Police. (note de l'éditeur.) A la Chambre. Un imbecile non doublé d'un ingénieur Au Cimetière. Projel de loi sur ie contrat de travail. Election sénatoriale. cédentes, ont tenu une maison de prostitu tion 3° Ceux qui, dans le même délai, ont èté c.ondamnés pour avoir tenu un établis sement de prostitution clandestine. ART. 6. Les contrevenants aux dis positions du présent reglement seront punis d'une amende de cinq a quinze francs et d'un emprisonnement d'un a sept jours, ou d'une de ces peines seulement sans prejudice au payement de la taxe de dix francs, prévue par l'article 3. ART. 7. Sont abrogés, l'article 4 du reglement du 19 Aoüt 1876 sur les cabarets et bals publics (1) et le reglement du 17 Mai 1890 sur le jeu d'orgues et autres in struments de musique dans les cabarets. M. le Président cede la parole a M. Colaert qui s'eflorce de justifier le pro jet élaboré par le Collége échevinal et soumis a l'approbation du Conseil com munal. M-P^Huvettere trouve la mesure trop radicale et propose quelques amende- ments audit projet. M. Colaert combat ces amendernents. S'il est vrai qu'il f'aut des oeufs pour faire une omelette, on ne fait pas de civet sans lièvre. II est plus que temps, dit-il, qu'on fasse disparaitre ces abus par des mesures efficaces. Trop sou vent, hélas les orgues et les bals en- trainent dans les cabarets des ouvriers qu'ils enlèvent a leur travail ou a leur foyer. Et, ce qui est plus dangereux encore, ils donnent lieu a la débau- che d'enfants mineurs que leurs pa rents ne surveillent pas assez ou qui s'échappent a la surveillance de leurs families. Le Collége échevinal est d'avis que dans l'intérêt du bon ordre et de la moralité, surtout, des mesures soient prises et il y a urgence a les prendre. Au surplus, des petitions signées par des personnes appartenant aux diflé- rentes opinions ont été adressées au Collége des Bourgmestre et Echevins, demandant la suppression du jeu des orgues dans les cabarets. Une longue discussion s'engage a ce sujet entre différents membres. M. Vanderghote, le démocrate-chré- tien, demande au Bourgmestre, a ce qu'il introduise un amendement a l'ar ticle 3 dont il nous est impossible de donnerla teneur. M. le Bourgmestre trouve eet amen dement détestable et soutient qu'il ne ferait qu'embrouiller de plus en plus la chose. M. JDecaestecher y va aussi de son petit amendement. M. le Président tient absolument au projet de règlement élaboré par le Col lége échevinal et y ajoute plusieurs nouvelles dispositions. Après un nouvel échange d'observa- tions entre plusieurs membres, le rè glement est voté et sera mis en vigueur a partir du l1' Janvier 1897. La séance publique est levée a 8 heures. II est fort a présumer que le sot qui traite la question des eaux dans le Journal d Ypres n'est pas ingénieur, sans cela il comprendrait au moirs quelque chose aux problèmes scienti- tiques qui s'y rattachent. II ne com- mettrait pas l'une anerie après l'autre. Pour justifier sa dernière, a propos des matières ammonialesil dit: K Tous n les gens intelligents ou simplement i) sensés auront lu matières ammonia- cales v Non, mon vieux. Tous les gens intel ligents, et qui ont quelques notions scientifiques, dirontmatières ammo- nicales Mais c'est une anerie nou velle. Car ils savent que, dans l'analyse d'une eau alimentaire, on dose Vammo- niaque albuminoïde et Vammoniaque lïbre on dose la matière organiqxte et les seis minéraux. Le farneux rédacteur persiste done a vouloir parier de choses qu'il ne con- nait pas. II se brouille de plus en plus avec la science, avec les ingénieurs et (1) II est défendu, sous peine d'une amende de 5 a 20 fr., de donner, sans une autorisa- lion du Bourgmestre, des bals ouverts au pu blic, avec ou sans rétribution. En cas de désordre la police pourra faire cesser le bal. En cas de recidive, un emprisonnement d'un jour a trois jours pourra être prononcé, indépendamment de Tarnende. avec le bon sens. II se fache mesure les autres a sa toise et les traite d'irn- béciles. II nous semble qu'il est encore autre chose qu'un ignorantque l'histoire de l'analyse faite a Boulers par un ha bitant, qui se croyait empoisonné par l'eau de la ville, est inventée de toute pièce. Sans cela, il y aurait eu un bul letin d'analyse et il aurait pu dire plus correctement, plus sensément ce qu'il contenait. Nous sommes portés a croire que notre génial contradicteur est un in- venteur mal a droitmais pas du tout ingénieur. A la séance du Conseil communal du 19 Décembre, M. Iweins s'est plaint des dégats faits aux promenades publi- ques et du peu de surveillance de la police. MM. Colaert et Struye, pour com- plaire a l'indispensable protecteur si saint-spirituellementéclairé maisbouffi d'orgueil pécuniaire, des oeuvres cléri- cales, ont opiné du bonnet. M. Iweins décidément continue a porter plusd'amour aux gendarmes qu'aux agents de police contradiction bizarre du coeur humainc'est pour- tant par un gendarme que M. Iweins s'est entendu dire aux élections com- munales, lorsqu'il allait réclamer au bureau de police l'élargissement d'un blauwe housse Emoi eet homme a la porte Et le diable, c'est qu'on le fit Que M. Iweins critique a tort et a travers la police, c'est son droitPer- sonne, en vertu du respect pour la li- berté individuelle, ne peut l'empêcher de fourrer son doigt dans l'oeil autant qu'il lui plait Au grand jamais M. Iweins, c'est connu, ne rate une occa sion de se livrer a son exercice favori. 11 nous revient d'un clérical avéré dont la passion politique n'a pas en core complètement oblitéré le sens moral que la police a cette année-ci dressé une bonne centaine de contra ventions pour détériorations aux pro menades publiques ce qui constitue, nous semble-t-il, un chiffre respecta ble La Lutte-De Strijd a du maintes fois critiquer les agissements de la police mais elle n'admet qu'on le fasse, com- me Iweins, a tort et a travers. A-t-on peut-êtrel'intention,en criant a l'insuffisance de la police, de renfor- cer le corps de police pour caser quel ques créatures, débris électoraux du 17 Novembre II est plus que temps que l'adminis- tration communale remédie a l'état scandaleux du cimetière. Les cercueils sont pour ainsi dire empilés dans la terre. Un nouvel achat de terrains sJimpose impérieusementpas un jour ne se passé qu'il ne se produise des accidents émi- nemment regrettables Malgré les precautions prises, les fossoyeurs doi- vent inévitablement profaner des sé- pultures, sans qu'on puisse les en ren- dre responsables Dernièrement a l'enterrement de M. P.... les assistants ont remarqué avec un serrement de coeur facile a comprendre que dans la fosse nouvellement ouverte pendait, sortant de terre, un grand lambeau de chair. Renseignements pris, c'était le fossoyeur qui en creusant la fosse avait d'un coup de bêche défoncé incon- sciemment un des cercueils entassés en eet endroit et mutilé la jambe du cadavre. Nous aurions épargné a nos lecteurs la relation, d'un fait aussi poi gnant, si nous n'avions pensé que la publicité que nous lui donnons servira plus que les meilleurs arguments a obliger notre administration commu nale a remédier promptement a un état de choses aussi déplorablea moins toutefois que nos cléricaux n'aient de la Mort un respect plus apparent que réel. Plusieurs articles ont du être remis au prochain numéro. M. Nyssens, ministre de l'industrie et du travail, a déposé le 27 Novembre, a la Uhambre des représentants, un projet de loi ay ant pour but de régler fes relations juridiques entre patrons et ouvriers. L'intérêt général qui s'at- tache a ce projet mérite que nous fas- sions connaitre a nos lecteurs les prin- cipales dispositions du projet de loi et les motifs qui ont déterminé le gouver nement a le déposer. Le projet de loi déposé par M. Nys sens est issu des délibérations du Con seil supérieur du travail. II doit combler, dit l'exposé des mo tifs, une lacune considérable qui sub- siste dans le régime du travail l'in suffisance des dispositions du code ci vil concernant le louage des services laisse toujours sous l'empire exclusif des principes généraux qui régissent les contrats, et des coutumes locales, souvent arbitraires et incertaines, l'or- donnance juridique des relations en tre les chefs d'industrie et les ou vriers. Le projet de loi n'a la pretention de rien innover le développement des communications, la rapidité des moyens de transport, l'étendue crois- sante du marché, la mobilité des ou vriers ont établi, dans les usages (en ce qui concerne le contrat de travail), malgré des divergences locales acces soires, une certaine uniformité qui n'existait guère a l'époque de la ré- daction du code civil. Ce sont ces usages uniformes que le projet se borne, pour ainsi dire, a constater, en en faisant la régie cjes rapports entre patrons et ouvriers quant au contrat de travail, sauf toute stipulation con traire qui ne contrevient a aucune loi pénale. Le projet ne contient aucune dispo sition relative a la réparation des acci dents du travail cette matière fera l'objet d'une loi spéciale, actuelle- ment en préparation au conseil supé rieur du travail. A propos de cette loi se posera devantfes Chambres la question de l'assurance obligatoire des ouvriers contre les accidents du tra vail. Voici, au surplus, un résumé des principales dispositions du projet de loi en question Le projet accuel vise exclusivement les ouvriers qui s'engagent a travailler sous Tautorité, la direction et la surveillance d'un chef d'entreprise il ne s'applique done ni aux domestiques, ni aux apprentis, ni aux employés. La femme mariée est capable d'engager son travail sans le consentement de.son mari, sauf opposition de celui-ci, notifiée au chef d'entreprise. La femme peut se pourvoir contre cette opposition devant le juge de paix. Quant a ses droits sur le salaire, la fem me mariée est soumise aux regies applica- cables a la femme judiciairement séparée de biens. L'ouvrier a l'obligation de restituer en bon état au chef d'entreprise, les outils et les matières premières restées sans emploi qui lui ont été confiés. II répond de sa faute en cas de malfacon, d'emploi abusif de ma- tériaux, ou de détérioration de materiel, matières premières ou produits. Parmi les obligations mises a charge du chef d'entreprise, citons celles-ci Veiller, avec la diligence d'un bon père de familie, et malgré toute convention contraire, a ce que le travail s'accomplisse dans des conditions convenables do sécurité et de salubrité dans le cas oü il s'est engagé a loger et a nour- rir l'ouvrier, fournir a celui-ci un logement convenable et une nourriture suffisante. Le chef d'entreprise n'a en aucun cas le droit de retenir les outils de l'ouvrier toute convention contraire estnulle. Lorsque l'engagement a une durée indéfi- nie, chacune des parties peut y mettre fin moyennant un préavis qui sera, sauf con vention contraire, de sept jours. L'obligation et le délai du préavis sont réciproques, nonobstant toute convention contraire. S'il était stipulé des délais d'iné- gale longueur pour l'une et l'autre des par ties, le délai le plus long ferait loi a l'égard de chacune d'elles. Le projet énumère les cas dans lesquels soit de la part de l'ouvrier, soit de la part du chef d'entreprise, l'engagement peut être rompu sans préavis. Si le contrat est conclu sans terme, la partie qui rompt l'engagement sans jaste motif, en omettant de donner régulièrement le préavis, de congé ou avant l'expiration du délai de préavis, est tenue de payer a l'autre partie une indemnité égale a la moi- tié du salaire inoyen correspondant, soit a la durée du délai du préavis, soit a la par tie de ce délai restant a courir. Est nulle toute clause par laquelle les parties convien- draient d'une indemnité plus élevee. Mais elles pourront réclamer des dommages et intéréts s'il y a lieu. Toute indemnité, tous dommages et inté réts dus par l'ouvrier du chef de rupture d'engagement, sont imputables sur le sa laire. Le montaut échu du salaire, dont le payement est différé et porté a compte nou veau en vue de constituer une garantie contre les ruptures illicites d'engagements, ne peut jamais excéder, lors de chaque échéance, la valeur moyenne du salaire cor respondant soit a la durée du délai de préa vis, lorsque le contrat est conclu sans ter- me, soit a une période de travail de quinze jours, dans les autres cas. Cette disposition ne prejudicie point au droit des contractants de convenir que des quotités supérieures du salaire échu seront, par le chef d'entreprise, déposées a titre de garantie entre les mains d'un tiers choisi de commun accord et suivant les conditions arrêtées entre parties. La fille mineure engagée comme ouvrière par un chef d'entreprise et recevant le loge ment chez celui-ci, a le droit de résilier le contrat si l'épouse du chef d'entreprise ou toute autre femme qui dirigeait la maison a l'époque de la conclusion du contrat vient a mourir ou a se retirer. Comme on le voit et comme le recon- nait l'exposé des motifs, le projet de loi laisse done entière liberté aux pa trons et aux ouvriers de stipuler, quant au contrat de travail, toute con dition qui ne tombe pas sous le coup d'une loi pénale. Simple loi de droit civil, ditl'ex- poeé des motifs, expression fidéle de l'égalité juridique des contractants, la loi sur le contrat de travail est éga- lement acceptable par les partisans et par les adversaires de l'intervention de l'±Ltat dans le domaine du travail et de l'industrie. Elle n'aura done aucune influence directe sur le sort de l'ouvrier. Elle permettra seulement d'éviter foule de contestations toujours onéreuses pour l'ouvrier a cause de sa situation infé rieure en fait. Elle n'est d'ailleurs, laisse entendre M. Nyssens, que le prélude de lois qui auront une action plus immédiate sur la situation de la classe ouvrière. Souhaitons-lui qu'elle ne dorme pas dans les cartons de la Chambre aussi longtemps que son ainée la loi sur la personnification civile des syndicats, et qu'elle ne subisse pas de triturations analogues a celles qui ont enlevé a cette dernière les quelques dispositions favorables aux ouvriers qu'elle se trouvait contenir. Ph. de C. L'élection d'un sénateur pour la cir- conscription Furnes-Dixmude, en rem placement de M. de Coninck de Merck- hem, décédé, est fixée au Dimanche 10 Janvier. Le candidat clérical est M. Ptaphaël De Spot, conseiller provincial a Fur- nes. Son programme se résumé en qua- tre points 1° antimilitarisme et vo- lontariat2° pas d'annexion du Con go 3° Protectionnisme agraire 4° dé- fense de la religion. Après le vote du budget des dota tions, la Chambre s'est ajournée au 19 Janvier. Les sections de la Chambre ont exa- miné le projet de réorganisation de la garde civique déposé par M. Schol- laert. La le section a rejeté le projet par 5 voix contre. 4 et 2 abstentions. Les autres sections l'ont adopté,mais le nombre des votes négatifs et des ab stentions dépasse le nombre des votes favorables. Dans des cas analogues, et pour des projets plus importants, le gouverne ment a retiré ses projets. On lui prête aujourd'hui l'intention de forcer la main a la Chambre en posant ia ques tion de confiance. —.a.

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1897 | | pagina 2