dra- peaux. Et la liberté individuelle, ga rantie elle aussi par la Constitution, n'existe pas davantage pour eux. L'ar ticle Ir du reglement de discipline le proclame en termes expres Aa su bordination est Vame du service militaire.» II n'y a d'autres lois pour les chefs que BB———

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1896 | | pagina 2